- Titre :
- ARBORICULTURE FRUITIERE (L'), N° 676 - Juillet / Août 2013 - Bulletin N° 676
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2013
- Année de publication :
- 2013
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Réduction des intrants : Moins traiter ses oliviers
Fleur MASSON, Auteur
Un projet CASDAR sur la réduction des intrants en oléiculture a été mené par le GRAB (groupe de recherche en agriculture biologique) et différents partenaires, de 2010 à 2012. Il a porté sur la gestion de l'enherbement, la lutte contre la mouche et l'il-de-paon ainsi que sur l'optimisation des itinéraires techniques. Contre la mouche de l'olive, principal ravageur, il existe deux méthodes utilisables en agriculture biologique : le spinosad, un mélange qui attire et tue les adultes, mais présente un mauvais profil environnemental, et le kaolin qui constitue une barrière physique empêchant la ponte, mais à laquelle la mouche pourrait s'habituer. Il est donc important de multiplier les méthodes de lutte. Contre l'il-de-paon, une maladie cryptogamique, le cuivre est majoritairement utilisé, mais c'est un élément qui pourrait bien aussi avoir un effet néfaste sur les parasites de la mouche. Les essais au laboratoire montrent des résultats intéressants du bicarbonate de potassium, de deux huiles essentielles et d'un extrait de pépins d'agrumes. La gestion de l'enherbement pourrait s'appuyer sur l'utilisation de plantes de couverture, par exemple en mélangeant deux espèces dont les installations sont complémentaires.


Lutte contre les bio-agresseurs : La taille a aussi son influence !
Pierre-Eric LAURI, Auteur ;
Nathalie MOUTIER, Auteur ;
Gilbert GARCIA, Auteur ;
ET AL., Auteur
La lutte contre les bioagresseurs de l'olive pourrait bien passer par la combinaison de plusieurs méthodes et techniques. Le choix de variétés résistantes ou tolérantes est un élément important, mais nécessite un gros travail de sélection. En attendant, la gestion de la fertilisation, l'irrigation et la taille de l'arbre sont probablement des leviers à étudier et à utiliser. Le projet Casdar « Oléiculture à faible niveau d'intrants » a permis d'étudier l'impact de la taille sur les bioagresseurs dans une oliveraie en production. Quatre modalités de taille sont étudiées et comparées à un témoin non taillé et à la taille du producteur, afin de voir les effets sur la fumagine, l'il-de-paon, la mouche de l'olive et la cochenille noire. L'essai n'a pas mis en évidence de différences significatives pour les bioagresseurs sur feuille (cochenille, il-de-paon et fumagine). Par contre, pour la mouche de l'olive, les olives sans piqûre sont plus fréquentes sur les modalités non taillées, taille du producteur et taille rapide au printemps que sur les tailles soignées ou taille d'été. Ces différences pourraient s'expliquer par les calibres des olives (les trois modalités les plus touchées par la mouche sont celles qui ont les olives les plus grosses). Des expérimentations supplémentaires sont nécessaires pour conforter ce premier résultat.


Conduite des vergers : Ils pratiquent le bio
Maria DELGADO, Auteur
Trois arboriculteurs témoignent à propos de la conversion de leurs vergers d'oliviers à l'agriculture biologique. Jean-Benoît Hugues, aux Baux de Provence (13), a commencé la conversion de ses oliviers sept ans auparavant pour une vente en haut de gamme. Joseph Planes, à Millas (66), a décidé de cultiver ses oliviers en bio pour transmettre une terre propre à son fils. Raymond Garcia, installé dans l'Hérault, cultive 23 ha d'oliviers bio, en complément de céréales et vignes conventionnelles. Jean-Benoît Hugues et Joseph Planes ont recours à la bouillie bordelaise contre l'il-de-paon, et à l'enherbement et la fauche pour maîtriser les adventices. Ils apportent une fertilisation organique, ce que ne peut pas faire Raymond Garcia sur ses vergers situés dans l'aire de protection de la source Perrier. Ce dernier peine ainsi à obtenir des rendements corrects. Contre la mouche de l'olive, Raymond Garcia s'est équipé pour utiliser l'argile, une solution déjà adoptée par Jean-Benoît Hugues qui obtient des résultats satisfaisants. De son côté, Joseph Planes n'a pas de problème de mouche grâce au choix de la variété Arbequina, peu charnue, à peau assez dure, et donc moins attractive pour la mouche, et avec une récolte précoce dès octobre. Côté rendements, ils ont peu diminué suite à la conversion chez Jean-Benoît Hugues, plus chez Joseph Planes qui avait arrêté de fertiliser. Raymond Garcia espère les améliorer en acquérant plus de technicité.


Salon Tech&Bio 2013 : Philippe Charles, éleveur et pomiculteur bio en Basse-Normandie : « Un système extensif pour gagner en autonomie »
L'ARBORICULTURE FRUITIERE, Auteur
Philippe Charles a repris l'exploitation familiale normande en 1984, et il a commencé par intensifier les productions laitières et cidricoles : production de maïs ensilage, achat de soja, replantation de pommiers, etc. Il a toutefois conservé des variétés AOC, moins productives mais plus rustiques. Les résultats étaient bons, mais il a constaté qu'ils ne l'étaient pas autant que d'autres avec des systèmes extensifs. Il a donc décidé de changer son système : minimiser les intrants et maximiser l'autonomie. La conversion à l'agriculture biologique en 1998 n'a pas demandé de grosses modifications supplémentaires. Il a pu bénéficier de petites surfaces dont personne ne voulait pour s'agrandir et augmenter sa production d'herbe. Les vaches laitières, de race Normande, sont désormais nourries à l'herbe : pâture, foin et ensilage. Les pommiers sont plantés à 80 arbres par hectare, espacés de 10 m sur le rang et entre les rangs, et les animaux pâturent sous les arbres. Les charges sont très faibles, et la moindre productivité est compensée par une meilleure valorisation : doublement du prix des pommes à cidre et hausse de 30% sur le lait. Philippe Charles souligne la cohérence économique et environnementale de son système.


Guide de choix : Mycorhization contrôlée : Une question de positionnement
Linda KALUZNY-PINON, Auteur
La mycorhize est une symbiose entre champignon et racine, c'est-à-dire une association bénéfique pour les deux parties : la plante fournit au champignon des sucres issus de la photosynthèse et le champignon transmet à la plante eau et éléments minéraux, notamment en accroissant la surface d'exploration du sol. La quantité de mycorhizes dans les sols a fortement diminué, d'où la commercialisation récente de champignons mycorhizogènes. Pour Silvio Gianinazzi, chercheur sur le sujet, ces mycorhizes sont un outil pour optimiser la production tout en diminuant les intrants. Elles permettent aussi à long terme une amélioration de la fertilité des sols. En arboriculture, les spores de champignons mycorhizogènes sont apportées à la plantation. L'emploi de la mycorhization contrôlée doit s'inscrire dans une logique globale : comprendre et évaluer son sol, repenser l'utilisation des produits phytosanitaires, etc. Il existe plusieurs types d'inoculums (spores, mycélium ou fragments de racine) et de conditionnements (granules, poudres, pralins, etc.) à choisir en fonction de la modalité d'apport. Des essais sur la mycorhization contrôlée sont en place au CEHM, à l'Aprel et à La Morinière.