- Titre :
- BIOFIL, N° 98 - Mars / Avril 2015 - Bulletin N° 98
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2015
- Année de publication :
- 2015
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Les nouvelles aides à la bio : Disparités entre régions
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La régionalisation de l'attribution des aides bio entraîne des disparités pour l'aide au maintien, contrairement au volet conversion qui demeure non limité (interdiction de l'Europe). L'enveloppe globale des aides pour la bio est financée à 75 % par le Feader et à 25 % par l'État. Si les montants par culture et par hectare sont fixés nationalement, certaines régions choisissent, par exemple, de limiter l'aide au maintien aux cinq années suivant la fin de la conversion, de les plafonner par exploitation ou encore de donner la priorité à certains : jeunes agriculteurs, cultures arboricoles, etc. L'article rappelle les montants par hectare, ainsi que leurs évolutions comparativement à la précédente programmation budgétaire, et, pour chaque région, sont indiqués les modalités prévues (conditions d'attribution des aides, plafonnements).
Bretagne : A la découverte de la filière ovine
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Une journée Filière ovin viande bio, organisée par Initiative Bio Bretagne, a montré que si la filière reste confidentielle, elle a néanmoins le vent en poupe. L'article fait place à des témoignages d'éleveurs et d'autres acteurs de la filière, pour décrire les opportunités de développement de la filière ovine biologique en Bretagne.
Pays-de-la-Loire : Volaille bio de l'Ouest : de l'asso à la coop
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La coopérative Volaille Bio de l'Ouest produit 790 000 volailles (dont 80 % de poulets de chair) et étend son activité sur les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes. Une plus grande souplesse a accompagné le changement de statut de l'association vers la coopérative, avec la possibilité, pour les éleveurs, de fabriquer des aliments à la ferme et de réaliser une partie de leur chiffre d'affaires en vente directe.
Sival, salon des productions végétales : Incontournable pour les bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Sival, salon angevin des productions végétales spécialisées, voit une affluence de visiteurs croissante aux stands de l'agriculture biologique, notamment en arboriculture. Des producteurs témoignent de leur expérience. L'article présente aussi des témoignages d'autres acteurs de la filière, comme Fruitofood, spécialisé en déshydratation et dont 30 % de l'activité est en bio. Une nouvelle variété de carotte biologique de conservation sélectionnée par Bejo est présentée.
Sival : Le biocontrôle en plein boom
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le biocontrôle était le thème phare du Sival, et l'occasion pour le pôle de compétitivité Végépolys de présenter des programmes de recherche dans le cadre d'un symposium : Aseeds, en collaboration avec Limagrain et Terrena, qui vise à développer et tester au champ des enrobages de semences utilisant des microorganismes dont la plupart sont utilisables en agriculture biologique. Les Stimulateurs de Défense des Plantes (SDP) font l'objet d'un autre programme, appelé Defistim (porté par Syngenta) ; il cible notamment la vigne, le pommier, la pomme de terre. Parmi les produits retenus dans le programme Defistim, seule la laminarine est utilisable en bio.
Millésime Bio à Montpellier : L'engouement croît toujours
Frédérique ROSE, Auteur
La vingt-deuxième édition du salon professionnel montpelliérain Millésime Bio a accueilli 800 exposants et 4 800 visiteurs, enregistrant une hausse de 13 % de sa fréquentation. L'évènement a lieu en janvier, ce qui avantage les restaurateurs qui refont souvent leur carte à ce moment. Les exposants français représentaient 44 % du volume de production national, ce qui assoit la représentativité de ce salon. De nombreux exposants étrangers proposaient aussi des vins et liqueurs. L'article livre des témoignages de producteurs, d'acheteurs, d'importateurs de vins biologiques, « naturels » ou sans sulfites. L'année 2015 a apporté une nouveauté : un partenariat avec l'Institut Français du Vin a permis l'organisation d'un cycle de conférences techniques.
Vinification : Répondre aux impasses techniques
Frédérique ROSE, Auteur
Les pratiques de vinification biologiques vont être réexaminées par la Commission européenne avant l'été 2015. L'objectif n'est pas de réaliser une refonte totale, mais d'apporter des évolutions face aux impasses techniques telles que : la lutte contre les Brettanomyces (levure responsable de déviations organoleptiques) par augmentation de la température maximale de chauffage ; le maintien des résines échangeuses d'ions et de l'osmose inverse. Suite à une enquête auprès des professionnels, des propositions du Cnab (Comité National de l'Agriculture Biologique de l'INAO) vont être faites à la Commission pour l'introduction de nouveaux produits : les autolysats de levures comme activateurs de fermentation, la protéine de pomme de terre et les extraits protéiques de levures pour le collage des moûts.
Projet Rep'Air : Quelles références en agriculture bio ?
Virginie JOURDAN, Auteur
Les objectifs de recueil des références varient selon les utilisateurs. Néanmoins, une harmonisation des méthodes est nécessaire pour pouvoir comparer et utiliser au mieux ces références. La Fnab a présenté, en janvier 2015, son projet Rep'Air destiné à rendre ces dernières plus accessibles aux producteurs et à tenir compte des besoins de programmation de la PAC. 90 % des groupements régionaux d'agriculteurs biologiques produisent en effet des références, ainsi que les Instituts techniques, les Chambres d'agriculture, l'INRA, etc. Un travail d'harmonisation avait déjà eu lieu dans le cadre du projet RefAB, en 2013, traitant de la durabilité des fermes biologiques. Le recueil de références est par ailleurs confronté à des difficultés croissantes, telle que l'austérité qui met à mal les dispositifs d'élaboration des références, mais aussi la réticence des producteurs à livrer les données de leur exploitation. En effet, certains considèrent qu'une donnée agrégée et décontextualisée peut mener à une remise en cause des soutiens à l'agriculture biologique, ou encore desservir les producteurs dans leur rapport de force avec l'aval.
La bio en Californie : Terre de contrastes
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La Californie concentre près du quart des surfaces certifiées biologiques des Etats-Unis d'Amérique. Autour de la baie de San Francisco, les producteurs fermiers côtoient les exploitations spécialisées en cultures légumières biologiques de plein champ cotées en bourse et comportant jusqu'à 1 200 salariés. L'article présente l'une d'entre elles, ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires drastiques mises en place afin de concilier un important volume de production et une qualité irréprochable. Le mouvement des semences paysannes est également en plein essor, et s'expose nationalement à l'occasion de la Heirloom Exposition. Cet évènement dure trois mois et est une occasion de rencontre pour tous les acteurs liés aux semences anciennes, au matériel de désherbage mécanique, à la biodynamie, ainsi que les collectifs anti-OGM.
Produits de biocontrôle : tous utilisables en bio ?
Guillaume DELEIXHE, Auteur
Un produit de biocontrôle n'est pas forcément autorisé en agriculture biologique. L'article décrit les quatre catégories de biocontrôle et les références réglementaires se rapportant à leurs autorisations de mise sur le marché : 1) Les micro-organismes, qui doivent avoir une AMM et n'être pas issus d'OGM ; 2) Les macro-organismes auxiliaires ; 3) Les médiateurs chimiques (phéromones d'insectes et kairomones) ; 4) Les substances naturelles qui bénéficient d'une procédure d'autorisation simplifiée et qui doivent figurer à l'annexe II du RCE 889/2008. Par ailleurs, Ecocert héberge une base de données sur les intrants utilisables en agriculture biologique selon le règlement CE 834/2007.
Dossier rotations : Choisir sa rotation : Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Ce dossier présente des éléments de réflexion pour la conception d'une rotation en grandes cultures biologiques, ainsi que de nombreux exemples de successions culturales dans différentes régions de France. Si les têtes de rotations en luzerne ou prairies temporaires dominent, d'autres successions courtes type maïs-soja-blé sont utilisées depuis longtemps et avec succès dans le sud de la France. Sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou dans le Maine-et-Loire, un essai appelé RotaLeg vise à tester le rôle des légumineuses dans des rotations de 3 à 9 ans afin de tendre vers l'autonomie azotée. Au travers de témoignages d'agriculteurs, les choix de faire une rotation courte ou longue sont discutés du point de vue économique et agronomique.
Apiculture : Les abeilles ont besoin de vous !
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Les abeilles sont des insectes fragiles, mais indispensables de par leur rôle de pollinisateur. Elles sont soumises à un environnement difficile : météo, prédateurs et maladies, pesticides… souvent mis en cause dans la forte baisse de la production de miel en France. Celle-ci a été divisée par trois en 20 ans. Dans ce contexte, les fermes bio peuvent être considérées comme de véritables refuges pour les apiculteurs. Dans cet article, apiculteurs et agriculteurs témoignent de leurs expériences visant à préserver les colonies d'abeilles. Patrick Pérès est apiculteur bio depuis plus de 30 ans. Installé en Loire-Atlantique, il place ses ruches chez une vingtaine d'agriculteurs bio ayant tous types de production. Apicultrice en Hautes-Pyrénées, Catherine Flurin y développe un programme de « fermes d'abeilles ». Celui-ci consiste à faire héberger des ruches par des agriculteurs, bio et non bio, ces derniers étant alors accompagnés pour mettre en place des pratiques respectueuses. Catherine Flurin applique également le principe de « permapiculture ». En Ille-et-Vilaine, c'est la société laitière Triballat qui est à l'origine d'une action d'éco-butinage, avec l'installation de ruches sur les élevages. Cette expérience, initiée en 2014, concerne aujourd'hui trois éleveurs laitiers.
Claude Micheneau en Charente-Maritime : Coller à la demande du marché
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Claude Micheneau, installé en Charente-Maritime depuis 1977, a converti son exploitation de grandes cultures à l'agriculture biologique en 1987. La gestion de son assolement et de sa rotation est basée sur l'évolution de la demande. Seule règle fixe : commencer la rotation par la mise en place d'une luzerne pendant au moins trois ans. Le fourrage ainsi produit est vendu à des éleveurs bio des alentours. Autre particularité de cette exploitation, l'agriculteur n'y implante pas de couverts végétaux. Ce sont les repousses des cultures précédentes et les levées spontanées qui jouent alors ce rôle. Pionnier du binage des céréales en bio, Claude Micheneau sème ses cultures en doubles rangs jumelés, avec des inter-rangs successifs de 8 et 32 cm. L'agriculteur partage aussi, dans cet article, ses pratiques en lien avec l'écimage et l'utilisation d'engrais organiques complets en localisé. Enfin, l'itinéraire technique du flageolet, pratiqué sur l'exploitation, est décrit. Pour cette culture rémunératrice, l'étape de la récolte est particulièrement critique.
Eclaircissage mécanique : Des outils de plus en plus précis
Alex SICILIANO, Auteur
En arboriculture, l'éclaircissage fait partie de la palette d'opérations permettant de maîtriser le calibre des fruits. La plupart du temps, en agriculture bio, cette opération se fait manuellement, ce qui entraîne alors un temps de travail et des coûts importants. Aujourd'hui, des outils d'éclaircissage mécanique se développent, et ils s'avèrent de plus en plus précis. Attention toutefois à choisir l'outil le plus adapté à la physionomie du verger. L'outil Darwin est efficace sur les haies fruitières étroites alors que l'Eclairfel, développé entre autres par le CTIFL, s'avère mieux adapté à des haies fruitières plus larges. Ces deux outils ont des principes de fonctionnement comparables : des fils souples placés sur un axe rotatif viennent frapper les rameaux. D'autres outils, plus légers, seront plus efficaces sur des arbres à l'architecture plus complexe.
Assises de l'oléiculture bio : De l'herbe dans les oliviers
Alex SICILIANO, Auteur
Les Assisses de l'oléiculture bio, organisées le 14 octobre 2014 dans le cadre de Tech & Bio à La Pugère (Bouches-du-Rhône), ont été l'occasion de discuter de l'enherbement des oliveraies. La fertilité des sols, très liée à l'activité microbienne, est particulièrement fragile. Celle-ci est généralement favorisée par l'irrigation, mais seulement 30 % des oliviers sont équipés. Une autre possibilité, pour maintenir cette activité microbienne, consiste à apporter des matières fertilisantes, en plus de celles produites sur l'exploitation, mais une faim d'azote peut alors être induite par la concurrence entre les microorganismes et la culture. Des essais mis en place par l'Afidol ont montré que la présence d'un engrais vert, malgré la concurrence pour l'eau entre ce couvert et la culture, a permis de développer l'activité microbienne et la minéralisation dans les sols des oliveraies concernées. Un encart présente le témoignage de Geneviève Auric et Laurent Bouvin, ostréiculteurs bio dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Châtaigneraies : Plan de lutte contre le cynips
Frédérique ROSE, Auteur
Apparu en France en 2007, le cynips du châtaignier entraîne des dégâts importants en formant des galles sur les bourgeons de l'arbre, empêchant ainsi le développement des feuilles et la formation des fruits. Face à ce ravageur, arboriculteurs bio et conventionnels sont logés à la même enseigne. En effet, aucun moyen de lutte chimique n'a aujourd'hui pu prouver son efficacité. Seule la lutte biologique avec Torymus sinensis permet de réduire l'infestation, avec un inconvénient cependant : il faut plusieurs années (5 à 10 ans) à cet auxiliaire pour s'installer efficacement dans le verger. Par ailleurs, la ressource en Torymus sinensis n'est pas encore suffisante pour répondre à la demande des arboriculteurs. L'Inra, le CTIFL et les syndicats de producteurs de châtaignes travaillent actuellement sur un plan de lutte au niveau national.
Lutte biologique en fraisiers : Auxiliaires contre ravageurs
Frédérique ROSE, Auteur
A l'occasion du salon Vinitech-Sifel, tenu à Bordeaux en décembre 2014, Matthieu Naulin, producteur de fraises biologiques en Dordogne, a apporté son témoignage sur ses méthodes de lutte biologique. Contre les thrips, il utilise l'auxiliaire Amblyseius cucumeris. Son principal avantage est qu'il reste présent même après avoir éliminé tous les thrips, et peut alors s'attaquer à d'autres ravageurs. Contre les pucerons, des lâchers de chrysopes sont effectués, complémentés par 3 à 4 passages de purin de fougères. Avec un seul lâcher par saison pour chacun des auxiliaires, cette lutte biologique coûte environ 400 €/an à Matthieu Naulin, pour des résultats jugés satisfaisants. Du purin d'ortie est également utilisé. Il permet de lutter contre les araignées rouges, de renforcer les défenses naturelles des cultures, et de lutter contre l'oïdium. Des mesures prophylactiques sont par ailleurs appliquées pour faire face à Drosophila suzukii : ramassage des fruits mûrs, effeuillage, mise en place de pièges…
Poireau, tomate, radis… : La mycorhization dope les rendements
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La mycorhization est l'association symbiotique entre un champignon et les racines des plantes. Cette association présente des effets bénéfiques pour les cultures. Elle améliore leur croissance grâce au filament du champignon qui augmente la surface explorée par les racines. Par ailleurs, en prenant la place de champignons pathogènes, les champignons de l'association limitent l'impact des maladies telluriques. La station expérimentale en maraîchage de Bretagne sud (SEHBS) conduit, depuis sept ans, des essais sur la mycorhization. Un premier essai de cinq ans a permis d'évaluer l'effet du produit Aegis Hydro sur plusieurs légumes, en plein champ et sous tunnel, avec des apports précoces ou tardifs. Les résultats ont été mitigés : pas d'effet significatif sur melon et haricot, effets bénéfiques sur l'état sanitaire en culture de mâche, amélioration des rendements en radis, batavia, tomate ou encore poireau. Le second essai, initié en 2013, teste des apports raisonnés sur la rotation et des apports raisonnés sur la culture de poireau, culture qui a montré les meilleurs résultats sur le premier essai.
Protection de la vigne : De nombreuses expérimentations
Frédérique ROSE, Auteur
Plusieurs conférences organisées par SudVinBio et l'IFV lors du salon Millésime Bio 2015 ont permis de présenter des expérimentations sur la lutte contre la flavescence dorée, le mildiou et la pourriture grise. Face à la flavescence dorée, Nicolas Constant, de SudVinBio, estime que seule la combinaison de plusieurs méthodes pourra avoir une réelle efficacité. Parmi celles-ci, la confusion vibratoire, des techniques de « push and pull », et l'amélioration variétale sont abordées dans cet article. Dans la lutte contre le mildiou, l'action antisporulante de la prêle est désormais prouvée. Enfin, contre le botrytis, deux produits sont testés chez des viticulteurs (18 essais). Les résultats sont prometteurs et d'autres essais visant à améliorer les protocoles vont être mis en place par le réseau Resaq Viti Bio, regroupant une dizaine de partenaires.
Parcours d'installation : Mixité via trois sociétés
Louise FRANÇOIS, Auteur
Sur l'exploitation familiale (Drôme), qui cultivait initialement céréales, tabac et cassis fruit, Frédéric Nivon a développé les cultures de plantes aromatiques et médicinales, avec une conversion à l'agriculture biologique des 20 hectares concernés (le reste de l'exploitation est maintenu en conventionnel). L'agriculteur et son épouse ont monté en parallèle la SARL Toutpam. Cette structure transforme et commercialise les produits de l'exploitation et propose des services de transformation à d'autres agriculteurs. Pour cela, Frédéric Nivon a installé, en 2011, un four de séchage. Il livre ainsi ses plantes transformées sur les marchés de l'aromatique, du médicinal et de la cosmétique.