- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 389 - Décembre 2018 - Bulletin N° 389
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Bretagne : Une gamme de légumes industrie bio
Véronique BARGAIN, Auteur
Gelagri, une filiale de la coopérative Triskalia, a lancé une gamme de légumes surgelés bio cuits garantis dorigine française. Pour Régis Pennarun, directeur marketing de Gelagri, la demande pour ce type de produit explose. Quatre références sont proposées : carottes en rondelles, brocolis en fleurettes, petits pois, haricots (et la gamme devrait sagrandir avec du chou-fleur, des épinards
). En 2018, 110 producteurs (principalement basés en Bretagne) ont cultivé 650 ha de légumes bio pour Gelagri, pour une production de 5000 tonnes. Pour favoriser le passage au bio des agriculteurs, les légumes sont payés 50 % de plus par rapport au conventionnel durant les deux années de transition.


Occitanie : Des essais pour les maraîchers bio
Adrien LASNIER, Auteur
Une journée régionale portant sur le maraîchage biologique a été organisée le 20 novembre 2018, au Lycée Agricole de Toulouze-Auzeville (Haute-Garonne). Elle fut loccasion de divulguer les derniers résultats dexpérimentations sur les moyens de lutte contre les bioagresseurs. Les thématiques abordées ont été nombreuses : Punaises phytophages, Tuta Absoluta, nématodes à galles, sclérotinia et rouille. Célia Dayraud, du Civambio 66, a présenté les résultats dun essai de lutte biologique contre les pucerons en production de laitues sous abri. Deux auxiliaires adaptés aux conditions froides ont été testés : des chrysopes et des syrphes. Leffet des larves de chrysope a été plus rapide sur les populations de pucerons et tout un cortège dautres auxiliaires non introduits a été observé. Aude Lusetti, de la Sica Centrex, a présenté des résultats dun essai en bacs de lutte contre le souchet (adventice) : loccultation a montré de bons résultats mais pas la solarisation.


Provence-Alpes-Côte d'Azur : Le désherbage thermique en démonstration
Caroline BOUVIER D'YVOIRE, Auteur
La gestion des adventices en maraîchage bio est souvent un facteur de pénibilité. Le désherbage thermique est une solution utilisée dans la lutte contre les adventices et qui peut être envisagé pour de nombreuses cultures maraîchères. Dans le Vaucluse, Jean-Emmanuel Pelletier, maraîcher du groupe Ecophyto Dephy Légumes, a accueilli sur ses parcelles une démonstration doutils de désherbage thermique : un outil manuel et un outil tracté. Plusieurs espèces cultivées permettent d'utiliser ce désherbage, notamment lensemble des cultures semées pour un passage après le semis (carotte, radis, épinard, betterave, etc
) et certaines cultures plantées qui sont implantées après des faux semis (chou chinois, fenouil, blette). Après la destruction thermique des adventices levées par un faux semis, il est important dimplanter la culture dans la foulée (le lendemain) sans remuer le sol. La qualité de ce désherbage thermique dépend essentiellement du stade des adventices : le plus tôt est le mieux. Si les levées sont hétérogènes, il ne faut pas hésiter à effectuer plusieurs passages.


Bien choisir les essences de ses haies
Maude LE CORRE, Auteur
Les haies apportent divers services aux vergers (effet brise-vent, réduction de lévapotranspiration et des variations de températures journalières, diminution de lérosion, habitat de nombreux auxiliaires et de pollinisateurs), mais il faut bien réfléchir aux différentes essences à implanter. Il est conseillé de choisir des espèces locales afin quelles soient bien adaptées aux conditions pédoclimatiques. Il faut compter entre cinq et huit espèces complémentaires pour obtenir un effet significatif sur laccueil dauxiliaires. Il est dailleurs préférable que ces dernières aient des périodes de floraison étalées dans le temps. Les espèces à tiges creuses ou entrelacées constituent également des abris dhivernation pour les auxiliaires. Enfin, il est important de ne pas introduire dans sa haie des plantes hôtes pour les ravageurs. Un encadré liste les espèces à éviter en verger de pommiers, de pêchers ou abricotiers, de cerisiers et doliviers. Par exemple, en pommiers ou poiriers, il est déconseillé dimplanter des aubépines (sensibles au feu bactérien), des érables champêtres et des noyers hybrides (hôtes de la leuzère et du carpocapse). Dautres espèces à éviter de manière plus générale sont également énumérées.


Des couverts végétaux pour fertiliser les noyers
Isabelle BRENGUIER, Auteur
Pierre Berger et Olivier Gamet sont deux nuciculteurs conventionnels basés en Isère. Ils font partie des pionniers à avoir implanté des couverts végétaux pour fertiliser leurs noyers et améliorer la structure du sol. Afin daméliorer leffet du couvert, ils réalisent des expérimentations à léchelle de leurs exploitations et veillent à ne pas tirer de conclusions trop hâtives en effectuant leurs tests sur des parcelles aux conditions pédoclimatiques différentes. Ils ont tous deux commencé à implanter des couverts pour la même raison : le tassement de leur sol. Pour Karim Riman, agro-écologue, cest aussi un bon moyen de lutter contre lérosion et le lessivage des sols. Les deux nuciculteurs sèment en semis-direct après la récolte des noix (les feuilles tombées à terre sont préalablement broyées). En 2017, le mélange testé par Pierre Berger était composé de trois variétés de féverole, deux de pois, de vesce, de seigle, davoine, de colza, de radis chinois et de radis fourrager. Avoir plusieurs variétés dune même espèce lui permet didentifier les plus adaptées. Le couvert reste jusquà mi-mai, puis il est broyé et laissé sur place. Pierre Berger effectue un apport complémentaire de 20 à 30 unités dazote. Pour lui, le plus dur est de choisir le bon moment pour implanter le couvert.


Comprendre son sol pour raisonner la fertilisation
Véronique BARGAIN, Auteur
Il est essentiel de connaître le fonctionnement de son sol et son état structural pour raisonner sa fertilisation. Cest pour cette raison que Jean-Pierre Scherer, pédologue et formateur, est intervenu lors d'une journée technique dans le cadre du groupe Dephy pomme de Poitou-Charentes. Selon lui, une analyse de sol est intéressante mais insuffisante pour raisonner la fertilisation : il faut connaître la structure de son sol pour pouvoir réfléchir aux apports. Après avoir décrit le processus de pédogénèse (formation dun sol), Jean-Pierre Scherer détaille comment le sol peut évoluer sur le long terme en fonction du climat et des pratiques. Il explique également lactivité des micro-organismes à léchelle dune année (minéralisation au printemps et humification à lautomne) et les répercussions que cela peut avoir sur les caractéristiques dun sol. Il décrit ensuite comment raisonner les apports suivant la capacité de fixation dun sol et les troubles que peuvent engendrer certaines carences dans son fonctionnement.


Le houblon s'exporte hors d'Alsace
Adrien LASNIER, Auteur
En France, la demande en houblon est exponentielle, en conventionnel comme en bio, avec laugmentation du nombre de brasseries artisanales : elles étaient 50 il y a 20 ans et elles sont maintenant 1 300 (avec un volume de 50 000 hl de bière par an). Lapprovisionnement en houblon seffectue principalement à létranger : les États-Unis et lAllemagne fournissent 75 % du marché mondial. La France avec sa production sur 480 ha, majoritairement localisée en Alsace, est donc un petit producteur, mais les projets dinstallation ou de diversification essaiment dans toutes les régions. Par exemple, Fanny Madrid et Lucie Le Bouteiller cherchent à développer une filière houblon dans le Sud-Ouest. Cette culture est très rémunératrice : entre 20 et 30 /kg (voire plus pour les variétés très aromatiques). Le besoin en main duvre est très important avec deux pics à prévoir : lun en avril-mai pour la mise en fil et lautre en août-septembre pour la récolte. Linvestissement est également conséquent (environ 30 000 /ha selon Fanny Madrid) : il faut mettre en place un réseau de câbles maintenus par des poteaux dune dizaine de mètres afin que les lianes puissent senrouler autour de fils tuteurs. Le rendement est denviron 1,5 t/ha. Le témoignage de Maxime Bocquentin, qui a effectué sa première récolte bio, en Isère, complète cet article.


Un modèle moniliose se crée
Maude LE CORRE, Auteur
Dans le cadre du projet Climarbo (Changement climatique et maladies cryptogamiques émergentes en arboriculture en Rhône-Alpes), lINRA travaille sur la création dun modèle pour prédire les risques de contamination par la moniliose des fleurs dabricotiers. Lobjectif est de mieux cibler les traitements. Pour cela, lINRA a mis en place un suivi épidémiologique avec des abricotiers en pots : ces derniers sont sortis pendant quelques jours, au moment de leur floraison et durant des épisodes climatiques contrastés. Les fleurs contaminées ont ensuite été comptées. Dans un second temps, la calibration du modèle sest effectuée grâce à des relevés réalisés dans une quinzaine de parcelles. La température et la pluviométrie sont les deux facteurs qui influencent majoritairement le développement de la maladie. Pour le moment, le modèle se présente sous la forme dun tableau et na été calibré que pour Monilia laxa sur la variété Bergeron. Lobjectif est maintenant darriver à prévoir les périodes à risque et, à terme, de létendre à dautres variétés tout en prenant en compte le changement climatique. Pour cela, les scientifiques peuvent saider dun modèle espagnol sur la moniliose de la pêche. Sa mise en application a permis de diminuer de moitié les traitements sur les maladies de conservation en Espagne.


Dossier : Le melon soigne sa protection
Véronique BARGAIN, Auteur ;
Guy DUBON, Auteur
En agriculture conventionnelle, la protection du melon se base de plus en plus sur des méthodes alternatives. Ce dossier, composé de trois articles, en présente certaines. Le premier article est consacré aux solutions contre la bactériose : après avoir décrit les symptômes et le traitement le plus couramment utilisé (la bouillie bordelaise), larticle détaille des alternatives : modèle de prévision des risques bactériologiques, recherche de résistance variétale, recherche de produits de biocontrôle (peptides antimicrobiens). Le second article traite des méthodes à mettre en uvre durant linterculture contre les nématodes à galles : solarisation, couverts végétaux assainissants avec des modes daction variés (biofumigation, plantes pièges ou encore plantes de coupure). Le dernier article fait un point sur les produits de biocontrôle quil est possible dutiliser. En fin de dossier, un encart est réservé aux recherches variétales pour lutter contre la fusariose.


La bio à la croisée des chemins
Julie BUTLER, Auteur
La première édition de BioFruit Congress a eu lieu en octobre 2018, à Madrid. Des experts et des acheteurs ont débattu de l'avenir du marché des fruits et légumes bio, dans un contexte de croissance et de nouvelle législation européenne. L'importance de conserver une bonne image de la bio a également été soulignée, et la nécessité de communiquer auprès des consommateurs a été rappelée.