- Titre :
- SYMBIOSE, N° 186 - Janvier 2014 - Bulletin N° 186
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2014
- Année de publication :
- 2014
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Ovins et caprins : Produire du lait avec des petits ruminants
Madeg JOIN-LAMBERT, Auteur
L'élevage caprin et ovin pour la production de lait biologique augmente en Bretagne. Comment nourrir ses chèvres ou brebis laitières ? A partir du témoignage de quatre agriculteurs, des exemples concrets et chiffrés de rations, de conduite de troupeau ou de pâturage sont présentés en lien avec des questions clés comme le tarissement, les mises bas, la montée au pic de lactation ou encore la gestion des chevrettes ou des agnelles.


Maraîchage : Soigner les végétaux par les huiles essentielles
Thérèse PIEL, Auteur
Cet article revient sur le parcours de Georges Toutain, agronome de formation, qui développe une gamme de produits à base d'huiles essentielles pour traiter les végétaux, en particulier en maraîchage. Cependant, cet agronome souligne un premier point, majeur : l'importance de bonnes pratiques agronomiques pour gérer les maladies. En s'appuyant sur cela, il a travaillé sur l'usage des huiles essentielles pour le soin des végétaux, tout d'abord sur un verger. Puis, il s'est intéressé au maraîchage. Dans ses protocoles, il utilise trois huiles complémentaires : une de contact, l'autre pour « bloquer la maladie » et la dernière pour « créer une ambiance défavorable » au pathogène. L'observance du traitement (dose, fréquence, mode d'application) est essentielle pour atteindre les résultats espérés. Une trentaine de mélanges ont été testés et sont commercialisés auprès de maraîchers. Une visite faite chez l'un de ces utilisateurs montre sa satisfaction face à ces mélanges, en particulier sur le mildiou et l'oïdium de l'oignon, la mouche de la carotte ou celle du pois, ou encore l'alternaria de la carotte ou la mineuse du poireau.


Pour que tous les producteurs bios deviennent des consommateurs bios !
Jacques CHIRON, Auteur
Très souvent, on établit une corrélation directe entre prix à la production et prix à la consommation, avec la vision que moins l'offre est abondante, plus les prix sont élevés pour les producteurs. Pour l'auteur, paysan bio à Vay (44), cette approche est simpliste. En effet, les prix de vente pour les producteurs sont liés aussi à leurs objectifs stratégiques et à leur organisation et les prix aux consommateurs dépendent notamment des choix du magasin face à la bio (niche ou voie d'avenir). Si l'objectif est bien de développer la bio, il faut agir pour une baisse des prix aux consommateurs afin de sortir l'AB de sa position de niche, d'où une meilleure structuration des filières et donc une baisse des coûts intermédiaires et non pas automatiquement du prix de vente du producteur. Mais, pour cela, il faut que les producteurs bio s'investissent dans les filières, dans les démarches de commercialisation afin de rester maîtres du jeu. Cela demande aussi aux producteurs de s'organiser pour assumer collectivement les excédents liés aux décalages de croissance entre offre et demande. L'option « maintien de l'AB sur un marché de niche » amène aussi nombre de produits bio à ne pas être valorisés en AB. L'option « baisse des prix » amènera à développer la bio à grande échelle : cela contribuera à élargir le champ de la demande en AB et tout produit acheté en AB à un prix proche du conventionnel ne sera plus acheté en conventionnel. On aurait alors un effet boule de neige, favorable à l'AB.


Utilisation du cuivre : Une possible limitation en vue
SYMBIOSE, Auteur
Le règlement bio européen limite l'utilisation de cuivre à 6 kg/an, en moyenne lissée sur 5 ans. En agriculture conventionnelle, aucune limitation spécifique n'existe. Pour tous, ceci devrait changer. En effet, à l'échelle européenne, la réglementation générale sur le cuivre sera modifiée en 2016, avec une préconisation de l'ENSA d'une dose maximale de 4,5 kg/ha/an. En France, un rapport de l'ANSES préconise une dose maximale de 4 kg/ha/an, mais cet avis est controversé par les agriculteurs biologiques, notamment sur les méthodes scientifiques utilisées. Par ailleurs, l'Itab et l'IFV alertent sur l'importance du lissage des doses de cuivre sur plusieurs années, qui permet de mieux faire face lors d'années critiques. Les agriculteurs bio craignent aussi le manque d'alternatives au cuivre, actuellement, en viticulture, mais aussi en production de pommes de terre. Des organismes bio, comme l'Itab, la Fnab, mais aussi des viticulteurs en général (IFV), sont en discussion avec le ministère sur cette question du cuivre.


Production laitière : Vers une pénurie de lait bio en 2014 ?
Ivan SACHET, Auteur
Face aux effets conjugués d'une demande croissante des consommateurs et d'une baisse du taux moyen de réalisation des exploitations laitières biologiques en 2013, les acteurs de la filière mettent en avant la nécessité d'augmenter les volumes en lait bio. Depuis 2011, la production, bien que croissante, a connu une relative stabilité. Le développement des volumes passera par les conversions mais aussi par les transmissions, 15 % des fermes bio bretonnes étant à transmettre dans les 3 à 5 prochaines années. Il faudra toutefois être vigilant pour permettre un développement cohérent de la filière, et qui permette une juste rémunération des producteurs. En effet, le prix du lait payé est resté bas en 2013 (400 à 435 /1000 l de lait sur l'ouest de la France), en inadéquation avec l'augmentation des charges de production et la vulnérabilité des systèmes agricoles bio face aux aléas climatiques. La recherche va d'ailleurs s'emparer de cette problématique économique avec un travail du réseau GAB-FRAB Bretagne, ou encore de l'Itab et de l'Institut de l'élevage, sur la résilience économique des fermes laitières bio.


Mercuriale du réseau GAB-FRAB : Zoom sur 318 relevés de prix producteurs
Michaël DESPEGHEL, Auteur
Les GAB bretons et la FRAB ont lancé, en 2012, la mercuriale, un suivi coordonné des relevés de prix dans différentes productions en bio en Bretagne. Les relevés sur l'année 2013 pour les légumes, et sur l'année 2012 pour les fruits, les grandes cultures et les produits laitiers, sont présentés dans cet article. Les prix moyens pratiqués sur le marché breton sont indiqués et comparés aux prix moyens pratiqués à Rungis pour les légumes. Les différentes catégories de produits sont différenciées, ainsi que les circuits de distribution pour les fruits. La connaissance de ces références, issues de plusieurs dizaines d'exploitations bretonnes, permet à la filière de défendre au mieux ses intérêts et d'accompagner les conversions et/ou installations.


Le dossier du mois : La bio au resto : Bio et local, au resto c'est un régal
Elodie MERABTINE, Auteur ;
Lise ALLAIN, Auteur
La demande en produits biologiques locaux pour la restauration commerciale augmente. Des producteurs bretons témoignent de leur démarche, ainsi que des restaurateurs ou associations de chefs cuisiniers. Le choix pour les restaurateurs d'avoir des produits biologiques locaux, voire d'être entièrement en bio, est souvent un engagement, mais aussi une démarche en lien avec le goût, la qualité de leur cuisine. Les restaurateurs sont, pour les agriculteurs, des clients à démarcher. Les volumes sont petits, mais réguliers et complémentaires d'autres débouchés comme la vente en supérettes. La logistique liée aux livraisons reste un frein pour beaucoup, plus que le surcoût ou encore la gestion des certificats des fournisseurs pour les restaurateurs. Un esprit d'entraide entre producteurs et restaurateurs permet d'apporter des réponses simples pour les difficultés liées aux livraisons. Autre frein : la législation sur la restauration biologique est récente (un an) et encore fort mal connue. Du coup, beaucoup de restaurateurs utilisant des produits bio n'y font pas référence et ne sont pas déclarés auprès de l'Agence Bio. Cette législation prévoit trois niveaux : utilisation de quelques produits bio, présence de plats ou menus bio et enfin, entièrement en bio. Ce dernier niveau est moins fréquent que le niveau 1. Enfin, cette législation encadre la communication que peut faire le restaurateur sur son utilisation de produits bio. Etant une réglementation nationale française, les restaurateurs ne peuvent utiliser que le logo « AB » et non l'Eurofeuille.


Jennifer Corbeau et Bruno Jégou : Une SCI pour racheter des terres
Antoine BESNARD, Auteur
Installée en novembre 2012 sur la commune de Trémargat, dans les Côtes-d'Armor, avec 50 brebis laitières bio, Jennifer Corbeau a été rejointe par son compagnon, Bruno Jégou, et ses 15 vaches allaitantes. L'installation s'est faite d'ailleurs sur la ferme familiale de ce dernier. Seulement, 20 des 40 ha sont loués à un voisin qui refuse catégoriquement de poursuivre la location avec les deux jeunes agriculteurs bio. Les animaux se retrouvent alors « sans pâturage fixe ». La solidarité locale leur permet de mieux envisager l'avenir. Une Société Civile Immobilière (SCI) a en effet été créée sur la commune de Trémargat, afin de récolter, via l'épargne solidaire (part de 100 euros), l'argent nécessaire à l'achat de 22 ha, en vente sur une commune voisine. Fin 2013, 36 000 euros sur les 66 000 nécessaires ont été récoltés, dont 10 000 ont été investis par la commune de Trémargat. Un prêt bancaire pourrait venir compléter l'enveloppe.