- Titre :
- BIODYNAMIS, N° 79 - Septembre 2012 - Bulletin N° 79
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2012
- Année de publication :
- 2012
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Le jardin biodynamique en automne
Michel LECLAIRE, Auteur
Michel Leclaire a, à son actif, une carrière entière de maraîcher professionnel en biodynamie. Il présente les dernières activités à réaliser au jardin en automne, assorties de conseils (conservation des légumes d'hiver, forçage des endives, plantation d'un arbre, badigeon des arbres fruitiers
) : en octobre, il est recommandé de protéger les dernières salades, de lier les scaroles ou frisées, de cueillir les tomates vertes, de désherber les planches de poireau, mâche, épinard..., d'arracher les carottes et les betteraves rouges, d'entretenir les fraisiers, de semer les épinards, la mâche, les carottes (sud de la France), les dernières chicorées, de planter les arbres fruitiers, l'ail d'hiver, l'échalote grise, de tailler les haies, d'élaborer le compost (avec ajout des six préparations biodynamiques)... ; en novembre, il est nécessaire d'arracher aussi les céleris rave, les radis noirs, les racines d'endives, de broyer ou faucher les engrais verts, de commencer la taille des arbres fruitiers et de certains arbres d'ornement
En décembre, il est indiqué de bêcher à grosse motte les planches disponibles et d'incorporer la fumure, de faire une pré-taille des framboisiers et des rosiers, de continuer d'élaborer le compost et de remuer le tas... L'automne est propice pour faire le bilan de l'année écoulée. Il permet aussi de disposer d'un plan du jardin pour assurer la planification des rotations et de l'assolement pour l'année à venir : 4 grandes parcelles s'alterneront chaque année (trois parcelles pour les légumes racine, feuille et fruit, une parcelle pour les fleurs et engrais verts). Les commandes de semences d'origine bio ou biodynamique sont également à prévoir.


Evaluer la qualité d'un paysage agricole grâce aux oiseaux bio-indicateurs
Christophe PERRET-GENTIL, Auteur
Afin de mettre au point une méthode de lecture qualitative des régions rurales basée sur la biodiversité, Christophe Perret-Gentil, herboriste suisse, et d'autres herboristes ont choisi d'élaborer une échelle de qualité globale, basée sur la lecture des paysages pris comme des ensembles, et de prendre pour référence la valeur bio-indicatrice des oiseaux. Le principe étant que plus une espèce s'avère exigeante par rapport aux conditions auxquelles doit satisfaire son milieu, plus l'indice de qualité de ce milieu sera élevé. Présentation : - Méthodologie ; - L'échelle de référence bio-indicatrice, divisée en cinq groupes : oiseaux dits basiques (pics, merles
) ; oiseaux plus sélectifs (pigeon ramier, mésange à longue queue
) ; espèces en régression dans les zones exploitées intensivement (pic-vert, alouette des champs, hirondelle rustique
) ; espèces rares, vulnérables ou menacées (caille des blés, coucou gris, torcol
) ; espèces très menacées (perdrix grise, petit-duc, chevèche
). La clé de lecture du paysage comporte une pondération pour les oiseaux ayant une valeur bio-indicatrice de 1, 2 ou 3 : l'application de cette méthode nécessite de connaître la moindre manifestation vocale, chaque espèce ou groupe d'espèces ayant sa symbolique propre (la présence de quatre à cinq espèces de pics sur un même domaine signifiera la solidarité
) ; - Diagnostic et interprétation des résultats pour des domaines agricoles : à partir de 70 points, le paysage ou le domaine agricole peut être considéré comme très diversifié, en réseau avec ses environs et formant une entité biologique complète ; - Perspectives : la méthode est interactive. Une fois en possession des données et, au besoin, avec l'aide d'ornithologues (Ligue pour la Protection des Oiseaux), l'intéressé dispose en temps réel d'un outil d'appréciation fiable de la qualité de son lieu de vie et du travail qu'il y accomplit...


L'agriculture respectueuse de l'espèce
Armin GOLL, Auteur
La huitième conférence du 23 novembre 1923 du cycle des conférences aux ouvriers du Goetheanum (GA 351), de Rudolf Steiner, a fourni l'impulsion nécessaire à Armin Goll, qui élève des abeilles, pour rédiger cet article (tiré de la revue Beiträge-Contributions). Il élève, à présent, quatre colonies au Nord-Ouest de la Suisse, à une altitude de 400 à 500 mètres. L'auteur décrit le comportement des abeilles au printemps 2012, en imaginant des parallèles avec le fonctionnement du corps humain (fourniture du pollen à la reine par les ouvrières/fourniture des éléments nutritifs à la tête par le sang, etc.). L'auteur aborde, par ailleurs, la fonction des faux bourdons (abeilles mâles) qui se rassemblent dans des points de ralliement en attente d'une reine à féconder, ainsi que la construction naturelle de rayons (utilisation de cadres vides, sur lesquels on attache au bord supérieur une bande étroite en cire, qui permettent à la colonie d'abeilles de construire selon ses besoins). Selon l'auteur, pour améliorer la situation des abeilles, il doit leur être permis de construire, sans structures pré-établies, des rayons organiques et vivants.


Andreashof, une ferme expérimentale en Allemagne : Recherche et culture de l'igname
Laurent DREYFUS, Auteur
Andreashof, une ferme expérimentale en Allemagne, associe la production d'igname à la recherche qualitative (laboratoire de morphochromatographie), pour trouver les meilleures conditions de culture de l'igname en Europe. La ferme dispose des fonds d'une fondation, créée par Cornélia Hahn. A partir de 2002, suite à une rencontre avec un agronome spécialiste de l'igname, la culture de cette plante a été un succès immédiat. Mais la production a chuté en 2005. Roland Ulrich, agronome expérimenté, a été embauché pour mener à bien l'amélioration des sols. En 2007, le domaine s'est agrandi : aux 3 ha du début avec les serres, se sont ajoutés un rucher, une maison pour héberger les salariés et stagiaires, et un verger. La diversité des productions a permis, entre autres, d'inscrire au catalogue de l'eau de rose et des chips d'igname. L'igname préfère un sol léger, bien drainé, qui retient l'humidité. La maîtrise de la teneur en compost a permis d'améliorer considérablement la régularité des racines et leur taille. Les plantes sont multipliées de manière végétative, mais les petites graines, produites par les pieds femelles, peuvent aussi être utilisées pour propager la plante. La plante mâle a une vocation plutôt médicinale, alors que la femelle est utilisée en alimentaire


Aliments et médicaments ? L'oignon
Joël ACREMANT, Auteur
Joël Acremant est cuisinier-écrivain. Il a observé les légumes et les fruits du jardin sous l'angle à la fois culinaire et médicinal puisque - non traités - ils sont, à des degrés divers, des aliments médicaments dont la première vertu est de dynamiser, de désintoxiquer l'organisme, voire de le soigner... Pour débuter cette rubrique, J. Acremant cite quelques références dont le livre du Dr Jean Valnet "Se soigner par les légumes, les fruits et les céréales" (paru en 1967) et celui de W. Pelikan "L'homme et les plantes médicinales" (paru en 2005) ; il cite aussi des légumes (ail, oignon, chou, carotte
) et des fruits (pomme, citron, prunelle
) à utiliser de façon thérapeutique, sous forme de cure. Dans cet article, J. Acremant a choisi d'évoquer l'oignon, son origine
et ses vertus en usage interne : stimulant général du système nerveux, rénal, hépatique (richesse en soufre) ; opposition à une élévation excessive du taux de sucre dans le sang ; pouvoir anti-infectieux et anti-bactérien ; diurétique ; action sur le système cardiovasculaire
La consommation d'oignon cru devrait être limitée à deux oignons moyens par jour ; les préparations à base d'oignons cuits sont très nombreuses : quiches, cakes
La recette de la soupe à l'oignon est présentée.


La biodynamie, une agriculture de liens
Jean-Michel FLORIN, Auteur
Pratiquer la biodynamie, c'est d'abord développer une attitude dans sa propre relation avec le monde. Jean-Michel Florin tente de présenter cette attitude que Rudolf Steiner, fondateur de la biodynamie, décrit à de nombreuses reprises dans le cycle de conférences à l'origine de la biodynamie (Cours aux agriculteurs). Depuis environ un siècle et de manière accrue depuis les années 1950, l'agriculture a appliqué les principes de l'industrie avec pour conséquences : la spécialisation, l'isolement et la standardisation. Or, un des concepts clé de la biodynamie est celui de « l'organisme agricole » qui qualifie un domaine agricole avec toute sa diversité (relations). Dans le Cours aux agriculteurs, R. Steiner indique comment renforcer les relations sur une ferme et aussi en créer de toutes nouvelles à partir de ses impulsions personnelles. S'interrogeant sur cette notion de relations en agriculture biodynamique, Jean-Michel Florin en distingue au moins 4 niveaux : le niveau matériel (cycles des éléments comme l'azote), le niveau de la vie (forces de vie transmises par la nourriture ?), les « relations intimes de la nature » (particulièrement décrites dans la 7ème conférence), les relations individuelles (où intervient la qualité du moi humain). De ce point de vue, les préparations biodynamiques sont un concentré de relations (de la cueillette de fleurs de plantes médicinales à la substance végétale transformée, jusqu'à son introduction, à dose infinitésimale, dans la fumure pour la mettre en relation avec différentes forces
).