- Titre :
- SYMBIOSE, N° 215 - Septembre 2016 - Bulletin N° 215
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2016
- Année de publication :
- 2016
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Conversion bio : 2016, vers l'année de tous les records
Michaël DESPEGHEL, Auteur
Les chiffres issus des notifications de l'Agence BIO au 30 juin 2016, confortés par ceux de l'Observatoire de la production bio en Bretagne au 04 juillet 2016, montrent un record historique des conversions laitières, en France comme en Bretagne. Au-delà de la production laitière, le nombre de nouvelles fermes bio a progressé de 10 % en 6 mois, contre 2,5 % en 2014 et 7 % en 2015. Les chiffres clés de cette véritable tendance de fond, dans laquelle l'activité bovin lait est très représentée (134 fermes sont concernées), sont donnés.


Jean Jouzel, climatologue : "Le monde agricole a beaucoup à faire pour le climat"
A. BESNARD, Auteur
Jean Jouzel, directeur de recherche émérite au CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), a consacré une grande partie de ses travaux à l'évolution des climats et a largement contribué aux deuxième et troisième rapports du GIEC. Dans cette interview, il réaffirme la réalité scientifique du réchauffement climatique, réchauffement quantifié à 4 à 5 degrés à la fin du siècle si rien n'est fait pour diminuer les gaz à effet de serre. Il redit avec force que c'est bien l'action d'aujourd'hui qui doit empêcher d'en arriver à cette situation aux conséquences désastreuses. L'agriculture a un rôle majeur à jouer, car elle dispose de solutions pour diminuer les émissions de CO2 et favoriser le stockage de carbone dans les sols. Jean Jouzel aborde l'agroécologie et l'impact favorable de l'agriculture biologique, en rappelant qu'il y a tout un ensemble d'actions à mettre en place, dans l'ensemble de l'agriculture. Limiter la consommation d'énergie sur la ferme, favoriser les stratégies de proximité, d'autonomie, d'économie circulaire... Tout un chacun peut aussi jouer un rôle pour poursuivre la dynamique, en parlant, en montrant ce qui marche, en mobilisant


Aggrozouk : Le désherbage à coup de pédales ; Cultures sous couverts : Dynamiques de conception participative en maraîchage
Nicolas SINOIR, Auteur
Deux articles sont consacrés aux outils en auto-construction : - Le "véloculteur" n'est pas une idée nouvelle, mais sa pertinence s'est construite et se construit encore au fil des versions successives et de l'implication des paysans dans son amélioration. Le collectif Soul Farming, impliqué sur ce projet depuis plusieurs années, a sollicité l'appui de l'Atelier Paysan. Courant 2017, des plans pour l'auto-construction de cet outil devraient être proposés aux maraîchers. Porte-outils polyvalent à pédales et à assistance électrique, il permet la plupart des travaux agricoles de surface ; - L'Atelier Paysan accompagne trois projets sur la destruction de couverts végétaux (notamment dans le cas d'implantation de légumes dans des mulchs) sur le volet "machines", pour deux versions d'un outil flexible pour usage en terrain non nivelé, et deux versions d'un outil rigide, pour le maraîchage à plat et pour les planches bombées.


Innover en circuits courts : Mutualiser les outils de comm', ça a du bon
Lise ALLAIN, Auteur
Dominique Dubreuil, maraîcher et éleveur bio breton, a mené une réflexion pour une mutualisation des outils de communication à l'échelle locale. Il explique sa démarche et comment celle-ci s'inscrit dans son travail de maraîcher. Malgré la difficulté à dégager du temps pour la communication, il s'est toutefois orienté vers une multiplication des supports car c'est un moyen pour toucher un large public : article dans la presse lors de l'ouverture de son magasin, interview dans un documentaire, organisation d'un "buffet-ciné à la ferme" lors de la diffusion dudit documentaire, création d'un site internet "Clic ta berouette", promotion du site internet sur les foires, animations diverses... Toutes ces actions ont pu être menées grâce à l'implication d'un collectif d'agriculteurs et à la mutualisation des outils de communication. Pour Dominique Dubreuil, l'important est de conserver une dynamique collective autour des valeurs de la bio et que l'on parle des producteurs bio locaux de façon positive.


Internet : Un outil qui permet de lier technologies et authenticité
Lise ALLAIN, Auteur
Pour Léna et Thomas, maraîchers bio à Vendel (35), l'utilisation d'internet et des réseaux sociaux a été un moyen efficace de se faire connaître et de garder un lien avec leurs clients. Ils commercialisent toute leur production en circuits courts, notamment dans une Amap. Sans remplacer ce contact direct, les outils du numérique sont un plus : site collectif de vente en ligne de paniers, blog d'information, page facebook pour communiquer sur les nouveautés, proposer des recettes, faire connaître certains légumes oubliés, et montrer, par des photos ou des vidéos, le travail qui existe derrière les légumes... Grâce à leur aisance dans l'utilisation des outils numériques, ils parviennent à ne pas y passer trop de temps. Pour eux, c'est une façon de lier technologies et authenticité.


Erwan et Marie Henry : "Passer en bio nous a permis d'arrêter d'avoir peur"
Antoine BESNARD, Auteur
Erwan et Marie Henry ont démarré leur conversion en AB en 2014, à un moment où la situation économique de leur exploitation était très tendue. Officiellement en bio depuis juillet 2016, en bovins lait, ils décrivent, dans cet interview, leur ferme d'avant, en systèmes lait (une cinquantaine de vaches) et porcs (atelier naisseur-engraisseur) en conventionnel, sur une exploitation de 82 ha sur deux sites. Les difficultés pour organiser le travail, ajoutées à l'insatisfaction de ne pas pouvoir valoriser leurs porcs comme ils le souhaitaient, les ont poussé à changer. Le fait d'être par ailleurs satisfaits de leur travail en lait et d'avoir déjà des pratiques comme le désherbage mécanique, les soins homéopathiques pour les vaches, la recherche de l'autonomie fourragère... les préparait au passage en bio. En 2014, ils ont participé à un colloque lait bio organisé par le réseau GAB-FRAB dans les Côtes d'Armor, et ça a été le déclic. Le couple raconte comment s'est opérée la transition. Pour Marie, passer en bio nécessite de faire sauter certains verrous, le principal étant d'arrêter d'avoir peur de ne plus faire comme avant, ou de ne plus faire comme les autres autour de soi. Dans la commune de Marie et Erwan, à Louargat (22), trois couples sont passés en bio en même temps, ce qui a créé une dynamique et les a rassurés. Les échanges avec les personnes ressources des réseaux GAB et FRAB leur permettent de ne pas se sentir isolés. Quant aux coups de main entre voisins, bio ou conventionnels, ils continuent comme avant...