- Titre :
- SÉSAME, N° 2 - Novembre 2017 - Bulletin N° 2
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2017
- Année de publication :
- 2017
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Bien-être animal : Un sujet qui avance tant bien que mal
Sylvie BERTHIER, Auteur
La question du bien-être animal (BEA) anime de plus en plus le débat sur lélevage. La notion même de BEA a évolué depuis 3 siècles, le paradigme de Descartes selon lequel les animaux-machines étaient incapables de souffrance ayant dominé jusque dans les années 1960. Les premières prises de conscience de la souffrance animale dans lélevage ont alors amené à faire de cette question un thème de recherche. Si, depuis, connaissances et législation ont évolué, la notion de BEA demeure clivante, dans un contexte où lélevage industriel reste dominant et le critère économique la référence. Pour certains, les choses avancent, pour dautres, non. Mais au final, la société, à la recherche de plus de valeurs dans son rapport au vivant et à la nature, est de plus en plus soucieuse des conditions de lanimal dans lélevage et ce dernier doit intégrer ce facteur pour son avenir. Cependant, cette question doit être portée par tous, et ce, de façon conjointe, du chercheur au consommateur, en passant par léleveur, les divers maillons des filières ou le législateur, afin que le bien-être des animaux délevage saméliore vraiment.
Culpabilité : Quand les omnivores minorent la souffrance animale
SESAME, Auteur
Nous affirmons aimer les animaux alors que nous les mangeons. Pour faire face à ce paradoxe dit de la viande, nous nous voilons la face et minimisons la souffrance animale. Cest ce que montrent les travaux de Nicolas Treich, chercheur à lINRA, économiste spécialiste de lanalyse coût-bénéfice et de la théorie de la décision. Il travaille notamment en enquêtant auprès de consommateurs omnivores (qui mangent régulièrement de la viande), de flexitariens, personnes n'en consommant quoccasionnellement ou encore auprès de végétariens. Il savère notamment que les premiers sous-estiment beaucoup plus que les deux autres catégories le nombre danimaux abattus en France ou encore les souffrances endurées par ces derniers. Mieux informer sur les conditions délevage et dabattage diminuerait les achats de viande. Parallèlement, une augmentation du prix de la viande entraînerait, selon ces mêmes travaux, une plus forte réduction de la consommation de viande que ce à quoi on pourrait sattendre. En effet, en diminuant leur consommation de viande, à cause de son prix, les consommateurs seraient moins enclins à se voiler la face vis-à-vis de la souffrance animale. Ils auraient alors tendance, deux-mêmes, à diminuer encore cette consommation.
La dernière Tentation du bio !
Tomas GARCÍA AZCÁRATE, Auteur
Tomás García Azcárate, chercheur à l'Institut dÉconomie, Géographie et Démographie de Madrid, membre de l'Académie d'Agriculture de France et ancien fonctionnaire européen, s'interroge sur l'évolution de la bio et sur l'effet de sa standardisation, entre les valeurs des pionniers et l'arrivée massive des nouveaux convertis, y compris les structures de grande taille. L'auteur estime que certains choisissent de quitter la bio pour se réaliser dans les circuits courts.
Les vieux cépages reviennent dans le rang
Yann KERVENO, Auteur
En viticulture, les vieux cépages bénéficient d'un regain d'intérêt, pour les chercheurs (en génétique notamment), mais aussi pour les vignerons. En effet, si ces cépages ont pu, par le passé, être abandonnés, ils sont de nouveau l'objet d'attention dans un contexte de réchauffement climatique et de nécessité de résistance aux maladies et ravageurs. A travers des témoignages d'acteurs investis dans des collections de vignes, l'auteur présente un tour d'horizon du potentiel de ces cépages retrouvés.
Quel est le juste prix du lait ? ; Pascal Massol, agile pour ne plus être fragile ; Damien Lacombe mise sur le bio et la Chine
Stéphane THEPOT, Auteur
Au sein de la filière laitière, les avis divergent sur la stratégie à adopter pour écouler les 25 milliards de litres produits annuellement en France, comme en témoignent les systèmes présentés dans cet article, une laiterie indépendante et deux exploitations laitières aux orientations opposées. Dans la région Centre, la Laiterie de Saint-Denis-de-lHôtel est la dernière laiterie indépendante. C'est son savoir-faire dans l'emballage et le conditionnement qui lui a permis de survivre face à ses grands concurrents industriels. Le patron, Emmanuel Vasseneix, est aussi à la tête de plusieurs marques vendues en grandes surfaces revendiquant plus d'éthique sur leurs étiquettes. Pascal Massol, acteur phare de la grève du lait en 2008, a converti depuis son élevage à l'agriculture biologique et a développé un atelier de transformation à la ferme. Damien Lacombe, éleveur aveyronnais, est le président de Sodiaal, la plus grosse coopérative laitière de France, qui a signé un important contrat avec la Chine pour y exporter du lait infantile issu de l'agriculture biologique.
Quelle durabilité pour les oasis du Sahara algérien ?
Khaled AMRANI, Auteur
Dans le Sahara, les oasis sont l'héritage de plusieurs millénaires de développement agraire, notamment autour de la culture du dattier. Ces agro-écosystèmes complexes sont aujourd'hui menacés par une exploitation de plus en plus intensive des ressources, y compris de l'eau, et par l'arrivée de modèles de production occidentaux peu adaptés au contexte saharien. Les conséquences environnementales et socioéconomiques ne semblent pas négligeables. Se pose alors la question d'un développement plus durable de ces oasis pour assurer leur préservation. L'étude rapportée dans cet article a permis d'identifier plusieurs leviers d'action parmi lesquels figure l'amélioration des relations entre acteurs - publics, privés et issus de la société civile - via la mise en place de projets spécifiques à ces territoires et à l'agriculture d'oasis. Une meilleure valorisation des produits via la labellisation est par ailleurs préconisée, de même que le développement de circuits de proximité.
Des vignes sous l'aile des chauves-souris
Yohan CHARBONNIER, Auteur
Depuis le printemps 2017, la LPO Aquitaine, en collaboration avec l'UMR santé et agroécologie du vignoble de l'Inra-Bordeaux sciences agro et le bureau d'études Eliomys, étudie la prédation des vers de la grappe par les chauves-souris dans le vignoble bordelais. Dans un premier temps, une analyse génétique des guanos (excréments) des prédateurs est réalisée afin d'y déceler des traces d'ADN de vers de la grappe, prouvant ainsi la capacité de prédation recherchée. Dans un second temps, la corrélation entre les pics d'émergence des ravageurs et l'activité de chasse des chauves-souris sera étudiée. Selon les résultats obtenus, ce projet pourra se poursuivre par l'identification d'actions favorables à la présence des chauves-souris dans les vignobles (éléments du paysage, pratiques agricoles, etc.).