- Titre :
- REUSSIR VIGNE, N° 255 - Octobre 2018 - Bulletin N° 255
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Projet ReSolVe : Comment restaurer un sol dégradé
Xavier DELBECQUE, Auteur
Durant trois ans, le projet ReSolVe a travaillé sur un protocole de restauration des sols viticoles dégradés. Trois itinéraires ont été choisis et testés : lépandage massif de compost végétal (25 t/ha) ; limplantation dengrais verts dans linterrang ; le semis dun couvert végétal vivace fauché au printemps et laissé sur place afin de créer un mulch durant lété. Au cours de cette expérimentation, les chercheurs ont pu constater de gros écarts de rendements entre les zones au sol dégradé et celles avec un sol fonctionnant correctement. En ce qui concerne les pratiques, lépandage de compost semble être le plus rapide à montrer des effets sur la réactivation de la vie du sol, sur la restauration des stocks de carbone et dazote, ainsi quun léger regain de vigueur de la plante. Les scientifiques préconisent dutiliser un compost au rapport C/N de 10. En revanche, dans les zones sensibles à lérosion, il vaut mieux privilégier une couverture végétale. Elle sera choisie en fonction des dysfonctionnements observés et des objectifs attendus. Dans tous les cas, les baisses de fertilité nont pas pu être complètement restaurées en trois ans.
Moissonner le blé de l'interrang
Xavier DELBECQUE, Auteur
Christophe Sabatier, viticulteur bio dans lHérault, cultive depuis deux ans, dans ses inter-rangs, du blé destiné à être récolté. Cette production lui permet de se diversifier puisque le blé est vendu à un paysan boulanger. Il implante son blé comme sil devait réaliser un couvert hivernal, en semis direct au mois doctobre, un rang sur deux. Lautre rang est semé dun couvert riche en légumineuses pour assurer une bonne fertilité du sol. Il alterne tous les deux ans. Il utilise une variété ancienne très rustique (Tousselle) et neffectue aucun entretien particulier après le semis. Ainsi, la culture ne lui demande quasiment pas de travail supplémentaire. Il a également choisi cette variété puisquelle ne craint pas le piétinement (notamment lors de la taille de la vigne). Il nobserve pas de concurrence exacerbée puisque les besoins en eau et en azote du blé et de la vigne diffèrent dans le temps. Son rendement est de 6q/ha et il espère monter à 10 q/ha après quelques améliorations.
Les lombrics, des alliés à choyer
Xavier DELBECQUE, Auteur
Les lombrics représentent la majorité de la biomasse des sols et sont des alliés pour garantir la fertilité de ces derniers. Lenherbement des vignes reste la pratique la plus favorable à leur développement. Daniel Cluzeau, enseignant-chercheur spécialisé sur ces ingénieurs du sol, est interviewé sur leur utilité dans la vigne : quel est lintérêt de se pencher sur la présence de vers de terre dans ses vignes ? Comment faire pour optimiser leur installation dans ses parcelles ? Le lâcher de lombrics est-il intéressant en viticulture ? Quel est limpact du cuivre sur ces populations et comment les préserver ? Est-ce que le ver plat exotique (prédateur des lombrics), récemment introduit en France, représente un danger pour nos écosystèmes ?
Anagrus atomus lutte contre les cicadelles vertes
Isabelle MONTIGAUD, Auteur
Anagrus atomus est un microhyménoptère qui parasite 34 espèces de cicadelles, dont la cicadelle verte de la vigne. Il réside dans diverses espèces végétales, dont le cornouiller, le noisetier et les rosacées. Dans les années 1990, en Gironde, Bertrand Sutre, de Biovitis, avait effectué des lâchers dAnagrus atomus et avait obtenu des résultats intéressants avec un taux de 50 % de parasitisme. Toutefois, le coût du lâcher (150 /ha) et la difficulté à trouver des investisseurs pour la production de cet hyménoptère avaient été un frein à son utilisation. Pour linstaller naturellement, des essais ont été menés dans le Val de Loire, en implantant deux rangs de rosiers tous les sept rangs. Lobjectif est de réguler les cicadelles pour quelles naient plus dimpacts préjudiciables sur la vigne. Les résultats montrent que la population dAnagrus atomus augmente avec la présence des rosiers et quils parasitent la cicadelle. Par contre, il est trop tôt pour savoir si cette solution est efficace car la pression de ce nuisible a été très faible jusqualors.
Un bar à vin pour sauver son domaine
Justine GRAVÉ, Auteur
Lise et Bertrand Jousset sont installés sur 11 ha dans le Val de Loire depuis 2002 et sont passés en agriculture biodynamique depuis 2015. Les fortes gelées quils ont subies en 2012, 2013, 2016 et 2017 ont occasionné entre 50 et 100 % de pertes sur leur domaine. Pour réagir face à ces aléas climatiques, ils ont créé, en 2012, une activité de négoce. Malgré cette nouvelle activité, les fortes gelées de 2016 ont remis de nouveau en question léquilibre de lexploitation. Ils décident alors de développer un bar à vin durant la saison estivale afin daugmenter la part de vente directe qui ne représentait alors que 5 % des bouteilles (contre 70 % à lexport). Ils réaménagent leur ancienne salle de dégustation et y installent une cuisine pour un investissement dun peu moins de 20 000 . Hormis les touristes, ils visent les habitants locaux et communiquent essentiellement via les réseaux sociaux. Sur le plan administratif, le couple a réalisé un stage de 20 h pour obtenir la licence III (500 remboursables pour les chefs dentreprise et leur conjoint collaborateur) et a déposé une déclaration administrative quinze jours avant l'ouverture. Après deux années, la vente directe a doublé et la fréquentation a augmenté de 20 % la deuxième année.
Dossier : Matière organique : Fertiliser sans se tromper
Clara DE NADAILLAC, Auteur
Il faut raisonner lapport organique que lon souhaite faire pour sa vigne en prenant en compte divers facteurs : les besoins de la vigne, variables selon le type de sol, les rendements attendus, leffet souhaité (amendement du sol pour un effet de fond et durable ou engrais pour un effet coup de fouet sur la vigne), la nature de lapport (par exemple dorigine végétale ou animale), les ressources disponibles en temps ou matériel, le coût ou encore loffre de matière organique disponible dans le commerce ou à proximité (ex. : existence dune déchetterie, déleveurs proches). Ce dossier, à partir de divers exemples de pratiques de viticulteurs, présente les grands principes à respecter pour apporter de la matière organique à la vigne (ex. : faire lapport en automne-hiver pour un amendement et fin dhiver pour lengrais), et les solutions possibles de mise en uvre, en distinguant le cas des apports végétaux des apports dorigine animale.