- Titre :
- REUSSIR LAIT, N° 326 - Juillet / Août 2018 - Bulletin N° 326
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Quatre tests de la vie biologique des sols
Costie PRUILH, Auteur
La « valise sol » permet rapidement et à moindre coût dévaluer la vie dun sol, comme en témoigne Yann Pivain de la Chambre dAgriculture de lEure. Elle permet de réaliser quatre tests : la respiration du sol par la quantification du CO2 (pour mesurer lactivité biologique du sol), la vitesse dinfiltration de leau, la densité apparente et le test ver de terre (pour comptabiliser les marqueurs de la vie du sol). Ces tests prennent deux heures sans compter le test ver de terre et peuvent être effectués par les agriculteurs, même si ces derniers préfèrent généralement que ces tests soient réalisés par des personnes extérieures. Le coût est largement réduit (15 /parcelle contre 250 pour des tests plus complexes), mais les résultats sont moins précis, la précision nétant pas lobjectif de cette « valise sol » : le but est de former une base de données, sous forme dun observatoire participatif, où plus le volume de données sera important et plus les données prendront du sens.


Récolter des mélanges riches en protéines
Emeline BIGNON, Auteur
Cet essai, conduit en bio sur des associations céréales-protéagineux à moissonner, a pour objectif daméliorer lautonomie alimentaire des élevages bovins en agriculture biologique. Il fait partie du programme Reine Mathilde conduit par différents partenaires en Normandie. Amandine Guimas, conseillère à la Chambre dAgriculture de lOrne, présente les enseignements quils ont tirés des huit années dexpérimentation : pour une récolte en grains, les mélanges doivent être équilibrés, couvrants, limiter les risques de verse et être composés d'espèces qui arrivent à maturité au même stade. Une quinzaine de mélanges ont été testés, avec des rendements et des teneurs en MAT fortement variables (respectivement 15 à 65 qx/ha et 11 à 24 % de MAT). Les mélanges contenant de la féverole, de la vesce ou du lupin sont mieux pourvus en protéines que ceux contenant du pois. Pour les céréales, les mélanges contenant de lépeautre et de lavoine sont moins acidogènes mais ce sont des tuteurs plus fragiles. Un tableau récapitulatif permet de connaître les valeurs alimentaires des neuf meilleurs mélanges, ainsi que les objectifs recherchés. Des informations techniques sont également apportées sur les différentes possibilités pour semer ces mélanges.


La moitié des élevages dans cinq ans : Empreinte carbone : la filière lait passe à la vitesse supérieure
Costie PRUILH, Auteur
Le 14 juin dernier, plusieurs acteurs (Cniel, Institut de lElevage, APCA, France conseil élevage) ont signé une feuille de route climatique. Cette dernière affiche des objectifs ambitieux : faire entrer 50 % des éleveurs dans la démarche dici cinq ans et 100 % dici 10 ans, afin de réduire lempreinte carbone des élevages laitiers français de 20 % à lhorizon 2025. Difficile à tenir, cet objectif sous-entend que lensemble des fermes soient toutes aussi performantes que les élevages émettant le moins de carbone aujourdhui et que de nouvelles pratiques soient mises en place. Lidée est de communiquer sur cette démarche et d'en faire un argument commercial. Mais comment éviter que leffort ne soit porté que par les éleveurs, sans quils obtiennent pour autant un meilleur prix dachat de leur lait ? Certes, des études ont montré que réduire son empreinte carbone était source déconomies (par une baisse de la consommation dénergie ou encore par loptimisation de la gestion du troupeau). Cependant, il faut malgré tout prévoir daider financièrement les éleveurs. Reste à savoir comment : une prime sur le prix du lait (si le consommateur accepte de payer plus cher), valorisation de la démarche dans les contrats entre organisations de producteurs et transformateurs, appui à certains investissements par les pouvoirs publics
?


Dossier : Des troupeaux anglais à la néo-zélandaise
Franck MECHEKOUR, Auteur
Dans un contexte difficile (foncier très cher, volatilité des prix, peu dinvestissement de lÉtat dans lagriculture, crises
), la majorité des éleveurs laitiers anglais ont choisi lintensification et lagrandissement. Mais certains ont fait un autre choix, inspiré du modèle néo-zélandais : de grands troupeaux, jusquà 500 vaches, un maximum de pâturage, une simplification du travail, des vêlages groupés, la monotraite
Des éleveurs français, dans le cadre dun voyage détude, ont découvert quatre de ces élevages anglais atypiques, bio ou conventionnels, basés sur linnovation, la recherche de lefficacité à lhectare et non à la vache et la baisse des coûts. Ce dossier présente, avec à lappui des dires déleveurs, les points forts de ces élevages, comme : i) la gestion de la reproduction en phase avec la pousse de lherbe, avec des vaches croisées, de petits gabarits, qui marchent bien, vêlent bien et donnent un lait de qualité, des vêlages groupés
; ii) une conduite du pâturage simple mais rigoureuse avec des mélanges prairiaux adaptés, une fertilisation réfléchie, de bons chemins daccès, un suivi de la pousse de lherbe, un temps de présence par paddock court et un temps de repousse long ; iii) des choix atypiques pour la traite (monotraite toute ou partie de lannée, absence de décrochage automatique, salle de traite au milieu des paddocks
) ; iv) un élevage des veaux particulier (mise au pâturage à 3 semaines, naissance à lextérieur, lait froid à partir de 15 jours
). Un de ces éleveurs anglais en AB (monotraite, zéro concentré) témoigne : « jessaie davoir lélevage le plus simple au monde ». Son but : profiter de sa famille et avoir du temps libre. Ceci ne lempêche pas davoir des résultats économiques dans le top 10 anglais depuis des années, avec, par exemple, un revenu disponible en 2017 de 174 000 euros.


Ensilage dherbe : La fauche précoce : rentable sous conditions
Costie PRUILH, Auteur
Faucher précocement au stade montaison de la graminée peut avoir divers avantages : meilleure valeur alimentaire, notamment en azote, doù une possible baisse dachat de correcteur azoté et de concentrés ou une augmentation de la production laitière. Cependant, cette technique a un coût : les rendements à lhectare sont moindres et cela sous-entend une à deux coupes supplémentaires par an. Des essais de fauche précoce pour ensilage, menés à la ferme expérimentale de Trévarez de 2014 à 2017, apportent des éléments sur la possible plus-value à en attendre et sous quelles conditions. Parmi les résultats à retenir : la fauche précoce est à privilégier pour les premières coupes printanières, au moment de la pousse active de lherbe. Les essais menés sur un troupeau en conventionnel et un troupeau en AB, sans réduction de la part de concentrés, montrent une plus forte ingestion de ce fourrage, avec une augmentation significative de la production de lait, avec parfois un effet sur le taux protéïque. Néanmoins, ces effets ne sont pas toujours observés selon les années, notamment en lien avec la variabilité de la qualité alimentaire du fourrage obtenu. Difficile sans essai complémentaire de tirer des conclusions par rapport aux impacts sur la santé et sur létat général des animaux, ainsi que sur les résultats économiques. Par ailleurs, laugmentation dingestion induite amène à revoir le système fourrager et l'assolement, notamment dans une recherche dautonomie fourragère.