- Titre :
- BIOFIL, N° 118 - Juillet / Août 2018 - Bulletin N° 118
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Economie et social : La bio, créatrice d'emplois
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Alors que le nombre d'actifs agricoles recule d'environ 1,1 % par an (moyenne entre 2010 et 2015), la tendance est à la hausse pour les emplois liés à l'agriculture biologique, à l'image de cette filière en général. Sur cinq ans, environ 49 200 nouveaux emplois ont ainsi été créés. Cela concerne l'ensemble des maillons de la filière, de la production à la distribution, en passant par la transformation, dynamisant ainsi le tissu local. Nombre de ces emplois requièrent de multiples compétences : production mais aussi transformation à la ferme, vente sur des circuits diversifiés, utilisation des outils numériques, etc.
Bretagne : Aléas climatiques : comment s'adapter ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L'agriculture est fortement dépendante du climat. Ainsi, face à l'évolution de ce dernier, les agriculteurs doivent trouver des solutions d'adaptation, leur permettant d'être plus résilients. En Bretagne, le projet Cap Climat vise à les accompagner dans ce sens. Programmé pour un an à l'initiative de la Frab et du Gab d'Ille-et-Vilaine, et en partenariat avec la société Yves Rocher, ce programme de territoire s'attelle à identifier des voies d'adaptation, en travaillant en étroite collaboration avec des agriculteurs de la région, en agricultures biologique et conventionnelle. Lors de la soirée de lancement du projet, le 17 mai 2018, des premières pistes ont pu être identifiées, notamment en favorisant la biodiversité sur et aux abords des fermes.
Nouvelle Aquitaine : Miam pour le maïs population
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Lancé en 2016 par AgroBio Périgord, le projet Miam accompagne les producteurs de maïs paysan pour une meilleure valorisation de leur travail et de leurs produits. Ensemble, ils sélectionnent, adaptent et multiplient les variétés les plus intéressantes, en visant l'alimentation humaine, mais sans pour autant exclure l'alimentation animale de leurs débouchés. Les mélanges population cultivés, comme par exemple les mélanges nommés Lavergne et Ribeyrolles, atteignent des rendements moyens de 40 à 50 q/ha en culture biologique non-irriguée (pour un potentiel de 70 à 80 q/ha en culture biologique irriguée). Afin de favoriser les débouchés en alimentation humaine, avec des prix actuels de 0,60 /kg pour les graines et de 1,20 à 1,30 /kg pour les farines, un livre de recettes intitulé "Du maïs paysan dans mon assiette" a été édité.
Fédération d'organisations économiques 100 % bio : Forebio monte au créneau
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Née en avril 2018, la fédération Forebio rassemble des organisations économiques 100 % bio. Celles-ci souhaitent ainsi mieux faire entendre leur voix dans un contexte où la bio connaît un développement certain mais à plusieurs vitesses. Aux côtés des organismes de structuration de filières existants, Forebio vise une logique transversale, reflet de la complémentarité des productions. Ainsi réunies, les structures adhérentes - qui regroupent environ un quart des fermes bio françaises - souhaitent défendre une agriculture biologique porteuse de valeurs et d'engagements sur les plans techniques, économiques et sociétaux (traçabilité, commerce équitable, lien avec le territoire...).
Medfel : La bio, bien visible
Frédérique ROSE, Auteur
Le Medfel, le rendez-vous international de la filière fruits et légumes organisé à Perpignan, a fêté en 2018 ses dix ans. Environ un tiers des 250 entreprises présentes lors de cette édition commercialisent des produits issus de l'agriculture biologique. Ce chiffre devrait encore progresser dans les années à venir au vue du dynamisme de la filière et en l'absence d'un salon spécifique aux fruits et légumes bio. Dans cet article, deux des 80 exposants impliqués sur l'AB sont présentés : - le Verger Bio de Véronique produit des abricots en Pyrénées-Orientales depuis 60 ans. La conversion des vergers a été initiée en 2009 et l'ensemble de la surface (59 ha) sera certifiée dans les années à venir ; - Bio & Bio est un metteur en marché 100 % bio basé au MIN de Perpignan. Les fournisseurs, principalement des agriculteurs espagnols et français, produisent une large gamme de fruits et légumes revendus en France, en Europe du Nord et au Royaume-Uni.
Tech&Bio Grand Ouest en Vendée : Les clés pour monter en compétences
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le rendez-vous Tech&Bio du Grand Ouest s'est tenu les 30 et 31 mai 2018 en Vendée, sur le lycée Nature de la Roche-sur-Yon qui est 100 % bio depuis 2010. 4000 visiteurs s'y sont rendus : des agriculteurs biologiques mais aussi de nombreux agriculteurs conventionnels en quête de conseils et de soutiens en vue d'une éventuelle conversion. Les exposants présents étaient réunis autour de dix pôles : institutions, maraîchage, cultures et fourrages, bovin lait et viande, transformation-valorisation-filière, ovin, porcin, volailles, eau-environnement-biodiversité, machinisme. Parmi les préoccupations des visiteurs, les exposants ont notamment des demandes fortes concernant l'autonomie des exploitations ou encore le travail superficiel du sol et le désherbage mécanique. Les questions ont également été nombreuses sur les débouchés : malgré une demande forte des metteurs en marché, les agriculteurs qui n'ont pas encore franchi le pas de la conversion à la bio sont encore craintifs vis-à-vis de ce marché.
Construire les filières : Un impératif : contractualisez !
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les filières de l'agriculture biologique font face à une demande très soutenue, que l'offre française ne permet pas de couvrir actuellement. Afin d'assurer un développement de filières cohérent et sécurisant pour les producteurs, la contractualisation est avancée par les professionnels comme une solution pertinente. Cette thématique a fait l'objet d'une conférence lors du rendez-vous Tech&Bio Grand Ouest, en Vendée, les 30 et 31 mai 2018. Plusieurs coopératives - Terrena, Cavac - et agriculteurs ont ainsi pu apporter leurs témoignages, rapportés en partie dans cet article. La contractualisation sur les produits issus de la deuxième année de conversion, notamment, est très rassurante pour les agriculteurs qui sautent le pas de l'agriculture biologique.
En direct de l'Inao : Logo AB : une marque bien identifiée à protéger
Olivier CATROU, Auteur ;
Fanny HENNEQUIN, Auteur
Le logo AB, s'il n'est plus obligatoire sur les produits issus de l'agriculture biologique depuis la mise en place en 2010 de l'Eurofeuille, n'en est pas moins protégé en vertu du droit des marques. C'est l'Inao, l'Institut national de l'origine et de la qualité, qui est chargé de veiller à sa bonne utilisation, que celle-ci soit à visée de certification ou à visée de communication. Fanny Hennequin, juriste au Service juridique et international de l'Inao, apporte quelques précisions dans cet article. Elle fait notamment le parallèle avec les nombreuses indications géographiques.
Le point avec Certipaq : Guide de lecture : les changements
Gwénaël LEREBOURS, Auteur
Les modifications du guide de lecture de la réglementation agriculture biologique en date du 12 avril 2018 sont rapportées dans cet article. En ce qui concerne la rotation des cultures, il est précisé que, pour les grandes cultures, une même culture alternée par un engrais vert ou une culture dérobée ne constitue pas une rotation suffisante, de même que pour l'alternance de deux cultures en légumes. Les conditions de conformité des préparations à base de plantes à usage biostimulant sont précisées. Concernant l'élevage, l'attache des veaux est limitée à une heure et seulement pour l'allaitement et, pour les élevages porcins, il est rappelé que l'accès des animaux à des espaces de plein air non totalement couverts est obligatoire, et ce, quelle que soit l'année d'installation de l'élevage. D'autres précisions sont apportées concernant le contrôle des prestataires : pour ceux ayant plus de deux donneurs d'ordre en bio par an, la notification auprès de l'Agence Bio est obligatoire, de même que la certification. Enfin, les distributeurs et revendeurs en direct de produits bio préemballés peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d'une dispense de contrôle.
Annuaire Biofil des fournisseurs de l'agriculture bio 2018-2019
BIOFIL, Auteur
Comme chaque année, Biofil présente, dans l'édition 2018-2019 de son annuaire des fournisseurs de l'agriculture biologique, les coordonnées de fournisseurs de : - matériels (équipements d'élevage, matériels de culture, transformation et stockage, économie d'énergies, protection des plantes) ; - services (organismes certificateurs, organismes de formation, laboratoires d'analyses, conseil bio/organismes de développement, banques/assurances, salons/évènements) ; - agrofournitures (élevage, semences et plants, protection des plantes, fertilisation) ; - aval/débouchés (collecte et stockage, transformation).
Bioélectronique de Vincent : Terrain équilibré, clé de la santé
Frédérique ROSE, Auteur
Lors de sa journée technique du 25 janvier 2018, l'Itab a présenté l'utilisation de la bioélectronique en agriculture, un modèle conceptuel prenant en compte les flux d'électrons et de protons au sein du vivant. C'est Louis-Claude Vincent, ingénieur hydrologue, qui, dans les années cinquante, a initié cette méthode. Celle-ci s'appuie sur trois paramètres clés : le pH, le potentiel d'oxydo-réduction et la conductivité, décrits dans cet article. L'application de la bioélectronique en agriculture vise à améliorer la santé des sols et des plantes cultivées en jouant sur leurs conditions bio-physico-chimiques. Concrètement, pour ce faire, des agriculteurs travaillent sur la qualité de leurs composts, utilisent des macérations ou encore des lacto-fermentations. Témoignages dans cet article.
Conservation du potimarron : Trouver les bons leviers
Frédérique ROSE, Auteur
Le potimarron est de plus en plus présent dans les assiettes des consommateurs et, de fait, dans les rotations des maraîchers. Lors des journées techniques de l'Itab organisées en janvier 2018, des résultats d'essais en agriculture biologique sur la conservation de ce légume, point le plus délicat de sa production, ont été présentés. Ils ont été réalisés sur la station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud, dans le Morbihan, par la Chambre Régionale d'Agriculture, ainsi que chez des producteurs du Finistère. Plusieurs leviers ont été étudiés : la variété, les conditions de stockage donc, mais aussi la date de récolte. Une stratégie témoin, consistant à stocker les fruits sur palettes dans un hangar, a été comparée à : - la méthode "tunnel", où les potimarrons sont stockés sur palettes sous serres pendant 10 jours puis sous hangar ; - la méthode sous conditions contrôlées, à une température de 14°C, une hygrométrie de 60-75 % et une ventilation régulière ; - et une stratégie "forte température" où les courges sont séchées à 30°C pendant 10 jours puis placées en conditions contrôlées. C'est sous conditions contrôlées que les potimarrons se conservent le plus longtemps (jusqu'à mi-février), mais l'application de cette méthode doit être pertinente avec la date de vente souhaitée par le producteur. En ce qui concerne la date de récolte, une récolte précoce, à sous-maturité, facilite la conservation, mais il faut toutefois trouver le compromis avec le taux de sucre et la qualité gustative. Une récolte au stade optimum, au début de la sénescence du feuillage, est alors à privilégier.
Produire des amandes : Relancer une dynamique !
Anna DUPLEIX, Auteur
La filière amandes biologiques française semble avoir un bel avenir devant elle au vu de la demande, estimée à 1000 tonnes/an (soit 1000 ha irrigués). Toutefois, elle manque encore cruellement de surfaces, de structuration, et les besoins en expérimentation sont importants. En Occitanie, plusieurs rencontres entre professionnels de l'amont et de l'aval commencent à faire bouger les choses : 40 hectares ont été plantés durant l'hiver 2016-2017 dans l'Aude, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales, et une demande de création de GIEE est en cours. En matière de ressources génétiques, l'Inra possède une collection de 120 variétés aux caractéristiques différentes et pouvant donc permettre de servir différents débouchés. Concernant la protection des cultures, les principaux ravageurs sont la guêpe de l'amande (Eurytoma amygdali), pouvant entraîner plus de 80 % de pertes, et le champignon Fusicoccum amygdali. Pour 2018, une dérogation permet aux producteurs d'utiliser le spinosad contre la guêpe mais, à terme, d'autres solutions seront nécessaires. Certaines sont en cours d'étude, notamment sur le choix des variétés et les systèmes de culture : élimination des fruits ou rameaux atteints, utilisation de phéromones, etc. Autre défi que la filière doit relever : favoriser l'approvisionnement en porte-greffes et plants greffés.
Pyrèthre naturel : Quel impact sur la faune auxiliaire ?
Frédérique ROSE, Auteur
Des essais réalisés par SudVinBio, en collaboration avec le Centre de biologie pour la gestion des populations (CBGP) de l'Inra de Montpellier, visent à évaluer l'impact d'une application de pyrèthre naturel sur les arthropodes auxiliaires présents dans les vignes. Cette étude a pour objectif de répondre aux questionnements des viticulteurs et acteurs de la filière concernant cet insecticide, utilisé notamment dans les périmètres de lutte obligatoire. Deux parcelles, chez des viticulteurs bio de l'Aude et de l'Hérault, ont servi de support pour le comptage des insectes auxiliaires sur la vigne mais aussi sur les interrangs enherbés. Les prélèvements effectués dans des zones "essais" et dans des zones "témoins" non-traitées, avant le traitement et 24h après, ont été comparés. 24h après le traitement au pyrèthre, les populations d'acariens sont nettement plus faibles. Toutefois, d'après la bibliographie, celles-ci retrouveraient leur niveau d'origine en quelques jours (environ une semaine) grâce à une faible rémanence du pyrèthre. Aucun impact significatif n'a été observé sur les populations des autres arthropodes.
Novial, Daudruy et Oriacoop : Un partenariat pour des huiles et tourteaux
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Dans les Hauts-de-France, le fabricant d'aliments Novial, l'huilier Daudruy et l'usine de trituration Oriacoop ont signé un partenariat autour de la fabrication d'huiles et tourteaux 100 % bio et d'origine française, voire régionale. Cette organisation dédiée à l'agriculture biologique, si elle n'en est qu'à ses débuts, devrait contribuer à mieux répondre aux besoins de la filière, notamment en élevage bio.
Méca Fruits & Légumes : Robotique à l'honneur
Frédérique ROSE, Auteur
Le domaine de la robotique développe de plus en plus d'outils destinés à l'agriculture. A l'occasion de la quatrième édition du rendez-vous annuel du Ctifl de Lanxade, organisée le 31 mai 2018, plusieurs outils ont été présentés. La société Vitirover, par exemple, a développé des robots tondeurs pour vignes. Chacun de ses robots peut entretenir environ deux hectares en 13 jours et effectuer ainsi une douzaine de cycles de tonte par an. La prestation, vendue entre 1500 et 2000 /ha, comprend la mise à disposition de robots (flotte d'une cinquantaine en général) et d'un technicien "berger". L'entreprise Harvery a développé une plateforme arboricole, nommée AM-8, qui permet de collecter en temps réel des données sur l'équipe de salariés, les rendements, ou encore la qualité. L'outil Mecavision permet lui aussi de quantifier les rendements en pommes, pêches ou abricots, ainsi que les besoins en éclaircissage, à partir de photos prises automatiquement dans les rangs par un boîtier placé à l'avant du tracteur. LIrstea de Clermont-Ferrand a présenté une nouvelle adaptation dun module qui permet à un robot de suivre automatiquement une personne grâce à la technologie radio. Enfin, Groupama a développé un logiciel de vol automatique pour drones, permettant destimer des dégâts divers dans les parcelles.
Vu au salon de l'herbe : Numérique : gérer ses prairies avec GrassMan ; Vu au salon Tech&Bio Grand Ouest ; Nouveautés produits
Frédéric RIPOCHE, Auteur ;
BIOFIL, Auteur
A travers cet article, plusieurs innovations intéressantes pour les acteurs de l'agriculture biologique sont présentées. L'outil d'aide à la décision web et mobile GrassMan, développé par l'Idele, Mas Seeds et Jouffray-Drillaud, met à disposition des éleveurs d'herbivores un panel d'applications sur l'agronomie de la prairie : composer, fertiliser, identifier, lutter, qualifier et faucher. A partir de données renseignées par l'éleveur et de références, l'outil peut ainsi fournir des conseils sur la conduite de la prairie, du semis à la récolte. Cet outil est développé de manière collaborative. Autres nouveautés présentées : - Caussade semences a inscrit au catalogue trois nouvelles variétés de maïs fourrage disponibles en bio ; - l'entreprise vendéenne Hervé a apporté des améliorations à son toaster Mecmar, augmentant son rendement et son efficacité ; - Steam'r est une automotrice de désinfection vapeur, développée par la société Simon, pour les planches cultivées en salades ou autres espèces maraîchères sensibles aux pathogènes ; - Sumi Agro France a développé sa gamme Seipro® de produits de biocontrôle et de biostimulants autorisés en bio ; - Bioline Agrosciences a mis au point Geoinsecta, une application collaborative permettant la détection et le signalement des pyrales du buis par géolocalisation.
Dossier - Formation continue : Se former sans hésiter
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Cécile MARCUS, Auteur ;
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Loffre en formations continues bio se développe de plus en plus : tour dhorizon, dans ce dossier, sur les facilités et les freins observés et sur des retours dexpériences. Se former ne va pas de soi chez les indépendants. Aussi, il est important de bien communiquer, de donner envie et de cibler différents réseaux. La formation doit souvent être prescrite et conseillée et se faire sous forme conviviale, avec du concret et pas trop loin de chez les agriculteurs
Lidéal serait des formations modulaires avec du collectif mais aussi de la personnalisation. Des facilités existent pour se former : financement pris en charge totalement ou partiellement, crédit dimpôt, services de remplacement avec tarifs préférentiels
Un cahier des charges formation fléché bio a été initié, début 2018, en Champagne-Ardenne, par des élus Vivea en lien avec la Frab, afin de mieux cibler les formations et de répondre aux besoins des agriculteurs. Une offre très variée de formations existe actuellement et, parmi elles, des formations stimulantes. Ainsi, la kinésiologie a actuellement du succès, elle permet notamment de changer son regard sur les animaux et aide à lever des blocages physiques et comportementaux. Une formation mise en place par la FNAB pour se réapproprier son prix de vente est également source de remise en question car elle touche à la stratégie de production, à lorganisation et peut induire des changements importants de production. Enfin, certains choisissent de progresser grâce au collectif de façon plus continue en adhérant à un CETA (Centre dEtudes Techniques Agricoles). Le groupe se réunit régulièrement pour mettre en commun ses savoir-faire et réflexions dans les domaines technique, économique ou commercial. Cest un lieu de partage des réussites mais aussi des échecs et tout le monde en tire profit (les anciens comme les novices !).
Ovin lait : Préserver les qualités fromagères ; Ferme d'Alcas en Aveyron : Favoriser un environnement sain
Frédéric RIPOCHE, Auteur
En circuit long ou en vente directe, il est essentiel de produire un lait de brebis de qualité, ayant en particulier de bonnes qualités fromagères. Pour cela, les conditions délevage sont essentielles, ainsi que lentretien et le nettoyage de la machine à traire. Un exemple : il faut porter une attention particulière à la litière, les brebis ayant un comportement renforçant la proximité entre animaux, doù des risques accrus de litière sale, avec des dégagements dammoniac. Ceci peut fortement impacter la santé de la mamelle ou même de tout lanimal. Ainsi, Hubert Hiron, vétérinaire interviewé dans ce dossier, préconise de mettre 5 kg de paille par m² de litière. Par ailleurs, il peut être pulvérisé sur la paille, voire ailleurs dans lélevage ou même sur les mamelles des animaux, une solution contenant un complexe de bactéries lactiques et de Bacillus subtilis. Cela favorise le développement dune flore plus favorable dans lélevage, plus apte à dégrader lammoniac de lurine, pour une meilleure qualité de litière. Deux éleveurs biologiques, Alexandre Vialettes, produisant du lait de brebis en Aveyron pour Roquefort, et Romain Polio, producteur de fromage en Haute-Saône, utilisent ce produit et soulignent les améliorations obtenues en matière de conditions délevage et de santé du troupeau et de la mamelle. Cependant, il faut aussi veiller à la qualité de lalimentation (attention aux fourrages humides) et le séchage en grange peut être un atout. Enfin, lhygiène à la traite et le nettoyage de la machine à traire sont des éléments fondamentaux, comme le montrent les diverses pratiques mises en place par les éleveurs interviewés (protocole rigoureux de nettoyage de la machine et contrôle régulier de cette dernière, soins de la mamelle, nettoyage de la salle de traite, du tank
).
Éric et Marie-Lise Berjon, en Gironde : Des céréales bio au milieu des vignes
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Eric et Marie-Lise Berjon, céréaliers bio depuis plus de 30 ans, témoignent de leur expérience. Leur exploitation dispose de 120 ha de SAU (blé dhiver, féverole dhiver, soja, luzerne, tournesol
), de 30 ha de bois en ceinture et dun lac artificiel permettant dirriguer le soja. Leur assolement a beaucoup évolué ces dernières années pour simplifier le travail et la gestion des cultures (8 cultures par an contre 15 avant). La féverole, introduite il y a trois ans, est en plein développement (30 ha en 2018 en pur et 4,5 ha en mélange). Deux coupes annuelles de foin sont réalisées pendant les trois années dimplantation de la luzerne. Le labour a été abandonné depuis 10 ans (sauf pour démonter une prairie) pour des raisons de gain de temps, de lutte contre lérosion et damélioration de la vie microbienne. Le salissement nest pourtant pas plus élevé quavant. Le soja offre plusieurs débouchés : vente directe, approvisionnement de deux sociétés et d'une entreprise. Dès leurs débuts en bio, les exploitants ont décidé de transformer leurs produits à la ferme : toutes les récoltes de blé, épeautre, blé noir et petit épeautre sont transformées en farine et la récolte de tournesol est transformée en majorité en huile (et une partie est vendue en graines). Les circuits de vente sont diversifiés (Amap, Biocoop, magasin à la ferme, cantines
) afin de rester indépendants.
Les vergers maraîchers : Vers de nouveaux modèles de production
Frédérique ROSE, Auteur
Lassociation de cultures maraîchères et darbres fruitiers se développe, notamment chez les nouveaux installés. Le projet Smart (2014-2017) a étudié ces systèmes. La majorité de ces systèmes sont assez récents, en bio, biodynamie, permaculture et sur des petites surfaces (< 2 ha). On note une abondance supérieure darthropodes ou de pollinisateurs dans ces systèmes, mais avec une diversité inférieure ou équivalente. Globalement, les rendements des légumes diminuent sils sont trop près des arbres. Enfin, on observe souvent des pics de travail concomitants pour les arbres et les légumes, notamment en été. Lanalyse des résultats économiques est difficile car, dans la majorité, les fermes nont pas encore atteint leur rythme de croisière. Seuls 19 % des producteurs sont satisfaits de leur revenu ; cependant, en général, les producteurs ressentent une plus-value économique et sociale de ces pratiques. Le GRAB dAvignon porte une ferme pilote (la Durette), qui est mise à disposition de trois maraîchers. Des arbres fruitiers ont été mis en place sur les parcelles maraîchères pour diversifier la production et améliorer la résilience économique. Le but est aussi de limiter les intrants et de voir comment le système peut sautoréguler. La conception du système a demandé une forte réflexion et la question de lorganisation du travail est apparue prioritaire. Les maraîchers tirent déjà quelques enseignements techniques sur ce modèle de culture original mais qui ne se traduisent pas encore au niveau économique.