- Titre :
- BIOFIL, N° 90 - Novembre / Décembre 2013 - Bulletin N° 90
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2013
- Année de publication :
- 2013
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Transformateurs et metteurs en marché bio : +10% sur les 7 premiers mois de 2013
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le secteur de la bio poursuit son essor malgré le contexte économique défavorable et la consommation en berne. Le Synabio (Syndicat des entreprises bio) regroupe 120 transformateurs et metteurs en marché certifiés en bio, qui réalisent 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires et représentent près de 40% du marché bio français. Ce syndicat réalise une enquête mensuelle auprès d'une trentaine d'entreprises adhérentes produisant un quart du chiffre d'affaires du marché bio en France. Cet indicateur mensuel de conjoncture montre que le chiffre d'affaires des transformateurs, metteurs en marché et distributeurs de la bio a augmenté de 7% en 2012, et de 10% sur la période de janvier à juillet 2013 par rapport à la même période l'an passé. Il semble que les Français préfèrent consommer des produits plus sains et plus locaux, même si cela peut impliquer de réduire leurs achats. La croissance concerne aussi l'export, avec une hausse de 13% pour les 7 premiers mois de 2013. Fin 2012, la filière bio comptait 12 204 préparateurs et distributeurs engagés en bio.


Bretagne : Concours Innova'Bio : le cru 2013 dévoilé !
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Les lauréats de la 4ème édition du concours Innova'Bio ont été dévoilés lors du salon « La terre est notre métier », à Guichen (Ille-et-Vilaine), le 12 octobre 2013. Le premier prix a été décerné à Panier Local, un logiciel de commercialisation en circuit-court, adaptable et unique. Créé en 2012 par la SARL XLBD, ce logiciel est aujourd'hui utilisé par une vingtaine de clients. Le second prix récompense le GIE Légumes Secs Bio de Vendée : 7 exploitations se sont regroupées pour mutualiser les volumes et les moyens de production de légumes secs. Elles ont investi dans une chaîne de triage, créé deux emplois et mis en place des prix sécurisant les exploitations pour une large gamme de légumes secs : haricots, lentilles, petits pois, quinoa, etc. La société Biotissus a reçu le troisième prix, en récompense de la mise en place d'une filière de lin biologique en Bretagne, Normandie et Maine-et-Loire. Le prix spécial du Pays des Vallons de Vilaine a été remis à l'entreprise de transformation les Saules pour ses « boc's », des bocaux de plats préparés à base de produits bio du terroir. Innova'Bio récompense des initiatives locales qui servent la filière bio et peuvent être reproductibles.


Provence-Alpes-Côte-d'Azur : Approbio : privilégier les matières 1ères bio locales
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Approbio est un projet porté par le Critt Agroalimentaire de PACA qui cherche à favoriser l'approvisionnement des industries agroalimentaires de PACA en fruits, légumes et céréales bio et locaux. Suite à des enquêtes, il ressort que l'ensemble des opérateurs souhaite mieux connaître les offres des producteurs et a besoin d'un soutien à la contractualisation et d'outils de pré-transformation. Plusieurs projets pilotes vont être mis en place en ce sens : aide d'un intermédiaire pour la mise en place d'un outil de pré-transformation de légumes, organisation d'une filière d'approvisionnement en cerise, étude de faisabilité d'une semoulerie, etc. L'objectif, à travers ces modèles de partenariats durables, est de dynamiser la structuration de la filière bio régionale.


Midi-Pyrénées : La bio aveyronnaise prend ses aises
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L'agriculture biologique se développe rapidement en Aveyron, second département pour sa surface en bio, et occupe 42 000 ha, soit 6,7% de la SAU totale. Entre 2010 et 2012, 191 conversions ont eu lieu, essentiellement en bovin viande et ovin lait, conduisant aujourd'hui à plus de 500 fermes certifiées bio au total en Aveyron. Les circuits courts sont particulièrement développés : 24% des agriculteurs vendent en direct. Rolland Carrié, éleveur de 75 vaches Aubrac bio dans le Nord Aveyron, à 1100 m d'altitude, vend un tiers de sa production en direct, sous forme de caissettes ou de produits transformés, à un panel de 200 à 300 clients. Les animaux restants sont vendus, soit en filière longue, soit comme reproducteurs. Pour la famille Tayrac, éleveurs de chèvres, vaches et volailles, le passage en bio a permis de vendre le lait deux fois plus cher, mais il a fallu trouver des débouchés car la ferme ne transforme pas son lait.


Synabio : Des chantiers stratégiques en cours
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L'assemblée générale du Synabio a eu lieu le 19 septembre 2013, l'occasion de revenir sur les nombreux chantiers en cours alors que l'actualité de la bio est très dense. Dans le cadre du programme Ambition Bio 2017, le Synabio souhaite accompagner les TPE-PME dans la structuration de filières, en leur permettant notamment de bénéficier du fonds Avenir Bio et de différents soutiens financiers. Alors que la règlementation européenne est en cours de révision, le Synabio revendique également un étiquetage plus juste et moins ambigu pour le consommateur. Il demande notamment à ce que l'appellation bio soit réservée aux produits contenant 100% d'ingrédients d'origine agricole bio. Les produits ne contenant pas 100 % d'ingrédients bio pourraient porter la mention « contient des ingrédients biologiques ». Le Synabio demande également à ce que la mention « Sans OGM » ne soit pas réservée aux produits mono-ingrédients, mais puisse être aussi utilisée sur les produits multi-ingrédients bio. Enfin, la base de données Securbio, en cours de développement, permet aux experts d'élaborer des préconisations pour limiter les risques de contamination OGM et pesticides.


Saison légumière atypique dans le Grand Ouest et le Nord : Cohéflor monte au créneau
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le marché des légumes bio du Grand Ouest et du Nord a subi des chutes de prix ponctuelles et intempestives. En plus d'une saison climatique atypique, ce phénomène pourrait s'expliquer par l'arrivée de nouveaux metteurs en marché et l'utilisation de la vente au cadran de Paimpol. D'après le président de Cohéflor, association qui fédère les principales organisations de producteurs de fruits et légumes 100% bio, ce système de vente aux enchères électronique rend difficile le maintien de prix justes et rémunérateurs pour les producteurs. Les fluctuations anarchiques de prix qui ont été observées pourraient être la conséquence de l'arrivée de volumes supplémentaires, d'une méconnaissance du marché, d'une volonté de fournir des produits d'appel et d'un télescopage avec les régions méridionales. Étant donné que ces variations de prix peuvent nuire à la pérennité de la filière, Cohéflor alerte les instances professionnelles pour mettre en place des gardes fous afin que cette crise ne se reproduise pas. Même si les prix ont en moyenne été corrects par rapport à l'année dernière, la marge par rapport aux produits conventionnels se réduit, voire disparaît sur certains produits.


Structurer la filière vinicole : La Fnivab devient France Vin Bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La Fnivab, fédération nationale interprofessionnelle des Vins de l'agriculture biologique, a été créée en 1998 et devient France Vin Bio en 2013. Elle a participé à l'élaboration du cahier des charges européen de la vinification, appliqué depuis le 1er Août 2012. Une vague de conversions a eu lieu en 2011-2012. Les surfaces certifiées en bio atteignent près de 8% des surfaces viticoles françaises et les volumes de production vont probablement doubler entre 2012 et 2014. Les caves coopératives produisent maintenant des volumes leur permettant de se positionner à l'export ou en grandes surfaces et des négoces conventionnels s'intéressent au bio, ce qui risque de tirer les prix vers le bas. Il y a donc un fort enjeu pour maintenir des prix rémunérateurs. France Vin Bio regroupe des producteurs et des négociants et s'appuie sur les structures interprofessionnelles locales déjà existantes. Ceci permet d'avoir de meilleurs moyens pour organiser la filière. France Vin Bio, actuellement structurée autour d'interprofessions des régions Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Champagne-Ardennes et Val de Loire, souhaite maintenant s'ouvrir à d'autres régions pour que les viticulteurs bio français puissent avoir une position coordonnée lors de la révision du règlement de la vinification bio et pour structurer ensemble la filière, en partenariat avec l'Agence Bio.


Space à Rennes : La bio y fait sa place
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le Space est un moment important pour les filières d'élevage du Grand Ouest, y compris pour la bio. Cette année, le « stand bio Grand Ouest » rassemblait le GRAB Basse-Normandie, Inter Bio Pays de la Loire, IBB (Initiative Bio Bretagne) et d'autres acteurs de la bio (Unebio, Biolait et Les pionniers de la bio). Deux conférences traitant du bio, une sur la filière laitière et l'autre sur la filière viande bovine, ont été organisées. La filière viande bio a de bons atouts à faire valoir : elle est bien structurée dans l'Ouest, la demande en bovins bio n'est pas encore satisfaite et l'efficacité économique est supérieure en bio par rapport au conventionnel. Toutefois, la différence de prix entre bio et conventionnel a diminué, conduisant certains éleveurs à commercialiser leurs bovins en conventionnel, ce qui pénalise la construction de la filière bio. L'autonomie alimentaire est un facteur de réussite en bovin viande bio. Le Space a aussi été l'occasion pour IBB de prendre un nouveau départ, avec un nouveau nom et un nouveau président. Deux encadrés présentent, d'une part, différents fabricants et produits d'alimentation animale bio et, d'autre part, une solution de traitement de l'eau d'abreuvement par filtration textile.


Tech&Bio à Bourg-lès-Valence : L'édition de la reconnaissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La 4ème édition de Tech & Bio a été un succès pour les différents organisateurs. Ce salon permet de rassembler l'ensemble des acteurs de la filière bio, et s'adresse aussi à toutes les agricultures tournées vers l'avenir. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, est venu sur le salon et affiche son engagement pour le développement de la bio. Ce fut l'occasion, pour les partenaires du salon, de faire part au ministre de leurs inquiétudes concernant les aides bio de la PAC et le Plan Ambition Bio en soulignant la nécessité de faire de la recherche une priorité. Les Talents Bio ont mis à l'honneur 19 exploitations remarquées pour leurs performances techniques, économiques, environnementales et sociales. Malgré des parcours et des exploitations très différentes, tous les agriculteurs des Talents Bio s'accordent à dire que la bio est innovante, épanouissante, durable et transmissible. Les Assises de l'Agence Bio, organisées à l'occasion de Tech&Bio, permettent de faire un état des lieux de l'agriculture bio ailleurs en Europe et dans le monde, en indiquant les forces et les faiblesses.


Semences et plants : L'appel des porte-graines
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La production de semences et plants bio de qualité est un enjeu majeur, mais la filière manque d'agriculteurs multiplicateurs. Frédéric Rey (Itab) et François Collin (Fnams) ont animé la conférence « Produire des semences bio de qualité » lors du salon Tech&Bio. Ils rappellent que la production de semences en bio est possible, à condition d'être vigilant et entouré d'autres producteurs multiplicateurs pour mettre en commun le matériel. Le technicien semences de la Cocebi-Bio Bourgogne, Grégory Moreau, rappelle les exigences de la coopérative et quelques points techniques à respecter pour la production de semences. Les dates et modes d'implantation doivent être raisonnés de manière à éviter les levées des adventices les plus difficiles à éliminer en culture. Les expériences de deux producteurs, habitués de la production de semences, sont présentées. Partner & Co a présenté, sur son stand, une large gamme de semences de couverts végétaux. Concernant les pommes de terre, la société Desmazières sort une variété résistante au mildiou, Carolus, alors que Ditta reste la référence.


Coopérative Drômoise de céréales et Val Soleil : Un silo et une usine d'aliments bio tout neufs
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La Coopérative Drômoise de Céréales (CDC), premier collecteur conventionnel dans sa région, investit dans la bio : elle a construit un nouveau silo de 20 000 t et une usine d'aliments pour animaux pouvant produire 24 t/h. Actuellement, la CDC collecte 15 000 t de céréales et oléo-protéagineux bio (blé, maïs et soja), chez 150 agriculteurs, soit près de la moitié de la production bio de Rhône-Alpes. Le silo et l'usine de transformation sont installés dans un bassin de production de céréales et d'élevage avicole, l'essentiel des agriculteurs livreurs sont dans un rayon de 30 km autour du site. Le projet a été monté en partenariat avec Val Soleil, coopérative comptant 22 élevages avicoles bio, et deux abattoirs locaux. La conception du silo et de l'usine a été pensée pour répondre aux spécificités de la production biologique : le nombre et la taille des cellules facilitent l'assemblage des lots meuniers, la ventilation optimise la conservation et un fort accent est mis sur la traçabilité. La consolidation de la filière en aval est nécessaire pour continuer à susciter des conversions. Les exploitants du GAEC de l'Epi vert, adhérents à la CDC, décrivent leur système de culture.


Le point avec Bureau Veritas : Guide de lecture : Truffes, poulets de chair, levures
Gilles BILLON, Auteur
Plusieurs modifications du guide de lecture ont été validées par le Comité national de l'agriculture biologique le 4 juin 2013. Dorénavant, les truffes, en tant que champignon, peuvent être certifiées, ainsi que les chênes truffiers. Pour les poulets de chair, les souches de croissance lente passent de 35 grammes par jour de Gain Moyen Quotidien à 27g/jour. Les levures seront considérées comme d'origine agricole et entreront donc en compte dans le calcul du pourcentage bio à partir du 31 décembre 2013. La durée de la période de conversion dépend du mode de culture : 3 ans pour les cultures pérennes (récolte des fruits sur le même pied mère pendant au moins 3 ans) et 2 ans pour les semi-pérennes (extraction de matériel végétatif à partir du même pied mère). L'utilisation des arômes et additifs bio/non bio est compatible avec la mention « produit en conversion vers l'agriculture biologique ».


Plein champ : Démonstration de matériels
Guillaume LE GONIDEC, Auteur
Le salon Tech&Bio a proposé une centaine de démonstrations en plein champ particulièrement appréciées par les visiteurs. Cet article propose une sélection de matériels, présentés à cette occasion, innovants ou en forte expansion. L'écimeuse est de plus en plus utilisée par les agriculteurs en bio pour la sélection d'espèces fourragères ou la gestion des adventices. Trois modèles présentés au salon sont décrits. Le binage automatisé se développe aussi fortement. Calcul de la position des plantes, cadre translateur, dispositif de contournement parallèle sont des innovations pour bineuses présentées au Tech&Bio par différents constructeurs. Les porte-outils sont en plein essor, surtout en maraîchage. La société TerraTeck a exposé le Culti'Track, un prototype automoteur utilisable du semis à la récolte. En matière de semis, Eco-Dyn propose un semoir polyvalent et vend les différents sous-éléments qui le constituent pour les auto-constructeurs. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux, comme en témoigne le succès de l'AdaBio Auto-construction. L'entreprise alsacienne Gerber H & M propose un rouleau Faca et un semoir direct conçu pour les itinéraires de travail sous couvert végétal. Deux machines permettant de produire du bois raméal fragmenté étaient présentées par GreeMech.


Domaine Les Grands Vignes : Une voie bien tracée
Myriam GOULETTE, Auteur
La visite organisée, dans le cadre du salon Tech&Bio, le mercredi 18 septembre, a réuni une quinzaine de personnes chez Nicolas Badel, viticulteur bio sur les coteaux de l'Ardèche, qui s'est lancé dans la vinification depuis 3 ans. Installé sur 6,5 ha en 1999 avec son cousin, ils sont passés en bio en 2007. Ils ont livré en coopérative pendant dix ans, puis, arrivés au bout de l'engagement, ils ont décidé de vinifier eux-mêmes. Il n'y a pas de salarié permanent sur l'exploitation, mais 4 à 5 saisonniers sont présents de fin mars à début septembre, ainsi qu'une dizaine de personnes pour les vendanges manuelles. Les rendements sont de l'ordre de 35 hl/ha avec une bonne valeur ajoutée et une commercialisation réussie. Le sol est travaillé, mais un enherbement du rang avec de la fétuque rampante est mis en place cette année sur la partie IGP. Depuis trois ans, Nicolas Badel utilise des purins, ce qui demande beaucoup de technicité et de rigueur, tout en restant attentif aux conditions de l'année. Il envisage d'utiliser aussi les décoctions. Au chai, il travaille avec un nologue qui a adapté un protocole de vinification en fonction des vins souhaités par Nicolas Badel.


Traction animale : Développement d'outils : ça continue !
Myriam GOULETTE, Auteur
Roger Fillion, adhérent de l'association Hippotese, développe, depuis cinq ans, un porte-outil maraîcher modulable, facile à manuvrer et à régler, et adapté aux conditions de culture actuelles. Ce porte-outil, le Pom, est inspiré du Bucher, fabriqué en Suisse de 1930 à 1950. Le Pom est maintenant finalisé, et il a été présenté au salon Tech&Bio avant d'être commercialisé. Les outils sont montés sur une barre à trous, ce qui permet d'utiliser tous les outils de binage et de les changer rapidement. L'écartement et la hauteur des roues sont réglables, et il est possible d'utiliser l'outil avec un ou deux chevaux. L'outil sera vendu 3200 . Le constructeur reconnait que l'investissement en traction animale n'est pas moins cher que dans un tracteur quand on est maraîcher sur une petite surface, mais il y a d'autres bénéfices difficilement chiffrables : moins de tassement, production de fumier, contact avec l'animal, etc. Une adaptation du Pom en viticulture est en projet pour cet hiver.


Argiles : Un fort potentiel
Myriam GOULETTE, Auteur
L'utilisation du Sokalciarbo, kaolin calciné fabriqué par la société Soka, était présentée lors d'une conférence à l'occasion du salon Tech&Bio, le 19 septembre dernier. L'argile forme une barrière physique à la surface des feuilles, limitant ainsi la ponte et les piqûres par les insectes piqueurs-suceurs (pucerons, cicadelles, mouches). Bien qu'il ne dispose pas encore d'homologation pour ces usages, le Sokalciarbo est aussi efficace sur la cicadelle verte de la vigne et le psylle du poirier, avec des essais montrant plus de 95% d'efficacité. Les travaux menés sur carpocapse sont encourageants, et une baisse du dépérissement et du feu bactérien a aussi été observée sur les parcelles traitées à l'argile. Le Sokalciarbo doit être mélangé avec de l'eau pour obtenir un lait épais à mettre dans le pulvérisateur pour une application à 50 kg/ha. Le produit étant un peu abrasif, il vaut mieux utiliser un pulvé KWH ou un pulvé avec pompe à membrane et des buses en plastique ou au mieux en céramique. D'après les essais réalisés, une pression de 8 à 10 bars permet une très bonne couverture du feuillage tout en limitant l'usure de l'appareil.


Agroforesterie et non labour : Un tandem au service de la vie du sol
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Christian et Julien Veillat, installés en grandes cultures bio sur 122 ha dans les Deux-Sèvres, ont arrêté de labourer depuis 6 ans, une solution qui leur paraît évidente sur leurs terres caillouteuses à faible potentiel. Ils travaillent leur sol avec un déchaumeur Farmet, un cultivateur à pattes d'oie et un déchaumeur à disques indépendants. Ils s'appuient essentiellement sur les engrais organiques du commerce pour la fertilisation, mais ne sont pas satisfaits et les remplacent peu à peu par l'implantation de luzerne et la mise en place de rotations longues. Les prairies à base de luzerne sont peu valorisées, mais permettent de sécuriser les rendements et de reconstituer la fertilité du sol. Des cultures intermédiaires de crucifères sont régulièrement implantées. Les céréales sont binées afin de maîtriser la folle avoine, mais ils espèrent pouvoir abandonner cette technique grâce à l'utilisation de la luzerne en tête de rotation. Les arbres occupent une place importante sur la ferme : des haies encadrent chacune des parcelles et une parcelle de 11 ha est conduite en agroforesterie. Sur cette dernière, noyers communs, alisiers et cormiers ont été plantés à une densité avoisinant 36 arbres par hectare, ce qui devrait permettre de cultiver la parcelle jusqu'à l'abattage des arbres. Ce dispositif bocager réduit la surface cultivable, mais les agriculteurs considèrent que cette perte est largement compensée par les bénéfices agronomiques dus à la présence des arbres.


Dossier : Biocontrôle
Myriam GOULETTE, Auteur ;
Gaëlle POYADE, Auteur ;
BIOFIL, Auteur
Suite au Grenelle de l'environnement et dans le cadre du plan Ecophyto, le biocontrôle doit se développer. Le biocontrôle consiste à utiliser les mécanismes biologiques pour protéger les cultures ; il en existe quatre types : macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques et substances naturelles. Aujourd'hui, les produits de biocontrôle pèsent 2% du marché des produits phytosanitaires, mais sont en pleine expansion. Ils attirent les industriels de la chimie qui souhaitent les intégrer à leurs programmes de protection des cultures. Certains de ces industriels ont rejoint l'association internationale des fabricants de produits de biocontrôle (IBMA). Le biocontrôle pourra aussi être utilisé pour le désherbage : une huile de colza obtenue par extraction physique, le VVH86086, est en cours d'homologation en tant que désherbant et défanant. Les fabricants comptent ensuite demander l'autorisation en agriculture biologique en tant que défanant et dessicant. Plusieurs projets de recherche sur le biocontrôle sont en cours, une partie d'entre eux est présentée dans ce dossier. Malgré cet élan vers le biocontrôle, des difficultés persistent, notamment d'un point de vue administratif : les règlements se superposent sans se coordonner, multipliant les homologations et autorisations à obtenir.


Filière bovin viande : Attention, fragile
Jean-Marie MAZENC, Auteur ;
Annie RIGAULT, Auteur
La filière bovin viande biologique reste fragile. Une enquête, menée auprès d'éleveurs et d'opérateurs par Bio Centre en région Centre, confirme ce constat fait à l'échelle nationale. Il existe un déficit important de production et les opérateurs ne peuvent répondre à la demande. L'enquête menée montre que les éleveurs récemment convertis (moins de 5 ans) ont tendance à commercialiser une part importante de leur production en conventionnel (seulement 14 % vendent tout en AB, 34 % vendent tout en conventionnel et les autres dans les deux filières), alors que pour les éleveurs convertis depuis plus de 5 ans, la vente en 100 % conventionnel est quasi nulle. 97 % des broutards sont vendus en conventionnel et, au final, 50 % de la production de viande allaitante bio échappe à la filière. Cela s'explique par, notamment, une méconnaissance des acteurs de la filière bio, les difficultés techniques liées à l'engraissement, l'immobilisation financière durant le cycle d'engraissement et des prix en conventionnel ayant augmenté ces derniers mois. L'aide technique pour l'engraissement, la contractualisation ou encore des aides spécifiques aux éleveurs finissant leurs animaux sont des pistes de solutions envisageables. Deux témoignages d'éleveurs bovins viande biologiques présentent des choix différents en termes de commercialisation, mais aussi des points communs, comme l'importance de l'autonomie alimentaire ou de la gestion sanitaire du troupeau. La conduite technique de ces élevages est aussi présentée.


Bovins lait : Plus autonome, plus rentable, plus durable
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La filière bovin lait biologique a connu une vague de conversions importante avec, par exemple, en 2011 et 2012, une augmentation d'un quart des volumes produits. Si 2013 a connu un ralentissement et si les transformateurs restent prudents face à la gestion de l'adéquation entre ces nouveaux volumes et le marché, les besoins de la filière persistent. Cependant, développer la production de lait biologique sous-entend devoir tenir compte de nouveaux profils de producteurs, plus intensifs. C'est ainsi qu'en Pays de Loire, ce profil d'éleveurs s'est développé récemment, représentant aujourd'hui 20 % des producteurs. Ils conduisent des systèmes avec une part importante de maïs (au-delà de 15 % de la SFP). Or, la question de la durabilité de ces systèmes se pose, aussi bien en termes économiques (ce ne sont pas les plus performants à ce niveau) qu'agronomiques. Les acteurs du conseil manquent de recul et de références. De façon plus générale, le conseil doit s'adapter à cette diversité de pratiques et de profils, tout en veillant à maintenir l'autonomie comme valeur centrale. Par ailleurs, comment vont s'adapter les élevages laitiers biologiques face à l'arrêt des quotas ? La question reste entière, même si les bio ont un avantage, à savoir la tendance, pour la majorité d'entre eux, à chercher avant tout à produire selon le potentiel de l'exploitation et non à réaliser leur référence à tout prix.