- Titre :
- BIOFIL, N° 88 - Juillet / Août 2013 - Bulletin N° 88
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2013
- Année de publication :
- 2013
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Elevages bovins bio : Leur durabilité est démontrée
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Après une étude de 30 mois sur 144 exploitations d'élevage en bovins lait et viande, biologiques et conventionnelles, les résultats du projet Cedabio ont été dévoilés. L'objectif de ce projet Casdar, coordonné par l'Institut de l'Élevage, était de mesurer les bénéfices environnementaux et socio-économiques de ces systèmes bovins. Les élevages bio ont montré leur intérêt en termes de durabilité, notamment en ce qui concerne le bilan des minéraux, les consommations d'énergie, la performance économique (surtout en élevage laitier) et l'utilisation des produits sanitaires (élevage et cultures).


Alsace : La bio locale est au menu
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
A Strasbourg, la plateforme d'approvisionnement de la restauration collective Solibio ne cesse de se développer depuis sa création en 2008, à l'initiative de l'OPABA (Organisation professionnelle bio en Alsace). En 2013, cette SCIC travaille, entre autres, avec 16 agriculteurs bio, 2 boulangers et un chantier d'insertion afin de livrer 42 sites de restauration scolaire primaire et selon une convention tripartite avec l'OPABA et l'Alsacienne de restauration. Les 42 établissements concernés comptent déjà tous plus de 20 % de produits bio dans leurs menus, et certains en sont à 44 %. Ils se sont engagés à servir quatre produits uniquement issus de l'agriculture biologique locale : les carottes, les choux, les céleris et les pommes. Ainsi, ce sont plus de 40 tonnes de carottes qui ont été livrées en 2012. Par ailleurs, la gamme proposée est large et concerne de nombreuses filières (fruits, légumes, y compris en 4ème gamme, produits laitiers, viande bovine et porcine, miel, épicerie
).


Midi-Pyrénées/Aquitaine : Stockage et trituration : deux nouveaux outils d'envergure
Martine COSSERAT, Auteur
Propriété de la coopérative Qualisol, le plus gros silo de France dédié aux grains biologiques (capacité de 33 000 tonnes) a été inauguré dans le Gers en 2013. Avec l'usine de production de tourteau de soja opérationnelle depuis novembre 2012 dans le Lot-et-Garonne, il devrait favoriser le développement des grandes cultures biologiques dans le Sud-Ouest. Les 89 cellules pourront ainsi faciliter la collecte des différentes variétés de grains produites et en favoriser encore la diversité pour répondre à la demande. Sojapresse, la nouvelle usine de trituration, favorisera quant à elle la production locale de soja pour l'approvisionnement des filières volailles bio. Sa capacité de presse est de 6 000 tonnes, soit la production de 3 000 ha.


Limousin : La filière lait en phase de stabilisation
Myriam GOULETTE, Auteur
En Limousin, la filière lait biologique est relativement restreinte, avec 36 agriculteurs biologiques ou en conversion, collectés par quatre collecteurs. Le principal d'entre eux, Terra Lacta, commercialise 60 % de la production régionale. Malgré sa petite taille, cette filière n'est pas à l'abri de la crise qui guette le secteur laitier, en conventionnel surtout mais aussi en bio. Après un doublement rapide de la production laitière bio limousine, l'enjeu est aujourd'hui de stimuler la consommation et de maintenir les prix avant d'envisager une relance de la production, en phase de stabilisation. 1 % du lait bio régional est vendu en direct par les éleveurs, après transformation à la ferme ou non.


Bretagne : Les PPAM se fédèrent dans le Morbihan
BIOFIL, Auteur
Quatre jeunes producteurs de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) bio bretons ont créé l'Association de producteurs de PPAM du Morbihan. Ce regroupement leur permettra de bénéficier d'une meilleure visibilité et de passer des commandes groupées. Ils ont aussi comme projet de mettre en place un circuit touristique autour des PPAM dans le département.


Etienne Gangneron, président de l'Agence Bio : « La bio a besoin d'un signal fort »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Etienne Gangneron a été élu à la présidence de l'Agence Bio en 2013. Dans cet entretien, il apporte son regard sur l'évolution de l'agriculture biologique et de son contexte. Ainsi, pour lui, les priorités concernent la recherche et l'accompagnement des producteurs pour rassurer ces derniers, notamment ceux qui réfléchissent actuellement à un projet de conversion. La communication auprès des consommateurs est également un levier d'action important pour dynamiser le marché et poursuivre le développement des filières. En ce qui concerne l'accompagnement des producteurs, les rôles des différentes structures existantes doivent se clarifier, ce que peinent encore à faire les pôles conversion en région. Représentant de l'APCA, Etienne Gangneron souhaite voir se réaffirmer le rôle de coordination des Chambres d'agriculture sur l'ensemble du développement agricole, y compris en AB. Enfin, il aborde les problématiques liées aux budgets alloués à l'AB.


Assemblée générale de la Fnab : Des moyens pour la nouvelle économie bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
A l'occasion de son Assemblée Générale des 9 et 10 avril 2013, la Fnab, par la voix de sa nouvelle présidente, Stéphanie Pageot, a réaffirmé son engagement vers une nouvelle économie, basée sur la production bio, les valeurs sociales et solidaires, la vitalité des territoires, la protection des ressources et la qualité alimentaire. En présence du conseiller du Ministre de l'Agriculture, et dans un contexte de préparation du plan Ambition Bio 2017 et de la nouvelle Pac 2014, de nombreux enjeux stratégiques pour le développement de la bio ont été présentés : sauvegarde du foncier, protection de l'environnement, coûts de dépollution de l'eau
La Fnab souhaiterait être reconnue comme tête de réseau de développement spécifique à l'agriculture biologique.


Lancement au Medfel à Perpignan : Une charte Sud et Bio pour les fruits et légumes
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En Languedoc-Roussillon, une charte Sud et Bio rassemble désormais les opérateurs de la filière Fruits et Légumes. Elle concerne 200 producteurs et sept metteurs en marché. Ainsi, leurs engagements communs visent à mieux promouvoir les gammes de produits biologiques locaux. Avec 860 ha de légumes et 1 462 ha de vergers en bio, la région a le potentiel pour produire 13 500 tonnes par an. Sous un climat favorable, cette production se répartit sur les 12 mois de l'année. Plusieurs des opérateurs concernés donnent leurs sentiments dans cet article. Pour eux, cette charte permettra de mieux valoriser l'offre régionale et d'apporter une meilleure visibilité à la filière, tout en garantissant une rémunération correcte aux producteurs. Une campagne de communication, destinée à tous les circuits de distribution et financée par les metteurs en marché et le Conseil Régional, a débuté fin mai 2013.


Interview : « Faire en sorte que la bio ne soit pas victime de son succès »
Anne-Françoise ROGER, Auteur
En vue de la réforme du règlement européen de l'agriculture biologique, Dacian Ciolos, commissaire européen à l'agriculture, s'exprime sur le sujet. Face au développement de l'AB, cette réforme permettra surtout d'adapter la législation à la nouvelle dimension de ce marché, tout en ne faisant pas de compromis sur les principes fondateurs de l'AB. Les enjeux sont de faire en sorte que la bio ne soit pas victime de son succès et de garder la confiance des consommateurs. Un travail est alors à faire sur les dérogations et exemptions, sur les accords d'équivalence entre pays, sur les risques de fraude ou encore sur les systèmes de contrôle. La consultation du public, effectuée via une enquête en ligne début 2013, est en cours d'analyse. Les premiers résultats montrent l'importance des critères environnementaux et de durabilité de l'AB pour les consommateurs. Ces derniers sont de plus en plus à la recherche d'une alimentation sans OGM et sans résidus de pesticides. Aujourd'hui, l'AB répond aux attentes des consommateurs, et elle doit continuer à le faire.


Elever des lapins : Un défi technique, un marché porteur
Olivier GAUVRIT, Auteur
L'élevage de lapins biologiques est techniquement difficile et la production française est encore confidentielle avec 10 000 d'animaux produits par an (à comparer aux 50 millions en conventionnel). Mais, la demande est forte, avec un prix de vente d'environ 5 fois le prix du conventionnel. La grande majorité des éleveurs est en région Ouest (Pays de Loire, par exemple). Il existe un groupe d'échanges en France afin d'aider notamment les nouveaux porteurs de projets. La recherche s'intéresse aussi peu à peu à cette production. Ainsi, un projet Casdar sur cette filière a eu lieu, de 2010 à 2012, sur la durabilité, l'approche sanitaire alternative et l'acquisition de références. Cet article présente aussi trois témoignages d'éleveurs en cours d'installation ou de conversion.


Colloque Itab : Les substances naturelles sur la sellette
Myriam GOULETTE, Auteur
Via l'évolution du règlement européen relatif aux produits phytosanitaires, un grand nombre de substances naturelles pourraient être approuvées. Aujourd'hui, leur utilisation pour leurs actions phytosanitaires est interdite. La nouvelle classification des substances actives pourrait changer cela, avec l'approbation des substances naturelles dans la catégorie des substances de base. Cette approbation équivaudrait à reconnaître l'effet phytosanitaire des substances en question. Toutefois aujourd'hui, rien n'est encore gagné. Un premier dossier de demande d'approbation, qui concernait la prêle, a été étudié par la Commission. Au lieu d'être approuvée comme substance de base, la prêle pourrait être disqualifiée en tant que tisane, sans reconnaissance de son effet phytosanitaire, et ce au grand dam des entreprises phytosanitaires et producteurs intéressés pour développer ce type de produits. En effet, les agriculteurs qui les utilisent aujourd'hui souhaitent légaliser leurs pratiques.


Le point avec Certipaq : Le système de contrôle renforcé dans l'UE
Gwénaël LEREBOURS, Auteur
La Commission Européenne a récemment adopté certaines mesures visant à renforcer et à homogénéiser le contrôle de la production biologique. Pour cela, les échanges d'informations entre organismes de certification (OC), entre eux et avec les autorités compétentes de chaque État membre (l'INAO en France), vont devoir être renforcés. Les contrôles et analyses sont également concernés. Sur ce point, l'autorité compétente de chaque pays vérifiera que les OC respectent un certain nombre de règles : analyses de risque, nombre de contrôles inopinés, nombre d'analyses annuelles, nombre de contrôles par sondage
Enfin, les certificats bio des opérateurs devront être à disposition du public sur internet. Un certain nombre de ces mesures étaient déjà appliquées en France. Pour les autres, ce règlement s'appliquera à partir du 1er janvier 2014.


Répertoire 2013-2014 des Fournisseurs de l'Agriculture Biologique
BIOFIL, Auteur
La 1ère édition de ce Répertoire des Fournisseurs de l'Agriculture Biologique donne les coordonnées des fournisseurs français de produits et matériels utilisables en AB : - matériel agricole, fournitures et matériel d'irrigation ; - matières fertilisantes ; - alimentation et santé animales ; - semences, plants et stockage ; - protection des plantes ; - collecteurs, préparateurs et transformateurs. Les organismes certificateurs, laboratoires, centres de formations, organismes professionnels et institutionnels et spécialistes des énergies renouvelables sont également présents dans ce répertoire. Enfin, les principaux salons et évènements, spécialisés ou non en bio, sont listés.


Moulin des Moines en Alsace : Autonomie et innovations maximales
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Installé depuis le début des années 70, Édouard Meckert est un meunier pionnier de la bio. Riche de son expérience de 40 ans, il a inauguré en 2012 son nouveau moulin, d'une capacité totale de 79 t/jour. Celui-ci est autonome énergétiquement grâce aux installations hydrauliques et photovoltaïques qui fournissent l'électricité, et en eau grâce à des sources voisines. Spécialisé plus particulièrement dans l'épeautre, le moulin travaille aussi du petit épeautre, blé meunier, kamut, sarrasin
En plus du Moulin des Moines, l'entreprise familiale alsacienne possède également une biscuiterie, une chocolaterie, une biscotterie et une fabrique d'eau minérale. Elle fournit 2000 références et livre 2000 magasins.


Colza : Une culture difficile à réussir
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Largement cultivé en agriculture conventionnelle, le colza présente plusieurs avantages : amélioration de la structure du sol par son système racinaire pivotant, diversification des rotations
Pourtant, cette culture décourage les producteurs biologiques du fait de la difficulté à la mener à son terme. En effet, nombreux sont ceux qui sont amenés à retourner tout ou partie de leurs parcelles de colza à cause de facteurs limitants liés à l'envahissement par les adventices et surtout aux attaques d'insectes. A travers les témoignages d'agriculteurs et de chercheurs, des voies d'amélioration sont présentées. Un démarrage rapide, par exemple, permet une bonne couverture du sol par le colza et donc une meilleure maîtrise des adventices. Avec des besoins précoces en azote, le colza apprécie les précédents laissant un reliquat azoté important. Concernant la lutte contre les insectes ravageurs, véritable fléau en colza bio, et en l'absence d'insecticides bio homologués sur cette culture, l'utilisation de plantes « pièges » ou l'implantation de mélanges variétaux sont préconisées ou actuellement à l'essai.


Contre la tavelure et le feu bactérien : La laminarine attend son heure
Myriam GOULETTE, Auteur
Le principe actif de l'algue laminaire, la laminarine, agit comme éliciteur naturel et est notamment utilisé dans la lutte contre la tavelure du pommier. Grâce à sa ressemblance avec certaines parties de champignons pathogènes, la laminarine déclenche les mécanismes de défense naturelle des plantes qui se croient alors cibles d'une agression. A ce jour, celle-ci n'est pas autorisée en agriculture biologique, malgré les nombreuses demandes de la société Goëmar qui commercialise la laminarine dans son produit Vacciplant®. Inscrite à l'annexe I du règlement 91/414 et après un avis favorable du groupe d'experts de la Commission européenne, l'inscription définitive de la laminarine à l'annexe II, qui permettrait son utilisation en bio, se fait toujours attendre. En cause : l'attente de la réglementation sur les substances naturelles.


Mildiou et pucerons de la salade : Une protection grâce aux extraits de plantes ?
Myriam GOULETTE, Auteur
Le projet Casdar 4P (« Protéger les plantes par les plantes ») avait pour but de tester l'efficacité de plusieurs préparations à base de plantes (absinthe, armoise, saule et prêle) en productions maraîchère, arboricole et viticole. Dans la lutte contre le mildiou et les pucerons de la salade notamment, plusieurs stations expérimentales dans différentes régions françaises ont été mises à contribution. Certains potentiels ont pu être démontrés sur cultures de salades, mais ils restent insuffisants, soit par manque d'efficacité pour assurer la protection de la culture (cas de l'armoise vulgaire contre les pucerons), soit par manque de reproductibilité d'une année à l'autre (cas de la prêle contre le mildiou). Ainsi, ce projet a apporté des réponses, mais aussi beaucoup de questions quant à l'utilisation de plantes pour la protection des cultures. Le travail des chercheurs doit se poursuivre sur les formulations et sur leur intégration dans la stratégie globale de protection des cultures.


Domaine Le Jonc Blanc : Démarrer en biodynamie
Myriam GOULETTE, Auteur
Installé en viticulture en 2000 après une première carrière d'ingénieur, et converti à l'agriculture biologique en 2008, puis biodynamique en 2009, Franck Pascal a témoigné au congrès de viticulture biodynamique de février 2013. Pour lui, le pas vers la biodynamie a été permis grâce à des rencontres et à la découverte de démarches humaines. Dans cet article, le vigneron présente sa vision de la biodynamie et l'application qu'il en fait sur sa ferme : élaboration des préparations 500 à 508 avec un groupe régional du Mouvement d'Agriculture Biodynamique (MABD), réalisation de teintures mères


Herboristerie en gros en Corrèze : 36 ans d'expérience
Myriam GOULETTE, Auteur
Après des débuts comme cueilleur dans le Limousin, Jean Maison a créé, avec d'autres producteurs-cueilleurs, le GIE « Les Tisaniers » en 1980, puis la SAS « Le Comptoir d'Herboristerie » en 2003. 300 espèces de plantes aromatiques et médicinales y sont commercialisées, destinées à l'herboristerie, la pharmacie, la cosmétique ou encore l'agroalimentaire. Elles sont produites par une quarantaine de producteurs installés dans toute la France, dont Jean Maison, installé en Corrèze. Les PPAM y sont cultivées en rotation avec des prairies, du seigle de pays et du blé noir, moissonnés ou utilisés comme engrais verts.


Dossier Porc
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La filière porc biologique français, encore très limitée, a connu un déséquilibre offre-demande en 2012 (pic de volume et consommation plus faiblement développé). Mais, 2013 devrait voir ce décalage disparaître. De nouveaux partenariats amont/aval/distribution se développent et ceci donne un nouvel élan à la filière. Cependant, le prix de la viande de porc bio reste un frein : tout faire pour augmenter la production est donc important car cela permettra des économies d'échelle. Cet article présente des pistes pour accéder à de meilleures performances en élevage : améliorer la productivité aussi bien en nombre d'animaux produits qu'en taux de muscles des pièces, veiller au confort de la maternité, distribuer de l'aliment porcelet, pratiquer l'adoption pour équilibrer les portées, favoriser la prévention pour limiter les problèmes sanitaires
Par ailleurs, la recherche s'investit fortement sur la filière porc bio, notamment pour répondre au défi d'une alimentation 100% bio. Divers projets sont en cours, comme Icoop, ProtéAB, Monalim Bio ou encore Porc Bio. Ces projets, régionaux, nationaux ou encore européens, sont complémentaires dans leurs approches. Parmi les pistes explorées, on peut noter la question de la valorisation des légumineuses à graines, le potentiel de la Faf (un plus pour favoriser le lien au sol), les atouts de l'herbe dans l'alimentation ou encore la prolificité des truies (il est plus intéressant d'avoir des porcelets moins nombreux mais « vigoureux » que beaucoup de porcelets « fragiles »). Divers témoignages d'agriculteurs viennent illustrer les points principaux présentés dans ce dossier.