- Titre :
- REUSSIR VIGNE, N° 253 - Juillet / Août 2018 - Bulletin N° 253
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Quel avenir pour le cuivre ?
Xavier DELBECQUE, Auteur
Le cuivre, substance naturelle utilisée pour la protection des cultures, notamment contre le mildiou en viticulture biologique, va voir son avenir se jouer fin 2018. En effet, son autorisation est remise en cause par un rapport de l'Anses paru en 2017, qui faisait état d'un "risque important" pour la contamination de l'environnement, pour les ouvriers viticoles, pour les organismes aquatiques, les oiseaux et les organismes du sol. Face à cette alerte, la Commission européenne a proposé un renouvellement pour cinq ans seulement, avec un usage limité à 4 kg/ha/an, sans mentionner de possibilité de lissage de cette quantité sur plusieurs années. Cette proposition devrait être votée en octobre 2018. Les utilisateurs du cuivre, parmi lesquels on compte les viticulteurs biologiques, remettent en cause la méthode d'évaluation utilisée, conçue pour des molécules de synthèse et non pas pour une substance naturelle comme le cuivre. Pour eux, une utilisation plafonnée à 4 kg/ha/an sans lissage serait un réel coup dur, avec un risque non-négligeable de retour à l'agriculture conventionnelle pour certains.
L’eau ozonée en irrigation, une technique à étudier
Xavier DELBECQUE, Auteur
Cet article effectue un point sur l’utilisation d’eau ozonée pour irriguer la vigne : les recherches mettent en avant des propriétés intéressantes pour cette eau et des entreprises étrangères proposent des équipements. Les effets attendus seraient un meilleur développement végétal, une facilitation de la pénétration de l’eau, une hausse des rendements et une réduction des maladies. Au Canada, des chercheurs ont confirmé un impact positif de cette eau sur des plants de tomates sans trouver de différence significative sur la production. En Californie, une autre équipe de chercheurs a montré que les sols irrigués par cette eau sont plus riches en oligo-éléments grâce aux propriétés oxydantes de l’ozone. Toutefois, les recherches ne sont pas assez avancées pour connaître son impact sur la vie du sol. Cette solution est cependant déjà commercialisée en Espagne par la société ASP, pour qui l’eau ozonée permet en plus d’oxygéner les racines et de les désinfecter de pathogènes. Cet argument est partagé par l’entreprise italienne MET, qui conduit actuellement des tests. De plus, la mise en place de ce système d’irrigation est aisée : un ozoneur (générateur automatique) est relié au réseau d’irrigation, ce qui est peu onéreux.
La polyculture, un choix économique
Emmanuel BRUGVIN, Auteur
Guillaume Rocheville, vigneron indépendant dans la Drôme provençale, a fait le choix de la diversification : vignoble, oliveraie, verger, boutique, restauration, camping. L’exploitation a su s’adapter au fil du temps : les générations précédentes pratiquaient l’élevage et le maquignonnage, puis la ferme a évolué pour s’adapter aux attentes des consommateurs. G. Rocheville cultive maintenant de la vigne AOP Côtes-du-Rhône bio (vinifiée sur place), des olives en AOP nyons (transformées en huile ou en tapenade), ainsi que des abricots (une moitié est vendue en saison et l’autre moitié est transformée). Il répond ainsi à une forte demande en produits transformés et continue à s’adapter : comme les abricots sont moins attractifs, il souhaite arracher de vieux arbres pour planter de la vigne en prévision du changement climatique (terrain orienté nord en altitude). Il privilégie la commercialisation via des circuits courts et il détient une boutique qui se situe sur une route touristique. Une aire de camping-cars a été construite pour augmenter l'attractivité de la boutique, ainsi qu’un parcours dans ses parcelles, guidé par un serious game. Il a développé une boutique en ligne et ses produits sont également présents sur des marchés permanents situés dans toute la France. Il perpétue et a amplifié le marché de Noël créé par sa mère pour relancer les ventes en hiver. Par ailleurs, 100 hl de vin sont vendus à un négociant.