- Titre :
- TRAVAUX ET INNOVATIONS, N° 203 - Décembre 2013 - Bulletin N° 203
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2013
- Année de publication :
- 2013
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Le biogaz agricole, une histoire vieille de 10 ans
Nathalie VIARD, Auteur
Cet article est extrait du dossier de la revue Travaux & Innovations n°203 : "La méthanisation agricole : de l'énergie et des idées !". La France est passée de deux digesteurs (pour produire du biogaz) dans les fermes en 2002, à 150 unités en 2013 (à titre de comparaison, l'Allemagne en avait déjà 3000 en 2006 !). Pour comprendre cette évolution, l'article retrace l'historique des lois et du contexte tarifaire de rachat de l'électricité. En 2003, le rachat d'électricité produite par cogénération était fixé à 8 euros/kWh et permettait difficilement la rentabilité des exploitations. De 2006 à 2010, c'est le «temps des pionniers» : les directives cadres européennes sur les déchets et sur la production d'énergie renouvelable se mettent en place. Dans le droit français, cela se traduit par des mesures en faveur de la méthanisation à la ferme, dont des rachats très réévalués : +132% à 15,2 euros/kWh. La méthanisation est reconnue comme activité agricole en 2010, des études sont menées pour disposer de premiers retours d'expériences et de transfert de technologies, notamment de l'Allemagne. Enfin, la période 2010-2013 peut être qualifiée de «temps de la diffusion», avec la création de l'Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AAMF) en 2010, une nouvelle revalorisation des tarifs de rachat (+32%) en 2011, et enfin, en 2013, la mise au point d'un plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA), porté par les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie. Objectif : 1000 installations en 2020.


Association Agriculteurs Méthaniseurs de France : Un collectif Recherche et Développement
Bertrand DE TORCY, Auteur
Cet article est extrait du dossier de la revue Travaux & Innovations n°203 : "La méthanisation agricole : de l'énergie et des idées !". L'Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AAMF) est un collectif d'agriculteurs qui, par l'échange et la mise en réseau, cherche à améliorer la maîtrise de cette nouvelle activité. L'association développe des outils, des connaissances, met en place des bonnes pratiques et des références. Mais, ce collectif est également une force pour faire remonter, au niveau décisionnel et politique, des propositions pour adapter la réglementation à cette filière naissante. N'acceptant que des membres disposant déjà du permis de construire d'un biodigesteur, l'association regroupe aujourd'hui, après 3 ans d'existence, une soixantaine de structures agricoles, soit 30% des installations de méthaniseurs. Elle est accompagnée notamment par TRAME et financée par l'ADEME pour qui, en matière de méthanisation, l'agriculteur restera le principal fournisseur de matières premières. Grâce à cette association, les agriculteurs se rencontrent fréquemment et se soutiennent techniquement et moralement. Ils deviennent très pointus sur certains dossiers (digestat, injection) et servent alors de personnes ressources dans différents groupes de travail. Ils communiquent aussi, notamment via leur site www.methaniseursdefrance.com.


L'approvisionnement : des enjeux complexes
Sophie MERLE, Auteur
Cet article est extrait du dossier de la revue Travaux & Innovations n°203 : "La méthanisation agricole : de l'énergie et des idées !". L'installation d'un méthaniseur est à bien réfléchir, et l'étude des coûts fait partie de cette réflexion. Cette étude est complexe, car beaucoup de paramètres entrent en jeu : à la sortie, le prix de vente du kWh (calculé dans l'article à 0,072 euros/kwh, ce qui revient à 217 euros/tonne de matière sèche) ; à l'entrée, le coût de gestion et d'entretien du site de méthanisation, estimé ici à 400 euros / tonne de matière sèche. En gros, le calcul montre que le fournisseur de matière première doit être prêt à payer un minimum de 157 euros pour se débarrasser d'une tonne de matière sèche pour que le méthaniseur ne coûte rien (un tableau dans cet article fournit les détails du calcul). Mais, la stratégie va au-delà des simples coûts. En effet, les bactéries responsables de la digestion ne doivent pas subir des variations trop fortes dans le type de matières premières à traiter ; par ailleurs, l'exploitant doit disposer d'un stock de matières premières ensilées, afin de pouvoir négocier au mieux l'approvisionnement d'autres matières premières, sans devoir interrompre la chaîne de digestion. Et le stockage doit veiller à ne pas dégrader le potentiel méthanogène de ces matières.


Le digestat : une nouvelle matière fertilisante
Nathalie VIARD, Auteur
Cet article est extrait du dossier de la revue Travaux & Innovations n°203 : "La méthanisation agricole : de l'énergie et des idées !". Peu d'études existent pour connaître et qualifier la composition des digestats issus des différentes digestions de matières organiques lors de la méthanisation. Pour le moment, et même si dans certains cas le digestat constitue un excellent amendement, il ne peut accéder au statut de produit et être commercialisé suivant une norme. Mais le bureau unique de Normalisation pour la Fertilisation (BN FERTI) se penche sur la question et devrait bientôt palier ce manque. Par ailleurs, l'ANSES a reçu plusieurs dossiers d'homologation du digestat. Ce qui, à terme, devrait permettre de vendre ce produit. Un guide, réalisé en 2011 par l'ADEME (« Qualité agronomique et sanitaire des digestats »), fait aussi le point.


L'injection : du gaz renouvelable dans les tuyaux
Gaëlle LE GUEN, Auteur ;
Charles MAGUIN, Auteur
Cet article est extrait du dossier de la revue Travaux & Innovations n°203 : "La méthanisation agricole : de l'énergie et des idées !". La méthanisation permet de produire du biogaz : et ensuite ? Si le biogaz peut être valorisé par combustion dans une chaudière ou dans un moteur de cogénération, il existe une autre voie à fort potentiel : la production de biométhane, qui peut ensuite être injecté dans le réseau de gaz naturel ou utilisé comme carburant. Il doit, avant cela, avoir été épuré, car le biogaz contient 50 à 60% de méthane (CH4), 35 à 45 % de CO2 et le reste en eau et quelques traces d'autres éléments... L'épuration du biogaz n'existe que très peu en France : 4 à 5 installations seulement fin 2013, mais les arrêtés permettant l'injection du biométhane dans le réseau ont été publiés fin 2011. La logistique est cependant assez lourde puisque, pour l'injecter dans le réseau, le biogaz a besoin d'être comprimé, ce qui est parfois complexe pour un agriculteur. Mais, certains constructeurs de machines agricoles commencent à commercialiser des engins fonctionnant au biogaz, et la miniaturisation des process laisse espérer qu'un jour, les agriculteurs produiront eux-mêmes leurs bonbonnes de biogaz. Une autre voie d'avenir serait la transformation de l'énergie électrique produite par des systèmes renouvelables (solaire ou éolien par exemple) en biométhane (technique possible si on possède du CO2), afin de stocker l'énergie surnuméraire en période creuse.


La petite méthanisation portée par le marché du carbone
Manon ROBERT, Auteur
Cet article est extrait du dossier de la revue Travaux & Innovations n°203 : "La méthanisation agricole : de l'énergie et des idées !". Le Protocole de Kyoto oblige les gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES) à les compenser, en séquestrant ou réduisant une quantité équivalente de GES dans un autre endroit de la Planète. D'autres acteurs, non soumis aux obligations du Protocole de Kyoto, opèrent cette même compensation sur une base de volontariat, souvent aidés par des ONG, comme GoodPlanet, qui met en relation des acteurs du Nord (qui achètent des points carbone) avec des projets du Sud (qui eux économisent des GES). L'article décrit trois projets de construction de biodigesteurs, en Inde, au Mali et en Chine. Il s'agit à chaque fois de produire du biogaz et des fertilisants (via le digestat), ce qui lutte contre la déforestation (le biogaz remplace une partie du bois de chauffe), les engrais chimiques, et réduit in fine la pauvreté locale. Un encadré sur GoodPlanet permet d'en savoir plus (www.goodplanet.org.).


ADARTH, GEDA DE L'AVESNOIS : L'herbe, toute une culture en Avesnois
Christophe LESCHIERA, Auteur ;
Marion JANSEN, Auteur ;
Damien CARLIER, Auteur
Cet article relate, dans le département du Nord, des projets menés par l'ADARTH (Geda de l'Avesnois) sur la valorisation et la culture de l'herbe. L'un de ces projets, Inter'herbe, était mené avec les éleveurs belges voisins, de 2010 à 2013, et ce sont principalement ses résultats qui sont présentés ici. Le constat était que, malgré les surfaces importantes en herbe (50 à 70% de la SAU est en prairie), l'herbe est peu considérée par les éleveurs qui sous-estiment ses apports nutritifs (il est courant d'entendre qu'on ne peut faire du lait seulement avec l'herbe). Mais le contexte est favorable à une revalorisation de l'herbe, avec notamment l'augmentation du prix des céréales et des matières premières, et les nouvelles contraintes environnementales (chargement, plan d'épandage, etc.). Le groupe a travaillé sur une meilleure connaissance de l'herbe : typologie commune, qualité floristique, conduite du troupeau au pâturage, suivi des récoltes d'herbe, observatoire de la pousse... et vulgarisation des résultats. Le suivi des fermes a permis d'établir des fiches techniques selon les systèmes de production (bovins laitiers, allaitants, mixtes et bio) et de modéliser la pousse de l'herbe en fonction du climat et des sols. Le résultat devrait être à terme une meilleure utilisation du potentiel des prairies, grâce notamment aux fiches techniques téléchargeables sur www.herbeavesnois.fr.