- Titre :
- LA LUCIOLE, N° 19 - Mars / Avril 2018 - Bulletin N° 19
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Réussir ses engrais verts en maraîchage bio diversifié
Rémi COLOMB, Auteur
Si les services rendus par les engrais verts sont incontestables, les fermes en maraîchage biologique diversifié peinent à sapproprier cette technique de couverture des sols en raison bien souvent du manque de surface ou doutillages adaptés pour limplantation et la destruction des engrais verts. Dans cet article, deux maraîchers bio isérois apportent leur expérience des engrais verts, détaillant itinéraires techniques et règles de décision, intérêts et difficultés de cette pratique. Alors qu'Anthony Fouqueau, qui implante du sorgho lété et un mélange seigle/vesce à lautomne, cherche de nouveaux itinéraires pour réduire les populations de taupins favorisées par la présence de lengrais vert, le GAEC La Amapola, quant à lui, teste différentes espèces pour réussir à gérer la destruction de lengrais vert, principale difficulté liée à son contexte pédoclimatique humide.


Lutte contre la maladie de la suie des pommes : Lintérêt dun modèle de prévision dévolution
Jean-Michel NAVARRO, Auteur
La maladie de la suie, observée dans les vergers de pommes tardives, est une altération superficielle de lépiderme, sintensifiant au cours de la période de conservation. Comme elle ne sexprime réellement quen fin dété, les traitements sont délicats à positionner. Christophe Raucaz est arboriculteur bio à Verrens-Arvey, en Savoie. Pour mieux contrôler la maladie, il teste dans le cadre du programme DEPHY animé par l'ADABio - un modèle de prévision de lévolution de la maladie de la suie, nommé RIM pro. Ce dernier repère la première infestation, puis permet de faire le tri entre les périodes humides contaminatrices et celles qui ne le sont pas. Christophe Raucaz utilise également ce modèle pour positionner, en fonction de la prévision de production de spores, des traitements préventifs. Quant au coût, il faut compter 200 euros labonnement pour maximum 2 stations météo.


Les cépages résistants
Arnaud FURET, Auteur
Si la crise phylloxérique a fait émerger de nouveaux cépages résistants aux maladies (mildiou et oïdium en plus du phylloxéra), la règlementation française est encore très restrictive quant à leur utilisation, bien que la recherche devienne de plus en plus pointue sur le sujet et que nos voisins allemands et suisses les intègrent avec beaucoup de souplesse. La Suisse autorise, en effet, depuis 2015, la multiplication du cépage Divico et lAllemagne va jusquà autoriser certains de ces cépages en AOP. Francis Rousset, vigneron en Suisse, raconte comment les cépages résistants interspécifiques du Domaine des 3 Lacs en conversion vers la bio - dans lequel il travaille nont reçu, depuis plusieurs années, aucun traitement fongique et insecticide aérien, lobjectif à terme étant daboutir à des vins « zéro phyto ».


Fertilisation agro-écologique des prairies à base de compost
Elodie DE MONDENARD, Auteur
Si la fertilisation des prairies à base de compost demande une qualité dobservation et un savoir-faire très technique, la pratique offre de nombreux avantages (assainissement du fumier, réduction du volume donc des doses à épandre, retour rapide des animaux en pâture, etc.). Léleveur bio de Limousines François Dumas ne jure que par cette technique. Il partage son expérience de fertilisation agro-écologique de ses prairies avec ses collègues du réseau Bio 63 venus le rencontrer, sur sa ferme, dans les Combrailles (63). En apportant le compost à lautomne au lieu du printemps, lapport dazote favorise une flore diversifiée plutôt que le développement des Poacées, aboutissant à un meilleur équilibre entre légumineuses et graminées quand dautres pratiquent le sur-semis « pour pallier les erreurs répétées de x années », daprès F. Dumas. Il réalise quasi systématiquement un déprimage et, avec une gestion pointue de son système, obtient une herbe dune qualité largement supérieure.


Elevage ovin viande : Un système bio basé sur la sélection, la prévention et lautonomie
Catherine VENINEAUX, Auteur
Alain Ginier-Gillet est éleveur ovin viande à Saint-Pierre-de-Bressieux, en Isère. Pionnier de la bio, il livre, dans une interview, ses clés de la réussite de lengraissement des agneaux dans son système herbager atypique, où les agnelages ont lieu en décembre. Ces naissances précoces lui permettent ainsi de vendre des agneaux à Pâques. Avec ses 140 brebis Mérinos sur 54 hectares, il a dégagé, en 2016, un EBE de 53 000 euros. Comment ? Grâce à un modèle de sélection orienté vers la rusticité, la résistance au parasitisme, les qualités maternelles ; à une alimentation composée de foin remplacé par de la luzerne déshydratée lorsque la qualité baisse -, de paille et de mélange céréale/protéagineux ; à un troupeau sain (il a adapté le chargement dans son bâtiment en diminuant le nombre de têtes, mais aussi en laissant les agneaux dans le logement dagnelage où ils se sont adaptés au microbisme). Pour améliorer encore son système, Alain Ginier-Gillet prévoit dintroduire des cultures dété dans la rotation et de réimplanter de la luzerne.


La capacité dadaptation des maïs population
Rémi MASQUELIER, Auteur
La diversité génétique des maïs population leur donne une grande capacité à évoluer in situ avec le terrain, la pratique et le climat, répondant entre autres aux besoins des agriculteurs en zones à potentiel moyen et à contraintes pédoclimatiques élevées. Dans ce contexte, Agri Bio Ardèche a mobilisé, en 2017, des agriculteurs-expérimentateurs afin de mieux connaître ces maïs population. Ces derniers tracent un bilan des observations basées sur différentes variables : le risque de charbon, le besoin en eau, le rendement, la valeur alimentaire. Lobtention de beaux épis indemnes de charbon a été un challenge et les rendements (en ensilage dépis et en maïs grain) ont été très hétérogènes. Par ailleurs, un des testeurs a observé que les populations se comportent aussi bien que les hybrides en situation irriguée. Mieux encore, en terrain non irrigué, elles ont réussi à se maintenir, tandis que les hybrides ont davantage pâti de la sécheresse. Quant à la valeur en protéines, elle était équivalente au maïs hybride ; la valeur énergétique légèrement inférieure.