- Titre :
- BIOFIL, N° 85 - Janvier / Février 2013 - Bulletin N° 85
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2013
- Année de publication :
- 2013
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Légumes frais : Stabilité des surfaces
Myriam GOULETTE, Auteur
Les surfaces en légumes frais biologiques progressent en France mais de façon modérée. En Bretagne notamment, première région de production avec 21 % des surfaces nationales, le nombre de fermes maraîchères bio augmente régulièrement depuis quelques années. Dans le Nord-Pas-de-Calais, Eugénie Graves, du Gabnor, estime que les conversions en 2012-2013 devraient être légèrement plus faibles que les années précédentes. La filière légumes de plein champ bio, quant à elle, fait encore peu d'émules, si ce n'est chez les céréaliers en conversion bio qui choisissent de diversifier leur exploitation. Les aléas climatiques de la campagne 2012, ayant entraîné des baisses de rendement parfois importantes (- 30 à - 60 %), ils pourraient représenter un frein pour de futurs candidats à la conversion.
Midi-Pyrénées : Les filières viande montent en puissance
Martine COSSERAT, Auteur
Depuis 2008, les filières viande bio sont soutenues financièrement par le Fonds Avenir Bio via l'Agence Bio. Certains des partenaires concernés sont en Aveyron. Cet article présente leurs initiatives et leur travail pour mieux structurer les filières viande ovine et bovine de la région. Les efforts concernent plus particulièrement la diversification et la complémentarité des débouchés (par la Cemac Cobevial et sa filiale Languedoc Lozère Viande), le développement de filières locales comme Qualisol-Unicor, la finition et l'engraissement (par la Cemac Cobevial et la Chambre d'Agriculture), et la création de la marque Agnobio.
Haute-Normandie : 1ère bourse aux échanges entre agriculteurs bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le Grab de Haute-Normandie a organisé, le 18 septembre 2012, la première bourse aux échanges entre agriculteurs bio, permettant ainsi de mettre en contact vendeurs et acheteurs de fourrages et de matière organique. Cette bourse s'est déroulée en deux temps : échanges, puis diffusion de repères technico-économiques. Peu d'achats ont été effectués mais cette journée a permis d'identifier les besoins et les contraintes de chacun : les céréaliers souhaiteraient des contrats sur le long terme pour vendre leur luzerne, les éleveurs n'effectuent des achats de fourrages qu'en périodes difficiles, les céréaliers et maraîchers recherchent de la matière organique mais les éleveurs ont eux-mêmes besoin de celle qu'ils produisent
Quelques solutions sont à envisager, comme le stockage de fourrages en prévision d'années difficiles, sous forme de luzerne déshydratée par exemple, mais les structures de stockage et de transformation doivent encore se développer.
Bretagne : La Terre est notre métier, un salon en forme
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La Terre est notre métier, salon annuel organisé par la Frab Bretagne, a attiré 6000 visiteurs en 2012. Cette 11ème édition a notamment été marquée par une conférence de Gilles-Eric Séralini, la présence de la région Poitou-Charentes en tant qu'invité et, bien évidemment, le concours Innova'Bio. Ce salon est devenu un rendez-vous incontournable et Jean-Paul Gabillard, président de la Frab, ne rejette pas l'idée de le reproduire dans d'autres régions françaises. L'ambition bio de la Bretagne est de doubler les surfaces d'ici 5 ans (environ 58 000 ha aujourd'hui), ce qui nécessite une nouvelle dynamique de conversion, notamment en production laitière. En encart, est présenté Optimat, un outil d'aide à la décision pour le choix du matériel de désherbage mécanique, destiné notamment aux agriculteurs conventionnels et en conversion.
Semences bio : nouvelle station de tri
BIOFIL, Auteur
Ubios (Union Bio Semences), la plus importante station de tri de semences entièrement consacrée à la bio, a été inaugurée en octobre 2012. Situé dans l'Essonne, ce nouvel outil, acquis par Cocebi Biobourgogne et Biocer, a une capacité de tri de 26 000 tonnes, soit le double des besoins français actuels. 56 variétés de céréales, légumineuses et protéagineux sont déjà présentes dans le catalogue. Cette station présente deux avantages majeurs : aucun risque de contamination par des pesticides utilisés sur les semences conventionnelles et une disponibilité plus précoce des semences bio.
Colloque LCA Food 2012 : zoom sur l'ACV
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le colloque LCA Food de 2012, organisé par l'Inra avec le soutien de l'Ademe à Saint-Malo, était consacré aux recherches sur les analyses de cycle de vie (ACV) en agro-alimentaire. Les 400 scientifiques présents ont ainsi pu présenter leurs travaux et échanger pour tenter de trouver une méthode commune pour le calcul des ACV. Verena Seufert, chercheuse canadienne, a notamment présenté quelques résultats de son étude sur « la performance des rendements en agriculture biologique ».
Les Assisses nationales de la bio : Préparer l'avenir avec les territoires
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les Assisses de la Bio se sont tenues le 10 octobre 2012, l'occasion pour les participants de faire un bilan de la filière et de construire son avenir. Même si les objectifs du plan Barnier et du Grenelle de l'environnement n'ont pas été atteints (en termes de surface, d'introduction dans la restauration collective
), le développement de l'AB en France est encourageant et le potentiel de conversion est encore important (12 500 candidats potentiels à la conversion d'ici 2015). Les consommateurs, même dans un contexte économique difficile, ne tournent pas le dos aux produits bio qui les rassurent. Dans le cadre du Fonds Avenir Bio, 49 programmes ont été aidés dans diverses filières et un 7ème appel à projets a été lancé. Par ailleurs, le nouveau plan bio de l'État, ou « ambition », impliquera fortement les régions, qui vont, dès janvier 2013, réfléchir localement au contenu de ce plan.
Bioconvivium dans la Drôme : Echanges et regards croisés sur la bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Premier département français en nombre de producteurs bio, la Drôme a réuni les acteurs de la filière, les 18 et 19 octobre 2012, lors de son premier Bioconvivium. Les initiatives de développement sont très nombreuses et, aujourd'hui, 50 % des agriculteurs biologiques drômois vendent leur produits en vente directe. L'article présente quelques éléments qui ont enrichi les échanges de l'atelier « Quel prix pour la bio ? » : répartition de la valeur ajoutée de la filière bio, prix de revient et de marché. Quelques initiatives locales sont présentées en encart : - la pépinière d'installation des Compagnons de la Terre, - la Biovallée, - la plateforme sur les techniques alternatives et bio, - la plateforme virtuelle pour la restauration collective Agrilocal, - le pôle de recherche, de formation et d'expertise en toxicologie environnementale et écotoxicologie.
Miffel 2012 : Olive et vin bio : en avant
Myriam GOULETTE, Auteur
Lors du salon Miffel, tenu du 23 au 25 octobre 2012, des conférences avaient pour thématiques l'oléiculture et la viticulture biologiques. En France, 7,9 % des surfaces plantées en oliviers sont bio, ce qui ne représente toutefois que 1 % du verger oléicole bio européen. L'article apporte quelques éléments, notamment des données chiffrées sur cette filière soumise à une forte concurrence au niveau européen. Concernant le vin bio, la conférence a permis de faire le point sur la filière et sur l'entrée en vigueur du nouveau règlement et de son application.
Sommet de l'Elevage : Philippe Cabarat : « La fermeté des prix dans le sillage du conventionnel »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Philippe Cabarat est éleveur et président de la Commission bio d'Interbev et des Éleveurs Bio de France (EBF). Dans cette interview, il donne quelques explications sur l'évolution du marché de la viande bovine, en bio et en conventionnel, les deux étant liés. Plusieurs questions sont abordées : la fermeté et la flambée des prix du marché conventionnel, l'impact sur la filière bio, l'influence des conversions laitières sur la filière viande, le partage du marché entre petits et gros opérateurs
Vinitech Sifel : La bio en conférences
Myriam GOULETTE, Auteur
Invenio, un centre d'expérimentation issu de la fusion du Cirea et d'Hortis Aquitaine, ainsi que Acpel, l'association Charente-Poitou d'expérimentations légumières, ont présenté certains de leurs essais à l'occasion du salon Vinitech Sifel (27 au 29 novembre 2012) : - lutte contre le taupin en culture de melon ; - teigne du poireau ; - lutte globale contre les maladies et ravageurs. Henri Clerc, d'Invenio, a aussi présenté la production de fruits et légumes en Aquitaine et le pôle Agro-écologie de sa structure. Les essais menés sur la période 2012-2018 vont se concentrer sur les systèmes de culture, avec différents niveaux d'intensification écologique.
La bio verdit le Sial
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Sial permet aux industriels de présenter leurs innovations dans le domaine de l'agroalimentaire. La bio, avec un marché intérieur de plus de 4 milliards d'euros, était fortement représentée lors de cette édition de 2012, avec plus d'une centaine d'entreprises spécialisées. Si plaisir et santé sont habituellement les axes majeurs des innovations, le développement durable et la chasse au gaspillage sont de plus en plus d'actualité. Un petit panel des innovations sur les produits bio est présenté dans l'article.
Le point avec Ecocert : Importer des produits bio
Jérôme VIEL, Auteur
Ecocert fait le point sur les procédures d'importation de produits bio d'un pays tiers. Trois cas de figure existent. Le cas A concerne les pays tiers présentant des garanties équivalentes et le cas C les pays pour lesquels aucune équivalence de garanties n'existe. Depuis le 1er juillet 2012, un cas intermédiaire (cas B) existe. Il consiste en un système d'équivalence qui s'applique aux organismes de certification. Pour les produits de la catégorie C, une autorisation d'importation doit être demandée chaque année auprès du ministère de l'Agriculture. La procédure est explicitée dans cet article.
Où en est Bio Cohérence ?
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La marque française Bio Cohérence a fêté ses deux ans en 2012. Avec près de 400 producteurs, une dizaine de transformateurs, une centaine de consommateurs et 120 magasins spécialisés engagés, les gérants de la marque ne doutent plus de sa pérennité. Bio Cohérence se démarque notamment par ses fortes exigences vis-à-vis des OGM, avec un seuil de détection de 0,01 % pour les matières premières et de 0,1 % pour les produits transformés.
Pôle bio du Massif Central : L'autonomie alimentaire au menu
Aurélie BELLEIL, Auteur ;
Sophie VALLEIX, Auteur
L'autonomie alimentaire est une question clé pour les élevages biologiques, notamment dans la région du Massif Central. Ce thème était au centre d'une journée technique organisée par le Pôle AB Massif Central et Techlim à Naves le 12 septembre 2012. A l'occasion de cette journée, les résultats de plusieurs études sur les élevages de ruminants ont permis d'éclairer les participants. Pour optimiser leur autonomie, les éleveurs doivent adapter leur système, en tenant compte toutefois des contraintes économiques et pédoclimatiques auxquelles ils sont soumis. Face à ces difficultés, le choix de viser une autonomie partielle ou totale fait encore débat. Concernant l'autonomie fourragère, deux aspects plus techniques ont été abordés : la mise en place d'un réseau de sélection participatif de semences fourragères par l'Avem et les méthodes de pâturage innovant permettant notamment de valoriser les landes, bois ou zones humides. La stratégie particulière des élevages ovins lait est présentée en encart.
1er congrès européen de l'apiculture : A la recherche d'espace sans pesticides
Anne-Françoise ROGER, Auteur
Le premier congrès européen de l'apiculture s'est tenu du 11 au 14 octobre 2012, à Agen. La mobilisation des apiculteurs a été forte, reflétant l'inquiétude au sein de la filière, mais aussi l'engouement pour celle-ci. La demande des consommateurs pour les produits mellifères biologiques reste forte et les installations suffisent pour compenser les départs. Toutefois, la filière est fragilisée par le manque d'espaces vierges de pesticides. Au vu de la difficulté à trouver des zones d'un rayon de trois kilomètres exclusivement bio, les ruchers se développent essentiellement dans des zones sauvages. Ce congrès a été l'occasion de rappeler, à partir de travaux scientifiques, l'impact des pesticides sur les abeilles. La mortalité annuelle des abeilles, en partie liée aux insecticides, est d'environ 30 % par ruche conventionnelle et de 15 à 20 % par ruche biologique. A la suite d'un rapport formulant une centaine de propositions, un plan pour l'apiculture devrait être prochainement présenté par le gouvernement. Un encart fait le point sur la menace que représentent les OGM pour l'apiculture et notamment sur les règles d'étiquetage en cas de présence d'OGM dans les miels.
Brebis laitières en Aveyron : Associer la génétique et l'il du berger
Gaëlle POYADE, Auteur
Xavier Aigoui est éleveur de brebis laitières bio à Séverac-le-Château, en Aveyron. Dans cette interview, il confie les clés de la réussite de son élevage de 860 brebis, un élevage rentable, durable, et qui produit un lait de qualité. Cette qualité repose essentiellement sur l'alimentation et la génétique du troupeau. En effet, Xavier et son associé n'hésitent pas à faire des dépenses sur ces postes : 15 % des animaux sont achetés en centre de sélection et le tourteau de soja acheté pour complémenter la ration est d'origine française ou européenne. Ces dépenses sont compensées par une meilleure qualité du lait et une production plus importante. La rentabilité et la durabilité de l'élevage passent aussi par l'autonomie alimentaire, contrainte particulièrement importante en bio, le suivi sanitaire du troupeau ou encore l'ambiance des bâtiments.
Evolution du matériel : L'offre est-elle adaptée ?
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
L'offre de matériel agricole est-elle adaptée aux besoins des producteurs biologiques ? A l'approche du Sima 2013, cette question a été posée à quatre spécialistes en machinisme : Eric Canteneur et François Cornuault de l'Union Cuma des Pays-de-la-Loire, Olivier Bouilloux du Sedarb et Jean Champion de la Chambre d'agriculture de la Drôme. Pour eux, le besoin de matériel porte surtout sur la gestion des adventices en grandes cultures (désherbage mécanique et écimage). Concernant les améliorations récentes, les systèmes d'autopilotage et les petites améliorations permettant, entre autres, de travailler au plus près des rangs, sont les plus intéressants (doigts souples en étoile sur bineuse, réglage hydraulique
). Toutefois, le prix des outils reste un frein majeur à leur acquisition. Une des tendances à venir pourrait d'ailleurs être l'achat en commun de matériel, qui permettrait aux agriculteurs d'investir sur des outils plus lourds. Le développement de matériel polyvalent adaptable à différents types de culture pourrait aussi être un gros avantage.
Châtaigne : Lutte contre le carpocapse et le cynips
Myriam GOULETTE, Auteur
Suite à la journée Châtaigne de début septembre 2012 à Dournazac (Haute-Vienne), cet article présente différents moyens de lutte biologique contre deux des principaux ravageurs des châtaigniers : le cynips et le carpocapse. Le cynips, arrivé en France en 2007, est originaire de Chine. Pour lutter contre ce ravageur, tous les espoirs reposent sur le Torymus, un micro-hyménoptère parasitoïde naturel du cynips. Celui-ci a déjà fait ses preuves au Japon et a été lâché en 2011 en France mais son implantation peut être longue, nécessitant une période de 6 à 8 ans. Concernant le carpocapse, la cumulation de plusieurs méthodes de lutte semble la solution la plus optimale : récolte totale et fréquente, broyage ras et fréquent, renforcement de la présence de mésanges et de chauves-souris, sélection variétale, lâchers de Trichogrammes ou encore diffusion de Bacillus thuringiensis.
Lutte biologique par conservation : Favoriser les prédateurs naturels en vergers
Myriam GOULETTE, Auteur
Le Ctifl a édité, fin 2012, un ouvrage qui synthétise l'ensemble des connaissances actuelles sur le contrôle biologique « naturel » des ravageurs, intitulé « Biodiversité et régulation des ravageurs en arboriculture fruitière » et co-rédigé par Jean-Michel Ricard. Cette lutte, transversale à l'agriculture biologique et conventionnelle, consiste non pas à lâcher des auxiliaires mais plutôt à favoriser la présence de prédateurs naturels tels que les chauves-souris, les oiseaux, les araignées
Les outils de recherche récents ont permis de mesurer l'activité des prédateurs à travers l'analyse de leur régime alimentaire, et ainsi de montrer leur bonne efficacité. L'ouvrage du Ctifl donne également quelques conseils d'aménagement et de gestion des infrastructures agro-écologiques favorisant la présence des prédateurs auxiliaires.
Des matériels adaptés aux besoins : La filière bio trace son sillon
Frédéric RIPOCHE, Auteur
En maraîchage biologique, acquérir du matériel adapté aux besoins n'est pas toujours évident, notamment dans les petites structures pour lesquelles le prix du matériel est un frein important à l'achat. Cet article présente des initiatives pouvant permettre de dépasser cette contrainte : - l'autoconstruction et les ateliers de formation destinés aux agriculteurs et aux jeunes en formation par Adabio Autoconstruction (Rhône-Alpes) ; - Mécabio, le projet de Bio Centre, qui recense les innovations en matériel agricole pour le maraîchage dans le but d'améliorer la technicité et de limiter la pénibilité du travail (projet en recherche de financements) ; - le recensement des initiatives chez des producteurs par la Frab Bretagne ; - l'entreprise Terrateck, spécialisée en matériel adapté aux petites et moyennes surfaces ; - le choix d'outils polyvalents comme à l'espace-test Biopousses dans la Manche.
Coopératives vinicoles : La bio entre deux eaux
Myriam GOULETTE, Auteur
Malgré un important mouvement de conversion à l'agriculture biologique les 3-4 dernières années dans les coopératives vinicoles, celles-ci semblent encore sous-représentées dans la filière viticole biologique. Mi-2012, en France, 173 coopératives sur 700 ont produit du vin issu de raisins biologiques. Seulement trois d'entre elles produisent exclusivement du vin bio. Pour les autres, la part du bio serait très variable, mais aucun chiffre précis n'existe à ce jour sur cette question. Le projet de développer une gamme bio, souvent à l'initiative des coopérateurs, nécessite un volume minimum pour que les coopératives acceptent de se lancer. Toutefois, un refus peut pousser certains à aller voir ailleurs. Avec l'accroissement des volumes de vins bio, se pose aussi la question des débouchés : seront-ils suffisants pour absorber tous les volumes ? Aujourd'hui, le risque d'une commercialisation en conventionnel semble exister. Un encart présente le projet Ventoux Versant Bio, dont l'objectif est de convertir les vignes pour protéger la ressource en eau.
Nouvelle culture : La gentiane prend racine
Gaëlle POYADE, Auteur
La gentiane, plante sauvage de montagne utilisée dans la fabrication de certaines liqueurs, a été récoltée en bio pour la première fois dans le Massif Central après cinq années de culture. Cette plante pousse naturellement dans les estives pâturées, mais certains modes d'arrachage et surtout certaines pratiques d'élevage (labours, chaulage, fauche des prairies) la menacent. En parallèle d'une étude sur sa durabilité réalisée par le Comité des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (CPPARM), l'idée de la cultiver a fait son chemin. Pernot-Ricard fut le premier, à partir des années 70 et, en 2006, la Sicarappam semait le premier hectare en bio, récolté pour la première fois en 2012. Malgré une rentabilité qui semble limitée, cette expérience permettra d'approfondir les connaissances sur la gentiane et donc de faciliter sa sauvegarde.
Disponibilités en semences bio : De nouvelles espèces hors-dérogation
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Si la production de semences bio s'accroît (4 776 ha en 2012, soit 1,5 % des surfaces en multiplication), elle ne comble toujours pas les besoins qui augmentent également. Toutefois, le recours aux demandes de dérogation se stabilise et est même en recul pour certaines espèces (oléagineux, céréales à paille, fourragères). Fin 2012 et début 2013, de nouvelles espèces sont passées en hors-dérogation : l'oignon jaune hybride, les feuilles de chêne de plein champ vertes et rouges ou encore le triticale (au 1er avril 2013). La liste des espèces disponibles est visible sur le site du Gnis : www.semences-biologiques.org.
Ecimeuse : Nouveau système de coupe rotatif
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Cet article présente la nouvelle écimeuse mise au point par Pascal Gury, céréalier bio en Vendée, et le constructeur Jacques Richardeau, gérant de JR Agri Distribution en Charente-Maritime. L'outil aspire, broie et hache les adventices dépassant la culture, avec une efficacité relativement bonne sur la folle-avoine notamment. Un système hydraulique entraîne la coupe et un autoguidage peut être utilisé. L'outil devrait être finalisé dans le courant du premier trimestre 2013 et les premières fabrications devraient être lancées cet été.
Dossier : Compostage
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Si le compostage représente moins une évidence pour les nouveaux bio qu'il ne l'était pour les pionniers, la technique est néanmoins remise au goût du jour par le retour de l'agronomie. Après un rappel de la réglementation en bio dans le domaine ainsi que des atouts de l'utilisation de compost, le dossier s'intéresse à la pratique du compostage : les règles de base (un rapport C/N de départ entre 20 à 50, une aération par retournement, une humidité suffisante mais pas excessive
), la détermination de la maturité du tas (observation, analyses) et des témoignages d'agriculteurs. En termes de produits, les déchets ménagers triés à la source sont certifiables en bio depuis le printemps 2012, pour un prix allant généralement de 20 à 50/t HT. Des échanges paille-fumier sont possibles, avec des haras par exemple, comme c'est le cas pour Joël Auger, céréalier bio en Eure-et-Loir, qui se fournit également en déchets verts. Henri Doublier, céréalier bio en Seine et Marne, a monté sur sa ferme, en 2003, une plateforme de compostage alimentée en déchets verts. Si la qualité des produits fournis s'est améliorée (moins de plastique, moins de thuya aux effets allélopathiques), l'agriculteur regrette la concurrence des industriels. Les usines de méthanisation et les agriculteurs conventionnels recherchent aussi maintenant des déchets verts. L'apport de compost est intéressant pour les terres céréalières et le co-compostage, mélange de déchets verts et d'effluents d'élevage, fournit un très bon amendement. En maraîchage, si la majorité des agriculteurs achètent des amendements commerciaux, certains réalisent cependant leur propre compost, tel Jacques Bourcier, éleveur bovin maraîcher biodynamiste, en Loire-Atlantique. Loïc de Barmon, maraîcher et producteur de légumes de plein champ bio, près d'Angers, fabrique son compost à base de fumier de cheval dans lequel il ajoute ses déchets végétaux.