- Titre :
- VOIX BIOLACTEE (LA), N° 87 - Mars 2017 - Bulletin N° 87
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2017
- Année de publication :
- 2017
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dossier : L'élevage des génisses
Ludovic BILLARD, Auteur
L'introduction de ce dossier rappelle l'importance de l'élevage des génisses dans une ferme laitière. Le choix de pratiques d'élevage qui visent un meilleur bien-être animal, une meilleure santé du troupeau, mais aussi de meilleures conditions de travail, sans sacrifier les performances économiques des fermes, compte dans la recherche d'équilibre de cet élevage. Le partage d'expériences entre éleveurs, dans ce cadre, présente de nombreux atouts. Ainsi, des éleveurs témoignent sur certains de leurs choix : - Vêlages 2 ans, 3 ans ? Avantages et inconvénients (Isabelle Mathy, 01) ; - Déléguer l'élevage des veaux à des vaches nourrices pour avancer dans la simplification du système (Gérard Grandin, 61) ; - Le lait fermenté (Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, 42) ; - Kéfir et élevage des génisses : deux facteurs indissociables pour moi aujourd'hui (Frédéric Thiriet, 88) ; - Le kéfir de lait (Jean-Yves Papin, 49) ; - Les veaux sous la mère (Didier Bourgeois, 89) ; - Respecter la physiologie est primordiale (résumé d'une intervention de Marine Lemasson, conseillère en systèmes ruminants bio et durables) ; - L'expérimentation des vaches nourrices (Laurent Brunet, 88) ; - Changer de mode d'élevage pour éradiquer la Cryptosporidiose (Alain Guiffès, 49) ; - Le colostrum ou l'or liquide (Nadine Savary, 53) ; - Les vaches nourrices (fermoscopies de 3 exploitations laitières).


Fermebioscopie : GAEC du Pis Vert, Adhérent BIOLAIT du département 61
Jérémie OUY, Auteur
Issu d'une fratrie de 5, Jérémie Ouy reprend la ferme familiale bio au moment du départ en retraite de son père. La ferme laitière est alors déjà autonome pour l'alimentation des animaux, transforme ses produits sur place et les vend au marché. Jérémie va améliorer les conditions de travail, investir dans un séchoir en grange, trouver des associés pour former un GAEC. Son témoignage illustre la volonté de poursuivre l'objectif d'autonomie globale de l'exploitation, mais aussi les liens de solidarité entre associés. Jérémie présente quelques éléments sur l'élevage de ses animaux (alimentation/ration, vêlages, pâturage) et les résultats économiques de la ferme pour 2014 à 2016. Afin de relever le défi permanent de faire vivre deux familles, de nouveaux projets ont vu le jour (nouvelle boutique, installation d'un pasteurisateur, création d'une cave à fromages enterrée...).


Bio portrait : Jean-François Soubre, Adhérent du département 63
Alain GRASTEAU, Auteur
A Rochefort-Montagne (63), Jean-François Soubre élève son troupeau de vaches laitières à 850 m d'altitude. Dans cette interview, il relate son parcours. Après sa formation, il a travaillé au service de remplacement, puis a exercé plusieurs métiers dans divers domaines : dans une laiterie, dans une blanchisserie, comme chauffeur de poids lourds... Entre-temps, il a rencontré sa future épouse, Christelle. En 2009, ils arrêtent l'un et l'autre de travailler et entament une réflexion sur la possibilité de s'installer en agriculture, et plus particulièrement de reprendre la ferme des parents de Christelle au moment du départ en retraite de ces derniers en 2011. Commence alors une nouvelle étape dans le parcours de Jérémie, avec le début du parcours d'installation, une formation à la fabrication de la Fourme de Rochefort... Aujourd'hui, la ferme est en bio, et Jérémie fait partie des 9 producteurs fermiers qui continuent à fabriquer ce fromage de façon traditionnelle. Il transforme environ 70 000 litres de lait et livre environ 140 000 litres à Biolait.


Agriculture biologique en Espagne : Du succès de la production aux enjeux de la consommation
Théophile JOUVE, Auteur
En Espagne, la production bio connaît un important développement, avec des surfaces qui ont été multipliées par plus de 4 entre 2000 et 2013, la moyenne européenne se situant à un peu plus de 2. Aujourd'hui, l'Espagne est le pays d'Europe qui compte le plus de surfaces et le plus grand nombre de fermes bio après l'Italie. En ce qui concerne la production laitière, l'Espagne comptait, en 2014, 19 000 exploitations pour une collecte de 6,5 milliards de litres de lait de vache, mais seulement quelques millions de litres en bio. C'est en Galice que la production laitière se concentre. La consommation de produits bio en Espagne connaît cependant un développement modeste, sans doute lié à la dégradation du pouvoir d'achat et aux prix élevés en magasins. L'Espagne produit donc globalement plus de produits bio qu'elle n'en consomme. La collecte de lait bio est assurée par deux acteurs principaux : Puleva et la filiale espagnole de Lactalis. Depuis le printemps 2016, Biolait accompagne le développement de 2 projets structurants, le premier avec Pastoret, entreprise familiale catalane spécialisée dans le yaourt haut de gamme, le deuxième avec Lacteas Garcia Baquero, premier fabricant de manchego (fromage espagnol). Biolait accompagne également Danone dans le développement de son activité en Espagne, avec 4 références vendues dans le pays, mais fabriquées en Normandie à partir de lait français. Face à un potentiel important de consommation de produits laitiers bio en Espagne, les transformateurs espagnols sont entraînés dans une dynamique et pourraient s'appuyer sur Biolait pour les accompagner.


Une transmission parents-enfants dans le Nord
Maxime COURTIN, Auteur ;
Irina COURTIN, Auteur
Maxime Courtin s'est installé en 2014, sur une petite ferme bio dans l'Avesnois, à la suite de ses parents, installés, eux, depuis 1980. Il a axé l'activité de la ferme autour de la transformation fromagère et la valorisation des produits en circuits courts. Il revient sur son parcours et décrit son installation sur la ferme familiale. Les actions mises en place, en particulier pour réduire les charges (eau, électricité, intrants) et développer la production malgré le manque de place et des installations vétustes, n'ont pas toujours été bien comprises par ses parents, mais l'aide et le conseil d'autres agriculteurs ont été de réels "plus" tout au long de cette période.


Pourquoi Biolait fait le choix des aliments biologiques issus de grains produits en France ?
Michel RAGOT, Auteur ;
Jean-Marie POILVET, Auteur
La part des graines importées dans l'alimentation des vaches sur les fermes Biolait a toujours été faible. Le Conseil d'Administration a, dès 2012, entamé un travail de fond afin d'améliorer cette traçabilité, en particulier en ce qui concerne le soja. Un des constats était qu'il était difficile de garantir des matières premières indemnes de pesticides et d'OGM, particulièrement sur des sources d'approvisionnement lointaines et faisant appel à des intermédiaires. Une enquête a permis d'avoir une connaissance plus fine des achats réalisés sur les fermes et de l'approvisionnement en matières premières des fabricants d'aliments. Après avoir, en 2014, établi une Démarche Qualité Biolait qui visait à mettre en place un dispositif permettant de sécuriser au maximum les achats d'aliments réalisés sur les fermes, Biolait a finalement fait le choix, en 2016, d'une exigence de traçabilité supplémentaire en votant l'obligation d'achat d'aliments issus de grains bio produits en France.


Passer pour un fou n'empêche pas la réussite
Rodolphe SAUNIER, Auteur
Rodolphe Saunier, petit fils d'éleveur laitier des Monts du Lyonnais, a toujours souhaité être éleveur. Après une formation et un parcours d'installation "classiques", il s'installe en GAEC, en décembre 2006, à 21 ans, avec pour ambition de développer une grosse production. Des travaux sont engagés, du matériel de pointe acheté, etc. Le système mis en place fonctionnait, mais était très dépendant des fournisseurs et des banques... Au départ en retraite de son associé, Rodolphe se retrouve à faire des journées de 15 à 16 h pour élever ses 140 bêtes et garder la cadence. Il réalise rapidement que son système est arrivé à bout de souffle et se sent pris au piège. Grâce aux conseils et au soutien de son contrôleur laitier, il commence par remettre ses vaches à la pâture pour supprimer les achats d'aliments. Parallèlement, du fait de la baisse des stocks en herbe, il doit se séparer de toutes ses génisses. A partir de 2016, il s'engage en AB. Rodolphe décrit tout le cheminement qui lui a permis de changer complètement son système malgré les doutes et les critiques dont il a fait l'objet, et de se rapprocher peu à peu de Biolait. "La conversion a aussi bien été professionnelle que personnelle", déclare-t-il. Aujourd'hui, il a l'impression de faire son métier beaucoup plus sereinement et arrive à libérer du temps pour sa famille et ses amis.