- Titre :
- QUATRE SAISONS (LES), N° 196 - Septembre / Octobre 2012 - Bulletin N° 196
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2012
- Année de publication :
- 2012
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- Non
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Oïdium, la saison du blanc
Après le mildiou, l'oïdium est la maladie des plantes la plus redoutée au jardin, mais aussi sous les serres et dans les vignes. Elle est causée par divers champignons microscopiques et touche les légumes, petits fruits, arbres fruitiers et d'ornement... Présentation des symptômes (feutrage blanc ou grisâtre sur les feuilles et les jeunes tiges), de plantes atteintes (cucurbitacées, rosier, vigne), ainsi que des moyens de lutte : en prévention (ne pas planter trop serré, aération régulière des serres et tunnels...) ; dès les premières attaques (coupe des différentes parties atteintes, soufre-fleur ou sublimé en poudrage ou plutôt en forme pulvérisée à partir de 28°C).
Vers l'autonomie potagère
Rodolphe GROSLÉZIAT, Auteur
Dans leur projet de vie, il a semblé cohérent, à Rodolphe Grosléziat et sa famille, d'associer un petit potager à leur maison bioclimatique et solaire. R. Grosléziat a commencé par quelques mètres carrés (sur les 3 400 m² du jardin). Y sont produits des fruits, légumes et graines et les plantes ornementales et vivrières y sont de plus en plus mélangées (1 000 m²). Il a gagné du temps en rationalisant l'espace ou notamment en gérant les adventices par une couverture semi-permanente de mulch et en limitant les arrosages aux semis. R. Grosléziat multiplie le nombre de variétés cultivées pour se mettre à l'abri des aléas. Des légumes ou fruits sont produits toute l'année (carottes, pois, fraises, radis...) grâce à l'investissement dans un tunnel de 35 m². Le potager contient des variétés vivaces (ail, oignon, échalote...), des petits fruits (cassis, groseille, casseille...), une multitude de fruitiers (pommiers, poiriers...), et des plantes plus exotiques. Il fait ses semis en terrine dans la maison ou sous la serre. Ayant, durant cinq ans, fait les comptes du potager, il a pu constater que les productions étaient importantes (200 kg de pommes à couteau, 200 kg de cucurbitacées, 60 kg de fruits rouges, 150 kg de tomates
) et que les économies réalisées s'élevaient à 3 500 /an
Il passe en moyenne 30 minutes par jour dans le potager.
Quand jardiner conserve...
Virginie IRIARTE ARRIOLA, Auteur
En quittant la ville pour la campagne, le rapport aux saisons de Virginie Iriarte Arriola et sa famille s'est trouvé modifié. Elle a changé sa manière de cuisiner au fur et à mesure de l'agrandissement du potager et a appris à anticiper sur la saison creuse (réserves). Le séchage est un mode de conservation qu'elle apprécie : menthe, tilleul, mélisse, haricots grains, fèves (les haricots verts ne sont consommés que frais). L'investissement dans un séchoir électrique a permis de déshydrater les courgettes, navets, tomates
Les panais, les betteraves, les poireaux ou encore les topinambours sont conservés en pleine terre (pas encore de jauge). Le congélateur permet de stocker les fruits rouges qu'elle transforme en hiver. Elle connaît le principe de la lactofermentation et l'adapte à la fabrication de la choucroute. Elle stérilise des fruits, des plats préparés... et, dans une des caves de sa voisine, elle stocke les pommes et les pommes de terre.
Potager au carré en pente
Pascal ASPE, Auteur ;
Omar MAHDI, Auteur
Pascal Aspe, confronté au problème du potager en carré sur un terrain en pente, dans les jardins du Centre Terre Vivante, explique comment il s'est adapté. Il donne des indications sur le choix des planches et leur emboîtement (qualité du bois, épaisseur, hauteur et longueur des planches...), ainsi que sur la façon de décaisser sur une pente douce ou trop forte. Pour cultiver les plantes et les légumes, le fond du carré est ameubli, un mélange de terre végétale et de compost est ajouté. Les légumes les plus hauts doivent être plantés au nord. Pour l'arrosage (entre un et cinq bacs), l'arrosoir est la meilleure solution... Un carré, façon Terre Vivante, peut être construit sur un balcon ou une terrasse.
Prairies fleuries, du rêve à la réalité ?
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, Auteur
Pour savoir ce que l'on peut attendre de concret concernant les mélanges (prairies fleuries) proposés sur les étals des jardineries, la rédaction des 4 Saisons du jardin bio (Pascal Aspe, des amis jardiniers et Brigitte Lapouge-Déjean) a acheté un panel de 7 mélanges de graines. Celles-ci furent semées du début du printemps jusqu'à la mi-mai, en fonction des indications sur les sachets et en respectant exposition et terrain favorables. Les résultats furent décevants (espèces non identifiées à la levée, voire gélives, désherbage difficile, mention irréaliste de la possible surface à ensemencer...). Or, la surenchère d'espèces est inutile et les mélanges de graines se sèment à l'automne sur un sol bien préparé, débarrassé de ses mauvaises herbes, sans amendement et selon un semis clair. Selon Tatiana Bouvin, responsable du pôle Développement durable aux Espaces verts de Lyon, il faut notamment être prêt à accepter que le taux de réussite du potentiel germinatif de départ reste à 10 %... Pour Olivier Tranchard, paysagiste spécialiste des prairies sauvages, le sur-mesure est la seule solution. L'équilibre d'un jardin se faisant sur la biodiversité, reste à observer et respecter l'environnement pour composer un mélange adapté. Sont brièvement définies les prairies fleuries, les jachères fleuries, les bandes fleuries ou florales.
Coings dans tous les coins !
Alain PONTOPPIDAN, Auteur
Le cognassier, qu'il soit de la famille des Cydonia ou des Chaenomeles, offre fruits et fleurs. Le cognassier "ordinaire", Cydonia oblonga, est un grand arbuste aux rameaux enchevêtrés, originaire des régions tempérées du Caucase et d'Iran. Les fruits sont couverts d'un duvet qu'ils perdent à l'automne pour prendre une couleur jaune dorée, et ne sont consommables dans nos régions que cuits, en gelée ou en confiture. Présentation des conditions de sa culture et de son entretien : terrains argilo-siliceux, taille facultative, multiplication par bouture ou repiquage, greffe, traitement de l'arbre qui est sensible à l'entomosporiose (traitement au départ de la végétation à la bouillie bordelaise et après floraison avec de l'oxychlorure de cuivre ou de la décoction de prêle additionnée à de la bouillie bordelaise) et à la moniliose (élimination des fruits atteints, traitement à la décoction de prêle). Les Chaenomeles (autre genre botanique, appelés cognassiers à fleurs) sont des arbustes épineux, autostériles. Ce n'est qu'en présence d'un pollinisateur qu'ils développeront leurs fruits
Ces cognassiers poussent dans tous les types de sols, se multiplient par boutures ou séparation de rejets, ne sont pas sujets aux maladies. Présentation du cognassier de Cathay, Chaenomeles cathayensis ; du cognassier du Japon, Ch. Japonica ; du cognassier splendide, Ch. Speciosa.
Il était une fois, le sol (1/3)
Guylaine GOULFIER, Auteur
Le sol naît et évolue en surface comme en profondeur de la dégradation de la roche mère à l'humus qui, mêlé à l'argile, forme le complexe argilo-humique (CAH). Quelle que soit la nature de la terre (sableuse, limoneuse ou argileuse), les solutions pour la rendre fertile et facile à cultiver seront toujours les mêmes : assurer la rencontre du minéral et de l'organique. Il est nécessaire que le sol s'enrichisse progressivement en humus grâce à la décomposition de la matière organique (épandage régulier de fumier, de tontes, de BRF...) mais aussi qu'il maintienne son niveau d'argile issue de la dégradation de la roche-mère. Enfouie sous une profondeur de terre, la roche-mère est attaquée par les acides organiques et le dioxyde de carbone qu'émettent les racines et les milliards de micro-organismes qui gravitent dans la rhizosphère. Pour mieux comprendre la nature du sol, il est recommandé d'observer la flore spontanée poussant à proximité. Un tableau détaille la flore indicatrice propre à chaque type de sol : lourd, léger, riche en humus et en azote, acide, calcaire. Pour évaluer la granulométrie de son sol, le "test de l'éprouvette" est présenté.
Abeilles, guêpes et leurs sosies
Denis PEPIN, Auteur
Avec de l'observation, on peut discerner, au jardin, un peu mieux les abeilles des guêpes - et des mouches. Les abeilles solitaires sont velues avec un abdomen plus ou moins rayé et récoltent du nectar et du pollen dont elles nourrissent leurs larves. En France, plusieurs centaines d'espèces sont présentes. Trois sont décrites : la mégachile ou abeille coupeuse de feuille ; l'osmie ; le xylocope violet ou abeille charpentière. Les guêpes sociales, une fois adultes, se nourrissent du nectar des fleurs et alimentent leurs larves soit avec des proies paralysées par une piqûre, soit avec de la bouillie d'insectes tués... Sont distinguées : les guêpes maçonnes ou guêpes potières : eumènes ; la guêpe poliste. Les diptères présentés sont des sortes de mouches. Leurs antennes sont plus courtes que celles des abeilles et des guêpes et ils n'ont qu'une paire d'ailes. Les adultes butinent tout en pollinisant les fleurs. Parmi les nombreuses espèces, existent : le syrphe ; le bombyle ; l'éristale ; la volucelle zonée. Les syrphes auxiliaires sont favorisés avec des ombellifères, des astéracées... Des nichoirs de tiges creuses et de tiges à moelles... peuvent être proposés aux abeilles et aux guêpes solitaires.
Un âne au jardin
Alain PONTOPPIDAN, Auteur
La rédaction des 4 saisons du jardin bio a rencontré Franc le Poder, qui élève des ânes des Pyrénées et cultive un grand jardin uniquement avec des ânes. Il faut un jardin assez grand, 200 à 300 m², adapté à la traction animale, ainsi qu'une zone non travaillée en bout des rangs pour les demi-tours. Sont cultivées sur les planches : pommes de terre, poireaux et salades d'hiver, oignons, haricots en grains, carottes, blé, maïs pour les poules, etc. L'âne Sérou, accompagné de Vic (âne apprenti), est observé à la tâche : d'abord préparé, il est conduit au jardin, une parcelle divisée en longues bandes d'une vingtaine de mètres. Son attelage consiste en une houe maraîchère. "Les ânes adorent travailler et apprennent vite", assure Franc. Pour le former, on va le manipuler, le toucher régulièrement, marcher avec lui au licol, lui apprendre les ordres de base, puis l'habituer au harnais... L'âne a besoin de travailler régulièrement. Des conseils sont donnés concernant le matériel en traction asine, ainsi que quelques repères : coût d'un âne, alimentation, besoin en surface et abri.
L'an 1 des Restos bio
Maryse SARGIS, Auteur
Le premier cahier des charges français relatif à la restauration commerciale bio est entré en vigueur le 1er octobre 2012. Les enregistrements des candidats ont commencé depuis quelques mois. Une soixantaine d'adresses étaient notifiées à l'Agence Bio au printemps 2012 (le parc hôtelier compte 200 000 établissements). Concernant la recherche de fournisseurs et l'adaptation aux saisons, l'article propose les témoignages de restaurateurs tels que Simon Ferniot (premier snack gastronomique estampillé bio à Paris), Anne-Sophie Pic (Restaurant Pic, à Valence, 3 étoiles), Gilles Goujon (L'Auberge du Vieux Puits à Fontjoncouse, 3 étoiles) ou Odile Hertenberger (Bioboa, dans la capitale). Valentine Huynh, du Verteurasia, à Gémenos (13), est une des rares à pouvoir justifier d'une certification par Ecocert de ses vingt recettes. Dans les restaurants traditionnels, les avis divergent concernant les critères énoncés dans le référentiel : les uns voudraient ne voir appliquer qu'une certification 100 % bio ; les autres y voient trop de contraintes. Le Tchaï Walla, à Die (26), dont Véronique Montagne est la gérante, a décidé de rester à l'écart de la certification bien que travaillant avec des produits bio : les assiettes sont, par exemple, composées au jour le jour. Le Bioboa renouvelle la carte tous les deux mois. Une certaine résistance au label opère et la question de la compétitivité est posée car, selon V. Montagne, la certification du restaurateur vient se surajouter à celle du producteur et du distributeur.
L'arbre reprend racine au champ
Stéphane PERRAUD, Auteur
En France, selon l'Agroof, un bureau d'études spécialisé en agroforesterie, ils seraient 50 000 agriculteurs à recourir à l'association des arbres et des cultures. Selon Danièle Ori (responsable formation et projet au sein d'Agroof), "Longtemps pratiqués, l'agroforesterie et le sylvopastoralisme trouvent encore des survivances dans les prés-vergers normands, où les vaches broutent sous les pommiers, et dans les châtaigneraies pâturées par les moutons en Corse et dans les Cévennes
Mais on trouvait beaucoup plus de fruitiers autrefois : poiriers, pommiers, pruniers
". Au champ, l'arbre restaure la fertilité de la terre : augmentation du taux de matière organique, captation des éléments nutritifs, fixation du carbone, lutte contre l'érosion, amélioration, en cas de fortes pluies, de la capacité de percolation, limitation du ruissellement
Séverin Lavoyer, agriculteur bio dans le Lot-et-Garonne et vice-président de l'Association française d'agroforesterie, précise comment les arbres assurent la régulation des insectes et champignons. En termes de rendement, d'après l'Agroof, une parcelle de deux hectares de céréales en agroforesterie a un rendement 35 % à 50 % supérieur à la somme d'un hectare de forêt + un hectare de céréales. Un couple de maraîchers quinquagénaires, Virginie et Denis Florès, s'est lancé dans l'agroforesterie, il y a deux ans, en rachetant une parcelle expérimentale de 11 ha menée par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). Les premiers arbres avaient été plantés en 1996. Pendant quinze ans, se sont épanouis blé et peupliers, noyers et pommes de terre
, l'agroforesterie assurant, par ailleurs, la biodiversité. Les propriétaires du domaine de Scamandre (Gard), qui produisent un vin de prestige, ont recours à l'agroforesterie, inscrite dans une démarche globale. François Gardey de Soos, sur le domaine de Mazy (Aude), a introduit des arbres dans ses vignes bio.