- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 376 - Octobre 2017 - Bulletin N° 376
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2017
- Année de publication :
- 2017
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Ces communes qui misent sur l'agriculture
Thierry BECQUERIAUX, Auteur
Les villes et métropoles cherchent à promouvoir linstallation de jeunes agriculteurs, passionnés et souvent partisans de nouveaux modèles de production. Les élus souhaitent ainsi revitaliser certaines zones péri-urbaines, et répondre aux attentes des « consomacteurs ». Ces projets dinstallation, souvent en maraîchage bio, sont fréquemment portés par des jeunes non issus du milieu agricole. Les systèmes mis en place, sur des superficies très variées, continuent de se diversifier, commente Serge Bonnefoy, animateur du réseau « Terres en Villes ». Cependant, les candidats à linstallation se heurtent au statut particulier des collectivités (longueur des procédures, nécessité détudes préalables, mise aux normes de sécurité), les poussant parfois à abandonner. Des exemples provenant de toute la France sont cités, allant de surfaces dun ha, comme sur la ferme La Bourdaisière, en Indre-et-Loire, à des surfaces plus importantes, comme les 328 ha issus de lancienne base militaire de Metz-Frescaty, en Moselle. Un encart est consacré à la zone maraîchère de Wavrin, dans le Nord, qui est devenue une vitrine agricole de la métropole lilloise (maraîchers et pépiniéristes), non sans difficultés et interrogations sur son avenir. A Toulon, dans le Var, 13 ha attendent un candidat pour développer l'horticulture.


Carrefour récolte la tempête
Guy DUBON, Auteur
Avec sa campagne « marché interdit », lenseigne Carrefour commercialise des légumes issus de semences paysannes non-inscrites au catalogue officiel, en partenariat avec deux groupements de producteurs bio bretons (APFLBB et Kaol Kozh). En saffichant défenseur de la biodiversité et en prônant un assouplissement de la loi, Carrefour fait réagir lensemble de la filière, des obtenteurs aux consommateurs. Le GNIS dénonce la démarche, estimant que seules quelques variétés sur les 3200 variétés disponibles dans le catalogue officiel sont proposées par lenseigne ; et rappelle les protections apportées par linscription au catalogue, ainsi que le travail effectué par les conservatoires pour préserver des variétés anciennes. Les consommateurs dénoncent leffet « greenwashing publicitaire » et certains sinquiètent de la remise en cause du droit européen, avec le risque de passer du certificat d'obtention végétal à un système de brevets. Légumes de France récuse également cette campagne, qui va à lencontre des partenariats engagés.


Les atouts de l'enherbement
Maude LE CORRE, Auteur
En arboriculture, lenherbement sur le rang présente de nombreux atouts : maîtrise des adventices, amélioration de la structure, de la fertilité du sol et de la disponibilité en eau, protection des cultures. Xavier Creté, de Sud Expé Marsillargues dans lHérault et le Gard, aborde les points clés pour un enherbement adapté : déterminer lobjectif, quelles espèces et quelle gestion. Claude-Eric Parveaud, du Grab, souligne limportante variation selon les systèmes et les pratiques. Différents essais en cours sintéressent aux potentiels des trèfles violet et blanc, de la fétuque ovine, de lachillée millefeuille, de la petite pimprenelle). Le projet Placohb a pour objectif, dici 2020, de caractériser les effets dun enherbement du rang sur la culture et son potentiel pour favoriser la biodiversité fonctionnelle. Au cours dun essai Grab-Inra de Gotheron (Drôme) conduit sur pêches, limplantation de trèfle blanc nain a permis de : - diviser par deux la quantité dazote apportée, sans perte de rendement ni de qualité ; - augmenter la porosité du sol ; - diminuer les monilioses grâce à un effet tampon du couvert sur la disponibilité en eau. Cependant, pour éviter les pertes de rendement, il convient de rester vigilant vis-à-vis des campagnols et de limpact sur les jeunes vergers.


Les modes de destruction des engrais verts
Véronique BARGAIN, Auteur
Dans le cadre du projet régional Pays de la Loire Atila 2016-2019, des essais sont menés au Ctifl de Carquefou (Loire-Atlantique) sur les modes de destruction des engrais verts. Implantés avant une culture de chou-fleur, deux couverts hivernaux sont testés (Chlorofiltre 31, mélange davoine rude, de vesce commune et de trèfle dAlexandrie ; ainsi que Chlorofiltre 30H, associant du seigle, de la vesce commune et du trèfle incarnat) selon trois modalités de destruction. Une première modalité en travail du sol classique (enfouissement), une deuxième en travail modéré ou strip-till (roulage avec rouleau Faca) et une troisième par occultation (roulage, puis bâchage pendant deux-trois semaines). Les premiers résultats montrent des points positifs et négatifs pour chacun des trois modes, en termes de structure du sol, de sensibilité aux ravageurs, ainsi que denracinement et de rendement du chou. La destruction par occultation semble un bon compromis, estime Sébastien Picault, ingénieur de recherche et dexpérimentation au Ctifl. Les essais vont se poursuivre avec un engrais vert moins robuste et qui ne monte pas trop haut, comme le trèfle. Un encart décrit la méthode strip-till issue de lagriculture de conservation.


"Le couvert végétal limite le dépérissement de la lavande"
Kévin DEBREGEAS, Auteur
Kévin Debregeas, conseiller grandes cultures et PPAM à la Chambre dagriculture de la Drôme, aborde lintérêt dun couvert végétal contre le dépérissement de la lavande. Depuis 1987, lavandes et lavandins subissent des attaques du phytoplasme du Stolbur, transmis par une cicadelle, sèchent et finissent par mourir. Associer limplantation de plants sains et lapplication dargile kaolinite, avec la mise en place dun couvert végétal semé en inter-rang, semble une bonne piste. Depuis 2015, cette modalité est testée, mais la largeur trop importante du couvert a conduit à une baisse du rendement en huile essentielle. Un agriculteur a testé avec succès une réduction de 90cm à 50cm de la largeur de son couvert végétal (60% de fétuque rouge gazonnante et 40% de RGA gazonnant) : le rendement a plus que doublé dans la modalité enherbée, principalement dû à un dépérissement moindre. La Chambre préconise un couvert végétal de graminées permanentes à condition que la largeur du couvert soit au maximum de 30% de la largeur de linter-rang. Le machinisme constitue le principal frein à cette méthode. Un groupe dagriculteurs sest constitué autour de cette problématique dans le cadre du programme de recherche CASDAR Recital.


La maladie de la tache de la carotte
Adrien LASNIER, Auteur
La maladie de la tache de la carotte ou cavity spot est lun des soucis majeurs de la production de carottes. Elle touche tous les types de carottes et provoque des baisses de rendement jusquà 30% (hausse de la mortalité des jeunes plantules, arrêt de la tubérisation
). Dans les années 1980, les champignons du genre Pythium ont été identifiés comme responsables de la maladie. Les moyens de protection préconisés sont : - choisir des variétés plus tolérantes ; - respecter un délai de retour pour la carotte de 5 ans dans la rotation ; - apporter du calcium ; - éviter les zones daccumulation deau qui favorisent le développement des champignons.