- Titre :
- BIOFIL, N° 100 - Juillet / Août 2015 - Bulletin N° 100
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2015
- Année de publication :
- 2015
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Évolution de la bio : Une croissance sur tous les fronts
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Mi-2015, le bilan des conversions à l'AB pour l'année en cours est très encourageant. En effet, celles-ci sont plus nombreuses qu'en 2014 pour la même période (+16 % sur la période du 1er janvier au 17 mai). Cette impulsion serait notamment liée aux nouvelles aides PAC, mais aussi à une consommation soutenue (+ 10 % en 2014 par rapport à 2013). Les grandes cultures représenteraient un tiers de ces conversions. Ce sont ainsi plus de 97 000 emplois équivalents temps plein qui sont générés par l'AB en France.


Pays-de-la-Loire : Le lait de chèvre bio mise sur la filière
Frédéric RIPOCHE, Auteur
D'une rencontre entre Biocoop et les adhérents de la laiterie La Lémance, dans le Lot-et-Garonne, est née l'APLC, l'association des producteurs de lait de chèvre bio, réunissant des producteurs de six régions. Ensemble, ils décident de la création d'une laiterie dédiée au lait de chèvre bio en Vendée, au cur d'un bassin avec un potentiel de production et de conversion intéressant pour cette production. Gérée par La Lémance, cette laiterie permettra de collecter le lait des adhérents de l'association. De son côté, Biocoop apportera son soutien en abondant le fonds de développement de l'association.


Corse : L'autonomie passe par le foncier
Frédérique ROSE, Auteur
Pour les éleveurs bio de Corse, le principal défi est de trouver des terres, nécessaires pour produire leurs aliments et ainsi améliorer leur autonomie. Pour cela, quatre éleveurs ont créé l'association Bio Pruvenda et ont prospecté auprès des propriétaires fonciers. L'engagement lié à des baux ruraux pouvant effrayer certains d'entre eux, des conventions annuelles sont signées. Ainsi 90 hectares ont été trouvés, dont 40 sont d'ores et déjà mis en culture.


Le point avec Certipaq : Semences, digestat dernières actualités
Gwénaël LEREBOURS, Auteur
Depuis début 2015, la réglementation sur les produits biologiques a fait l'objet de plusieurs modifications. Petit tour d'horizon dans cet article sur : - l'utilisation des semences fermières produites au cours de la période de conversion ; - l'utilisation des digestats de biogaz comme amendement en fonction des matières premières utilisées ; - l'utilisation de matières protéiques non bio à hauteur de 5 % pour l'alimentation des porcs et volailles bio (dérogation prolongée jusqu'à 2017) ; - l'interdiction du carbonate basique de cobalt monohydraté, du sulfate de cobalt heptahydraté et de la bétaïne en alimentation animale ; - l'origine des animaux d'aquaculture ; - et les aliments pour les animaux d'aquaculture carnivores.


Répertoire des fournisseurs de l'agriculture bio : Edition 2015/2016
BIOFIL, Auteur
Cette édition 2015/2016 est la 3ème du Répertoire des Fournisseurs de l'Agriculture Biologique de Biofil. Il donne les coordonnées de fournisseurs de : - matériel (équipement d'élevage, matériel de culture, transformation, énergies renouvelables) ; - services (organismes certificateurs, formation, laboratoires d'analyse spécialisés, organismes de développement/conseil bio, organismes institutionnels, banque/assurance, salons/évènements) ; - agrofournitures (alimentation d'élevage, semences et plants, protection des plantes, fertilisation, santé animale/hygiène/bien-être) ; - aval/débouchés (collecte et stockage, transformation).


De Vilaine, père et fils, pionniers dans l'Allier : 30 ans de recul en non-labour
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La Scea des Guichardots, dans l'Allier, est conduite en agriculture biologique depuis 1982, d'abord par Patrick De Vilaine, et désormais par son fils Gaëtan. Cette exploitation céréalière travaille en non-labour, autour d'une rotation de 4 ans : soja, blé d'hiver ou épeautre, pois et triticale, maïs grain. L'alternance de deux cultures de printemps tardives et de deux cultures d'hiver permet une maîtrise satisfaisante des adventices. Deux ateliers de volailles, de chair et pondeuses, participent à l'autonomie azotée de l'exploitation. Dans cet article, l'agriculteur explique ses choix en termes d'itinéraire technique : rotation plutôt courte, absence de luzerne dans l'assolement, peu d'utilisation de couverts, choix du matériel
La conduite de la culture de soja est explicitée.


Semences : Comment étoffer la gamme bio ?
Frédérique ROSE, Auteur
D'après une enquête réalisée en 2011 et 2012 dans le cadre du projet Solibam, 10 % des agriculteurs biologiques utilisent moins de 50 % de semences labellisées bio. Les demandes de dérogation, en hausse depuis 2004 en lien avec l'augmentation du nombre d'exploitations bio, s'expliquent surtout par la non-disponibilité de certaines variétés en bio. En effet, l'offre est relativement disparate : elle est jugée insatisfaisante en brocolis et melons par exemple, et les perspectives de développement semblent restreintes en aubergines et choux. Au-delà des freins techniques, les professionnels pointent également du doigt la petite taille du marché, sa fragmentation et le manque de retour sur investissements. Certains ont également des difficultés pour trouver des agriculteurs multiplicateurs. Une des clés pour le développement de la gamme de semences bio pourrait être le passage de variétés au statut hors-dérogation.


Agroforesterie : L'arbre au bénéfice du légume
Frédérique ROSE, Auteur
Les expériences d'agroforesterie se développent, notamment en grandes cultures et en élevage. En maraîchage, elles sont encore peu nombreuses, mais certains producteurs se lancent et des projets de recherche en cours devraient leur apporter des références, comme le projet CASDAR SMART, présenté en encart. Denis et Virginie Florès, installés dans le Gard, décrivent leur système dans cet article. En bio depuis 2010, ils ont acheté des parcelles plantées en agroforesterie en 1996 par l'Inra. Ils ont mis en place un système cohérent : - les arbres, grâce à leurs feuilles et à la décomposition des racines, fournissent de la matière organique supplémentaire ; - ils favorisent la présence d'auxiliaires ; - le broyage des branches fournit du BRF pour les planches maraîchères ; - la vente de bois de chauffage apporte un complément de revenu ; - l'ombre permet de limiter l'irrigation ; - l'assolement et les dates de semis sont pensés selon les besoins en ensoleillement des différents légumes cultivés
En encart, Laurent Welsh, installé en Haute-Garonne, témoigne également. Pour lui, la plantation d'arbres dans les parcelles de maraîchage de plein champ a été un choix délibéré.


Lutte contre la tavelure : Essayer les huiles essentielles
Frédérique ROSE, Auteur
En arboriculture, contre la tavelure, les huiles essentielles peuvent-elles être plus efficaces que le cuivre et le soufre ? C'est la question à laquelle tente de répondre le projet Casdar « Evaluation de l'intérêt des huiles essentielles dans des stratégies de protection des cultures », coordonné par l'Itab. Si les premiers résultats in vitro ont été encourageants, l'application en plein champ s'avère pour le moment moins prometteuse. L'utilisation de l'Héliosol comme adjuvant pourrait notamment être remise en cause, et l'impact sur les auxiliaires de cultures pose question. En 2015, de nouveaux essais vont permettre d'approfondir ces résultats.


Protection contre tavelure et moniliose : Les bâches anti-pluie : efficaces ?
Frédérique ROSE, Auteur
Dans le cadre de la protection des pommiers contre la tavelure, le centre Ctifl de Lanxade teste, depuis 2010, la mise en place de bâches anti-pluie dans les vergers. En 2013 et 2014, les résultats obtenus ont été encourageants, avec une efficacité similaire à celle des modalités traitées (0 à 4 % de pousses et de fruits tavelés avec la bâche anti-fruits contre 73 à 100 % dans les modalités témoins non-traitées). Ces résultats sont toutefois à prendre avec des pincettes, car d'autres ravageurs et maladies ont alors pu se développer (crottes de mouches et suie sur les fruits, oïdium). Plusieurs prototypes de bâches sont testés. Elles doivent être résistantes au vent, et ne pas gêner le passage des machines. Du côté de l'Inra de Gotheron (Drôme), des bâches anti-pluie sont également testées dans la lutte contre la moniliose sur abricotiers. Les premiers résultats sont cependant plutôt décevants. Dans les deux cas, d'autres vergers vont permettre d'élargir ces expérimentations et ainsi d'acquérir plus de résultats.


Cuivre et flavescence dorée : Epées de Damoclès sur les bio
Frédérique ROSE, Auteur
Selon Marc Chovelon (Itab et Grab) et Eric Maille (Agrobio Périgord, Fnab et Itab), techniciens référents bio en viticulture, la flavescence dorée et l'éventuelle réduction des doses de cuivre autorisées sont les principales difficultés qui planent sur la filière viticole biologique. Tous deux s'expriment sur la question dans cette interview. Concernant le cuivre, il n'existe, à ce jour, pas d'alternatives qui pourraient le remplacer. Seules des solutions partielles ont pu être trouvées, permettant de réduire les doses. Concernant la flavescence dorée, des essais sont en cours. Le traitement à l'eau chaude des plants en pépinières apparaît comme un levier important pour limiter la propagation de la maladie.


Le défi sous 10 ans : Plus d'expériences terrain
Gaëlle POYADE, Auteur
En plantes à parfum, aromatiques et médicinales, 13 % des surfaces cultivées sont conduites en agriculture biologique, ce qui en fait la culture la plus bio de France. Il reste toutefois des freins techniques importants au développement de ces plantes, en particulier en ce qui concerne la gestion des adventices, des maladies et des ravageurs. Ces points sont d'autant plus sensibles dans cette filière pour laquelle l'exigence en termes de qualité est forte. Dans ce contexte, le regroupement des producteurs et leur accompagnement par des techniciens et des chercheurs se développe, pour produire, mais aussi pour vendre.


Programme Reine Mathilde en filière lait : Un partenariat gagnant-gagnant
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Débuté en 2011 pour une première phase de quatre ans, le programme Reine Mathilde est issu du partenariat entre un industriel privé et la filière bio en Basse-Normandie. Divers acteurs se sont mobilisés dans ce cadre : chambres d'agriculture, groupements de producteurs biologiques, Institut de l'Élevage
et un GAEC bio, en bovins lait, qui a accueilli divers essais pour ce programme. L'implication active de tous ces acteurs a permis de lever la méfiance observée au début. Quatre ans plus tard, le bilan est positif : diffusion de nouvelles pratiques bio, support pour les conversions ou encore pour l'enseignement, plus de 1 600 visiteurs... A tel point qu'une suite est prévue, avec l'implication de nouveaux partenaires, comme d'autres fermes mais aussi des acteurs privés.


Dossier - Changement d'échelle : Quel avenir pour la bio ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Vianney LE PICHON, Auteur ;
Gaëlle POYADE, Auteur
En 2014, les surfaces bio ont atteint le million d'hectares en France. A travers ce dossier, Biofil revient sur le développement passé de la filière, avec quelques-uns de ses pionniers. Une vision prospective est également proposée à travers les témoignages de plusieurs acteurs de la bio. Ils abordent les voies de développement de la bio en termes de recherche et d'expérimentation avec l'Inra, l'Itab et la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou, en termes de certification avec Ecocert, et en termes de développement de la filière avec Agribio Union, Terrena et Unébio.


André Le Du, éleveur bovin lait : « La bio est à la portée de tous »
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Eleveur depuis 30 ans, en AB depuis 1991, André Le Du a fait évoluer en permanence son système bovins lait. Installé dans le Finistère, il retrace ici son parcours avec, comme fil rouge, la recherche d'un équilibre basé sur l'autonomie, le respect du sol et celui des animaux. Pour lui, cette orientation fait que sa conversion à l'AB s'est faite au mieux. Au moment de celle-ci, le troupeau comptait des vaches Holstein produisant 8 500 l / an avec moins d'une tonne de concentré par an et par animal. Aujourd'hui, ce sont des Normandes qui constituent le gros de son troupeau et elles produisent 5 000 litres par an. L'exploitation est autonome en protéines, litière et céréales. L'ensemble des ressources fourragères sont revalorisées. La priorité est donnée à l'herbe et le système s'appuie sur des rotations longues, de 9 à 10 ans (7 à 8 ans de prairies à flore variée, suivies d'une orge de printemps et de colza fourrager, puis à nouveau une prairie semée sous couvert d'une avoine récoltée en grains). Pour cet agriculteur, qui prépare la transmission de son exploitation à son fils, l'AB est possible pour tous, si l'agriculteur évalue bien le potentiel de son système et internalise ce quil peut l'être.