- Titre :
- BIOFIL, N° 119 - Septembre / Octobre 2018 - Bulletin N° 119
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Rendez-vous Tech&Bio en Ile-de-France : La bio se répand autour de Paris
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La première édition francilienne de Tech&Bio, organisée par la Chambre dAgriculture dIle-de-France, sest déroulée le 20 juin 2018, dans lEssonne. Elle a été placée sous le signe des grandes cultures et de la diversification, et a attiré 1000 visiteurs et 70 exposants. Ce salon a été loccasion de parler des betteraves bio qui sont cultivées pour la première fois à grande échelle en Ile-de-France et Centre (2 000 ha) sous linitiative de Cristal Union. Henry de Balathier (ingénieur régional de lInstitut technique de la betterave) précise que les interrogations concernant litinéraire technique de la betterave bio sont encore nombreuses. Le prix dachat au producteur est fixé à 76 /t pour des betteraves à 16 % de sucre et le calendrier darrachage est prévu tôt (fin septembre à début octobre) pour des questions dorganisation et de traçabilité. Les cultures légumières ont également été abordées lors de ce salon avec la présence dun acteur majeur de la restauration collective (Sodexo), d'une coopérative et d'une association de producteurs (Coop Bio dIle-de-France, Nous Paysans Bio), d'un industriel (Daucy) et d'un agriculteur bio (Emmanuel Quillou). Tous ces intervenants confirment une forte hausse de la demande en légumes bio qui émane principalement de la restauration collective, des magasins spécialisés bio et de la grande distribution. Ces cultures légumières séduisent également les producteurs puisquelles offrent des possibilités de diversification et des marges brutes élevées. Néanmoins, la technicité requise est très élevée, notamment en matière de maîtrise des adventices qui nécessite un matériel performant et une forte réactivité. De plus, lobtention de contrats est souvent conditionnée (planification des mises en culture et des récoltes, suivi technique), ce qui ne convient pas forcément à tous les agriculteurs.


Séminaire RSE du Synabio : BioED pour reprendre de lavance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le label sectoriel Bioentreprisedurable, créé par le Synabio (syndicat des transformateurs et distributeurs bio), devient BioED. Ce syndicat compte 190 adhérents, dont 23 sont BioED. La RSE BioED répond au besoin des entreprises qui veulent intégrer des préoccupations de développement durable dans leur gestion, sengageant plus loin dans l'éthique de la bio que le règlement européen. Lengagement est volontaire et les exigences sont fixées par lentreprise. Cette démarche est expliquée via lexemple de lentreprise Bodin (entreprise de volailles du groupe coopératif Terrena). Dès 2011, elle a adhéré à la démarche Bioentreprisedurable, puis sest investie dans la démarche BioED. Cette dernière repose sur une feuille de route basée sur cinq piliers illustrés par des actions concrètes mises en place dans lentreprise : la pérennité économique (mise en place de contrats pluriannuels avec les distributeurs), la qualité et la transparence des produits (suppression des additifs tels que les sels nitrités), un volet social (prévention et formation du personnel), le bien-être animal (majoration des prix pour encourager la plantation de haies et darbres dans les élevages de volailles), la préservation de lenvironnement et des ressources (barquettes en polystyrène remplacées par des cartons plats). Les gains réalisés sont multiples : des économies en énergie et en eau, une meilleure valorisation des produits, des animaux en meilleure santé, une diminution de labsentéisme des salariés, ainsi quune facilité de recrutement.


Moulin Marion, Atelier Sarrasin et le Gab 21 : Une filière tripartite en sarrasin est née !
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Cet article présente un exemple de filière composée de trois acteurs : la biscuiterie "Atelier Sarrasin", basée en Côte dOr, l'entreprise "Moulin Marion", basée dans lAin et le Gab 21. Julien-Boris Pelletier, directeur de Moulin Marion, explique tout dabord limportance de la RSE dans son entreprise. Elle passe notamment par la création de filières particulières et lengagement auprès des agriculteurs. D'où l'implication de Julien-Boris Pelletier dans la filière sarrasin bio en Bourgogne, avec le souhait de construire dautres partenariats de ce type. L'article se focalise ensuite sur la filière sarrasin en contextualisant sa création et son fonctionnement : pour fournir lAtelier Sarrasin, Moulin Marion a proposé au Gab 21 de réaliser une prestation sur un engagement tripartite. Par son intermédiaire, douze agriculteurs se sont intéressés à cette initiative. Ensemble, ils ont fixé un prix dachat sur trois ans sans contrat dexclusivité. Cette relation tripartite repose principalement sur la transparence des coûts dopération à tous les niveaux et sur le soutien technique du Gab 21. Grâce à cette initiative, 100 ha de sarrasin bio ont été implantés en mai 2018. Nicolas Crabot (co-repreneur de lAtelier Sarrasin) explique que lobjectif de la biscuiterie est de sapprovisionner uniquement en graines françaises. Il faut savoir que le prix dachat de ces graines bio non décortiquées cultivées en Bourgogne est multiplié par deux (950 à 1000 /t contre 500 /t pour celles provenant de Chine, premier fournisseur français). Toutefois, Moulin Marion sengage à ne pas répercuter cette hausse de prix sur son client. Cet article est suivi dune interview de Pascal Guérin, agriculteur bio et président du Gab 21, qui est aussi à linitiative de ce projet. Il apporte des informations sur sa motivation à monter cette filière, sur les difficultés rencontrées, sur le côté novateur du partenariat et sur ses projets futurs.


Projet Muscari : Pour des mélanges fleuris performants
Frédérique ROSE, Auteur
Le 19 juin 2018, les 17 partenaires du projet Casdar Muscari se sont réunis à Paris pour en dresser un bilan. Ce projet avait pour objectif daméliorer la visibilité, la disponibilité et loffre commerciale des mélanges fleuris. Six mélanges ont été testés sur 14 sites en arboriculture, viticulture, grandes cultures ou maraîchage et avec des contextes pédoclimatiques variés. Le choix des espèces sest effectué dans lobjectif de favoriser la venue de nombreux auxiliaires et de favoriser une implantation sur le long terme (les plantes vivaces ont donc été privilégiées), tout en regardant le coût et la disponibilité des semences. De nombreuses évaluations ont ensuite été effectuées sur ces bandes fleuries : recensement des espèces semées ou spontanées, des stades phénologiques, du taux de recouvrement, du taux de floraison, de la présence dauxiliaires et de pucerons. Concernant limplantation du couvert, les résultats sont variés : sur certains sites, il sest développé de manière pérenne alors que, sur dautres, non. Les tests sur les auxiliaires (parasitoïdes et prédateurs du puceron et de la cicadelle verte sur la vigne) montrent que les mélanges les plus variés abritent le plus dauxiliaires, mais les impacts sur les ravageurs sont mitigés selon les sites. Globalement, le mélange le plus complexe est jugé comme le plus performant. Des travaux sont en cours avec différents semenciers (Phytosem - Hautes-Alpes, Nungesser Alsace) pour adapter ces mélanges à leur contexte pédoclimatique en privilégiant les espèces qui simplantent facilement et sur le plus long terme, tout en réduisant le coût des semences.


Viande bio : Le marché attractif booste les volumes
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le marché de la viande bio se porte bien en France, stimulé par une demande croissante. Labattage est estimé à 35 572 tonnes en 2017, soit une hausse de 10 % par rapport à 2016. Côté bovins, ce sont les gros bovins allaitants qui progressent le plus (vaches, génisses, bufs), tandis que le tonnage issu de lélevage laitier est plus faible, selon les résultats de lObservatoire des viandes bio dInterbev. Les abattages de veaux sont en hausse de 15 % et ceux de brebis de 12 %. En porcs, malgré une hausse des abattages de 8 %, loffre reste déficitaire face à une demande croissante. La GMS représente 52 % des circuits de vente en viande bio, les magasins spécialisés 17 %, la boucherie 14 %, la vente directe 10 % et la RHD 7 %.


En direct de lInao : Linfluence internationale au service de la bio
Arnaud FAUGAS, Auteur ;
Olivier CATROU, Auteur
Défendre les intérêts commerciaux des produits sous signe de qualité passe avant tout par leur reconnaissance au niveau international. En 2017, les activités de coopération internationale menées par lInao ont concerné 25 pays avec la mise en place dactions pour lutter contre la contrefaçon, défendre les intérêts commerciaux, ainsi que pour créer de potentielles alliances de négociation. Historiquement, ces actions portaient majoritairement sur les indications géographiques (AOP/IGP) mais, en 2014, une première mission dans le secteur de lagriculture biologique sest effectuée au Maroc afin de structurer la filière bio : consolidation du cadre légal, mise en place dun système de contrôle, développement de la recherche, communication auprès des consommateurs et opérateurs. Depuis 2017, les actions pour la bio se sont multipliées (Thaïlande, Serbie, Vietnam et le Pacifique). Par ce biais, lInao essaye de promouvoir des règles bio homogènes afin de ne pas brouiller le message véhiculé par le logo AB en informant sur les règles françaises et européennes ainsi que sur le modèle de contrôle français. Cet article est complété par linterview de François Viel, chef de projet français à lInao sur le jumelage avec la Serbie. Il explique en quoi consiste un jumelage, pourquoi leffectuer avec la Serbie, quelles activités sur la bio sont menées dans ce pays, ainsi que les intérêts pour la France de sinvestir dans une telle mission.


Occitanie : Interbio Occitanie : à vos marques !
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Interbio Occitanie, créée fin 2017, regroupe la Chambre régionale dagriculture, Bio Occitanie (ex-FRAB), Coop de France, Sudvinbio et Ocebio pour les transformateurs-distributeurs. La première assemblée générale a eu lieu fin juin. Les conversions restent très soutenues dans la région, dans toutes les productions. Les relations entre lamont et laval, ainsi que la contractualisation et le calcul des coûts de production sont les axes sur lesquels souhaite travailler linterprofession, afin daccompagner la croissance sur des valeurs partagées et dassurer le partage de la valeur ajoutée.


Centre-Val de Loire : Le verger de demain sera-t-il bio ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
« Quel verger pour demain » était le thème choisi par la station expérimentale de la Morinière, en Indre-et-Loire, pour la journée technique du 28 juin 2018. Face à linterdiction de molécules chimiques et à la demande sociétale, les professionnels des fruits regardent vers la bio, qui permet de mieux valoriser les efforts quils entreprennent que dautres démarches de qualité. Néanmoins, leurs craintes par rapport au passage en bio demeurent importantes (débouchés, prix, intrants
). La Morinière compte 3,5 ha en bio, sur un total de 36 ha, mais la surface bio devrait augmenter. Le groupe darboriculteurs bio de la Morinière sagrandit également. Le désherbage sur le rang reste la principale difficulté en bio, ainsi que léclaircissage (démonstration de la machine Eclairvale).


Occitanie : un nouveau logo pour les vins en conversion
BIOFIL, Auteur
Créé et géré par Sudvinbio, un nouveau logo privé Cab pourra être apposé sur les bouteilles de vin dOccitanie en conversion bio 2ème et 3ème année, dès le millésime 2018. Les objectifs sont de répondre à la demande du marché français en plein essor et dencourager les conversions. Des analyses sur chaque lot permettront de garantir labsence de résidus. Les metteurs en marché sengagent à acheter le vin Cab à 90% du prix du vin bio et à bien différencier les vins certifiés bio des vins en conversion dans les rayons.


Programme Ambition bio 2022 : Des objectifs et des moyens
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Lors du Grand conseil dorientation de lAgence BIO, le 25 juin 2018, le ministre de lAgriculture et de lAlimentation a présenté le programme Ambition bio 2022. Doté de 1,1 milliards deuros, celui-ci vise 15% de surfaces bio dans cinq ans. Il sarticule en sept axes, concernant le développement de la production, la structuration des filières, le développement de la consommation, y compris celle des plus démunis, la recherche, la formation, ladaptation de la réglementation et lencouragement de la bio dans les Territoires dOutre-Mer. Ce plan sera financé principalement via trois leviers : le renforcement des moyens consacrés à la conversion (crédits État, Feader
), le doublement du fonds Avenir bio et la revalorisation du crédit dimpôt bio.


Le point avec Ecocert : Nouvelle réglementation bio : la suite
Stéphane LEROYER, Auteur
Le nouveau règlement sur la production et létiquetage des produits bio (règlement UE n° 2018/848) est paru au Journal Officiel de lUnion Européenne le 14 juin 2018. Il entrera en application le 1er janvier 2021 et abrogera le règlement (CE) n° 834/2007. Actuellement, ce nouveau règlement constitue un acte de base et nest pas complet, il sera éventuellement complété par des amendements via des actes secondaires. Ces travaux seront alors menés par le Comité réglementaire de production biologique (COP) pour les actes dexécution et par un groupe dexperts pour les actes délégués. Lobjectif de cet article est de lister les points restant à étudier pour réaliser ces actes secondaires. Le calendrier prévisionnel (jusquà fin 2020) pour la réalisation de ces travaux est tout dabord présenté. Les points concernés par ces actes secondaires sont ensuite détaillés suivant quatre catégories : règles générales, production végétale, production animale, produits transformés.


Dossier : Filière porcine bio : Entre dynamisme et vigilance
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Ce dossier regroupe quatre articles sur le développement de la filière porcine bio en France. Le premier apporte des éléments chiffrés sur la croissance de cette filière qui cherche toujours des candidats à la production pour parvenir à fournir la demande grandissante et à réduire les importations de porcs bio. De nouveaux projets voient le jour : installations assurées par une contractualisation longue ; création dateliers de transformation semi-industriels ; projet de grande taille qui soulève des polémiques. Les points de vigilance à respecter pour conserver une filière pérenne sont également développés. Cet article est suivi de linterview de Jean-François Vincent, secrétaire national viande à la Fnab et éleveur porcin et ovin bio. Ce dernier aborde la réglementation bio, avec le problème de l'accès à l'extérieur. Les Français prônent l'élevage de porcs sur paille, avec des courettes couvertes, tandis que le règlement européen interdit de couvrir totalement une courette, ce qui peut se traduire par des caillebotis et du lisier. Les négociations sur cet aspect, pour le nouveau règlement, sont encore en cours. Le troisième article traite de lavancée de la recherche sur lalimentation, la santé et le bien-être porcin. Les résultats de plusieurs essais du projet Casdar Sécalibio sur lalimentation sont présentés : pâturage de couverts riches en légumineuses par des truies gestantes à la ferme expérimentale des Trinottières ; distribution denrubannage de luzerne à des truies et des porcs en croissance à lINRA de Rouillé ; simplification et diminution des coûts de lalimentation post-sevrage 2ème âge aux Lycées Nature et de Tulle-Naves ; traitements "alternatifs" contre les problèmes des ascaris sur les foies menés au Lycée Nature ; allaitement collectif à lINRA de Rouillé. Sensuivent trois témoignages déleveurs de porcs bio : Philippe Lafarge, naisseur (60 truies) dans lAllier avec 80 ha de cultures et une faf qui lui permet dêtre autosuffisant 4 années sur 5 ; Lise Bailly, naisseur-engraisseur avec 50 truies dans les Deux-Sèvres, qui a choisi la génétique danoise Danbred et pratique lauto-renouvellement ; Gildas Alleno, naisseur-engraisseur dans les Côtes-dArmor, installé en 2006 et qui a entamé sa conversion en AB en 2016.


Elever des truites : Vigilance et patience
Frédérique ROSE, Auteur
Cet article est composé de deux témoignages déleveurs de truites bio. Stéphane Paol, pisciculteur dans la Drôme depuis 2008, développe, en plus de lélevage et la transformation de truites arc-en-ciel et fario, une activité de reproduction, incubation et alevinage. Chaque année, il sélectionne 300 poissons reproducteurs, puis effectue un strippage (pression abdominale pour recueillir les gamètes lorsque ces derniers sont matures). Après avoir mélangé les gamètes, les ufs sont disposés sur une clayette pour une incubation de 45 jours. Une fois que les alevins ont éclos et que leur sac vitellin est résorbé, ils sont sevrés et nourris à la farine de poisson et sont transférés dans des bassins plus importants. Pour S. Paol, le plus difficile est de limiter les pathogènes. Il utilise du sel pour éviter le développement de champignons pendant lincubation des ufs et de leau oxygénée dans les bassins quil estime fragiles face à la saprolégniose (parasite qui atteint les branchies et fait mourir les poissons par asphyxie). Le second témoignage est celui dAlain Palacin, pisciculteur en Haute-Garonne depuis 1998, qui élève et transforme des truites arc-en-ciel. Il achète entre 60 000 et 100 000 truitelles par an et explique son choix de ne pas produire dufs et dalevins, ainsi que les atouts de la truite arc-en-ciel. Il explique également sa gestion de leau : il bénéficie dune bonne qualité deau et pallie le manque de débit en été par des aérateurs. Situé en amont dun lac daltitude (lac dÔo) qui alimente une centrale électrique, il apporte des éléments sur les deux inondations quil a subies.


Démonstration à Tech&Bio Ile-de-France : Les écimeuses ont le vent en poupe !
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La démonstration décimeuses lors du salon Tech&Bio Île-de-France a été très suivie, avec plus de 250 personnes au rendez-vous. Cet outil, utilisé pour la gestion des adventices, vise à sectionner lextrémité de ces dernières dans une culture. Pour la démonstration, des écimeuses ont pu être testées sur trois mini-parcelles : lentilles vertes et caméline, lentilles et avoine de printemps, blé de printemps et seigle (ce dernier, plus haut que le blé, a fait office dadventice pour les besoins de la démonstration). Trois constructeurs ont participé à cette démonstration : Bionalan (écimeuse Selac), Just Common Sense (écimeuse Combcut) et Bouillé concept (prototype décimeuse de Romain Jouillé, agriculteur conventionnel en Seine-et-Marne). Chaque constructeur apporte des informations techniques sur son matériel, ainsi que sur les conditions optimales dutilisation. Un bilan de la démonstration est ensuite dressé : Sélac et le prototype de Bouillé Concept font preuve dune très bonne efficacité, notamment sur le seigle. Au contraire, Combcut nest pas à son avantage dans les conditions de lessai en raison de son mode de fonctionnement (le blé et le seigle au stade floraison étaient trop hauts pour Combcut et la machine a coupé les deux céréales).


Jean-Pierre Legros, en Lot-et-Garonne : Strip-till et travail superficiel
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Jean-Pierre Legros est céréalier dans le Lot-et-Garonne. Engagé en bio depuis 2009, il multiplie les innovations (principalement en matière dimplantation des cultures) tout en gardant pour objectif de préserver la structure de ses sols. Ce céréalier cultive 67 ha répartis sur des sols hétérogènes (argilo-calcaires et boulbènes). Il explique pourquoi il a banni la luzerne de ses rotations, ainsi que ses choix de cultures qui reposent principalement sur les marges prévisionnelles (ce qui peut lamener à cultiver deux légumineuses de suite). Pour lui, le travail du sol est inévitable mais doit rester superficiel : 5 cm maximum. Il peut être amené à utiliser le labour mais de manière occasionnelle et à 5 cm de profondeur (la constitution dune semelle de labour à cette profondeur nest pas problématique car elle est vite éliminée par les racines, le gel ou encore la sécheresse). Il utilise également la technique du strip-till qui consiste à travailler profondément uniquement les futurs rangs de semis. Il ne lutilise que pour les cultures qui sy prêtent (maïs, haricots, soja, tournesol) et les passages sont tracés au GPS-RTK. Il donne un exemple concret via litinéraire technique du maïs quil a implanté en 2017 avec cette méthode. J-P. Legros réfléchit également aux plantes compagnes pour limiter le désherbage mécanique et donne son avis sur les faux-semis au printemps et sur lutilisation du désherbage manuel contre les chardons.


Agriculture régénérative : « Un sol toujours vert »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Ulrich Schreier, formateur en agronomie depuis plus de vingt ans, co-fondateur de lassociation Soin de la Terre et fondateur de la société Ecodyn, sest engagé dans les TCS (techniques culturales simplifiées) et dans l'agriculture régénérative. Installé en Anjou, il déplore l'existence fréquente de sols négligés, même en bio. Pour lui, un sol devrait toujours être couvert dune végétation multi-espèces afin quil assure sa propre fertilité via la photosynthèse : les exsudats racinaires riches en glucides quelle entraîne nourrissent la vie du sol (cest le principe de lagriculture régénérative). Ulrich préconise deux pratiques pour atteindre lautonomie agronomique : les couverts végétaux en interculture (les engrais verts) et les sous-semis (plantes semées sous la culture). Les mélanges multi-espèces en sont la clé : ils doivent être composés de sept à trente espèces, de familles botaniques différentes, et limplantation de couverts et limplantation de sous-semis doivent se succéder en alternant cultures dhiver et cultures de printemps. Les sous-semis sont implantés en même temps que les semis pour les cultures dautomne et doivent contenir des graminées naines type gazon dotées dun faible pouvoir aérien et dun système racinaire puissant. Pour les cultures de printemps, les sous-semis sont implantés lors du dernier binage. Ulrich Schreier conseille également de réduire le passage des outils pour limiter la minéralisation et la déstructuration des sols et de ne pas détruire un couvert par le gel (une plante morte n'apporte pas suffisamment à la vie du sol). Il rappelle également que les systèmes peuvent être enrichis avec des animaux et des arbres dont les intérêts sont à la fois agronomiques et économiques.


Produire de lail : Une culture délicate, de la plantation à la vente
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
David Aoueillé est céréalier bio depuis 2001 dans le Tarn-et-Garonne. Il produit 1,5 à 2 ha dail sur sa SAU de 86 ha (ail blanc, ail précoce à bâton et ail violet). Dans ce témoignage, de nombreuses informations sont apportées sur litinéraire technique de lail qui est une culture assez sensible aux maladies et à lenherbement inter-rang. D. Aoueillé explique quels sont les précédents et les terrains (type de sol et orientation) à privilégier, comment réussir sa plantation, comment gérer les adventices, quelles maladies peuvent affecter l'ail (avec un focus sur le waxy, défaut physiologique qui intervient durant le stockage après récolte), ainsi que la prophylaxie à suivre. Il aborde également les modes de récolte possibles, ainsi que les cultures quil recommande dimplanter derrière l'ail. Des données économiques permettant de calculer la marge semi-nette prévisionnelle pour un objectif de quatre tonnes dail par hectare sont également apportées.


Solarisation et occultation : Gagner une longueur davance sur lherbe
Frédérique ROSE, Auteur
Deux maraîchers bio témoignent sur leur gestion des adventices. Lun pratique la solarisation et lautre loccultation. Angel Alègre cultive des légumes sur 1,5 ha en plein champ et dans 8 serres (4 000 m2) en Ariège. La solarisation est rentrée dans son système de culture et revient dans la même serre tous les 6 à 7 ans (il ne la pratique pas en plein champ car il ne fait pas assez chaud, même en été, pour que cette méthode soit efficace). Après une culture de pommes de terre primeur dont la récolte se finit en juin, il prépare le sol comme sil allait planter ou semer. Avec les asperseurs de lirrigation, il apporte 60 mm deau, puis pose une bâche plastique de 20 microns quil couvre aussi deau pour augmenter leffet loupe. La serre est ensuite fermée pour monter la température de surface du sol jusquà 50°C. Cette technique est efficace contre la plupart des adventices, les pathogènes du sol (sclérotinia) et les virus, mais ne fonctionne pas contre les vivaces (rumex, chiendent). Il faut une heure pour mettre en place la bâche et 30 min pour lenlever. Le deuxième maraîcher, Matthieu Gauthier, a repris lexploitation bio de ses parents en Saône-et-Loire, en 2016. Loccultation y est pratiquée depuis des années en plein champ et sous abris. Une fois la préparation du sol terminée, une toile hors-sol tissée (qui laisse passer leau au travers) est installée pour six à huit semaines. M. Gauthier préfère les tissus noirs aux tissus verts afin que la montée en température soit plus importante. Pour être efficace, il faut que la bâche soit bien plaquée au sol. Il utilise pour cela un système dagrafes. Après le semis, il repose la bâche pour obtenir des levées plus régulières et homogènes, puis reste vigilant pour lenlever dès que le germe pointe.


Conservation des pommes : Limiter les pertes
Frédérique ROSE, Auteur
Laurent Jamar, chercheur au Centre Wallon de Recherches Agronomiques, est intervenu lors des Journées Techniques Fruits et Légumes Biologiques de lItab des 24 et 25 janvier 2018. Les pertes de pommes après récolte peuvent être importantes et atteindre 15 à 30 %. En bio, la prophylaxie permet de limiter les dégâts mais nest pas suffisante. Le traitement à leau chaude est efficace mais demande de lourds investissements, tout comme les chambres froides à atmosphère contrôlée qui ne conviennent quaux gros volumes de production. Pour optimiser leur conservation, le CRA-W a testé des modules à atmosphère contrôlée de Janny MT pouvant contenir 300 kg de fruits et les a comparés à des palox ouverts. Plusieurs variétés de pommes ont été testées selon plusieurs critères, liés au développement de maladies et aux qualités organoleptiques. Les analyses sensorielles montrent que les pommes contenues dans les modules semblent plus fermes et donc plus appréciées. Les gloeosporioses (mélange complexe de champignons) semblent moins se développer sur certaines variétés issues des modules Janny MT. Des essais ont également été menés sur deux traitements contre les gloeosporioses en verger : Myco-Sin (non homologué en France) et Vacciplant (homologué en France). Leurs effets sont plus ou moins significatifs suivant les conditions dessai.


C. Sabatier, vigneron-paysan dans lHérault : Se diversifier et viser lautonomie
Frédérique ROSE, Auteur
Christophe Sabatier, vigneron paysan bio dans lHérault, joue la carte de la diversification sur son domaine. Il cultive 16 ha de grandes cultures valorisées en huiles ou en alimentation pour son élevage de porcs ; ainsi que 12 ha de vignes quil vinifie et dont il commercialise le vin en vente directe (vin sans sulfite ajouté). Depuis 2015, il loue un hectare à un maraîcher bio qui souhaitait sinstaller et 10 ha, depuis 2017, à deux paysans boulangers, ce qui permet de vendre des produits encore plus diversifiés. Depuis plus de trois ans, C. Sabatier sème dans ses vignes, dans un inter-rang sur deux, un engrais vert (mélange complexe de plusieurs familles botaniques) qui est ensuite détruit en avril. Sur les autres rangs, il sème des céréales (dont des blés de variétés anciennes) qui seront moissonnées et vendues aux paysans boulangers. Ses parcelles en vigne servent également de test pour les tuiles Symbio, qui sont utilisées en tant que paillage permanent sous les ceps de vigne (un focus est effectué dans larticle pour expliquer leur fonctionnement). Enfin, lun des objectifs de C. Sabatier est de ne plus utiliser dénergie fossile pour travailler ses vignes en passant en traction animale.


Agribio Union dans le Sud-Ouest : Un nouveau silo pour répondre à la croissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Agribio Union (union de coopératives dans le Sud-Ouest) renforce sa présence dans le Lot-et-Garonne. Ce département représente 10 % de la collecte dAgribio Union avec 200 producteurs de céréales et d'oléagineux. Sur le site de Monbahus, le silo de 4 000 tonnes (construit il y a 10 ans) ne suffisait plus pour faire face à la forte croissance de la collecte. Un second silo, dune capacité de 11 200 tonnes, a été inauguré en juin 2018. La nouvelle installation compte plus de 30 cellules de 30 à 500 tonnes, un séchoir avec récupération dénergie et deux circuits de nettoyage. Cet investissement de 5,3 millions deuros a en partie été financé par la région Nouvelle-Aquitaine et lEurope via des fonds Feder (1,2 million deuros). Olivier Ladeveze, président dAgribio Union et agriculteur dans les Landes, explique la stratégie de lentreprise pour les quatre prochaines années : augmenter le volume de collecte et établir des contrats à moyen terme, notamment avec des fabricants daliments pour le bétail. Samuel Jariais, représentant de Terre du Sud dans le conseil dadministration dAgribio Union et agriculteur, précise que, pour lui, lapport total et la contractualisation devraient être de plus en plus importants.


Grandes cultures : Zoom sur le matériel
BIOFIL, Auteur
Des constructeurs et distributeurs de matériels agricoles en grandes cultures informent de leurs nouveautés et de leurs améliorations techniques. Agram, constructeur de broyeurs, présente sa gamme TSL déclinée en quatre largeurs. Agronomic donne des renseignements sur sa nouvelle herse étrille NG pour céréales, maïs, colza, légumes. Bonnel fait connaître son Ecorouleau, pour rouler ou détruire des couverts végétaux en grandes cultures ou viticulture (modèles de 0,5 à 2,50 m). Bugnot présente Rapidlab, sa charrue mini labour réversible hors raie disponible avec un châssis de 6 à 9 corps ou 9 à 12 corps. Charlier propose sa nouvelle gamme de charrues déchaumeuses semi-simplifiées dédiées à la filière bio. Ecodyn renseigne sur sa gamme doutils sinspirant de la méthode de deux allemands, lagriculteur Friedrich Wenz et lagronome Dietmar Näser, pour restaurer les sols ; elle est composée de fraises, de scalpeurs, de semoirs classiques et directs, ainsi que de mélanges multi-espèces pour engrais verts et sous-semis. Einböck, présente le système de guidage par caméra Row-Guard pour diriger les bineuses de manière très précise. Green Vision propose sa ligne de charrues dont certaines sont spécialisées pour des labours à faible profondeur. Monosem présente lélément bineur Multicrop avec châssis mixtes. Morris donne des renseignements sur son semoir combiné CX 8105 de 8 m. Simtech présente T-Sem, semoir direct simple et économique. Stecomat propose sa herse étrille de précision qui permet un réglage automatisé de la profondeur de travail des dents.