- Titre :
- CULTIVAR, N° 88 - Octobre 2018 - Bulletin N° 88
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Projet Mycoagra : Un couvert actif pour assurer la mycorhization
Frédéric THOMAS, Auteur ;
François HIRISSOU, Auteur ;
Violette AURELLE, Auteur ;
ET AL., Auteur
Le projet de recherche Mycoagra, porté par la Chambre dagriculture de la Dordogne, vise à étudier les phénomènes de mycorhization dans le temps pour des cultures de noyers et de maïs. Des analyses ont été effectuées, en 2017, sur des parcelles dagriculteurs de manière à obtenir quatre répétitions pour chacune des conditions suivantes : des parcelles de noyers en conventionnel avec et sans couvert végétal (avec de la féverole en couvert principal), des parcelles de noyers en AB avec et sans couvert végétal, des parcelles en agroforesterie (parcelles de noyers avec en interrang, du maïs en semis direct sous couvert de légumineuses), avec ou sans traitement fongique des semences. Les résultats des analyses moléculaires sont actuellement uniquement disponibles pour les noyers. Ils montrent que 543 Unités taxonomiques opérationnelles (OTU) ont été identifiées. Parmi elles, 265 ont été retrouvées dans toutes les parcelles malgré des sols hétérogènes, ce qui laisse supposer que ces OTU sont assez universelles. Le genre Glomus est majoritaire (43 % des espèces) tandis que dautres se trouvent en proportion très faible mais ils jouent tous un rôle dans la nutrition des plantes. Leur diversité est dailleurs favorisée par la présence de couverts : en hiver, les noyers ralentissent leur métabolisme, ce qui freine les échanges de substances carbonées mais les espèces de champignons capables de sassocier à la fois avec les noyers et les espèces du couvert végétal profiteraient de la fourniture du couvert durant cette période. Cependant, létude qui est actuellement en cours précise quil reste beaucoup de mécanismes à expliquer.


Semis de blé ultra-précoce (résultats) : « Une bonne idée, sur le papier »
Anthony LE QUEMENER, Auteur
Olivier Michaud, agriculteur biologique, dresse le bilan dun essai mené dans ses parcelles sur le semis de blé ultra-précoce (blés semés en août). Les résultats obtenus pour ce type de semis sont bien inférieurs à ceux de blés dhiver classiques. Dès la levée, un manque de couverture a été observé, ce qui a engendré linstallation dadventices. Le vulpin et le ray-grass ne sont pas censés germer au mois daoût ; cependant, Olivier Michaud a pu constater quils lèvent certes moins quau mois doctobre, mais quils restent présents de manière importante. Certaines vivaces ont également posé problème au début de lautomne puisque le temps dinter-culture très court ne permet pas de lutter efficacement contre le liseron (il nest pas possible deffectuer plusieurs passages de déchaumeur sur ce laps de temps). De plus, le tallage na pas réussi à compenser la faible densité de semis et la faible couverture du sol a entraîné un fort développement du laiteron au printemps. Cette adventice a fortement pénalisé la culture et a contraint lagriculteur à broyer sa parcelle afin déviter de la salir sur le long terme. Olivier Michaud tire la conclusion suivante de cette expérience : la couverture doit être plus dense ; pour cela, il faut soit augmenter la densité de semis, soit mettre le blé en association avec une autre culture telle que la lentille ou la féverole. Ce témoignage saccompagne d'un tableau sur les données économiques de lessai, ainsi que dindicateurs sur la gestion des adventices.


Améliorer les performances agronomiques : Le phosphore se bloque et se débloque
Anthony LE QUEMENER, Auteur
Plusieurs recherches portent sur les facteurs pouvant agir sur la disponibilité en phosphore pour les plantes. La présence de lombrics est un facteur favorable, du fait probablement, d'une teneur plus importante en phosphore biodisponible dans les turricules des vers de terre, doù limportance de limiter le travail du sol, facteur défavorable pour ces organismes. Les mycorhizes ont aussi un effet positif sur la biodisponibilité du phosphore, même sil est encore difficile destimer la contribution de ces champignons. Ces derniers rendraient le phosphore plus disponible via divers mécanismes : meilleure exploration du sol, présence de synergie entre les mycorhizes et les bactéries minéralisatrices du phosphore, production de carboxylates et diminution du pH du sol par libération de protons. Les légumineuses sont aussi capables dinfluencer le pH du sol ou encore de libérer des carboxylates dans la rhizosphère, ce qui joue sur la libération du phosphore inorganique. Ainsi, ces végétaux peuvent mobiliser du phosphore minéral plus facilement que des céréales. Cependant, un blé peut bénéficier de ce mécanisme sil est associé à une légumineuse, ou encore, dans une mesure moindre et selon certains résultats de recherche, sil est semé après une légumineuse. Par ailleurs, la recherche montre que les processus biologiques permettant daméliorer la biodisponibilité du phosphore sont plus efficients dans des sols pauvres en cet élément.