- Titre :
- COURRIER DE L'ENVIRONNEMENT DE L'INRA (LE), N° 66 - Avril 2016 - Bulletin N° 66
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2016
- Année de publication :
- 2016
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Nourrir le monde : quelles positions pour les biotechnologies ?
Yves BERTHEAU, Auteur
D'après la FAO (rapport 2014), un humain sur neuf dans le monde souffrirait directement de la faim, chiffre auquel il faut ajouter les personnes victimes de carences. Face à cette situation, certains pays et/ou industries mettent en avant les OGM comme solution. L'analyse de l'auteur l'amène à conclure que l'adoption d'une telle technologie n'est pas neutre. Si elle paraît parfois être en mesure d'apporter une solution technique, il convient également de prendre en compte les aspects socio-économiques et culturels. Par ailleurs, des solutions alternatives, telles que l'agroécologie, semblent être plus adaptées à certains contextes. Cet article est un résumé du chapitre « Feeding the world: are biotechnologies the solution ? », issu de louvrage « Advances in biotechnology », édité en 2016 par Ravishankar Rai V, et paru chez Wiley.


Fréquentation par les abeilles des parcelles agricoles cultivées : données pour un usage moins dangereux des pesticides
Axel DECOURTYE, Auteur ;
Cyril VIDAU, Auteur ;
Orianne ROLLIN, Auteur ;
ET AL., Auteur
Certains pesticides portant une mention « Abeille » peuvent être appliqués sur des plantes cultivées pendant leur période de floraison, à condition que les abeilles soient absentes des parcelles. Pour faciliter le respect de cette réglementation par les agriculteurs, le ministère chargé de l'Agriculture a lancé une réflexion sur les conditions garantissant cette absence des butineuses. Celle-ci n'a pas permis d'établir des règles de décision, les connaissances actuelles sur l'activité des abeilles, comptant un millier d'espèces sauvages en France, étant insuffisantes ou nécessitant de prendre en compte une trop grande complexité de facteurs.


Vignes résistantes à l'oïdium et au mildiou : promesses et controverses en Languedoc-Roussillon
Pauline BLONDE, Auteur ;
François HOCHEREAU, Auteur ;
Jean-Marc BARBIER, Auteur ;
ET AL., Auteur
La vigne est la troisième culture la plus traitée en France (20 % des volumes de pesticides utilisés). 80 % des traitements de la filière sont des traitements fongicides, visant particulièrement le mildiou et l'oïdium, maladies pour lesquelles les variétés du vignoble français n'ont pas de résistances. Dans le cadre du plan Ecophyto, notamment, des programmes de recherche ont été mis en place pour créer des hybrides plus résistants. Toutefois, ces recherches sont à l'origine d'incertitudes, de débats et de controverses au sein de la filière. L'étude socio-économique présentée dans cet article, et réalisée en 2015, s'est penchée sur les conditions d'appropriation de ces cépages résistants en région Languedoc-Roussillon.


AFTERRES2050, un scénario pour le débat public
Christian COUTURIER, Auteur ;
Sylvain DOUBLET, Auteur ;
Philippe POINTEREAU, Auteur ;
ET AL., Auteur
Publié une première fois en 2011 et réactualisé en 2015, le scénario AFTERRES2050, de l'association Solagro, présente une prospective des systèmes agricoles et alimentaires français à l'horizon 2050. Il vise notamment un maintien de la production végétale primaire actuelle tout en divisant par trois le recours aux intrants et les impacts environnementaux liés à l'agriculture. Cet article présente et analyse les caractéristiques de ce scénario et de ses variantes.


Le défi climatique, nouvelle donne pour lagriculture
François PAPY, Auteur
La prise en compte de lagriculture dans les négociations internationales face au changement climatique a commencé seulement dans les années 2000 et la question de lalimentation (ex : part des importations et exportations liées à lalimentation) a été exclue des accords de la Cop 21. Or, lagriculture doit à la fois nourrir le monde et sadapter au changement climatique, alors quelle y contribue fortement et quelle pourrait aussi en atténuer les effets. Cet article fait un bilan des principales questions à se poser. Ainsi, la question de ladaptation de lagriculture ne peut vraiment se faire quau niveau régional, à travers des approches collectives, regroupant tous les maillons : producteurs, aval, élus... Il faut concevoir de « nouveaux systèmes de culture et daménagement des terrains et de nouvelles orientations de sélection au plus prés des réalités locales ». Ceci impliquera de renforcer les démarches participatives permettant dassocier savoir pratique et savoir scientifique. En termes datténuation du changement climatique, lagriculture peut avoir un rôle majeur à jouer, aussi bien en diminuant les émissions de gaz à effet de serre (GES), dont certains spécifiques à lagriculture (ex : méthane), quen fixant le carbone. Par exemple, en France, la part la plus forte des émissions de GES est due à N2O : la fertilisation azotée est donc un problème majeur à résoudre. Mais si les États peuvent mener des actions datténuation sur leurs territoires, il faut aussi prendre en compte léchelle mondiale : les pays du Nord doivent notamment revoir leurs exigences alimentaires et leurs politiques dimportation/exportation. Le défi face au dérèglement climatique est donc laffaire de tous et demande de revoir les "relations entre les différentes agricultures du monde".


Les limites de la comparaison « agriculture conventionnelle » versus « agriculture biologique » dans la définition de stratégies de sélection. Exemple des céréales à paille
Antonin LE CAMPION, Auteur ;
François-Xavier OURY, Auteur ;
Emmanuel HEUMEZ, Auteur ;
ET AL., Auteur
Plusieurs études portent sur des comparaisons agriculture conventionnelle versus agriculture biologique, notamment en termes de sélection, avec en toile de fond la question de savoir si les stratégies de sélection pour lAB doivent être directes (faites en AB) ou indirectes (extrapolation de résultats détudes faites en conventionnel). En prenant le cas des céréales à paille, les auteurs ont fait un travail dinventaire des études de ce type dans la littérature. Or, ce travail danalyse de la littérature montre de très grandes diversités de pratiques derrière aussi bien les termes dagriculture conventionnelle (ex : de très intensif à extensif) que ceux d'agriculture biologique. Ceci explique que les études comparatives AB/conventionnelle montrent parfois des résultats contradictoires. Par ailleurs, en AB, il est essentiel de prendre en compte les interactions génotype x environnement x pratiques. Or, toute comparaison, pour être solide, voire pour envisager une généricité des résultats, doit comparer ce qui est comparable. Les auteurs proposent donc une ébauche de classification permettant de « repérer la proximité entre études », classification basée sur un indicateur de fertilité des milieux. Ceci permettrait de faciliter les échanges et de tenter « daméliorer les stratégies de sélection en clarifiant les comparaisons ».


L'effet sur l'emploi d'une transition écologique de l'agriculture en France : le cas du scénario Afterres
Maïmouna BÂ, Auteur ;
Mathilde GRESSET-BOURGEOIS, Auteur ;
Philippe QUIRION, Auteur
Une transition écologique de lagriculture aura des effets sur les emplois. Cet article vise à estimer lemploi agricole, lemploi total et les composantes du revenu agricole pour le scénario Afterres de lassociation Solagro, qui se caractérise notamment par le développement de lagriculture biologique et de l'agriculture intégrée, en comparaison avec le scénario tendanciel. Létude aboutit à un résultat agricole légèrement supérieur dans le scénario Afterres et à un résultat agricole par actif supérieur dans le scénario tendanciel. Cependant, en augmentant un peu les subventions dans le premier scénario, ce qui se justifierait en regard du montant des coûts externes actuels de lagriculture, le revenu par actif serait équivalent dans les deux cas. La dépense de consommation des ménages augmentera moins dans le scénario Afterres, bien que la qualité des produits tendent à augmenter, du fait de lévolution du régime alimentaire (moins de viande et de sucre). Leffet sur lemploi direct par branche du scénario Afterres est principalement positif sauf dans la branche des industries agroalimentaires (baisse dactivité du fait des nouveaux régimes alimentaires) et la branche de lénergie (moins dintrants et baisse de la consommation énergétique). Le développement de la biomasse a un effet net sur lemploi de plus de 20 350 emplois ETP pour le scénario Afterres. Celui-ci, ajouté à la baisse des dépenses alimentaires et donc à une redistribution du pouvoir dachat plus importante dans les autres branches, amène au final à la conclusion que lemploi croît significativement dans le scénario Afterres par rapport au scénario tendanciel, dans plusieurs branches.