- Titre :
- BIOFIL, N° 91 - Janvier / Février 2014 - Bulletin N° 91
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2014
- Année de publication :
- 2014
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Monogastriques : le 100 % bio dans un an
Annie RIGAULT, Auteur
La dérogation qui autorise 5 % de composants non bio dans l'alimentation des monogastriques bio est prolongée pour 2014, mais pour la dernière fois. Face à la nécessité d'une alimentation 100 % bio à partir de 2015, beaucoup s'interrogent. Pourtant, pas moins de cinq programmes de recherche portent sur cette thématique, notamment sur le volet production des protéines, mais les premiers résultats ne sont pas encore disponibles. Quelles solutions seront possibles ? Pour certains, techniquement la formulation d'aliments 100 % bio est possible, comme le montrent d'ailleurs des témoignages d'éleveurs présentés dans ce dossier. Mais, le recours au soja bio, produit en quantité insuffisante en France, restera important, ce qui sous-entend plus d'importations. Or, le prix des matières premières est déjà élevé et augmentera avec la demande croissante liée au passage au 100 % bio. Quelles seront les répercussions sur les prix de production et donc de vente ? A cette question, s'ajoute celle des performances des animaux avec des aliments formulés différemment pour respecter le 100 % bio. Face à toutes ces interrogations, certains souhaiteraient voir prolonger la dérogation jusqu'en 2017, date à laquelle devrait entrer en vigueur le nouveau cahier des charges bio.
Accompagner la conversion : Simulabio, un logiciel pour simuler un changement de système
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Un bureau d'étude a développé un logiciel pour simuler l'évolution d'un système au moment de la conversion en AB, Simulabio. Cet outil qui se veut ergonomique, facile d'utilisation, utilisable sur ordinateur (avec ou sans connexion internet), voire sur tablette, a été conçu, dans un premier temps, pour les élevages bovins lait, mais est utilisable pour d'autres filières d'élevages ou en grandes cultures. Axé sur le bilan fourrager, il s'appuie sur une autonomie forte de l'élevage, tout en restant souple pour intégrer au mieux les choix de l'agriculteur. A ce jour, ayant été développé en Bretagne, il intègre avant tout des repères issus de cette région. Mais, un des buts des concepteurs de ce logiciel, destiné avant tout aux conseillers et commercialisé à partir de février 2014, est de le faire évoluer par une approche participative pour intégrer au mieux la diversité des contextes pédoclimatiques.
Production, mise en marché et consommation : Les légumes et les fruits bio relèvent la tête
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le nouvel Observatoire du comité bio d'Interfel, l'interprofession des fruits et légumes, s'intéresse aux circuits longs et aux ventes. Les premières données, issues d'une enquête auprès des opérateurs en frais, concernent 2011. Les opérateurs s'approvisionnent auprès des groupements de producteurs et à 80% dans leur région. Interfel bio estime que 136 000 t de légumes bio et 99 275 t de fruits bio ont été mises en marché en 2011, en France, dont 32% en GMS, 31% en magasins spécialisés, 9% en RHD et 27% en grossistes, paniers
Bretagne : La Terre est notre métier, révélateur de la dynamique bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
En octobre 2013, à Guichen, en Ille-et-Vilaine, 15 000 visiteurs se sont rendus sur les salons La terre est notre métier et Ille et Bio, manifestations qui réunissent consommateurs et professionnels. Parmi les lauréats du concours Innova'bio, figure Rozenn Mell, qui s'est installée à Melesse (35) sur 10 ha appartenant à la Communauté de communes du Val d'Yves (qui vont être ensuite légués à Terre de liens) pour produire notamment de l'orge qu'elle transforme en bière. Par ailleurs, une conférence s'est tenue sur les nids d'activité (situés entre l'espace test, l'installation et la transmission), avec le témoignage de Sylvie Thiel, maraîchère qui bénéficie de ce dispositif sur 3 ha mis à disposition par un éleveur. Un encart est consacré à Adabio construction, qui ouvre une antenne Grand Ouest.
Alsace Lorraine : La Sica Estalibio inaugure son usine d'aliment
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Créée à l'initiative de la coopérative de collecte lorraine Probiolor, la Sica Estalibio vient d'inaugurer sa nouvelle usine d'aliments bio pour animaux, d'une capacité de 10 000 tonnes, située sur le site de la coopérative agricole de Lorraine (CAL), à Roville-devant-Bayon, en Meurthe-et-Moselle. Basée sur une gouvernance collective (14 partenaires), la Sica Estalibio participe à la structuration de la filière locale biologique et a pour but de fournir des prix équitables aux éleveurs comme aux céréaliers. Aménagé sur un site conventionnel existant, l'outil fonctionne déjà depuis 1 an et a produit 3500 t d'aliments. Les graines sont stockées chez les producteurs ou dans d'anciens silos de coopératives et sont acheminées en fonction des besoins de l'usine.
Aquitaine et Midi-Pyrénées : Bio Sud Ouest France : une marque locale pour deux régions
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La marque Bio Sud Ouest France, présentée au salon Natexpo, garantit des ingrédients produits et transformés en Aquitaine et Midi-Pyrénées (pour 95% de la recette). 250 références étaient déjà en rayon fin 2013. Propriété des deux régions, la marque est gérée par les deux interprofessions locales. Présentation de deux dirigeants d'entreprise qui ont adopté la marque : David Klochenbring, de la société Biolo'Klock, située dans le Lot-et-Garonne, et qui fabrique des confitures, compotes
, et Philippe Lassalle-Saint-Jean, président d'Arbio (interprofession bio d'Aquitaine) et dirigeant des établissements Meneau, qui produisent des jus de fruits.
Poitou-Charentes : Se rencontrer pour développer les offres bio
Françoise FOUCHER, Auteur
A Vouillé, dans les Deux-Sèvres, Agrobio Poitou-Charentes a organisé les 2èmes rencontres économiques de la transformation agroalimentaire bio. Lors d'un colloque, Jacky Collet, PDG et fondateur des Jardins de l'Orbrie, entreprise de fabrication de jus de fruits qui possède 20% de son activité en bio, a témoigné d'une part de la difficulté, pour un transformateur conventionnel, de démarrer une gamme bio, et notamment de l'approvisionnement difficile marqué par une diversité des ressources et des contraintes logistiques, et d'autre part de l'intérêt de la variété Juliette pour les arboriculteurs en conversion. L'intérêt des réseaux de commerces de « proximité » pour porter les valeurs de la bio et des labels privés régionaux bio sont ensuite abordés.
Sommet de l'élevage à Cournon : Nouvel élan dans le Massif Central
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Sommet de l'élevage de Cournon, dans le Puy-de-Dôme, qui a attiré 82 000 visiteurs du 3 au 5 octobre 2013, a été l'occasion pour François Gilard, nouveau président d'Auvergne Biologique, d'entrer rapidement dans cette fonction. Associé à Patrice Vantalon, il s'est installé en Gaec en 2008, sur une ferme de 110 ha située à Brousse (63). Le troupeau est constitué de 55 vaches allaitantes et de 35 vaches laitières, avec vente de viande en direct et livraison du lait à une laiterie spécialisée dans la transformation en fromages AOP auvergnats, mais en agriculture conventionnelle (plusieurs producteurs bio, très dispersés, ne sont pas collectés par les laiteries qui ont une gamme bio). Par ailleurs, l'agriculture bio se structure en Auvergne, avec la création d'un Grab ; la création d'un Pôle conversion... La situation de la filière viande a été abordée lors de la conférence de la commission bio d'Interbev, avec le paradoxe d'un marché demandeur mais d'un manque d'offre inquiétant, malgré les nombreuses conversions, dû à l'attractivité des circuits conventionnels, non seulement pour les broutards, mais aussi pour les réformes laitières. Ces livraisons de viande bio dans le circuit conventionnel sont surtout le fait des éleveurs convertis depuis moins de 5 ans. Pour faire face à cette situation, les entreprises ont reconnecté les prix bio aux grilles conventionnelles, mettant à mal la politique de stabilité des prix en bio qui prévalait jusque-là. De plus, une partie du surcoût étant basculée sur le prix de vente, cela entraîne des difficultés notamment en restauration collective. Illustrant ces difficultés en témoignant de la situation de la Sicaba, coopérative située dans l'Allier, Luc Mary, son directeur, estime essentiel de renforcer l'engagement des éleveurs, dès la conversion. Deux encarts présentent, l'un, le Pôle AB Massif Central, spécialisé dans la recherche et la recherche-développement en agriculture biologique sur le Massif Central, et, l'autre, une étude de l'Inra sur une comparaison des coûts de production entre bio et conventionnels en élevage de bovins charolais.
Salon Natexpo : Marché porteur, promesses tenues
Gaëlle POYADE, Auteur ;
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
550 exposants étaient présents au salon Natexpo, à Paris, en octobre 2013, ainsi que 14000 visiteurs, dont 12% issus de l'international. Le salon a récompensé 12 produits innovants, provenant des 4 domaines suivants : Bio et bon, Beauté au naturel, Forme et équilibre, Ecologie au quotidien. Les conditionnements réduits (portions individuelles
) se développent, ainsi que des « super » compléments alimentaires regroupant de nombreux ingrédients et le haut de gamme. Les ingrédients exotiques côtoient les recettes conventionnelles. Deux encarts présentent, l'un le témoignage de trois entreprises (Pain de Belledonne, les Coteaux nantais, Arcadie), l'autre le Petit Bio et son jus de cactus (figuier de Barbarie).
Colloque scientifique Dinabio à Tours : La recherche renforce ses partenariats
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le colloque scientifique Dinabio, qui se tient tous les 5 ans, s'intéresse à la recherche en agriculture biologique. La 3e édition, co-organisée pour la première fois par l'Inra et l'Itab, a eu lieu à Tours les 13 et 14 novembre 2013. Les résultats d'Agribio 3 (programme Inra) ont été présentés, ainsi que d'autres travaux portés par l'Inra, l'Itab ou d'autres partenaires de la bio. L'optimisation du transfert des connaissances et la formation en agriculture biologique restent à renforcer. L'importance des besoins en recherche et développement spécifiques à la bio a été soulignée, mais aussi la nécessité de renforcer les passerelles avec d'autres thèmes de recherche qui concernent et intéressent la bio (biodiversité, réduction des intrants
). Une polémique a eu lieu concernant le rapport de l'Inra récemment paru et intitulé « Comment rendre l'agriculture biologique française plus productive et plus compétitive », à propos duquel l'Itab et la Fnab estiment qu'il doit être revu (nombreux désaccords). Trois encarts présentent : une interview de Stéphane Bellon (Inra) sur la bio et l'agroécologie, une interview de Jean-Marc Meynard (Inra et président du CSAB) sur ce colloque Dinabio et les questions de recherche, et un dernier encart sur la bio à l'Inra.
2e symposium international en maraîchage bio sous abris : Quelles pratiques autoriser face aux nouveaux défis ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les chercheurs spécialistes du maraîchage bio de plus de 38 pays se sont réunis à Avignon, du 28 au 30 octobre 2013, lors du deuxième symposium international en maraîchage bio sous abris. Pour faire face à une demande croissante en légumes frais, les producteurs doivent maîtriser au mieux les aléas liés au climat, à la gestion de l'eau, au coût de l'énergie
Cette rencontre a été précédée de la parution d'un rapport de l'EGTOP, un groupe d'experts indépendants sur les conseils techniques en AB, concernant le maraîchage bio sous serre. L'objectif de ce rapport était de préciser des règles de production compatibles avec la réglementation EU 834/2007. La majorité des participants au symposium redoute notamment une intensification de l'AB qui pourrait faire perdre la confiance des consommateurs. Parmi les points qui ont animé les débats : - le lien au sol, la culture en bacs étant tolérée en bio dans certains pays ; - la gestion des maladies du sol, notamment par les rotations des cultures ; - l'utilisation d'énergie fossile pour le chauffage et l'enrichissement en CO2 des serres.
Réglementation - Les règles de mixité : Ce qui change
Gwénaël LEREBOURS, Auteur
L'Inao a clarifié, courant 2013, les règles de mixité relatives aux productions végétales biologiques et non biologiques sur une même exploitation. Désormais, un agriculteur mixte devra choisir des variétés facilement distinguables si celles-ci ne sont pas cultivées selon le même mode de production. Les terres des cultures bio devront être séparées des non bio, de même que les intrants et les produits bio et non bio. Depuis août 2013, les organismes de contrôle ont pour consigne de classer en non-conformité les exploitations qui ne répondraient pas à ce nouveau point du guide de lecture. La sanction prévue par l'Inao en cas de non respect de cette clause sera effective pour les semis réalisés à partir du 1er janvier 2014. Quelques dérogations sont possibles, après autorisation de l'Inao, pour les cultures pérennes, les exploitations ayant des activités de recherche et/ou d'enseignement reconnues officiellement, et les producteurs de semences, de matériels de reproduction végétative ou de plants à repiquer.
Du champ au tissu : L'association Lin et Chanvre bio en marche
Frédéric RIPOCHE, Auteur
L'association Lin et Chanvre bio a vu le jour en juin 2013. L'un de ses principaux objectifs : faire connaître la filière existante pour stimuler la demande en lin bio produit localement. La filière chanvre, qui connaît des problématiques similaires, est également concernée. L'association, animée par Inter Bio Normandie, réunit une vingtaine de producteurs, transformateurs et distributeurs, installés en Normandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire et même en Belgique. Dans cet article, certains d'entre eux témoignent. Ludovic Hervieu obtient de très bons rendements en lin bio, parfois supérieurs à ceux qu'il atteignait auparavant en conventionnel. Selon lui, l'une des clés de la réussite d'une culture de lin est le précédent cultural. Par ailleurs, le contexte pédoclimatique normand est bien adapté à cette culture. Chez les transformateurs engagés, le lin bio reste une filière embryonnaire. Elle pourrait se développer, conjointement au chanvre bio, grâce à la possibilité de mutualiser les outils de transformation pour ces deux plantes. L'association concerne actuellement près de 150 ha de lin bio.
Biodynamie : Témoignages et résultats
Myriam GOULETTE, Auteur ;
Gaëlle POYADE, Auteur
Les agriculteurs qui font le choix de la biodynamie cherchent, en général, à atteindre une qualité maximale pour leurs produits, à pratiquer une agriculture évolutive, dans laquelle ils sont amenés à réfléchir et à expérimenter, à travailler avec l'ensemble des forces de la nature
Certains d'entre eux témoignent de ces choix et de leurs pratiques dans ce dossier : - Isabelle et Patrice Drai, producteurs de plantes aromatiques et médicinales en Dordogne depuis 1982 en biodynamie ; - Benoît Massé, producteur de grandes cultures dans l'Yonne, en biodynamie depuis 4 ans après 20 ans en agriculture biologique ; - Loïc Villemin, éleveur allaitant dans les Vosges, converti à la biodynamie en 2012 après une vingtaine d'années en bio ; - Antoine Lepetit-de la Bigne, nologue en Côte-d'Or, qui a comparé biodynamie, agriculture bio et agriculture conventionnelle ; - Thérèse et Daniel Mevel, maraîchers dans les Hautes-Alpes, installés en biodynamie en 1985. François Delmond, gérant de Germinance, dont un quart des semences commercialisées sont issues de la biodynamie, témoigne également. Côté recherche, les thématiques phares sont la qualité alimentaire, les préparations biodynamiques, la fertilité du sol et le compostage, comme l'explique Jean-Michel Florin, coordinateur et formateur au Mouvement de l'agriculture biodynamique (MABD). Par manque de moyens pour la recherche fondamentale, les acteurs de la biodynamie se tournent vers la recherche-action en mobilisant notamment le réseau de l'agriculture biologique. Enfin, ce dossier fait un point sur le matériel et les conditions optimales pour dynamiser et pulvériser les préparations et sur les apports de la cristallisation sensible.
Rotation courte, irrigation et achats extérieurs : Au service de la rentabilité économique
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Jean-Pierre Coulon et Johan Lejeau sont associés sur le Gaec de la Vergnaie, dans le sud de la Vendée. Leur objectif, sur cette exploitation de grandes cultures de 187 ha, est d'atteindre un produit brut d'au moins 2 000 euros/ha, et ce afin de couvrir des charges de structure importantes et de faire vivre les deux associés. Ce choix se concrétise sur les terres, certifiées bio depuis 1999 et 2000 ou actuellement en conversion (40 ha), par la mise en place de rotations courtes avec des cultures dégageant une forte marge, par le recours quasiment systématique à l'irrigation, et par l'achat d'intrants extérieurs, notamment pour la fertilisation (engrais du commerce, fientes de poules et eaux de lagunage d'élevages voisins, fumier de bovins dans le cadre d'un échange paille/fumier). Les stratégies de désherbage mécanique, importantes sur le Gaec, sont décrites pour les principales cultures mises en place : blé, maïs et haricot.
Journée filière en Bretagne : Quel renouveau pour le sarrasin ?
Frédéric RIPOCHE, Auteur ;
Virginie JOURDAN, Auteur
Avec 1 300 ha cultivés en 2012, la Bretagne est la première région productrice de sarrasin bio en France (un tiers de la production nationale). Malgré les bienfaits de la mise en place d'une Indication Géographique Protégée (IGP) pour le sarrasin breton, les importations restent importantes, notamment depuis la Chine et la Pologne. Une journée filière organisée dans les Côtes-d'Armor, le 6 septembre 2013, a permis aux participants de revenir sur les atouts et contraintes de cette culture. Si elle nécessite peu d'interventions entre le semis et la récolte, notamment grâce à un fort pouvoir couvrant, elle supporte mal les coups de chaleur et est très dépendante de la pollinisation. La recherche s'oriente en partie vers de nouvelles variétés, celle nommée La Harpe étant très majoritairement utilisée aujourd'hui.
Biodynamie en verger : Multiplier la vie
Myriam GOULETTE, Auteur
Aux Coteaux Nantais, en Loire-Atlantique, 70 ha de vergers, répartis sur six sites, sont conduits selon les principes de l'agriculture biodynamique depuis 1995. L'objectif pour le responsable d'exploitation, Robert Dugast, est de « multiplier la vie », notamment celle des sols, par leur oxygénation, leur enrichissement en humus, l'amélioration de leur fertilité
La diversité variétale est une autre caractéristique des Coteaux Nantais, avec 15 à 20 variétés de pommes différentes cultivées sur chacun des sites d'une quinzaine d'hectares. Des haies composites complètent le paysage. En termes de protection phytosanitaire, les changements climatiques et l'évolution des ravageurs nécessitent de pouvoir s'adapter continuellement.
Expérimentations variétales en légumes bio : En finir avec les semences non traitées
Virginie JOURDAN, Auteur
Dans leurs choix de variétés, les agriculteurs biologiques peuvent recourir à des semences produites en bio mais aussi, généralement en cas de non-disponibilité en bio, à des semences non-traitées. Dans l'optique d'améliorer le choix variétal en bio, et de présenter des résultats indépendants de ceux des semenciers, des stations expérimentales évaluent et comparent les variétés bio et non-traitées. C'est le cas notamment de deux stations bretonnes : - la SEHBS (Station Expérimentale Horticole de Bretagne Sud), située à Auray dans le Morbihan, qui travaille plutôt sur des variétés destinées aux circuits courts ; - la PAIS, située à Morlaix dans le Finistère, qui évalue plutôt des variétés destinées aux circuits longs. Les résultats obtenus sont homogénéisés et comparables grâce à la mise en place de dispositifs expérimentaux similaires. Certains des résultats obtenus sur navet, carotte, mâche, tomate, ou encore concombre, sont présentés. Les expérimentateurs soulignent que ces essais, bien que nécessaires, ne valent pas les préconisations des techniciens de terrain.
Les « Bio Dyn Dingues Donc » : Démystifier la biodynamie
Myriam GOULETTE, Auteur
Le collectif Bio Dyn Dingues Donc, créé en 2010, regroupe huit vignerons et vigneronnes biodynamiques de la vallée du Rhône Sud. Ils devraient être rejoints, fin février 2014, par quatre vignerons du Languedoc. Tous se réunissent trois à quatre fois par an pour échanger, notamment, sur leurs pratiques et les principes de la biodynamie. Depuis 2013, ils préparent ensemble les préparats biodynamiques : bouse de corne, silice de corne
et réfléchissent au semis de camomille et de valériane, nécessaires aux préparations du compost, mais qui ne poussent pas dans leur région. Pour le groupe, appuyé par Jacques Mell, conseiller en biodynamie, l'intensification de ces pratiques n'est pas exclue. En effet, sur certaines vignes en mauvais état, le nombre de pulvérisations des préparats biodynamiques peut être augmenté par rapport aux préconisations habituelles. Ensemble, ces vignerons et vigneronnes expérimentent, tâtonnent, et partagent leurs expériences de terrain.
Fertilisation du lavandin : Un essai sur dix ans
Myriam GOULETTE, Auteur
La Chambre d'agriculture de la Drôme a lancé, en juin 2009, un essai sur la fertilisation du lavandin. Implanté sur la ferme expérimentale d'Ardema, à Mevouillon, l'essai devrait durer dix ans, temps nécessaire pour des observations significatives. Les effets de différentes matières fertilisantes sur les rendements en matière fraîche, les rendements en huile essentielle et les teneurs en huile essentielle du lavandin sont mesurés. Six modalités sont testées : - fertilisation minérale 3X15 (référence), - fertilisation organique 9-12-0 avec des bouchons du commerce (un seul apport en mars), - phytostimulant (engrais foliaire Ufamer) en deux apports, - compost de pailles de lavande (en localisé sur le rang à 5 t/ha), - bois raméal fragmenté de tilleul (auto-produit, à 5 t/ha), - pailles distillées broyées brutes de lavande (co-produits de la distillation). Les fertilisants organiques permettent a priori une alimentation plus lente mais régulière, sans décrochages ni à-coups de culture, et permettent d'atteindre des rendements similaires aux fertilisants du commerce à partir de la quatrième année de culture. La paille distillée, qui donne les moins bons rendements, donne la meilleure teneur en huile essentielle du lavandin cultivé.
Nouveautés Matériels
Virginie JOURDAN, Auteur ;
Guillaume LE GONIDEC, Auteur
La start-up toulousaine Naïo commercialise depuis mi-2013 un robot, nommé Oz, qui désherbe seul les cultures de légumes et de plantes aromatiques et médicinales les plus courantes. Équipé de trois lames, il effectue un sarclage, aérant ainsi le sol et éliminant les plantules. Ce binage préventif permet à l'agriculteur de se libérer du temps pour d'autres travaux. Celui-ci n'a plus qu'à programmer le robot avec le nombre, la largeur et la longueur des rangs et l'épaisseur des cultures. Oz fait ensuite son travail seul, y compris les demi-tours en bout de rang, et envoie un SMS en cas de problème et lorsque la parcelle est terminée. Parmi les autres nouveautés présentées, deux dynamiseurs pour les préparats en biodynamie : le Din Mak, en inox (société espagnole Makato) ; le Cosmophore, en fibre de verre, (société CMFP), mis au point par Dominique Massenot. Au salon Agritechnica, spécialisé en machinisme agricole, des outils étaient particulièrement intéressants pour les agriculteurs biologiques. Parmi eux, les outils de la société Einböck (Pneumaticstar Pro pour l'entretien et la régénération des prairies, la houe rotative Rotarystar, la herse étrille Aerostar Exact), le robot de binage autonome Vibro Crop Robotti de la société Kongskilde, ou encore une poutre de 18 m maximum sur laquelle peuvent se monter des outils de semis et/ou de binage, commercialisée par Schmotzer.
A voir au Sival
BIOFIL, Auteur
Le salon professionnel agricole Sival est l'occasion pour bon nombre d'entreprises de présenter leurs nouveautés aux agriculteurs. Certaines, qui peuvent intéresser l'agriculture biologique, ou sont spécifiques à ce mode de production, sont brièvement présentées dans cet article : - rotors pour la viticulture ; - couverts végétaux pour différents systèmes de production ; - distributeur d'engrais pour les cultures en planches ; - semoir manuel et attelé avec nombreuses options ; - charrue ; - outil permettant travail du sol et désherbage mécanique en un seul passage ; - bineuse intégrale ; - semences potagères ; - porteur multi-usage.