- Titre :
- INRA MAGAZINE, N° 19 - Décembre 2011 - Bulletin N° 19
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
L'élevage en régions chaudes : un enjeu pour la recherche (Dossier : Troupeaux sous les Tropiques)
INRA MAGAZINE, Auteur
Cet article ouvre un dossier présentant divers travaux de recherche menés conjointement par l'INRA et le CIRAD sur la question de l'élevage en pays chauds. Cette thématique est un enjeu de recherche en développement, avec des prospectives internationales qui tablent sur un doublement des productions animales d'ici 2050, surtout dans les pays dits du « sud ». La demande en viande croît, d'où une augmentation des élevages, surtout spécialisés, en particulier en monogastriques et en périphérie des villes (+ 280 % pour les effectifs de volailles et 200 % pour les porcs depuis 1960 contre + 50 % pour les ruminants). Mais se pose la question des impacts environnementaux ou encore de la compétition entre les terres destinées à l'élevage et celles pour l'alimentation humaine directe. Le but des recherches menées est de mieux comprendre les différents systèmes dans leur diversité et leurs composantes (l'animal et son adaptation, son alimentation, les produits, les filières, les marchés, les impacts et services environnementaux et sociaux...) afin de voir si des pistes pour des élevages durables peuvent être mises en évidence.
A la recherche d'une production durable et locale (Dossier : Troupeaux sous les Tropiques)
INRA MAGAZINE, Auteur
Cet article, issu d'un dossier sur l'élevage en pays chauds, présente les principaux axes de recherche développés au centre INRA des Antilles-Guyane. Ces études sont basées sur la prise en compte de toutes les composantes de l'élevage. Ainsi les travaux menés concernent divers thèmes : i) la génétique des races locales et le développement d'une sélection plus axée sur les capacités d'adaptation des animaux, par exemple à la chaleur ; ii) l'étude des valeurs nutritives et parfois médicales des ressources alimentaires locales comme le manioc ou la banane, le but étant de produire, d'ici 2013, 700 fiches descriptives d'aliments ; iii) l'étude des synergies entre élevage et agriculture au sein de systèmes polyculture/élevage très développés dans les pays du sud, systèmes aux potentiels élevés, notamment en termes de revalorisation des ressources locales ; iv) l'analyse des pratiques traditionnelles, avec l'exemple donné ici de l'élevage au piquet, qui concerne encore 90 % des élevages bovins en Guyane et qui révèle une importante efficience en termes de chargement ou de croissance des animaux. Autre sujet d'étude développé : l'analyse des facteurs de flexibilité, caractéristique forte des élevages du sud, moins axés sur la productivité que sur le maintien et le développement des potentiels du troupeau face à un environnement changeant, principe qui pourrait inspirer les élevages du nord face aux aléas climatiques ou économiques.
Canard aux herbes : une recette 100% bio
Cécile POULAIN, Auteur
La panisse (Echinochloa crusgalli) et le triangle (Cypéracées) sont deux mauvaises herbes qui infestent les rizières camarguaises, rendant très difficile la culture de riz bio deux années de suite et pouvant faire chuter les rendements de 80%. L'UMR Innovation de Montpellier a mis en place, en 2011, une expérimentation visant à tester l'association de canards à la culture du riz. Ainsi, Bernard Poujol, riziculteur bio en Camargue, a fait pâturer 300 cannettes mulardes pendant 1,5 mois, de mi-juin à mi-juillet, sur 7 ha de riz de « deuxième année ». Ces derniers ont été semés en ligne pour favoriser le passage des canards. Suite à la récolte d'automne 2011, les premiers résultats sont concluants : diminution de la biomasse des adventices de 20% et augmentation de rendement de 26%. L'agriculteur a réintroduit les canards une fois la récolte finie, afin qu'ils poursuivent le travail d'assainissement de la parcelle en consommant les graines d'adventices et qu'ils fertilisent le sol. Ensuite, il vendra 75% des canards, les autres servant à l'éducation des futurs jeunes. L'expérimentation se poursuivra en 2012 et d'autres pistes sont étudiées par l'UMR Innovation (faux-semis, introduction de légumineuses
). Un encart décrit la situation de la riziculture française (1/4 de la consommation française) et du riz bio (5% des surfaces et une moyenne de rendement de 4t/ha, avec une variabilité de 0,5 à 8t/ha).
Les sols français à surveiller
Gérard SIMONIN, Auteur ;
Pascale MOLLIER, Auteur
Le réseau national de mesures de la qualité des sols a mesuré l'état microbiologique des sols français, dans le cadre du GIS Sol (groupement d'intérêt scientifique). Les résultats montrent que les communautés microbiennes ne sont pas distribuées de façon aléatoire, mais selon une organisation territoriale précise. Ainsi, certaines régions sont très riches en biomasse microbienne (Nord-Est, Sud-Est
), tandis que d'autres sont plus pauvres (Sud-Ouest, Ile-de-France
). Le même phénomène de distribution spatiale est observé pour la diversité de ces microorganismes, avec des zones homogènes (le Centre, les Landes, le Sud de la Bretagne) et des zones de plus grandes variabilités comme le Sud-Est. Les deux paramètres déterminants pour expliquer la biomasse des sols sont le type de sol (texture, teneur en carbone et pH) et le mode d'usage (biomasse plus abondante sous les forêts de feuillus, les prairies). Le climat semble n'avoir que peu d'influence. Concernant la diversité des organismes, le Sud-Est, où les communautés microbiennes sont très diversifiées, présente aussi une grande diversité dans l'occupation des sols (forêts, vignes, grandes cultures, prairies). L'étape suivante de l'étude sera de dresser des cartes d'aptitude des sols à fournir des services écologiques, en termes de fertilisation ou de recyclage de la matière organique, ce qui pourrait éclairer les choix agronomiques des agriculteurs ou guider les politiques d'aménagement du territoire. Un encart présente l'état général des sols français (contamination sur de vastes surfaces par divers polluants, artificialisation des sols et érosion
).