- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 354 - Octobre 2015 - Bulletin N° 354
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2015
- Année de publication :
- 2015
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Matière organique à réflexion
Maude LE CORRE, Auteur
Les apports en matière organique (MO) sur les champs ou les vergers doivent être raisonnés, car selon l'âge, le type et la composition du produit utilisé (engrais vert, fumier, compost
), les effets ne seront pas les mêmes. Il faut aussi tenir compte de la nature de son sol. En effet, l'apport de MO a deux effets : fertilisation et structuration du sol en lien avec l'activité des microorganismes du sol. Dans le premier cas, l'activité microbienne transforme les composés organiques en éléments minéraux assimilables par la plante. Cet article précise un certain nombre d'éléments et de repères à connaître pour mieux raisonner sa fertilisation organique. Le Ctifl a créé une base de données Azopro, accessible par internet et regroupant 43 fiches techniques, afin d'aider les producteurs dans leur choix en produits organiques et sur l'utilisation de ces derniers.


Des ailes pour les racines !
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur ;
Véronique BARGAIN, Auteur
Les mycorhizes s'attachent aux racines des végétaux et développent un réseau « d'hyphes fongiques » capable d'augmenter le système radicalaire des végétaux jusqu'à 700 %. Les mycorhizes offrent différents avantages : augmentation de l'absorption du phosphore, de l'azote ou de micronutriments, piégeage du carbone dans les sols, atténuation de stress abiotiques ou biotiques. Le projet Végé durable 2, programme Interreg France-Angleterre, a permis d'étudier les mycorhizes, et des essais ont également eu lieu sur la station expérimentale horticole de Bretagne Sud, en légumes biologiques. Différents essais montrent une amélioration du rendement, du calibre, de la précocité ou de la classification commerciale des cultures avec l'introduction de mycorhizes. A noter que pour certaines cultures, la mycorhization n'a pas d'effet, voire un effet dépressif. Induire une relation entre la plante et le champignon n'est pas toujours facile (notamment pour la carotte, le poireau). Différentes solutions sont testées. Les effets combinés de l'utilisation de mycorhizes et des rizobactéries bénéfiques ont aussi été testés.


Dossier : Tech&Bio
Maude LE CORRE, Auteur
Dans le premier article, "Le salon rassembleur", l'auteure présente le salon Tech&Bio, et plus particulièrement la 5ème édition, qui a eu lieu en septembre 2015 à Bourg-les-Valences (26). Consacré aux techniques alternatives et biologiques, ce salon est l'occasion, tous les deux ans, pour de nombreux visiteurs, d'assister à des démonstrations de matériel agricole et à des conférences. Avec une fréquentation en hausse (16 000 visiteurs en 2015) et 275 exposants présents, ce salon est un événement important et attendu par les professionnels de l'agriculture. Point de rencontre entre agriculteurs bio et conventionnels, il permet un transfert de savoirs et de techniques pour une agriculture plus respectueuse de l'environnement. Dans le deuxième article, "Le matériel au fil du salon", un échantillon de matériels agricoles ayant fait l'objet de démonstrations est présenté : robot de binage connecté "Anatis", tracteur à pédales, drones, porte-outils pour entretien de bandes sandwichs...


Adopte un serpent !
Maude LE CORRE, Auteur
Les serpents sont des auxiliaires qu'il ne faut pas négliger dans leur rôle de prédateur des rongeurs comme le campagnol des champs. Pour contribuer à leur recensement et afin de mieux les observer, le Ctifl de Balandran (30) a, depuis 2008, mis en place une technique pour abriter les serpents, à partir de plaques ondulées disposées sur le sol. Répondant au besoin de chaleur des reptiles tout en les protégeant des prédateurs, ces plaques sont aussi régulièrement visitées par les campagnols, mulots et musaraignes. Sur les 20 plaques installées, la moitié a été visitée au moins une fois pendant les 6 années d'observation. Le pic de fréquentation semble être entre mi-avril et fin juin, et la température maximum acceptée de 40° sous la plaque. D'autres observations ont pu être faites, concernant les espèces de serpents attirées par ces dispositifs, leur comportement, les liens entre leur fréquentation des plaques et la température ambiante, etc.


La thermothérapie sur oignon
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
D'après Claire Gouez, de la Chambre d'agriculture du Finistère, la thermothérapie permet de lutter efficacement contre le Botrytis allii, champignon qui altère la conservation des oignons et des échalotes. Cette méthode, utilisée le plus tôt possible après la récolte, consiste à chauffer les oignons à plus de 30° pendant sept jours. Les lésions de Botrytis allii au niveau du plateau racinaire ou au niveau de la queue sont stoppées, et le bulbe peut se conserver. Une des réticences des producteurs d'oignons repose sur leur crainte de voir les queues d'oignons fragilisées par ce traitement, alors que celles-ci doivent permettre une préparation manuelle pour la commercialisation, notamment le tressage dans le cadre de l'appellation d'origine Oignon de Roscoff. Une expérience en 2014 a permis de vérifier la bonne tenue des queues d'oignon soumises à la thermothérapie à condition de respecter quelques principes.


Entre technique et artisanat
Sylvie MONTAHUT, Auteur
Francis Larroque est arboriculteur bio depuis plus de 25 ans. Installé en périphérie de Montauban (82), il a toujours milité pour une agriculture biologique progressiste et de dimension artisanale. Son expérience s'est forgée au fil du temps. Lorsqu'il a acquis son exploitation (conduite alors en polyculture-élevage), des vergers de prunes étaient déjà en place, mais les données techniques en arboriculture bio étaient rares. C'est en 1989 qu'il a planté ses premiers pommiers. Tout en suivant le cahier des charges de l'AB, les variétés qu'il avait choisies au départ étaient celles de l'agriculture conventionnelle. Aujourd'hui, son verger est composé pour les trois quarts de variétés résistantes ou tolérantes, et il a à cur de les faire connaître à ses clients. Il a choisi la vente directe, aidé par son épouse. La diversité de leur verger leur permet d'offrir aux consommateurs une gamme large de produits : pommes, poires, cerises, pêches et kiwis pour les fruits, mais aussi quelques légumes pour compléter les paniers, au fil des saisons. Pour Francis, il y a plusieurs façons d'aborder l'agriculture biologique. Il livre sa réflexion sur le sujet, en mettant en évidence le difficile équilibre à trouver entre performances agronomique et économique.