- Titre :
- VOIX BIOLACTEE (LA), N° 88 - Juin 2017 - Bulletin N° 88
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/06/2017
- Année de publication :
- 2017
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Dossier : Relation Humain / Animal
Philippe BOURGEOIS, Auteur ;
Emmanuel DESSENNE, Auteur ;
Marie-Christine FAVÉ, Auteur ;
ET AL., Auteur
Le bien-être animal a parfois été mis à mal lors de l'intensification des fermes. Aujourd'hui, il faudrait remettre en question notre agriculture et notre élevage pour qu'une véritable prise en compte de l'animal puisse émerger. Il n'existe certes pas une, mais des solutions diverses, pour améliorer le bien-être des paysans et de leurs animaux, comme le montrent les témoignages présentés dans ce dossier : - Bien naître... à la Ferme de la Renaissance ; Emmanuel Dessenne, éleveur laitier bio (35) partage sa vision d'un élevage "naturel" et de l'importance de comprendre le comportement de ses animaux ; - Animots-A-Mi-Mots® : Comprendre et être compris des animaux (par Marie-Christine Favé, vétérinaire et formatrice en relations éleveurs / animaux) ; - Communiquer pour donner du sens ; Anne-Claude Borel, éleveuse bio dans les Hautes-Alpes, a participé à une formation en communication animale ; - La valorisation des veaux mâles Jersiais ; Jean-Luc Gourin (56) fait évoluer son troupeau vers 100 % de Jersiaises et explique comment il gère la valorisation des veaux mâles ; - Échanges avec Unebio au sujet de la filière veaux ; - Ce que les vaches nous disent sur leur santé ; Benjamin Desbois, aujourd'hui éleveur, considère la santé animale comme le résultat d'un engagement fort de l'éleveur auprès de ses animaux ; - La vie, la mort, comment ? ; "Les vaches doivent avoir une belle vie pour partir bien", explique Marie-Ange Ravat, éleveuse bio (71) ; avec un encart "Aimer et tuer ses animaux", par Sébastien Mouret, sociologue, INRA de Montpellier ; - Travailler sereinement tout en respectant nos animaux ; Yann Begaud (17), éleveur ; - Un bonheur de les voir pâturer ; Témoignage de Stéphane Naudé ; - L'écornage : Rappel du cahier des charges AB ; témoignage de Franck et Nathalie Delagnes, éleveurs bio dans l'Aveyron ; - Nous avons fait le choix de ne pas écorner (témoignage de Raphaël Prignot) ; - Si l'élevage sauvait la planète ?
Fermoscopie : L'histoire d'un changement de système
Antoine DELAHAIS, Auteur
1999 a marqué le début dune réflexion pour Antoine Delahais, alors installé depuis 3 ans en élevage bovin lait en Seine-Maritime. Constatant que son activité devenait moins rémunératrice, il a décidé de revoir l'ensemble de son système. Il a d'abord créé, avec d'autres éleveurs, un groupe Herbe, au sein du CIVAM 76. Son frère Thomas l'a rejoint sur la ferme en 2008, dans un contexte de crise laitière. Ils ont réalisé assez vite les limites d'un système productiviste et se sont engagés, d'un commun accord, vers un système durable. Les groupes d'échanges entre éleveurs et les journées de formation ont été déterminants. Antoine raconte les différentes étapes de la transformation et les actions entreprises : maximisation du pâturage avec un système de paddocks, construction d'un séchoir en grange et passage en bio en 2012, système de vaches nourrices pour élever les veaux, arrêt des antibiotiques et utilisation des huiles essentielles en préventif... L'ensemble du système est pensé pour être efficient économiquement, notamment par une diminution des dépenses et par la recherche de valeur ajoutée (moins de frais vétérinaires, des vaches qui vieillissent bien, une alimentation basée sur l'herbe pâturée...). Cependant, l'aspect social et humain est au cur de la démarche. L'embauche d'un salarié contribue à une meilleure qualité de vie, des éleveurs et des animaux : "Quand l'éleveur va bien, tout va bien...", déclare Antoine. Il utilise le temps dégagé pour militer pour une agriculture solidaire, dont il retrouve les valeurs dans les CIVAM et Biolait. Se dégager du temps n'a pas été immédiat, il a fallu du temps pour stabiliser le système. Pour Antoine, s'enrichir des expériences des autres a été une des clés de réussite.
Rencontre avec les Bio Turcs
Soizick ROUGER, Auteur
Biolait a rencontré deux représentants de la filière biologique turque à l'occasion de leur voyage en France, ce qui a permis de bénéficier d'un bref aperçu de la bio turque. La production de lait biologique, en Turquie, est de 16 millions de litres, dont 80 % sont produits par seulement 6 fermes. L'un des visiteurs turcs possède la deuxième plus grande ferme du pays, avec 800 vaches qui produisent 6 millions de litres de lait bio. Globalement, le démarrage de la production du lait en bio est relativement récent. LÉtat turc a lancé des appels d'offres pour dédier une partie des terres nationales à la production agricole, et c'est dans ce cadre que la grande ferme de l'interlocuteur turc rencontré est née, d'abord en conventionnel, puis convertie en bio. Cependant, la majorité des autres exploitations sont de petite taille et morcelées, les plus petites fermes bio possédant entre 6 et 10 vaches.
Transmission : La force d'un collectif pour s'installer
Eflamm LINTANF, Auteur ;
Nora LE TROADEC, Auteur
5 jeunes de Côtes d'Armor se sont regroupés en collectif pour reprendre une ferme. L'idée directrice de départ était de s'engager à plusieurs dans un projet aux valeurs fortes, alliant agriculture, environnement et dimension sociale. Le projet s'est précisé peu à peu pour se centrer sur la production de lait de vache et de lait de chèvre bio, transformé à la ferme et vendu en direct. Ainsi, est née la SCI du Scrapo (22). La SCI permet d'impliquer les citoyens qui prennent des parts (1 part = 500 euros), et deviennent acteurs de leurs systèmes alimentaires. Le projet a été suivi et accompagné par Terre de Liens Bretagne. Normalement, l'installation est prévue pour janvier 2018.
La Ferme Coq'Lait, beaucoup d'évolution avant de témoigner dans la Voix Biolactée
Bertrand ESCOT, Auteur
En 2007, Bertrand Escot et Vincent Forissier ont créé le GAEC de l'Horizon, à Saint-Héand (42), sur une zone de forte production laitière. Ils ont ensuite été rejoints par Ismaël, qui a commencé à développer une production de poulets de chair en vente directe. Ensemble, ils ont entamé une réflexion sur l'avenir et visité plusieurs exploitations en AB, un choix qu'ils ont estimé alors viable et cohérent pour leur futur projet à trois, pour sortir d'un système du "toujours plus", se garder du temps et ne pas réinvestir de façon importante dans la production laitière. Ils se sont engagé en bio en 2016, après un stage conversion avec l'ARDAB. Le GAEC de la Ferme Coq'Lait a vu le jour en décembre de la même année. Bertrand Escot raconte comment ils produisent aujourd'hui et comment ils produiront demain, une fois en bio, des poulets de chair et du lait. Il souligne le besoin de prendre son temps pour s'approprier la production laitière bio.
Quand les canards deviennent des porcs
Tanguy PARANTHOEN, Auteur
Tanguy Paranthoen, originaire de Saint-Brieuc (22), s'est installé comme éleveur de vaches laitières et de canards en 2009, en Ille-et-Vilaine. Il raconte comment la prise de conscience d'un mode de production intensif, sans aucune pitié pour l'animal, l'a poussé à arrêter l'élevage de canards pour repartir de zéro. Aujourd'hui, avec le soutien de Bio Direct, il s'est réorienté vers un atelier de post-sevreur engraisseur en porcs bio et a converti son élevage laitier en bio. Il est fier de ses choix et souligne qu'avec la volonté d'apprendre et de réussir, changer de production est tout à fait possible et ne doit pas faire peur.