- Titre :
- BIOFIL, N° 92 - Mars / Avril 2014 - Bulletin N° 92
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2014
- Année de publication :
- 2014
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Ambition bio 2017 : Nouvelle version, plus de détails
BIOFIL, Auteur
Le plan Ambition bio 2017, qui vise le doublement des surfaces bio d'ici 2017, a été présenté, en décembre 2013, par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Début 2014, certains éléments sont venus compléter cette première version du plan. Ceux qui concernent l'axe Production sont présentés dans cet article. Ces mesures concernent les aides à l'agriculture biologique. Les aides à la conversion et au maintien, notamment, seront inscrites dans le deuxième pilier de la PAC par le biais de dispositifs dédiés. Le ministre de l'Agriculture a promis une enveloppe annuelle d'au moins 160 millions d'euros sur la période 2014/2020. Concernant les MAEC, les systèmes biologiques bénéficieront d'une rémunération supérieure à celle des démarches environnementales moins avancées. Par ailleurs, des aides plus spécifiques seront dédiées aux zones à enjeu eau afin d'y favoriser le développement de l'AB.
Midi-Pyrénées : L'Aveyron concentre la filière française de lait de brebis
Martine COSSERAT, Auteur
L'Aveyron peut être défini comme Le département de la filière de lait de brebis bio : 57 % du cheptel national et 90 % du volume de lait de brebis bio français y sont en effet concentrés. Quatre opérateurs économiques sont en charge de la collecte, dont la laiterie Triballat, qui vient d'ouvrir un nouvel atelier en Lozère, avec une capacité de 6 millions de litres. Cette unité est entièrement consacrée à la transformation de lait de brebis bio, dont les produits sont de plus en plus demandés. La filière Roquefort bio, 2ème débouché pour cette production laitière, doit, quant à elle, faire face à une situation plus délicate. Les ventes de Roquefort diminuent, sauf en bio, où elles plafonnent. Les producteurs bio qui alimentent la filière Roquefort restent toutefois confiants et attendent une mobilisation des industriels autour de ce produit. En 2001, cinq producteurs ont créé le GIE Bio du Pays de Roquefort qui comptait 20 fermes en 2013. 1,8 million de litres ont été collectés et vendus à des transformateurs de toute la France par les éleveurs de ce GIE.
Bretagne : Focus sur la filière viande : BVB
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le groupement Bretagne Viande Bio (BVB), acteur 100 % bio créé il y a 23 ans, a organisé une journée dédiée à la filière viande, le 16 décembre 2013. Pour ce groupement, circuits courts et circuits longs ne sont pas incompatibles, et ils sont même complémentaires pour certains de leurs adhérents. Cette journée a été l'occasion de s'interroger sur l'avenir de la filière, avec des prix en conventionnel qui fluctuent beaucoup, des départs en retraite pas toujours compensés
Observation rassurante toutefois : les volumes en bio progressent pour la boucherie et se maintiennent pour l'industrie. Par ailleurs, des éleveurs conventionnels sont venus se renseigner sur la filière bio à l'occasion de cette journée du 16 décembre.
Pays-de-la-Loire : La Levée de la Loire, le salon « républicain »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En parallèle du salon « officiel » des Vins de Loire, qui se tient à Angers tous les ans (début février), l'association interprofessionnelle des vins bio du Val de Loire (AIVB-VL) organise, et ce depuis 2012, un salon « off » : La Levée de la Loire, également à Angers. Celui-ci permet de donner une meilleure visibilité aux vins bio issus des 70 appellations qui longent le fleuve.
Nord Pas de Calais : Une nouvelle zone maraîchère près de Lille
Frédéric RIPOCHE, Auteur
A proximité de Lille, 47,7 ha ont été mis en réserve, à la demande de Lille Métropole, afin d'y développer une zone périurbaine de maraîchage. Les porteurs de projets sélectionnés se destinent majoritairement à une installation en bio, mais des conventionnels engagés dans des démarches de progrès, garanties par la certification HVE (Haute Valeur Environnementale), ont également pu candidater. Parmi les objectifs recherchés : développer les surfaces maraîchères locales, alimenter la restauration collective, protéger la ressource en eau (bassin de captage à proximité), développer un lieu d'échanges et de mutualisation, avec notamment la création d'un espace-test. Les premières cultures devraient voir le jour en 2015.
Sival, salon des cultures spécialisées à Angers : Un rendez-vous incontournable
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le salon des cultures spécialisées, le Sival, a accueilli plus de 20 000 visiteurs entre le 14 et le 16 janvier 2014. Organismes de développement de la bio et exposants s'y sont retrouvés pour répondre aux demandes des visiteurs. Parmi les entreprises présentes, les semenciers proposent des gammes bio de plus en plus larges et diversifiées. Agrosemens, notamment, propose une gamme 100 % biologique et biodynamique qui s'est enrichie de 80 nouvelles variétés en 2013. Bejo graines propose 120 variétés en bio, avec le chou en tête de file (40 variétés). Le PDG d'Emeraude Plants, qui réalise 8 % de son chiffre d'affaires avec des plants bio, ressent le ralentissement des conversions en 2013. Toutefois, la liste des espèces hors dérogation s'étoffe, un point important pour le développement de la filière. Par ailleurs, les méthodes culturales appliquées en bio se développent dans les pépinières conventionnelles, confrontées de plus en plus à des problèmes de résistance.
Au fil du salon : Les nouveautés du Sival
BIOFIL, Auteur
Le Sival, salon agricole des filières végétales, est, tous les ans, l'occasion de découvrir de nouvelles innovations. Certaines d'entre elles sont dédiées spécifiquement à l'agriculture biologique ou peuvent intéresser ce mode de production. Cet article en présente une sélection, qu'elles aient été primées ou non : - Rubis des jardins, créée par le Ciref, est la première variété de fraises recommandée spécifiquement pour l'AB ; - Orange Summar est un potimarron sélectionné en bio par Vitalis, la filiale bio du groupe Enza Zaden ; - la framboise Paris n'est pas produite en bio, mais peut intéresser les agriculteurs bio de par ses caractéristiques culturales (plante vigoureuse et rustique) ; - la ruche Flying Doctors, de Biobest, permet aux bourdons de disséminer des formulations poudreuses ; - Madex Pro est un insecticide-larvicide de biocontrôle commercialisé par Compo Expert ; - l'Inra et Koppert France ont mis au point une application web aidant à reconnaître, au champ, les ravageurs et les auxiliaires, et proposant des solutions de biocontrôle adaptées ; - Natupol Outdoor est une ruche spécialement conçue pour être utilisée en plein champ ; - Free N100, de la société Gaïago, est un fertilisant composé d'une sélection de souches de micro-organismes qui favorisent la fixation de l'azote de l'air par la plante.
Millésime Bio : Réussir la conversion des consommateurs
Myriam GOULETTE, Auteur
Du 27 au 29 janvier 2014, s'est tenue la 21ème édition du salon Millésime Bio, à Montpellier. Ce salon des vins bio, aujourd'hui mondial, voit son nombre d'exposants augmenter d'année en année (780 en 2014), en corrélation avec la croissance de la filière. Celle-ci a connu un boom de conversions entre 2008 et 2010. Les vins français n'étaient cependant pas les seuls représentés puisque les exposants venaient de douze pays d'Europe, d'Amérique du Sud et d'Afrique. En parallèle de Millésime Bio, les salons « Off » se multiplient, dont certains font la promotion de vins dits « nature », notion qui ne fait pas l'unanimité chez les bio certifiés, même si cet aspect « nature » est recherché par les consommateurs. Autres adeptes des vins bio, les sommeliers, véritable maillon de la chaîne entre producteurs et consommateurs, ont exprimé leur satisfaction vis-à-vis des vins bio.
Journées techniques fruits, légumes et viticulture : La biodynamie à l'honneur
Myriam GOULETTE, Auteur
L'Itab, le Grab et l'Opaba ont organisé, en décembre 2013, des journées techniques dédiées aux fruits, légumes et à la viticulture bio. Une matinée était notamment consacrée à la biodynamie. L'occasion de présenter certains essais comparatifs sur ce mode de production, l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle. Georg Meissner, chercheur à l'université de Genseilheim, a exposé les résultats d'un essai sur vigne, globalement en faveur de la biodynamie (croissance réduite de la vigne, structure plus aérée du feuillage et des grappes
). Par ailleurs, le laboratoire Aton-ATL travaille sur la mémoire de l'eau, autre thématique qui a interpellé les participants à ces journées techniques.
Réseau Formabio : La bio investit l'enseignement agricole
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Sous l'impulsion du plan d'action bio 2007-2012, les établissements de formation ont développé leurs offres en agriculture biologique, mais il reste encore du travail à fournir. En effet, dans l'enseignement supérieur, il n'existe encore aucun master consacré à la bio, et l'offre des écoles d'ingénieurs devrait être plus visible. Le nouveau plan de développement de la bio, Ambition Bio 2017, pourrait permettre de poursuivre les efforts engagés. Une cinquantaine de responsables de formations, d'enseignants et de directeurs d'exploitations agricoles et de CFPPA se sont réunis à la rencontre annuelle de Formabio, le réseau bio de l'enseignement agricole de la DGER. L'occasion de souligner l'intégration de l'agroécologie et de l'agriculture bio dans les référentiels de l'enseignement. Le développement de la bio devrait passer par la formation des enseignants eux-mêmes, par des liens entre enseignement et recherche et par la mobilisation des exploitations de lycées agricoles, dont plus de la moitié ont une activité en bio.
Evaluer la performance des systèmes bio : RéfAB, un référentiel innovant
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
A l'issue de trois ans d'un travail qui a mobilisé de nombreux partenaires (Chambres d'agriculture, instituts techniques
), le projet RéfAB a livré ses résultats : un cadre méthodologique destiné à mieux caractériser les systèmes agricoles biologiques, par la production de références communes, et ainsi les faire évoluer. Ce référentiel s'appuie sur cinq grands principes de l'agriculture biologique : l'autonomie, la diversité, la résilience, l'équité et l'écologie.
Pierre Pujos, lauréat des Trophées de l'agriculture durable : La priorité au sol avant la rentabilité économique à court terme
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Pierre Pujos, céréalier biologique dans le Gers, a été récompensé en 2013 par les Trophées de l'agriculture durable. Le jury a ainsi voulu saluer le travail de l'agriculteur dans la lutte contre l'érosion des sols et la perte de biodiversité. A son installation, en 1998, Pierre Pujos a été choqué par la quantité de terre déplacée après les orages de printemps. Il a alors fait plusieurs choix : travail en travers des pentes, arrêt du labour, implantation de bandes enherbées et de haies
Il lui aura fallu plusieurs autres adaptations, notamment face à des problèmes de compaction des sols ou de salissement par le chardon, pour mettre au point un système performant, techniquement mais aussi économiquement (EBE de 30 000 à 35 000 euros/an). Parmi ses techniques particulières : l'absence de fertilisation, le semis de blé dans un couvert de luzerne
La rotation des cultures peut évoluer selon les conditions, essentiellement en fonction du niveau de salissement des parcelles. Depuis 2006, Pierre Pujos s'est également lancé dans l'agroforesterie.
Pommes et poires en biodynamie : « Les tisanes, c'est la base »
Myriam GOULETTE, Auteur
Les vergers de Philippe Prot, dans la Meuse, sont cultivés en biodynamie depuis 2002. Dans cet article, l'arboriculteur, récompensé par les Trophées 2013 de l'agriculture durable, décrit le fonctionnement de son exploitation, notamment en ce qui concerne les préparats biodynamiques. En complément des traditionnelles 500 et 501, Philippe Prot utilise de nombreuses plantes en tisane : la prêle comme fongistatique efficace contre la tavelure, l'ortie également contre la tavelure, la bardane et la consoude pour l'apport de potasse
Ces quatre plantes sont celles privilégiées par l'agriculteur, même si d'autres sont utilisées. Dans la lutte contre les ravageurs, maladies et adventices, Philippe Prot utilise aussi les dilutions homéopathiques, qui consistent à pulvériser une dilution infinitésimale d'un ravageur broyé, afin de lutter contre ce même ravageur, et le poivre biodynamique, qui consiste à pulvériser sur les cultures les cendres dynamisées de bois de taille malade pour lutter contre la maladie en question.
Garance : Une nouvelle pomme pour la bio
Myriam GOULETTE, Auteur
Après dix ans d'existence, un projet, mené par le Grab d'Avignon, le Gabnor, Invenio et l'Inra, a permis notamment d'identifier une variété de pomme particulièrement adaptée aux conditions de culture du sud de la France : Garance. Cette pomme bicolore a une faible sensibilité aux maladies et ravageurs (tavelure, oïdium, anthracnose, puceron cendré, puceron lanigère), et produit des fruits de bonne qualité, y compris en conditions de culture à faibles intrants. Désormais inscrite au catalogue, Garance est disponible auprès du Grab pour la saison de plantation 2014-2015.
Asperges bio : Trois parcours à la loupe
Myriam GOULETTE, Auteur
L'asperge biologique est encore une production de niche. Pourtant, malgré des charges de production élevées, c'est une culture à forte valeur ajoutée. Nombre de producteurs du monde entier, biologiques et conventionnels, se sont réunis, les 3 et 4 décembre 2013, aux International Asparagus Days, au Barp (Gironde). Parmi eux, trois producteurs bio français, dont les témoignages sont rapportés dans cet article : - la famille Castagnède, installée dans les Landes, cultive 25 hectares d'asperges blanches ; - Frédéric Poupard cultive des asperges vertes et blanches sur 50 hectares dans le Maine-et-Loire ; - Dominique Marchal, dans l'Allier, produit 6 hectares d'asperges. Tous expliquent leurs pratiques agricoles, relatives à la conduite de la culture, la gestion des maladies et ravageurs, la commercialisation
Dominique Marchal, président de l'association Asperge Avenir, explique que le marché de l'asperge bio a encore besoin de se structurer, mais il estime qu'il y a de la place pour les conversions pour cette culture pas si difficile à mener.
Elevage caprin : A l'herbe, faites tourner !
Frédéric RIPOCHE, Auteur
L'élevage caprin, pour sa réussite, notamment en AB, doit prendre en compte divers grands principes : prévention, notamment face à la sensibilité de la chèvre au parasitisme, gestion rigoureuse de l'alimentation et du pâturage, viser l'autonomie alimentaire
Le pâturage tournant est nécessaire et il faut tenir compte du comportement alimentaire de la chèvre, qui a tendance à avoir de nettes préférences pour certaines plantes. L'alternance prairies et zones boisées peut être un plus. Par ailleurs, l'agriculteur peut choisir ou non de désaisonner. Deux témoignages d'agriculteurs présentent d'abord un système saisonné puis un système désaisonné, mais tout deux visant une utilisation optimale de l'herbe.
Nids d'activité : Un levier à l'installation
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Des agriculteurs, souhaitant voir se diversifier les activités sur leur exploitation ou anticipant la question de la transmission de leur système, font le choix d' « accueillir » sur leur ferme un ou des porteurs de projet, futurs producteurs cherchant à s'installer ou à tester une activité. Ainsi, un éleveur allaitant breton a accueilli une jeune agricultrice voulant faire de la transformation laitière en débutant avec un petit troupeau de huit têtes, ainsi qu'un maraîcher. Quatre associations bretonnes, Entraide Rurale, La Marmite, FDCivam 35 et Terre de Liens Bretagne ont constitué un collectif, « Nids d'activité », afin d'accompagner ces initiatives d'accueil, leur donnant ainsi ce même nom de nid d'activité. Le but de ce collectif est d'aider accueillant et accueilli, par exemple à définir au mieux leur projet ou à étudier les formes juridiques possibles afin d'optimiser les chances de succès. Une convention tripartite d'accompagnement a été créée, liant l'accueillant, l'accueilli et le collectif. Il existerait entre 20 et 30 nids d'activité en Bretagne. Le collectif espère recevoir le soutien des institutions pour mieux accompagner ces initiatives issues du terrain.
Le point avec Ecocert : Mesures à appliquer en cas d'infraction ou d'irrégularité
Gaëtan SIRVEN, Auteur
Le règlement européen 392/2013 du 29 avril 2013 prévoit que chaque pays membre doit avoir un catalogue de mesures à suivre en cas d'irrégularité ou d'infraction au cahier des charges biologique. L'autorité compétente en France pour dresser ce catalogue est l'INAO qui a travaillé avec les organismes certificateurs pour dresser ce catalogue. Ce dernier contient à minima une liste des infractions et irrégularités altérant le caractère biologique des produits et les mesures correspondantes à prendre par les organismes certificateurs. Ce catalogue de mesures entrera en vigueur courant 2014. L'INAO conduit actuellement un travail pour compléter ce dernier sur les manquements « non-altérants » (écarts de gravité mineure) et les mesures afférentes. Dans une deuxième partie, l'article rappelle divers éléments relatifs à l'attache des bovins, interdite dans le cahier des charges biologique. Il existait une dérogation pour certaines exploitations, qui a pris fin le 31 décembre 2013. Il existe malgré tout encore une possibilité de solliciter une dérogation, sous certaines conditions assez restrictives. Pour cela, un formulaire de demande est disponible auprès des organismes certificateurs.
Pomme de terre : Zoom sur l'offre en plants bio
Myriam GOULETTE, Auteur
Cet article propose un point rapide sur l'offre en plants bio de pommes de terre. La résistance au mildiou et la qualité gustative (surtout pour les maraîchers qui commercialisent en circuits courts) sont les principaux critères de sélection. Une nouvelle variété, nommée Passion, productive et peu sensible au mildiou, sera commercialisée à partir de 2015. Des dérogations sont encore régulièrement demandées pour utiliser, en production biologique, des plants de pommes de terre non-traités. Pourtant, Fabris Tréhorel, gérant de Douar Den, estime que la production actuelle de plants bio est suffisamment fiable, et qu'une évaluation des besoins pourrait suffire à développer la production de plants certifiés bio.
Réduction des doses : Quel avenir pour le cuivre ?
Myriam GOULETTE, Auteur
Le cuivre métal est aujourd'hui utilisé pour la protection des cultures viticoles, arboricoles et maraîchères biologiques. La dose autorisée, de 6 kg/ha/an en moyenne lissée sur 5 ans, risque d'être revue à la baisse. L'Anses préconise, en effet, une dose maximale de 4 kg/ha/an, et l'Efsa, de 4,5 kg/ha/an, préconisations qui devraient se concrétiser d'ici fin mai 2014. Or, la profession, aussi bien en agriculture conventionnelle que biologique, n'approuve pas ces doses, qu'elle estime trop faibles pour une protection efficace des cultures. Elle regrette, par ailleurs, la disparition du concept de moyenne lissée, qui permet d'adapter les doses aux contextes annuels, et est reconnue comme un outil utile à une diminution des doses par les agriculteurs eux-mêmes. Enfin, les arguments de l'Anses et de l'Efsa sont contestés, aussi bien sur la forme (difficulté de conclure, nécessité d'études supplémentaires
), que sur le fond (impact du cuivre sur les vers de terre
). La profession a construit un argumentaire pour défendre sa position. Des encarts font le point sur : - une nouvelle famille de biopesticides, les lipopeptides, produites par des bactéries ; - la prêle, qui n'a toujours pas accédé au statut de substance de base ; - une publication sur la maîtrise de l'oïdium en Languedoc-Roussillon.
Produire des plantes médicinales : Les exigences de qualité
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Grand Ouest est le premier bassin de production de plantes médicinales biologiques, avec les Pays-de-la-Loire en tête. Certains acteurs de la filière, comme le président-fondateur d'Anjou Plantes, une coopérative qui compte la moitié de ses surfaces en bio, témoignent d'une exigence de qualité croissante de la part des clients. Ainsi, les producteurs doivent faire preuve d'une grande technicité, notamment en termes de gestion des adventices, travail qui peut représenter jusqu'à 120 h/ha/an. Ces efforts sont toutefois récompensés par la forte valeur ajoutée de ces cultures, dont les débouchés sont multiples : alimentations humaine et animale, industrie pharmaceutique, cosmétique
L'implication forte des producteurs conduit à travailler en réseau.
SARL du Mail dans le Gers : Une ETA 100 % bio
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Responsable d'une exploitation de grandes cultures et de viticulture biologique de 600 ha, dans le Gers, Nicolas Meliet est également co-gérant de la SARL du Mail. Celle-ci est spécialisée dans le travail à façon en agriculture biologique et intervient dans le Gers, le Lot-et-Garonne et les Landes. Les 14 clients, tous en bio, et qui représentent environ 700 ha, sont généralement des doubles-actifs ou des propriétaires qui ont fait le choix de laisser la gestion de leurs terres entre les mains de la SARL du Mail. Les prestations de services vont, au champ, du semis à la récolte, mais peuvent aussi concerner le choix de l'assolement, la commercialisation des produits ou encore la déclaration Pac. Pour faciliter ce lourd travail, une seule culture par site et par an est implantée (blé ou soja le plus souvent). L'important parc matériel devrait évoluer vers plus de technologies, avec l'investissement dans des bineuses à caméra. L'objectif : travailler vite et bien. Ce modèle ne plaît pas à tous les acteurs de l'agriculture bio, mais pour Nicolas Meliet, la création d'emplois est un bon argument, avec 2 co-gérants et 8 salariés pour 1 300 hectares travaillés.
Les matériels remarqués au Sival : Innovations et lauréats des Sival d'Or
Guillaume LE GONIDEC, Auteur ;
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Sival, salon agricole consacré au végétal, récompense, tous les ans, des innovations en machinisme et automatisme. Certaines, présentées dans cet article, sont garantes d'une agriculture durable et peuvent intéresser l'agriculture biologique. Les lauréats des Sival d'Or sont : - le Facamatic, un rolofaca interceps, conçu par la société Boisselet pour la gestion de l'herbe en viticulture et arboriculture ; - la bineuse IC Cultivator, de Steketee ; - le gant DSES (Dispositif Supplémentaire Electronique de Sécurité) d'Infaco. Les lauréats des Sival d'Argent sont : - le trieur automatique de vendange à lame d'air haut débit, de la société Bucher Vaslin ; - l'échelle rambarde pour les plateformes automotrices des vergers, de la société Chabas ; - le DVD pédagogique sur la sécurité en viticulture, réalisé par la MSA. Parmi les autres innovations remarquables : - le cultivateur Struik, équipé d'un procédé de pasteurisation par traitement thermique ; - le buttoir Grimme GH Öko, adapté à un désherbage mécanique des rangs de pommes de terre ; - les bineuses à doigts Maxi, utilisables en maraîchage et en viticulture, et prochainement, peut-être, en arboriculture ; - le système d'attelage Gangl Docking System ; - le porte-outils 27 ch d'Agri 3D ; - les semoirs polyvalents d'ICS Terradonis, notamment pour le maraîchage ; - les rotofils interceps de Naturagriff. La jeune entreprise Terrateck présente aussi sa gamme de matériels, qui a intéressé de nombreux agriculteurs bio lors du Sival.
Agri-Structures : Bineuse autoguidée par skis
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le fabricant de matériel agricole Agri-Structures a mis au point une bineuse autoguidée par skis glissants. Au nombre de 3 ou 4, placés sur la bineuse, ces skis suivent des sillons d'une profondeur de 5 à 6 cm, creusés dans le sol lors du semis. Cet outil relativement basique n'en est pas moins polyvalent et performant. Vincent Philippon, éleveur biologique en Touraine, en témoigne. Pour lui, cette bineuse présente également les avantages d'être moins coûteuse que d'autres systèmes de guidage, facile d'utilisation, et facilement réparable.
Dossier : Cultiver du soja
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le soja bio voit sa demande croître pour l'alimentation humaine et animale, amenant de plus de producteurs français à en produire ou à s'intéresser à cette légumineuse à graines. Cependant, même si la production augmente sur le sol français, elle est loin de répondre aux besoins du marché national, prêt à acheter français malgré des coûts plus élevés, notamment pour des raisons liées à la sécurité et à la qualité des sojas biologiques achetés à l'étranger. Cette culture se développe surtout au sud, en particulier quand il est possible d'irriguer, ce qui permet d'assurer les rendements. Mais, de plus en plus d'essais sont menés plus au nord. Dans tous les cas, les prix de vente sont élevés et cette plante, qui demande peu ou pas d'intrants, contribue fortement à un meilleur résultat économique de l'exploitation. Reste qu'il faut maîtriser le désherbage et tout faire pour assurer une levée rapide. Divers témoignages d'agriculteurs ou de conseillers permettent d'illustrer des parcours techniques différents, en zone sud ou nord, en sec ou en irrigué, en rotation courte (ex : soja - soja blé) ou encore en dérobé.