- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 375 - Septembre 2017 - Bulletin N° 375
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2017
- Année de publication :
- 2017
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


"La diversification des espèces au sein d'une parcelle permet d'augmenter la biodiversité"
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
Dans la Drôme, la plate-forme TAB, pour techniques alternatives et biologiques, a été mise en place en 2012 afin de produire des références sur les systèmes bio et en bas intrants. Neuf systèmes et dix-sept cultures font aussi l'objet d'observations, en arboriculture (pêchers), en grandes cultures et production de semences, et en agroforesterie. Comme l'explique Laurie Castel, responsable de la plate-forme TAB à la Chambre d'agriculture de la Drôme, un important travail autour de la biodiversité dans ces systèmes agricoles a permis d'identifier des pratiques favorables à celle-ci. Ces pratiques sont essentiellement liées à la diversification des cultures et des aménagements autour des parcelles : introduction de légumes de plein champ et de plantes aromatiques dans les rotations de grandes cultures, implantation d'arbustes dans les vergers (sur les rangs), mise en place de bandes enherbées et de haies, installation de nichoirs pour différents oiseaux et chauve-souris, etc. Ainsi, entre 2011 et 2016, le nombre d'espèces d'oiseaux et de papillons présentes sur le site a augmenté.


Bretagne : 20 ans d'engagement dans la bio
Véronique BARGAIN, Auteur
Engagé sur l'agriculture biologique depuis 1997, le groupement de producteurs Prince de Bretagne est aujourd'hui leader sur ce marché, avec 20 000 tonnes de légumes bio commercialisées en 2016. La gamme proposée s'est peu à peu diversifiée, avec aujourd'hui une trentaine de légumes produits par une cinquantaine d'agriculteurs. Ces derniers peuvent bénéficier de l'appui de la station expérimentale Terre d'Essais, dédiée à la bio, avec des légumes de plein champ et sous abris. Avec 20 autres producteurs en conversion ou en réflexion, l'offre de Prince de Bretagne devrait bientôt pouvoir atteindre les 30 000 tonnes.


Paca : Des aubergines de toutes les couleurs
Magali SAGNES, Auteur
Sur le site expérimental en maraîchage bio du Grab (Groupe de recherche en agriculture biologique), dans le Vaucluse, un essai sur 26 variétés d'aubergines sous abri a été mis en place en 2017. Cet essai comparatif permettra par ailleurs d'évaluer : - l'intérêt de la suppression des fleurs secondaires (dans l'objectif de limiter le nombre de petits fruits) ; - deux densités de culture supérieures ; - et une taille des bras en gobelet.


La thermothérapie fait ses preuves
Maude LE CORRE, Auteur
La thermothérapie consiste à traiter à l'eau chaude (48-49°C) les fruits après récolte pour améliorer leur conservation. La chaleur réduit le nombre de pathogènes en sortie datmosphère contrôlée. Les essais menés à La Morinière, en Indre-et-Loire, montrent son efficacité pour lutter contre les maladies de conservation sur pommes. Lors d'essais conduits sur trois variétés de pommes en agriculture biologique, cette technique a diminué le nombre de fruits touchés par gloeosporium. Pour la variété Gala, il baisse de 25 % sans traitement à 2 %, précise Claude Coureau, du Ctifl. Un résultat qui se vérifie sur différentes variétés (Opal, Daliclass). Cependant, son action s'amoindrit lorsque le traitement est effectué plus de sept jours après récolte ou lors de cueillettes très tardives. La thermothérapie sur pommes et sur poires se montre également efficace contre Phytophtora, mais peu sur d'autres maladies de conservation comme Monilia.


Vers un non travail du sol
Guy DUBON, Auteur
La journée portes ouvertes du centre Ctifl de Balandran, dans le Gard, fut l'occasion de montrer le développement de moyens de lutte bio et la prise en compte de l'agronomie en cultures légumières. Marie Torres, ingénieure en charge du programme melon, y a présenté un essai d'implantation de culture de melon avec un travail du sol simplifié au maximum. L'essai consiste en l'installation d'un engrais vert (ici vesce velue et blé), en automne, sur une butte, qui est détruit au printemps par couchage au rouleau Faca ou par broyage, puis qui est suivi d'une occultation par film plastique. Ainsi, le sol n'est pas travaillé durant cinq à six mois avant la plantation. Cette démarche est motivée, d'une part, par l'obligation de couverture maximale du sol en hiver dans les zones vulnérables Nitrates et, d'autre part, par la lutte contre la fusariose. Un essai identique sur courgette a été mené, avec un mélange de vesce d'hiver et d'orge en engrais vert. Les conclusions partielles de l'essai sur melon sont présentées et pointent les problèmes de faisabilité rencontrés (blé difficile à coucher par roulage), ainsi que les phases-clés à maîtriser (mise en place du paillage, installation de l'irrigation).


Des bandes fleuries pour se protéger du thrips
Véronique BARGAIN, Auteur
Le thrips tabaci peut provoquer d'importants dégâts en culture de poireaux et impacter économiquement la production. Dans l'optique de développer la régulation naturelle de ce ravageur, le Ctifl de Carquefou, en Loire-Atlantique, la Fredon Nord-Pas-de-Calais et LCA ont testé l'attractivité de différentes espèces végétales vis-à-vis du thrips et de ses ennemis naturels. Sébastien Picault, du Ctifl de Carquefou, livre les résultats d'essais en bandes fleuries de quatre mètres de large, implantées en bordure de parcelle. Plusieurs espèces attirent les prédateurs du thrips, comme Aelothrips intermedius, mais également le thrips lui-même. C'est le cas de l'achillée millefeuille et du chrysanthème. Les Chénopodiacées et les Amaranthacées se montrent intéressantes, mais peuvent poser des problèmes d'enherbement. Par ailleurs, la féverole et la vesce, ainsi que la tanaisie semblent être des plantes clés car elles attirent respectivement les syrphes et les Orius, mais pas le thrips. Le Grab, de son côté, a testé des bandes composées de bleuets, de fèves et de céréales contre les pucerons.


La résistance aux nématodes avance
Véronique BARGAIN, Auteur
Les nématodes à galles représentent un problème de plus en plus important en culture sous abris, notamment en Provence. Dans ce contexte, le programme de recherche Lactumel a testé la résistance d'environ 560 génotypes de laitues cultivées et sauvages à deux souches de nématodes (Meloidogyne incognita et Meloidogyne arenaria). Brigitte Maisonneuve, de l'INRA d'Avignon, estime les résultats encourageants : des génotypes sauvages résistants et partiellement résistants ont été identifiés. Sur les plants résistants, les nématodes pénètrent la racine, mais leur cycle se trouve bloqué et les pontes sont alors très réduites. Les chercheurs ont, par ailleurs, montré que la résistance aux nématodes reposait sur un déterminisme génétique simple. Pour Brigitte Maisonneuve, les sélectionneurs ont désormais les outils pour commencer un programme de sélection variétale de salades résistantes aux nématodes à galles du Sud-Est.


La lutte contre la fusariose à l'essai
Guy DUBON, Auteur
La fusariose de la salade est causée par un champignon originaire du Japon. La maladie s'est disséminée en Europe et a été détectée pour la première fois en France en 2015. Aujourd'hui, elle est présente dans différentes zones de production. Dès 2016, la Chambre d'Agriculture des Alpes-Maritimes et l'Aprel ont débuté des expérimentations de lutte contre la fusariose de la salade, selon trois modalités. Un premier essai de solarisation avant plantation s'est montré plutôt concluant. Après 38 jours (de juillet à mi-août) sous un paillage plastique transparent, 95 % des plants des deux variétés testées mis en place à la suite étaient commercialisables, témoigne Corinne Pons, de la Chambre d'Agriculture des Alpes-Maritimes. Le second essai a évalué l'efficacité de l'incorporation d'un charbon actif issu de la pyrolyse d'essence de bois dur, dans l'objectif de diminuer la pression de l'inoculum. Une différence significative de mortalité des plants a été observée, mais cette technique n'affecte pas la pression de l'inoculum. Le troisième essai a consisté en un screening de 22 variétés sur différentes typologies (batavia, romaine, feuille de chêne et laitue beurre). Il a permis d'identifier des variétés tolérantes. Dans un encadré, Elie Dunand, consultant dans la production et la filière maraîchère, préconise, contre la fusariose, un modèle de prévention du risque en évitant les tassements de sol.