- Titre :
- REUSSIR VIGNE, N° 257 - Décembre 2018 - Bulletin N° 257
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Mesurer les COV pour optimiser l'emploi des stimulateurs
Isabelle MONTIGAUD, Auteur
Les végétaux émettent tous des composés organiques volatiles (COV), qui sont des signes de communication, voire de défense. Lorsque des stimulateurs de défense des plantes (SDP) sont appliqués sur la vigne, cette dernière émet de tels composés. Lobjectif du projet Codevi-SDP est de mettre en place un outil pour mesurer ces COV (marqueurs de lactivité des SDP) afin doptimiser et de préciser lapplication de stimulateurs de défense qui sont souvent utilisés de manière empirique. Sous serre, les résultats obtenus à lINRA de Dijon sont encourageants : après lapplication de SDP sur des boutures foliaires de vigne en atmosphère confinée, les chercheurs ont pu collecter des COV. Ces derniers étaient plus abondants au bout du cinquième jour après traitement, ce qui confirme quil faut du temps pour que les mécanismes de défense se mettent en place. Des essais ont également été conduits dans des parcelles à Bordeaux et à Dijon, mais les résultats sont plus mitigés. Pour 2019, une dose plus forte de SDP sera testée sur des rameaux ensachés.


Réussir demain : Une amibe biocide en préventif contre le mildiou
Xavier DELBECQUE, Auteur
Lamibe Willaertia magna C2c Maky est un microorganisme actuellement utilisé et commercialisé pour ses propriétés biocides sur des pathogènes de leau douce (tels que les légionelles). Elle a été sélectionnée par la société française Amoeba. Lan dernier, la firme a testé en laboratoire leffet de cette amibe sur les organismes responsables du mildiou de la vigne et de la pomme de terre. Les tests in vitro ont été prometteurs : en pulvérisant lamibe sur des feuilles de vigne 24 h avant linoculation de Plasmopara viticola, lefficacité du traitement a été de 100 %. Cette année, lamibe a été testée sous serre : elle a été pulvérisée sur la vigne en prévention et a été comparée à leffet de la bouillie bordelaise et à un témoin. Pour une inoculation 24 h après application, les résultats ont montré une action de ce microorganisme similaire au cuivre. Son efficacité est par contre de 50 % pour une inoculation à cinq jours. Un test au champ est prévu dès 2019.


Des débuts prometteurs pour UV Boosting
Xavier DELBECQUE, Auteur
Le prototype UV Boosting a été testé pour la première année en conditions réelles. La stimulation des défenses des plantes par la lumière a montré des effets positifs dans la lutte contre le mildiou en limitant de 40 à 50 % les effets du pathogène. La vigne témoin, sans aucun traitement, présentait, en effet, une fréquence dattaque de 96 % avec une intensité de 75 % alors que, sur la modalité ayant reçu uniquement le traitement lumineux, la fréquence dattaque a été abaissée à 70 %, avec une intensité de 45 %. Un deuxième test a été conduit en parallèle en couplant ce traitement à des doses de produits phytosanitaires réduites. Résultat, la fréquence dattaque a été réduite à 5 % avec une intensité de 2 % et les doses de produits phytosanitaires ont été divisées par deux sans perdre defficacité. Leffet na pas pu être testé sur loïdium car le pathogène ne sest pas installé dans les vignes cette année. Les essais ont également permis de valider la rusticité et la longévité de lappareil. Lentreprise souhaite commercialiser son matériel dès 2020. Le principe de la stimulation par UV est brièvement expliqué dans un encart.


nologue-conseil, un métier en mutation
Justine GRAVÉ, Auteur
Avec le développement de la vinification biologique, la recherche du zéro résidu ou encore les adaptations au marché, le métier dnologue-conseil a fortement changé. Trois dentre eux donnent leur point de vue sur les principales évolutions de leur profession. Stéphane Toutoundji est nologue depuis quinze ans en Gironde. Son conseil est basé sur une approche marché. Son rôle est pour lui très transversal, il va de la réalisation danalyses pour optimiser la conduite de la vigne à une aide pour la gestion des ressources humaines dans certains domaines. Il observe une demande pour des analyses et une gestion de plus en plus pointue de la vigne. Stéphane Gresser a, lui, commencé à exercer en 1999 en Alsace. A ses débuts, le rôle de lnologue se limitait exclusivement à régler des défauts après fermentation alcoolique. Maintenant, il conseille, de la parcelle à la mise en bouteille, et doit connaître les marchés auxquels les vins sont destinés. Avec la percée du bio, les pratiques ont également évolué avec, par exemple, lutilisation des levures indigènes. Il observe aussi lémergence dune nouvelle catégorie de viticulteurs qui souhaitent lautonomie à tous niveaux, y compris en conseil. Jean-Michel Barcelo est basé dans les Pyrénées-Orientales et exerce le métier depuis 30 ans, dont vingt en libéral. Lui aussi constate que les nologues étaient auparavant vus comme des chimistes, alors quils sont maintenant de plus en plus sur le terrain et sont consultés pour leur connaissance du marché. Dans sa région, la tendance est à la conversion au bio et au zéro résidu. Il sefforce donc de trouver des solutions pour satisfaire ses clients.


Un combiné de semis à disques
Alain MARTINET, Auteur
Francis Blanchard, vigneron en conversion bio dans le Lot-et-Garonne, a conçu un semoir à disques à partir dun cadre de charrue vigneronne. Les cinq étapes nécessaires à cette transformation sont détaillées et illustrées par des photos. La difficulté de ladaptation est jugée moyenne et le coût est estimé à 2 500 .


Dossier : Les robots en route pour les vignes
Xavier DELBECQUE, Auteur ;
Justine GRAVÉ, Auteur
Il y a peu de temps encore, les robots viticoles nétaient que des projets abstraits. Ils sont maintenant une réalité : deux robots sont actuellement commercialisés et plusieurs sont en développement (la viticulture est la filière qui présente le plus de modèles). Leur coût reste encore un frein à leur utilisation, mais ils peuvent toutefois répondre à des enjeux environnementaux, de sécurité ou encore de main duvre, sans risque toutefois de remplacer un jour l'expertise de lhomme. Leur utilisation modifiera sûrement les itinéraires techniques et leur essor ne sera possible quavec une évolution du cadre réglementaire qui les entoure. Outre un état des lieux de la robotique en viticulture, ce dossier décrit plus précisément quatre robots. Ted, de Naïo technologies, qui est opérationnel depuis plusieurs mois. Il est destiné à effectuer un travail du sol au niveau des cavaillons et va être commercialisé dès 2019 à environ 150 000 . PUMAgri est un projet de robot hybride lancé en 2015 par lentreprise Sitia. Il est pensé pour lentretien du sol et devrait déboucher prochainement sur un modèle de présérie. Bakut est un robot développé depuis seulement dix-huit mois par la société Vitibot, mais dont la commercialisation est prévue en 2019. Il est annoncé avec une puissance équivalente à 110 ch et devrait être capable deffectuer tous les travaux viticoles dont peut avoir besoin un vigneron. Vinescout est seulement à létat de prototype. Il sera capable de collecter des données sur létat hydrique et la vigueur de la vigne.