- Titre :
- TRAVAUX ET INNOVATIONS, N° 250 - Août / Septembre 2018 - Bulletin N° 250
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/08/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Accompagner la transmission par la formation
Ludovic MAMDY, Auteur
La Communauté d'agglomération havraise (Codah) travaille sur le maintien d'une ceinture maraîchère. Pour ce faire, elle met des terres à disposition des porteurs de projet mais a aussi identifié une problématique liée à la transmission des fermes. Ainsi, depuis 2016, une formation conçue par le Civam des Défis Ruraux est mise en place. D'une durée de 24 heures, cette formation a pour objectif d'aider les cédants à affiner et concrétiser leur projet de transmission, en abordant, dans un premier temps, la question sous l'angle psycho-sociologique. Un deuxième temps vise à identifier des repreneurs et à affiner avec eux le projet. Enfin, dans un troisième temps, ce sont les aspects financiers, administratifs, juridiques ou encore fiscaux qui sont abordés.


Un label bio pour des communes de Nouvelle-Aquitaine
Elsa EBRARD, Auteur
En 2012, l'association régionale ARBIO Aquitaine a mis en place le label "Territoire BIO engagé", qui vise à valoriser les démarches de collectivités territoriales en faveur du développement de l'agriculture biologique. Pour obtenir ce label, les collectivités devaient répondre à au moins l'un des deux objectifs définis lors du Grenelle de l'environnement : atteindre 6 % de surfaces en bio ou introduire 20 % de produits bio dans leurs services de restauration collective. Suite à la fusion des régions en 2016 et à l'établissement du Plan Ambition Bio 2017, c'est désormais INTERBIO Nouvelle-Aquitaine qui gère ce label, avec un objectif à la hausse pour les collectivités en ce qui concerne les surfaces certifiées (8,5 %). A travers ce label, c'est l'ensemble des parties prenantes engagées dans le développement de l'AB qui sont récompensées : agriculteurs, entreprises, donneurs d'ordre, etc. Les collectivités labellisées bénéficient d'outils de communication sur cette démarche, ainsi que d'un partenariat et d'un accompagnement particulier avec INTERBIO Nouvelle-Aquitaine.


Vignes en association
Agnès CATHALA, Auteur
Dans lAude, un GIEE « Vignes en association », porté par le Biocivam de lAude, sest mis en place en 2017 afin de travailler sur lenherbement des vignes et sur lassociation des vignes avec dautres plantes cultivées. Il compte aujourdhui 23 membres, quasi tous en bio, et permet un partage dexpériences riche entre ces passionnés. Le GIEE a trois axes de travail : améliorer les pratiques denherbement semé ou naturel ; tester lassociation de la vigne avec des cultures pérennes (agroforesterie) et améliorer la continuité des corridors écologiques des exploitations. Le groupe vise à améliorer lactivité biologique du sol, à augmenter la biodiversité des exploitations, à réduire lusage des produits de traitement et les phénomènes dérosion. Il cherche aussi à réduire les coûts dexploitation. Pour ces viticulteurs, lamélioration du sol ne doit cependant pas passer par une augmentation de la contrainte hydrique. Des journées de formation et déchanges sont organisées régulièrement, des commandes groupées de semences sont réalisées et un suivi de parcelles a été mis en place pour tester lenherbement. Si le principal objectif recherché est lapport de matière organique au sol, il semble que ce nest pas le bénéfice principal des couverts sur le pas de temps observé. En effet, ces derniers permettent de garder un sol humide, de décompacter le sol et de limiter lérosion. Dici 2022, le groupe souhaite mettre en place un partenariat avec la recherche pour un suivi scientifique des exploitations.


Controverse sur lélevage : Deux mondes en opposition, un public qui juge
Elsa DELANOUE, Auteur ;
Sophie CHRISTOPHE, Auteur
Le projet ACCEPT (Acceptabilité des élevages par la société en France : cartographie des controverses, mobilisations collectives et prospective) a travaillé sur les points daccrochage entre élevage et société, afin de mieux comprendre et prévenir les conflits. En effet, la vision de lélevage par le citoyen a évolué profondément, en lien avec la marginalisation de lagriculture (réduction du nombre de producteurs, dissociation progressive de lalimentation et de la production
), avec limage dun élevage intensif responsable de pollution, de maltraitance, avec la notion de respect de la condition animale ou encore avec la perte de confiance suite à des crises sanitaires du type de la vache folle. En réponse, les éleveurs et les filières ont travaillé, à ce jour, à proposer des systèmes délevage acceptables par la société. Cependant, cette approche est peu favorable à la construction dune "relation de confiance solide sur le long terme [
] et au soutien de lélevage pour la société". Pour aller plus loin, ACCEPT propose de mobiliser le concept de controverse, définissable comme un conflit entre 2 camps, arbitré par un tiers. Or, il existe bien deux camps, celui de lélevage et celui des associations (environnementales, de défense des animaux), et un public pour trancher. Cette controverse, où chaque camp communique via la presse qui juge de ce quil faut mettre en avant, est alimentée par quatre points : la méconnaissance de limpact de lélevage sur lenvironnement et les ressources, la prise en compte du bien-être animal, les risques sanitaires, et lorganisation de lélevage, basé sur le système intensif. Prendre en compte ces points et sinspirer du concept de controverse sont autant déléments pour les acteurs de lélevage pour augmenter leurs chances dapporter des réponses durables, en sappuyant aussi sur un autre enseignement du projet ACCEPT : lattachement du citoyen à la présence de lélevage dans les paysages français.


Analyser la plus-value dun collectif
Elsa EBRARD, Auteur
Dans le cadre du projet COLLAGRO (le réseau des collectifs dagriculteurs pour la transition agro-écologique 2015 à 2018), a été construite et testée, via enquête, une méthode dévaluation chiffrée des bénéfices que tirent les agriculteurs adhérents dun collectif. Le questionnaire mobilisé, pouvant être rempli en dix minutes via internet, compte 32 questions en quatre thèmes : i) les bénéfices économiques et environnementaux pour lexploitation, ii) la gestion et les prises de décision, iii) le bien-être et la convivialité, iv) les connaissances agricoles et louverture desprit. Lanalyse des résultats se fait à léchelle de lindividu et du groupe (intra ou inter-groupe). Elle permet notamment à un agriculteur de prendre du recul sur ce quil retire du collectif et sur son investissement dans ce dernier. Elle peut aussi aider un collectif à identifier des évolutions ou à faire valoir ses apports auprès de nouveaux agriculteurs, de partenaires ou de financeurs. Utilisable pour tous les groupes, cette enquête peut être mobilisée en contactant TRAME pour sa mise en uvre (www.trame.org ).