- Titre :
- BIOFIL, N° 93 - Mai / Juin 2014 - Bulletin N° 93
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/05/2014
- Année de publication :
- 2014
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


La bio en Europe et dans le monde : Le marché progresse plus que les surfaces
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2012, l'agriculture biologique représentait 0,86 % des surfaces agricoles mondiales, chiffre qui continue à progresser, mais de manière assez faible et relativement disparate. L'Europe et l'Afrique connaissent les meilleures progressions de leurs surfaces, autour de +6 % par rapport à 2011. En revanche, les surfaces bio sont en recul en Asie (-13 %), et elles sont stables aux États-Unis et en Océanie. La majorité des producteurs sont installés en Afrique et en Asie, généralement sur de petites surfaces. Un zoom sur l'Europe, qui compte 10 millions d'ha en bio pour 28 pays, permet de mettre en avant le bond de conversions réalisé en Grèce (+117 %), les évolutions stables des surfaces en France et en Italie (+6 %), et les reculs en Autriche (-1,7 %) et en Grande-Bretagne (-7,6 %). Du côté des consommateurs, avec un marché mondial d'environ 50 milliards d'euros en 2012, ils sont les plus nombreux en Europe et aux États-Unis.


Midi-Pyrénées : Promouvoir l'agneau de lait bio de l'Aveyron
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En mars 2014, une campagne de promotion a mis à l'honneur l'agneau de lait bio de l'Aveyron. L'objectif était de faire connaître ce produit au goût particulier, pour lequel les débouchés sont encore rares. En Aveyron, les élevages d'ovins lait sont boostés par la filière Roquefort, et les agneaux sont généralement abattus à 40 jours, afin de réserver le lait à la transformation fromagère. Une partie de ces agneaux, dits de lait, sont aujourd'hui valorisés à travers la marque Agnobio, créée spécifiquement pour la filière agneaux biologiques, et qui a connu une activité croissante (+125 %) en trois ans. La participation de restaurants, dont certains sont étoilés, est un atout pour promouvoir ce produit auprès des consommateurs.


Salon Prorestel à St-Malo : Sensibiliser les restaurateurs à la certification bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le salon Prorestel, consacré à l'hôtellerie, à la restauration hors domicile et aux métiers de bouche, s'est tenu du 23 au 25 mars 2014 à St-Malo. Ce fut l'occasion pour la profession bio, notamment à travers la présence d'Initiative Bio Bretagne, de se faire connaître auprès des restaurateurs. Claude Hirlay, gérant de la crêperie la Clé des Champs, a présenté son restaurant dont la carte est entièrement composée de produits biologiques (cas 3 de la réglementation). Il a également apporté des éléments visant à lever certaines craintes vis-à-vis de la certification. Si les contrôles semblent complexes, un bon archivage des bons de livraison et factures permet de répondre aux organismes certificateurs sans réelle difficulté. Autre cap à passer : prendre conscience de la saisonnalité des produits, et y adapter ses menus.


Nord-Pas de Calais : Lancement d'une filière « Pain bio régional »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
A l'initiative du Club bio du Conseil Régional du Nord-Pas de Calais, une filière pain 100 % bio et régionale a été lancée en mai 2014, sous la marque Ptinor. L'interprofession régionale, Apro Bio, est chargée de son animation. Cette démarche collective engage les acteurs des différents maillons de la filière : des agriculteurs, collecteurs-stockeurs, un meunier (moulin Waast), un magasin bio, des boulangeries artisanales. En travaillant aussi des graines d'orge, de maïs, de triticale, en complément des céréales plus classiques que sont le blé et le seigle, le moulin permet la fabrication d'un pain aux cinq céréales locales.


Rhône-Alpes : La Villarde, la race du Vercors bénie des bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La Villard de Lans est une race bovine qui a bien failli disparaître. Après être descendu à un effectif de 70 têtes en 1976, des actions de sauvegarde ont permis d'atteindre aujourd'hui un cheptel de 400 animaux. Présente, mais discrète, au Salon de l'agriculture, cette race a été présentée par les éleveurs, de même que les appellations fromagères auxquelles elle est liée : l'AOP du Bleu du Vercors-Sassenage et l'IGP du Saint-Marcellin. Les éleveurs bio participent activement à la valorisation de ces deux appellations et à la revalorisation de la race Villard de Lans. A Vercors Lait, la coopérative locale, 1,5 million de litres sur les 5 millions collectés sont bio.


A l'Eplefpa de Saint-Genest-Malifaux : L'atelier caprin est certifié bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Situé à 1000 m d'altitude, l'élevage caprin du lycée agricole de St Genest Malifaux est certifié bio depuis plus d'un an. La directrice d'exploitation présente le fonctionnement de cet atelier caprin (alimentation, reproduction, aspects sanitaires
). La conversion d'un îlot bio sur le deuxième site du lycée (Précieux) pour la production de luzerne, maïs et méteil pourrait permettre d'accroître l'autonomie de cet élevage et de convertir un élevage de volailles en bio à Précieux. A noter qu'un élevage de vaches limousines est également certifié bio depuis 2013 dans le lycée agricole de St Genest Malifaux.


L'alimentation 100 % bio des volailles et pondeuses : Un défi pour l'avenir de la filière
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Quatre programmes de recherche et d'expérimentation (ProtéAB, Icopp, AviaAlim et Avibio) ont travaillé sur l'alimentation 100 % bio des volailles de chair et des poules pondeuses. La fin de la dérogation (portant sur 5 % de non bio) est en effet prévue pour le 1er janvier 2015. Les résultats de ces travaux montrent qu'une alimentation 100 % bio est faisable, mais avec un impact important : surcoût de l'aliment et/ou conséquences sur les performances des volailles (baisse du rendement de ponte ou allongement de la durée d'élevage pour les volailles de chair). La première solution est de compenser le gluten de maïs, le concentré protéique de pomme de terre (non disponibles en bio) et la levure de bière par le tourteau de soja en complément d'autres tourteaux et des protéagineux. Cependant, actuellement, de nombreux tourteaux sont importés (Inde, Chine
), ce qui n'est pas sans risques : flambée des prix et faible maîtrise de la traçabilité
Aussi, quelles autres matières premières locales faut-il utiliser pour réussir le 100 % bio ? 33 matières premières ont été caractérisées : le tourteau de soja reste bien la référence pour la combinaison MAT, profil, digestibilité. Toutefois, la technologie pourrait améliorer la digestibilité d'autres tourteaux et n'est pas à négliger. Une autre solution consisterait donc à combiner plusieurs matières premières locales pour réussir le 100 % bio.


Produire des semences certifiées bio de qualité : Le savoir-faire du Gaec du Coudray
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le GAEC du Coudray, dans le Cher, est une des deux exploitations productrices de semences certifiées bio de France pour les céréales. Cette spécialisation (production de semences) est montée en puissance depuis la conversion bio, en 1993. Les exploitants choisissent les variétés qu'ils achètent aux obtenteurs, puis ils les multiplient et les trient sur la ferme avant de les commercialiser. La production de semences représente une plus-value intéressante, mais nécessite un travail soigné. En effet, il faut respecter les critères de qualité des semences définis par le GNIS : pureté variétale, pureté spécifique, faculté germinative et taux d'humidité. Ainsi, respecter la pureté spécifique nécessite de limiter le salissement par le choix d'une rotation adaptée et un binage systématique des céréales, mais aussi d'assurer un nettoyage méticuleux des différents outils (semoirs, remorques, moissonneuses, silos
), et un tri après récolte. La pureté variétale est vérifiée par un prestataire de service indépendant. Après récolte, le Service Officiel de Contrôle et de Certification réalise des analyses carie. Aujourd'hui, l'exploitation a mis en place une chaîne complète de réception, nettoyage, triage et ensachage. Le tri des semences se fait à l'automne, à une époque très chargée en travail. Après un ou plusieurs passages au séparateur à grilles, au trieur alvéolaire et un dernier nettoyage sur une table densimétrique, les semences sont finalement conditionnées en sacs de 25 kg ou big-bags de 600 kg.


Séchage du foin : Trouver les bonnes solutions
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Quels sont les systèmes de séchage les plus performants pour le foin ? Tour d'horizon avec un spécialiste et des éleveurs. Le séchage en vrac est le plus développé et le plus performant en termes de souplesse de travail, efficacité et coût de fonctionnement. Il est intéressant, notamment pour les élevages à dominante foin. Le séchoir à balles rondes, moins onéreux mais moins performant et nécessitant plus de main d'uvre, peut être un compromis pour un usage plus modéré de foin dans la ration. Dans tous les cas, il est important de bien choisir la taille du séchoir en fonction du troupeau et des perspectives de l'exploitant. Enfin, il peut y avoir une part plus ou moins grande d'auto-construction pour réduire les coûts du séchoir. Le spécialiste souligne l'intérêt des séchoirs à toit solaire, combinés avec d'autres moyens de réchauffement de l'air (bois, fioul, gaz, électrique). La combinaison avec une unité de méthanisation est également possible, mais n'est pas forcément toujours adaptée. Enfin, le couplage avec une nouvelle génération de pompe à chaleur permet de réduire le temps de séchage et donne un système très performant. Trois exemples de séchoirs sont ensuite détaillés : un séchoir à foin en vrac avec toit solaire, combiné avec une chaudière à bois ; un séchoir ventilé à toit solaire pour balle ronde et un séchoir à foin en vrac avec toit solaire combiné à une unité de méthanisation.


Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab : « De nombreux chantiers en cours »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L'assemblée générale de la Fnab, les 26 et 27 mars 2014, à Marseille, a été l'occasion, pour les participants, d'aborder les enjeux actuels de la filière bio. Dans cette interview, Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab, fait un bilan des thématiques qui ont fait débat. Avec des politiques publiques ayant pour objectif le doublement des surfaces en bio d'ici 2017, les acteurs de la filière se doivent de développer des formes de coopération innovantes, indispensables pour accompagner ce changement d'échelle dans le respect des valeurs fondamentales de l'AB. Parmi les autres dossiers abordés : - l'évolution des aides du 2ème pilier de la PAC, notamment celles à la conversion et au maintien de l'AB ; - la nouvelle réglementation européenne ; - les relations avec les Chambres d'agriculture ; - la gestion de la sortie des quotas ; - la bio dans la restauration collective publique et dans l'enseignement agricole ; - les zones à enjeu Eau.


Salons Biofach et Vivaness : Les Français très inventifs
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2014, le salon Biofach a fêté son 25ème anniversaire. Ce salon dédié aux produits alimentaires biologiques était couplé au salon Vivaness, consacré lui aux cosmétiques. Ce fut l'occasion pour les entreprises françaises, dont 152 étaient présentes, et du monde entier, de faire découvrir leurs produits et de prendre de nouveaux contacts pour les commercialiser. La majorité des acheteurs sont issus du secteur allemand, pays dans lequel le marché des produits bio a connu une hausse de 7,2 % entre 2012 et 2013. La Sopexa et l'Agence Bio ont entrepris des échanges pour accompagner les opérateurs français dans la connaissance du marché. La bonne image de marque des produits français y apparaît comme un réel atout. Plusieurs encarts présentent certaines des entreprises françaises qui ont fait le déplacement à Nuremberg en février 2014.


Pucerons contre melons : L'intérêt des bandes fleuries
Gaëlle POYADE, Auteur
Les produits homologués et efficaces pour lutter contre les pucerons en cultures de melons biologiques sont inexistants. Ainsi, l'Inra et le Grab d'Avignon se sont intéressés à l'intérêt de bandes enherbées et/ou fleuries en bordure de parcelles. Ces aménagements agro-écologiques pourraient, en effet, jouer le rôle de réservoirs à auxiliaires. Deux essais, en conventionnel et en bio, et réalisés dans le cadre des programmes CTPS Parcel-R et Casdar Agath, ont été présentés à l'occasion des journées Légumes bio, organisées en mars 2014, par le Ctifl et l'Itab. Malgré une certaine hétérogénéité, les résultats des deux essais montrent que les bandes fleuries attirent un nombre important d'auxiliaires généralistes mais aussi spécifiques aux pucerons. Au sein des cultures de melons, la population d'auxiliaires côté bandes fleuries était 50 % plus importante que dans la culture côté sol nu (essai Parcel-R). Malgré des attaques de pucerons trop faibles cette année pour évaluer réellement l'efficacité de telles pratiques, les résultats sont prometteurs.


Pommes bio pour la transformation : Vers des vergers dédiés ?
Myriam GOULETTE, Auteur
Les transformateurs de pommes biologiques qui cherchent à s'approvisionner localement ont de réelles difficultés à trouver une matière première adaptée. Une journée spécifique, organisée le 4 mars 2014 à Agen, a permis à des producteurs, des transformateurs, et des acteurs de la filière Arbio, Cofra, Bio d'Aquitaine, Chambres d'agriculture et Invenio de se retrouver autour de cette problématique. Les questions économiques et techniques concernant une telle filière ont été au cur de cette journée. Des essais sur le ramassage machine notamment ont été présentés.


Flavescence dorée : Une maladie sous haute surveillance
Myriam GOULETTE, Auteur
La flavescence dorée, maladie des vignes dont le principal vecteur de dissémination est la cicadelle, mobilise de nombreuses personnes depuis plusieurs années. La lutte est devenue obligatoire sur plus de la moitié du vignoble français. Dans les zones concernées, le traitement doit être effectué même sur les parcelles où la maladie n'est pas présente, ce qui peut être néfaste pour la biodiversité, selon François Fourques, vigneron et référent viticulture à la Fnab. Afin de réduire les traitements obligatoires, certaines mesures se mettent en place, comme dans le Libournais : suivi par un Groupe de défense contre les organismes nuisibles (GDON) afin de détecter les pieds suspects, arrachage de ces pieds, et surveillance de la présence de cicadelles par piégeage. En bio, le Pyrevert est efficace contre la cicadelle, mais son utilisation peut être contraignante. Sudvinbio a donc fait des essais pour faciliter celle-ci tout en conservant un niveau d'efficacité acceptable. Des essais avec d'autres produits n'ont pas permis, à ce jour, de trouver un traitement alternatif économiquement acceptable pour les viticulteurs bio.


En Anjou, Cailleau Herbio : La préférence aux itinéraires annuels
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2001, Yannick Cailleau a repris l'exploitation de polyculture-élevage de ses parents (Chemillé, Maine-et-Loire), conduite en bio depuis 1967 et, depuis, convertie à l'agriculture biodynamique. 15 des 75 ha de la ferme sont dédiés aux plantes aromatiques et médicinales (PPAM), cultures phares de la région. La principale difficulté réside dans la gestion de l'enherbement. Les rotations mises en place, outre leurs avantages agronomiques, sont un moyen important de réduire la présence d'adventices. Les dates d'implantation des PPAM (au printemps), le désherbage mécanique et manuel, la préférence pour des cultures annuelles sont d'autres choix de l'entreprise Cailleau Herbio pour garantir la propreté des cultures, nécessaire à leur valorisation en herboristerie. La camomille, cultivée sur 6 ha, est la plante la plus proposée par l'entreprise.


Sécuriser la moisson en année humide : Les atouts de la faucheuse andaineuse
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La faucheuse andaineuse, d'Equip'Agri, a été commercialisée pour la première fois dans les années 80 et a, depuis, été quelque peu oubliée. Aujourd'hui, elle trouve un regain d'intérêt auprès d'agriculteurs conventionnels qui doivent trouver des alternatives à certaines molécules chimiques qui ne sont plus autorisées, mais aussi auprès d'agriculteurs biologiques. Certains producteurs bio l'ont testée sur colza et céréales, dans le Loir-et-Cher, et sur sarrasin, en Ille-et-Vilaine. Cet outil s'est montré particulièrement intéressant pour la gestion des récoltes en années humides.


Marques en biodynamie : Quels cahiers des charges ?
Myriam GOULETTE, Auteur
En France, il existe deux marques qui commercialisent les produits issus de l'agriculture biodynamique : Demeter et Biodyvin. Cette dernière a notamment été créée afin d'apporter une valorisation pour les exploitations spécialisées en viticulture, qui ne répondent donc pas à la notion d'organismes agricoles décrite par Rudolf Steiner et présente dans le cahier des charges de Demeter. Les spécificités de ces deux marques et de leurs cahiers des charges respectifs sont explicitées dans cet article : mécanisme de contrôle, période de conversion, intrants autorisés


Nouvelle réglementation bio européenne : Accueil favorable mais débats en perspective
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Une proposition de nouveau règlement bio a été présentée, le 24 mars 2014, par le Commissaire européen Dacian Ciolos. Il existe un certain consensus des professionnels sur les objectifs de ce nouveau règlement, basé sur plus de clarté, de transparence et d'harmonisation et qui vise à renforcer la confiance des consommateurs tout en favorisant le développement de l'AB. Parmi ce qui pourrait changer, on peut noter la disparition de plusieurs dérogations, la fin de la mixité dans les exploitations, un renforcement du lien au sol, l'application des bonnes pratiques environnementales pour les transformateurs, un renforcement du contrôle ou du niveau d'exigence pour les produits bio importés et exportés. Restent de nombreux points à débattre. Le texte devrait être présenté aux députés européens à l'automne. Après le vote par le Parlement, il sera soumis au Conseil. Le processus est long et laisse le temps pour les acteurs de l'AB de continuer à faire des propositions. L'objectif est une entrée en vigueur le 1er juillet 2017 ou alors six mois après la parution du texte. L'Europe développe aussi un nouveau plan d'action pour l'AB.


Produire des semences de haricots-filets : Une culture exigeante mais rentable
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le producteur du Loir-et-Cher, sujet de cet article, en AB depuis presque 20 ans, a un système diversifié avec céréales, maraîchage et production d'ufs en circuit court. Cependant, il s'est spécialisé dans la production de semences en grandes cultures ou potagères comme le haricot-filet. Cette dernière culture conforte son revenu avec un résultat brut de 3000 à 4000 euros par hectare. Les charges de culture étant faibles (notamment, pas d'irrigation), au final, le haricot-filet s'avère rentable. Mais, cette culture est exigeante en temps de travail : trois à cinq faux-semis, désherbage mécanique, puis manuel, surveillance accrue vis-à-vis d'une maladie bactérienne, la graisse. La finalité étant la production de semences, la parcelle doit être totalement exempte de cette maladie. La récolte est aussi cruciale. Après arrachage des pieds de haricots et mise en andain pour séchage, il y a passage d'une moissonneuse pour récolter les grains. Le choix du moment du moissonnage (date et même heure de la journée) est délicat car les graines ne doivent pas être récoltées trop sèches pour conserver toute leur qualité germinative.


Le point avec Bureau Véritas : Changements dans le guide de lecture
Gilles BILLON, Auteur
Plusieurs modifications du guide de lecture AB ont été validées, le 3 décembre dernier, par le Comité national de l'agriculture biologique. Divers sujets sont concernés par ces modifications : les poulettes bio qui doivent être élevées selon le cahier des charge bio dès leur 3ème jour jusqu'à 18 semaines maximum afin d'être transférables dans un élevage de poules pondeuses biologiques ; les conditions d'utilisation des mentions « sans utilisation d'OGM » ou « produit sans utilisation d'herbicides » ; la validation du fait de pouvoir utiliser en AB, aussi bien en pré ou post-trempage, la totalité des produits homologués pour le nettoyage et la désinfection des trayons et des installations de traite ; des précisions sur le cadre dans lequel les adjuvants peuvent être utilisés en phytothérapie bio ou encore les teneurs maximales en anhydride sulfureux en vin bio avec trois nouvelles catégories rajoutées : vins de liqueur, vins mousseux et vins mousseux de qualité.


Les semences potagères de Graines Voltz : Répondre à une demande diversifiée
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Pour le distributeur de semences potagères Graines Voltz, installé en Anjou, la bio constitue 20 à 25% du chiffre d'affaires de son activité semences. La demande en graines biologiques augmente, mais moins vite qu'auparavant, du fait du ralentissement des conversions notamment. Par contre, la demande en semences non traitées diminue car de moins en moins de substitutions entre graines non traitées et bio sont possibles. Un des axes de développement de cette société est de diversifier sa gamme afin de s'adapter à la demande, aussi bien en circuits long que court. Pour cela, des partenariats avec les semenciers non engagés en AB sont développés pour avoir « [
] l'exclusivité de la multiplication et de la commercialisation de leur génétique en bio [
] ». Ainsi, cette entreprise a l'exclusivité en bio pour la variété de tomate Garance F1, une obtention de l'INRA bien adaptée à l'AB. Mais, le coût de revient de production de semences bio est plus élevé qu'en conventionnel, en lien avec des difficultés techniques à la production, un rendement inférieur en bio ou des exigences relatives à la qualité sanitaire des graines. A ce niveau, il y a peu de traitements en AB, à part la thermothérapie, contre les infections fongiques et bactériennes. Ceci explique qu'il semble encore prématuré pour cette entreprise de vouloir instaurer le 100 % bio en semences.


Dossier : Matériel Arbo et Viti
Myriam GOULETTE, Auteur
En viticulture comme en arboriculture, la gamme de matériels pour l'entretien du rang ou de l'interrang s'élargit. Le choix se fait selon les objectifs, l'efficacité, le coût, le temps de travail, la densité de plantations ou encore les parcelles. Il faut aussi prendre en compte la question des impacts agronomique ou sur la biodiversité. La pulvérisation est aussi une question essentielle en AB pour un bon résultat. Ce dossier porte donc sur les grands principes à prendre en compte pour raisonner sa stratégie d'entretien du sol en arboriculture et viticulture, d'une forte intervention à la maîtrise par le « rien faire ». Quinze outils issus de différents fabricants sont présentés, ainsi que des témoignages de producteurs qui ont construit leur propre outil. Sur la pulvérisation, les points forts de l'intervention d'un spécialiste allemand de la question, faite au cours d'une journée technique organisée en février dernier, sont aussi repris. Pour cet expert, l'important est notamment, de réduire la dérive, de travailler sur la vitesse et la maîtrise de l'air : moins d'air au moment de la pulvérisation permet une meilleure répartition des gouttelettes jusqu'au cur de la haie. Ainsi, les turbines doivent permettre une sortie d'air horizontale, avec une distribution rectangulaire et une vitesse identique à toutes les hauteurs. Au conducteur alors d'adapter sa vitesse d'avancement pour que l'air « courbe convenablement » selon la haie. Le succès de la pulvérisation, en particulier en AB, dépend aussi de l'utilisation de bouillies bien mélangées.