- Titre :
- BIOFIL, N° 101 - Septembre / Octobre 2015 - Bulletin N° 101
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2015
- Année de publication :
- 2015
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Nutrition animale : Les pondeuses, moteur de la filière
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2014, le marché de la nutrition animale biologique a poursuivi sa progression (+7,5 % par rapport à 2013), même si celle-ci est moins importante que les années précédentes (+24 % en 2011, +19 % en 2012, +10 % en 2013). L'aliment pour volailles y est majoritaire (70 % des volumes), boosté par la forte demande en ufs (les ufs bio représentant désormais 20 % de la part du marché de l'uf). Ce sont toutefois les aliments pour ovins et caprins qui ont connu la plus forte augmentation de volumes en 2014. Pour 2015, la tendance semble se poursuivre, avec également une diminution globale des importations en lien avec de meilleures récoltes en 2014.


Révision de la réglementation européenne bio : Entre accords et désaccords
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le 16 juin 2015, le Conseil des ministres de l'agriculture européens est parvenu à un compromis concernant la proposition de texte pour le nouveau règlement bio, soit plus d'un an après le dépôt de cette proposition par le commissaire européen Dacian Ciolos. Ce texte prévoit le maintien d'un contrôle par an, point exigé par la France et seulement par elle parmi les pays membres. Néanmoins, cette fréquence pourra être réduite à 30 mois pour les opérateurs à faible risque, notion pas encore définie précisément. L'évaluation de la non-conformité pose également question, les contrôles et les grilles de sanction n'étant pas homogènes entre les pays. L'instauration de seuils de déclassement, proposée par la Commission, a aussi été au cur des débats, pour être finalement rejetée par le Conseil. Suite au vote du Parlement européen sur le texte proposé par la Commission et amendé par le Conseil, prévu en septembre ou octobre, une phase de "trilogue" devrait s'ouvrir autour des trois versions. Ce nouveau règlement devrait être adopté pour le 1er janvier 2017.


Salon Tech & Bio : Vitrine vivante de l'innovation
BIOFIL, Auteur
Les 23 et 24 septembre 2015, s'est tenue la 5ème édition du salon Tech&Bio, vitrine des innovations en agriculture biologique. Cette édition a proposé plusieurs nouveautés à ses milliers de visiteurs, comme le « fil bleu », un parcours dédié à l'enjeu Eau, un parcours Agronomie et un pôle Apiculture. Le pôle Élevage a par ailleurs été renforcé. Certaines des innovations exposées sont présentées dans cet article : - matériel de désherbage, de récolte, ou encore de manutention et de stockage (Actisol, Agronomic, Batysilo, Elatec
) ; - semences végétales (Agrosemens, Graines Voltz, Gautier Semences
) ; - produits de protection des cultures, du biocontrôle aux filets de protection (Agri Synergie, Andermatt France, Filpack Protection
) ; - alimentation pour volailles (Nor-Feed Sud) ; - matériel de dosage et d'étiquetage pour l'agroalimentaire (Ardoino Trade) ; - services aux agriculteurs (certification, accompagnement, outils d'aide
). Le programme du salon est également indiqué.


Midi-Pyrénées : Associations de cultures et couverts
Frédérique ROSE, Auteur
Le Creab (Centre régional de recherche et d'expérimentation en agriculture biologique de Midi-Pyrénées) a accueilli, sur la ferme expérimentale de la Hourre (Gers), le 15 juin 2015, environ 70 agriculteurs. Ce fut l'occasion de leur présenter les travaux et essais conduits dans le cadre d'une orientation de la ferme conduite en agriculture biologique vers l'agroécologie : arrêt du labour et mise en place de systèmes agroforestiers sur les parcelles sujettes à l'érosion, multiplication des associations de cultures et des couverts végétaux.


Centre : Protéger l'eau avec la bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Afin de préserver la qualité de l'un de ses périmètres de captage d'eau potable, la communauté d'agglomération Agglo de Dreux, en Eure-et-Loir, a lancé un appel à projets pour l'installation en agriculture biologique. Accompagnée par Bio Centre, cette démarche a permis l'installation, en 2015, d'une maraîchère et de deux éleveurs de bovins viande, sur une surface totale de 37 ha.


Évolutions réglementaires : Le Synalaf aux aguets
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf) s'inquiète de divers points proposés dans le cadre de la réglementation européenne bio en négociation. Près d'une vingtaine d'amendements relatifs à la filière avicole sont en discussion, dont certains pouvant impacter la pérennité des filières, d'après le président du Synalaf. Parmi les points à défendre : la taille des élevages, que les acteurs français voudraient voir rester limitée pour maintenir la qualité de la filière, le lien au sol, qui pourrait passer à 60 %, alors que les acteurs proposent 40 % au lieu des 20% actuels, l'abandon de la mixité qui serait, du point de vue du Synalaf, un risque de disparition des élevages bio émergents, ou encore les délais pour passer au 100 % bio au niveau alimentation. Ces questions sont d'autant plus cruciales que la filière avicole bio se développe avec des risques de surproduction, avec, par exemple, un bond de 25 % du nombre des mises en place d'élevages en pondeuses sur les premiers mois de 2015, alors que le prix de l'uf bio est en baisse (- 4% depuis le début de l'année).


Alimentation 100% bio en aviculture : Zoom sur les matières premières
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Déjà reportée deux fois, la date pour une alimentation 100 % bio en volailles bio est fixée à ce jour au 1er janvier 2018. Mais, comment y faire face ? Le 18 juin 2015, à Angers, s'est tenue une restitution des résultats de divers projets de recherche, qui ont étudié pas moins de 37 matières premières potentiellement mobilisables pour l'alimentation des volailles, en complément du soja, dont la production reste fortement déficitaire en France : ortie, légumineuses à graines, concentré de luzerne, crépidule (espèce de coquillage), larves d'insectes n'en sont que quelques exemples. Mais il existe encore de nombreux freins et les besoins en recherche sont importants. Des adaptations législatives seront aussi nécessaires pour certains de ces produits. Atteindre le 100 % bio demandera de mobiliser plusieurs matières premières, en tenant compte aussi de ce qui peut être produit dans les territoires.


Nématodes à galles : Diminuer le niveau d'infection
Frédérique ROSE, Auteur
L'impact des nématodes à galles en maraîchage, en particulier sous abris, est important : 40 % des exploitations maraîchères du sud-est, bio ou non, ont des sols contaminés par ces ravageurs. Depuis 2012, un projet de recherche de quatre ans sur les moyens de lutte, Gedunem, est en cours. Il est piloté par l'INRA et vise à tester des systèmes maraîchers sous abris alliant variétés résistantes (tomates, poivrons) et pratiques culturales « nématicides », tout en tenant compte des contraintes des agriculteurs. Sont testés notamment des engrais verts d'été à action nématicide (des variétés de sorgho biofumigant, ou de piment résistant hybride). La solarisation est aussi étudiée. Les premiers résultats sont encourageants : après quatre ans, les populations de nématodes ont nettement baissé dans les sols des parcelles test. Mais, du temps sera nécessaire pour confirmer ces résultats et aussi pour travailler sur des systèmes intégrant ces pratiques qui soient acceptables (par exemple en termes de travail) par les producteurs.


Languedoc-Roussillon : Lancement d' « Ambition Bio 2017 »
Amélie BERGER, Auteur
Le 26 juin 2015, les acteurs de l'agriculture biologique de Languedoc-Roussillon se sont réunis, constituant ainsi le premier comité de pilotage régional « Ambition Bio 2017 », déclinaison du programme national. Ce comité était co-présidé par la Draaf et la région, en partenariat avec Sud et Bio et la Chambre régionale d'agriculture. Si l'AB connaît une forte croissance dans la région, avec un doublement des surfaces et du nombre d'exploitations entre 2007 et 2012, il apparaît nécessaire de concentrer les efforts sur la structuration de la filière et l'accompagnement technique des agriculteurs.


Rencontres de paysans bio européens en France
BIOFIL, Auteur
Plus de 35 représentants d'organisations paysannes, venus de 12 pays européens, ont répondu à l'invitation de la Fnab, les 25 et 26 juin 2015, à Saint-Jean-d'Angély (Poitou-Charentes). Cette rencontre, organisée en lien avec le groupe d'agriculteurs européens d'Ifoam, le GAB 17 et Agrobio Poitou-Charentes, a permis des échanges autour de l'évolution de la Pac, de celle du règlement bio européen, et la visite de bassins de captage convertis à l'agriculture biologique.


Contrôles de la DGCCRF : 12,5 % d'anomalies
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Pour l'année 2014, les services de la répression des fraudes (DGCCRF) ont relevé 12,5 % d'anomalies sur la filière biologique. Des traces de pesticides non autorisés ont notamment été détectées dans 5 % des échantillons contrôlés. Parmi les autres types d'anomalies, une part non négligeable est commise par des professionnels non certifiés bio : présentations confuses ou trompeuses
Le Synabio, le syndicat des transformateurs en agriculture biologique, se dit globalement satisfait du respect de la réglementation.


Les coopératives de l'Ouest : L'âge de la majorité
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Dans le quart Nord-Ouest de la France, une quarantaine de coopératives, filiales ou unions, sont engagées en agriculture biologique, dont une coopérative en 100 % bio (Biocer) et certaines filiales. Ces coopératives concernent ainsi près de la moitié des producteurs bio des trois régions concernées (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie). A l'occasion d'une conférence de presse, tenue mi-juin 2015, en Ille-et-Vilaine, ces acteurs de la filière bio ont présenté leur implication et leur volonté de la développer encore. Ils souhaitent ainsi accompagner au mieux les producteurs, du champ à la commercialisation.


Expédition de fruits et légumes : Le bio toujours en croissance
Frédérique ROSE, Auteur
Au Medfel, salon professionnel de la filière fruits et légumes du bassin méditerranéen, l'agriculture biologique est de plus en plus présente. Si seulement quelques exposants sont 100 % bio, comme Pronatura, Alterbio ou encore Legros Bio, d'autres élargissent leur gamme bio, comme Téranéo. Ces quatre sociétés sont présentées dans cet article, ainsi que leur implication en agriculture biologique.


Création de 6 filières en Midi-Pyrénées : En avant l'économie circulaire
Frédérique ROSE, Auteur
Grâce au projet « Économie circulaire » (projet conduit entre juillet 2014 et fin 2015), six filières en agriculture biologique ont récemment vu le jour dans le Sud-Ouest. La coopérative Val de Gascogne et ses partenaires ont monté ce projet dans l'objectif de relocaliser et de sécuriser les approvisionnements. Sont ainsi concernés le blé panifiable premium, le blé biscuitier, la farine et les biscuits sans gluten, les légumes secs, les agneaux et le tournesol oléique. Cet article revient sur les partenariats d'ores et déjà mis en place. Des contrats bisannuels lentilles/blé de force sont, par exemple, possibles pour les céréaliers : les légumineuses sont de bons précédents pour le blé, et les débouchés sont assurés pour les deux productions. Autre exemple : développer des ateliers de diversification ovins viande chez des céréaliers pour, entre autres, mieux répondre à la demande en viande d'agneaux et mieux valoriser le tourteau de tournesol.


Manger sain pour boire sain : Rennes se jette à l'eau
Gaëlle POYADE, Auteur
Le dispositif Eau et Bio vise à développer l'agriculture biologique sur les zones de captage dans le but de préserver la ressource en eau. Depuis 2010, plusieurs sites pilotes se sont mis en place. Parmi eux, celui de la collectivité Eau du Bassin Rennais, avec le projet Rest'Eau, est en cours de construction en 2015. Ainsi, un cahier des charges à destination des agriculteurs a été rédigé autour de la construction d'une marque, Eau en Saveurs. Cette dernière permettra de sensibiliser les consommateurs à la problématique de la qualité de l'eau en lien avec leurs choix de consommation, et ce, dans un premier temps, à travers la restauration collective.


Le point avec Ecocert : Chartes privées : des exigences complémentaires au règlement bio européen
Julien PEZET, Auteur
Les opérateurs de la filière biologique, agriculteurs mais aussi acteurs de l'amont et de l'aval, peuvent faire le choix d'adhérer à une marque privée pour la labellisation de leurs produits. Les cahiers des charges de ces marques sont complémentaires au cahier des charges bio européen. Dans tous les cas, les organismes certificateurs peuvent être appelés par les gestionnaires de marques privées pour des prestations de contrôle. En France, ils peuvent aussi être sollicités pour apporter leur expertise sur la pertinence des critères de contrôle de ces marques privées et/ou la faisabilité des vérifications.


Le stockage des grains : Une assurance qualité
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Afin d'accompagner les céréaliers qui doivent faire face à des exigences de qualité croissantes et aux contraintes logistiques qu'engendrent les récoltes, des systèmes alliant stockage, nettoyage et manutention des grains se développent. Marc Pousin, polyculteur-éleveur bio dans les Deux-Sèvres, a investi, en 2015, dans un tel système, qu'il décrit dans cet article. Si l'essentiel de la production est destinée aujourd'hui à nourrir les vaches, brebis, et surtout les volailles de l'exploitation, l'agriculteur souhaite se lancer, à l'avenir, dans la production de semences fermières.


Pois fourrager : Ascencion, une variété innovante
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Agri-Obtentions, filiale commerciale de l'Inra, a inscrit au catalogue officiel, en 2014, une nouvelle variété de pois fourrager : Ascencion. Celle-ci présente deux caractères innovants : - « afila », qui consiste à avoir remplacé les folioles par des vrilles, améliorant ainsi la tenue de la tige ; - et « zéro tanin », permettant une meilleure utilisation en alimentation animale, pour les monogastriques et les ruminants. Cette nouvelle variété sera disponible en bio dès l'automne 2015 chez Ubios et Axereal Bio.


Symposium Innohort en Avignon : L'innovation au cur de la recherche
Frédérique ROSE, Auteur
Du 8 au 12 juin 2015, s'est tenu, à Avignon, le symposium Innohort de l'International Society for Horticultural Science (ISHS), réunissant des chercheurs venus d'une vingtaine de pays. Tous ont pu échanger sur leurs travaux concernant l'horticulture biologique et intégrée. Différents avis ont, par exemple, été confrontés en ce qui concerne le lien entre physiologie des plantes et santé humaine. Pour Stéphane Bellon, de l'Inra d'Avignon, structure co-organisatrice de l'évènement, il est nécessaire de poursuivre les travaux à des échelles élargies dans le temps et l'espace, prenant en compte l'écologie, l'économie, la qualité et le goût des produits
Le prochain congrès de l'ISHS est prévu en 2017.


Recherche : Renforcer la multi-disciplinarité
Frédérique ROSE, Auteur
Pierre-Eric Lauri, chercheur à l'Inra de Montpellier en physiologie de l'arbre fruitier, rappelle dans cet article, et à l'occasion du symposium Innohort 2015, l'importance de la multi-disciplinarité dans la recherche. En effet, les agroécosystèmes sont complexes, car ils sont soumis aux lois de la génétique, de la biodiversité, mais aussi aux pratiques culturales. Cette complexité se doit d'être prise en compte dans les travaux de recherche. Pour le chercheur, ce besoin de multi-disciplinarité concerne aussi la nécessité de lier recherches fondamentale et appliquée. Ces ponts entre disciplines et acteurs de la recherche représentent une forme d'innovation non négligeable.


Diversité des modes de protections : Des conséquences sur les auxiliaires ?
Frédérique ROSE, Auteur
Lors du symposium Innohort de l'ISHS, organisé en juin 2015, à Avignon, Gaëlle Marliac a présenté certains résultats de sa thèse, "Intensification de l'AB : conséquences sur la régulation des phytophages en vergers de pommiers", portant sur l'impact des différentes stratégies de protection de vergers sur la présence d'auxiliaires du carpocapse. Une vingtaine de stratégies différentes ont été identifiées et regroupées en quatre catégories : - écologiquement intensive ; - technologiquement intensive ; - substitution ; - et intégrée. Si aucune différence n'est apparue en ce qui concerne les populations d'araignées, les populations de perce-oreilles sont plus nombreuses en protections écologiquement intensive et intégrée. Les taux de prédation les plus élevés ont été mesurés dans la stratégie écologiquement intensive, en lien avec la présence d'ennemis naturels, mais ce lien est complexe et il est alors difficile de conclure sur ce phénomène.


Petites fermes : Repenser l'étude de leur viabilité
Frédérique ROSE, Auteur
Les micro-fermes maraîchères, de par leur taille et leur mode de gestion, n'entrent pas dans les cadres classiques d'analyse des agrosystèmes. François Léger et Kevin Morel, deux chercheurs de l'UMR SADAPT (Inra-AgroParisTech), se sont penchés sur ces systèmes atypiques à travers l'étude de 12 d'entre eux. Ces micro-fermes sont généralement le résultat de projets de vie, visant le bien-être des personnes et des écosystèmes et non pas la recherche d'un profit financier. Les 12 fermes étudiées sont toutes conduites en agriculture biologique, qu'elles soient certifiées ou non.


L'ouvrage qui manquait : Nouveau guide Itab
Frédérique ROSE, Auteur
L'Itab publie, en 2015, le guide « Produire des légumes biologiques ». Composé de deux tomes qui se complètent mutuellement, le premier consacré aux principes généraux, le second présentant des fiches par culture, ce guide a été construit et validé par un panel de spécialistes du maraîchage aux profils variés. Un espace maraîchage sur le site internet de l'Itab apportera des compléments et des mises à jour, et un troisième tome, dédié à la maîtrise de l'enherbement, est en cours de réalisation.


Toutilo, une nouveauté matériel : Pour prendre soin du maraîcher
Frédérique ROSE, Auteur
L'entreprise Toutiterre a mis au point Toutilo, un outil autoporteur électrique destiné aux maraîchers. Sa structure en enjambeur de planches et son siège modulable ont été pensés pour permettre aux agriculteurs de travailler confortablement tout en restant au contact de la terre, que ce soit pour le travail du sol, le désherbage mécanique ou encore le désherbage manuel.


Des arbres dans les vignes : Le plein de biodiversité
Frédérique ROSE, Auteur
Comme quelques autres viticulteurs, Delphine et Benoît Vinet, en Gironde, ont planté des arbres dans leurs vignes. Leur motivation première était de casser le système monocultural de la viticulture, et ainsi d'atteindre un certain équilibre sur leur domaine. Cette pratique présente d'autres atouts : - elle améliore la fertilité du sol, à condition de ne pas travailler le sol sur les interrangs ; - elle favorise la présence des auxiliaires, notamment les oiseaux et les chauves-souris qui, étant insectivores avant d'être fructivores, participent à la régulation des insectes ravageurs ; - elle permet de diversifier les revenus si des arbres fruitiers sont choisis. En bordure de parcelles, des haies protègent aussi les vignes des vents forts et des gelées tardives. Les Vinet n'ont, pour le moment, pas observé de baisse de rendement ou de qualité de leur production depuis la mise en place des arbres, peut-être parce que ceux-ci ont été plantés après les vignes.


Raisin de table : Répondre à l'appel du marché
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
La demande en raisins de table biologiques est croissante, une véritable opportunité à saisir pour la filière. Dans le Vaucluse, où sont produits les deux tiers du raisin de table français, les conversions à l'AB sont importantes, et 8 % de la SAU pour cette production est certifiée. Toutefois, les surfaces ne sont pas encore suffisantes et la production mérite d'être mieux structurée. A ce jour, les prix restent relativement stables au regard de l'augmentation des volumes sur ce marché. Du côté des variétés, si certaines sortent du lot, il semble nécessaire de diversifier l'offre, afin de mieux faire face aux aléas et de mieux étaler la mise en marché avec des niveaux de précocité différents. En agriculture biologique, la conservation reste un frein important et fait l'objet de recherches.


Gelée royale : Le made in France fait recette
Annie RIGAULT, Auteur
Depuis février 2013, des producteurs de gelée royale française se sont regroupés au sein de la coopérative Gelée royale française. 50 % d'entre eux travaillent selon le mode de production biologique. Leur objectif commun : se rendre plus visibles sur ce marché fortement tourné vers l'importation. Le pari est réussi puisque le chiffre d'affaires de la coopérative, reconnue pour la traçabilité et la qualité de ses produits, a fortement augmenté entre 2013 et 2014 et devrait doubler en 2015. La coopérative a bénéficié d'un financement participatif pour sa mise en place.


Élevage ovin viande : Plus d'autonomie pour optimiser
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Les conversions en ovins viande augmentent : plus 14 % au niveau national entre 2013 et 2014. Pour un résultat économique viable, l'éleveur bio doit être vigilant sur certains points majeurs : l'optimisation du coût alimentaire, la gestion du parasitisme ou encore la reproduction (avec désaisonnement ou non, selon notamment sa stratégie de commercialisation). Ce dossier, qui regroupe les interviews d'un ingénieur de l'INRA et d'un vétérinaire, ainsi que deux témoignages d'éleveurs, donne des repères clés sur ces éléments. Par exemple, il est important d'optimiser le niveau de concentrés consommés par couple mère/agneau. S'il est inférieur au niveau de productivité numérique (ex : pour une productivité de 110 agneaux produits pour 100 mères, l'idéal est de consommer moins de 110 kg par couple mère/agneau), cela contribue à dégager de meilleures marges. Ainsi, en AB, la solution n'est pas la recherche d'un haut niveau de productivité numérique, mais d'avoir un système économe (par exemple avec un agnelage par brebis et par an). La gestion de la ressource fourragère est aussi déterminante, aussi bien pour des questions de parasitisme (ex : éviter le surpâturage, 80 % de la population parasitaire se trouvant dans les 5 premiers cm d'herbe) que d'autonomie alimentaire. Valoriser au mieux les ressources fourragères est essentiel pour limiter la consommation de concentrés. Cela est rendu possible par des mises à l'herbe réfléchies pour profiter des pics de pousse, l'usage de prairies avec légumineuses ou encore la récolte de foins de qualité.


Dossier Mixité : La mixité en jeu : Vers plus de cohérence ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le cahier des charges européen permet, sous conditions, la mixité bio-conventionnel sur une même ferme. En France, environ 6000 fermes ont une double activité, bio / non bio. Cela s'observe surtout dans certaines productions, comme celles de plants, de semences, ou encore les céréales et oléagineux. En revanche, cette mixité touche peu les élevages bovins. Par ailleurs, elle s'observe également plus dans certaines régions, notamment celles dominées par les grandes cultures. Cette mixité peut être transitoire, avant le 100 % bio, ou alors durable, selon des choix commerciaux de l'exploitant, par exemple. Ainsi, 15 % des exploitations en AB depuis plus de 5 ans sont mixtes. Or, dans le cadre de l'évolution du cahier des charges européen, cette mixité fait l'objet de débats. Remise en cause dans la proposition de refonte réglementaire de mars 2014 élaborée sous l'égide du commissaire Dacian Ciolos, elle pourrait néanmoins être conservée suite aux négociations actuelles, notamment au niveau du Conseil européen. Mais certains veulent la limiter à 10 ans. Ce dossier présente donc un état des lieux de la mixité en France, ainsi qu'un point sur les contrôles appliqués sur les exploitations mixtes. Il présente aussi le témoignage de producteurs, deux en arboriculture, et un en grandes cultures et PPAM, sur leurs motivations et leurs pratiques en lien avec la mixité présente sur leur système.