- Titre :
- PROFILBIO, N° 4 - Septembre 2018 - Bulletin N° 4
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Essai variétés de soja en Dordogne
Laura DUPUY, Auteur
Un essai sur neuf variétés de soja en AB (Isidor, Sumatra, Santana, Luna, Steara, Wendy, Pallador, Sinfonia et Inventor) a été mené en 2018 par la Chambre d’Agriculture de Dordogne, en partenariat avec Terres Inovia. Une visite a été organisée le 5 septembre : les parcelles ont pu être observées et les premiers résultats présentés. Toutefois, les mesures précises de rendement, les teneurs en protéines et les mesures de PMG n’étaient pas encore disponibles. Ces résultats seront intégrés à la synthèse variétale réalisée par Terres Inovia. Un encart est réservé au dernier point abordé au cours de cette visite : la biodiversité fonctionnelle. 90 % des larves de carabes et 80 % des adultes sont carnivores et consomment des limaces, taupins, pucerons, cicadelles… Une étude récente a montré que leur population peut manger jusqu’à 4 000 graines d’adventices/m2/jour.
Essai maïs bio en Lot-et-Garonne et Dordogne
Cédric HERVOUET, Auteur
Deux essais sur la conduite du maïs bio ont été menés par Arvalis – Institut du végétal et les Chambres d’Agriculture de Dordogne et du Lot-et-Garonne. Le premier a testé l’effet de différentes stratégies de fertilisation azotée sur le rendement : quatre produits (Kerazote, Diamic, LyccActiv et des bouchons de luzerne) ont été appliqués selon 25 modalités qui se différencient par la quantité de produit apportée et par la période d’application (semis, 3-4 feuilles, 6-8 feuilles). Des pesées de biomasse ont été effectuées au stade floraison et seront réitérées à la récolte. Le deuxième essai avait pour objectif de tester des cultures associées afin d’enrichir l’ensilage de maïs en protéines et en matière sèche. Deux légumineuses fourragères estivales (le lablab et le cow pea) ont été choisies et implantées suivant deux modalités : mélange maïs-lablab (semoir monograine), mélange maïs-lablab-cow pea (deux passages de semoirs à céréales, puis un en monograine). Le lablab s’est bien développé : il se sert du maïs comme tuteur et s’enroule jusqu’à son sommet. Son semis sur le rang permet un désherbage mécanique de la parcelle. Le cow pea s’est lui moins bien développé et son semis en plein a empêché le désherbage mécanique (les mauvaises herbes ont fortement concurrencé le maïs). Les pesées et analyses de valeurs alimentaires sont en cours.
Taille de la vigne : Améliorer la pérennité et la qualité des productions viticoles
Marceau BOURDARIAS, Auteur
La taille, si elle est bien pratiquée, permet de diminuer les symptômes de dépérissement, ce qui montre à quel point elle a une action majeure pour réaliser une viticulture durable et qualitative. La taille la plus utilisée est la taille Guyot Poussard, mais elle n’est qu’une des possibilités : toutes les tailles peuvent être adaptées au concept de flux de sève et chacun peut pratiquer une taille douce. Marceau Bourdarias, formateur en taille et soins aux plantes, commence tout d’abord par apporter des éléments sur la physiologie de la vigne (croissance, circulation de la sève). Il aborde ensuite les conséquences d’une mauvaise taille sur cette physiologie. Pour cela, il s’appuie sur deux exemples : celui d’une plaie de réduction d’un bras trop long (sur un guyot ou un gobelet) et celui d’une taille classique oubliant l’impact de la coupe des bois de deux ans (taille de baguettes ou réduction de coursons). Dans un encadré, sont énumérés quelques principes de base assez simples à respecter pour effectuer une taille respectueuse de la vigne.
L'amandier en bio : Pourquoi pas dans le Sud-Ouest ?
Séverine CHASTAING, Auteur
Les amandes sont une production de niche en France : 5 000 ha, dont 295 en bio. Outre la sensibilité de l’amandier aux conditions climatiques (gel et luminosité), il présente, comme tous les arbres de fruits à noyau, une sensibilité face aux maladies cryptogamiques qui sont difficiles à maîtriser en bio. Cet article présente les principaux éléments à connaître pour conduire un verger d’amandiers bio. Il commence par apporter des données chiffrées sur la production française et sur les importations. Il décrit ensuite les conditions pédoclimatiques dans lesquelles cet arbre peut être implanté (température, lumière, type de sol). La conduite du verger (en gobelet, 250 à 300 arbres/ha) est également détaillée, ainsi que la formation des amandiers (4 à 6 charpentières). Le choix variétal est également évoqué à l’aide de deux tableaux : l’un présente les caractéristiques de quatre variétés de porte-greffes et l’autre celles de six variétés d’amandes à greffer. Les maladies (monilia fleur et rameau, fusicoccum) et les ravageurs (guêpe de l’amande, carpocapse des prunes, tordeuse orientale du pêcher, puceron) sont également évoqués, ainsi que les moyens de lutte utilisables en bio. Les investissements pour le matériel nécessaire à la récolte et au séchage sont également évoqués.
Dossier spécial : Grandes cultures
Noëllie LEBEAU, Auteur ;
Julie BARRAGUE, Auteur ;
Pierre THEVENON, Auteur ;
ET AL., Auteur
Ce dossier compile quatre synthèses d’essais réalisés sur la campagne 2017-2018, sur des variétés de céréales à paille ou de protéagineux en bio. La première présente l’essai variétal de blé destiné à la meunerie (sept variétés) réalisé dans la Creuse. Les conditions pédoclimatiques ont été difficiles de l’implantation à la phase de remplissage des grains, ce qui explique en partie des rendements assez faibles pour l’ensemble des variétés (moyenne à 19,5 q/ha). Le deuxième essai a été mené en Haute-Vienne pour tester des protéagineux seuls ou en association avec une céréale (récoltés en grains et valorisés en alimentation animale). Le taux de protéagineux dans les associations récoltées a été un peu décevant : ce sont les céréales qui ont fait le rendement. La troisième synthèse présente les essais sur des variétés de céréales à paille conduits au nord de la Nouvelle-Aquitaine. Elle récapitule les résultats (rendement, taux de protéines) obtenus en blé, en triticale, purs ou en association avec des protéagineux (avec des densités de protéagineux et des apports d'engrais organiques différents). Enfin, le dernier article détaille les résultats de l’essai variétés de blé bio d’Arvalis - Institut du végétal dans le nord du Lot-et-Garonne. Les variétés ont été classées en trois groupes : les variétés à bon rendement mais à faible teneur en protéines, celles à bonne teneur en protéines mais à faible rendement et les variétés intermédiaires.
Élevage de volailles bio : Les points de vigilance
Gérard KERAVAL, Auteur
Dans les élevages avicoles bio, la détection précoce d’un problème peut éviter le dérapage sanitaire d’un lot. Un inventaire des points à observer qui peuvent constituer des signaux d’alerte préventifs est effectué. Le premier concerne l’ambiance du bâtiment (odeur d’ammoniac, sensation de froid ou de chaleur trop importante) qui traduit des problèmes de ventilation (problèmes respiratoires) et/ou de température (problèmes digestifs au démarrage et surconsommation d’aliments). Le deuxième point à observer est la répartition des volailles, elle traduit également les inégalités de la température dans le bâtiment. L’état de la litière est également un bon indicateur ; elle doit être sèche mais ne doit pas partir en poussière. Les fientes reflètent l’état sanitaire des animaux (problèmes infectieux ou parasitaires). Enfin, la consommation d’eau est un bon critère de surveillance, même si cela nécessite d’équiper le bâtiment en compteurs d'eau individuels (le rapport entre la consommation d'eau et celle d'aliments est de 1,8, avec une fourchette de 1,5 à 2,5). Un suivi avec des pesées hebdomadaires peut également alerter sur des problèmes sanitaires.
Maintenir son chiffre d'affaires en diminuant ses surfaces : Une expérience de maraîchage intensif sur petites parcelles
Christophe DERUELLE, Auteur
En 2016 et 2017, des données ont été collectées sur deux parcelles conduites sur une exploitation en maraîchage « bio-intensif » dans la Creuse. Les résultats sont encourageants en matière de productivité du travail et d’économie d’eau. Ils devront cependant être confirmés et confortés. L’article décrit tout d’abord ce qu’est le « bio-intensif », ainsi que les choix techniques qu’il impose afin de maximiser le chiffre d’affaires sur de petites surfaces. Il décrit ensuite l’historique et les motivations des deux maraîchers creusois qui se sont lancés dans ce système sur deux parcelles (1200 et 1500 m2) (à côté de 2 ha de légumes de plein champ). Durant deux années, ces maraîchers se sont astreints à noter les produits récoltés, les temps de travaux et toutes les données techniques des parcelles. Leur chiffre d’affaires, pour ces deux parcelles, est de 9000 € sur 1200 m2 en 2016 et 19 000 € sur 2700 m2 en 2017. Le chiffre d’affaires (7 €/m2) a été trois fois supérieur à celui qu’ils avaient réalisé en plein champ les années antérieures. Le poste main d’œuvre représente : 321 heures en 2016 et 730 heures en 2017 (40 % pour la récolte et le conditionnement – 60 % pour l’implantation et l’entretien).
Suivi de l'état sanitaire des sols sous abri : le système racinaire à la loupe
Cécile DELAMARRE, Auteur
La santé d’une culture ne peut pas être jugée qu’avec les parties aériennes, il est nécessaire d’évaluer l’état de son système racinaire. Cet article s’intéresse plus particulièrement au cas des cultures conduites sous abri en agriculture biologique. Il recommande d’effectuer au minimum une observation du système racinaire en fin de culture, mais cette opération peut également être effectuée au cours du cycle de la culture (par exemple, si un manque de vigueur est observé). La méthode pour effectuer ces observations est tout d’abord abordée (nombre de plants, répartition, précautions à prendre pour ne pas abîmer le système racinaire, les éléments à regarder et les moyens pour y arriver). Les outils utiles à l'interprétation des ces observations sont ensuite présentés : fichier excel pour renseigner les indices de nécroses et de galles racinaires (INR et IGR), analyses en laboratoire pour identifier le bio-agresseur, site et application Ephytia de l’INRA, pour aider au diagnostic. Un tableau permet également, pour chaque catégorie de bioagresseurs (nématodes, champignons telluriques…), de connaître la pertinence des pratiques agronomiques visant à les limiter et utilisables en bio (rotation, solarisation, plantes de coupure…).
Les pâturages caprins : Bien appréhender les surfaces à prévoir
Philippe DESMAISON, Auteur
Les surfaces de pâturage sont à dimensionner en fonction du potentiel fourrager de ses parcelles et des besoins quantitatifs de ses animaux. En élevage caprin, il faut en plus prendre en compte la tendance naturelle de la chèvre à trier et à gaspiller l’herbe. Il faut également gérer le pâturage de manière à réduire l'exposition aux parasites (strongles) auxquels les chèvres sont assez sensibles. Des repères sur les besoins quantitatifs des chèvres bio au pâturage sont fournis (pour satisfaire les besoins en fourrage de 100 chèvres, il faut compter 250 kg MS d’herbe pour 9 à 10 h de pâturage), ainsi que des éléments pour évaluer le potentiel fourrager des pâtures (quantité d’herbe, qualité, temps de présence des animaux). La gestion intégrée du parasitisme peut s'effectuer en s’appuyant sur deux méthodes : la rupture de pâturage de 45-60 jours (en intercalant le pâturage avec des bovins/équins ou en alternant fauche et pâture) et la méthode des blocs (en différenciant des blocs de parcelles par période : bloc de printemps, bloc d’automne, bloc d’été). Le labour et l’emblavement entraînent également un assainissement quasi-total des parcelles.
Plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) bio en Nouvelle-Aquitaine : Vers un développement des partenariats producteurs/transformateurs
Véronique BAILLON, Auteur
Les chiffres de l’Agence Bio montrent une croissance inédite des surfaces de PPAM bio : + 44 % en 2016 et + 48 % en 2017. En 2016, une enquête a été effectuée en Nouvelle-Aquitaine afin de savoir si ce territoire pouvait contribuer au développement de ces cultures aux côtés des régions de production historiques. Elle a révélé côté aval des besoins en volumes importants, croissants et hétérogènes suivant les entreprises ; côté amont, des exploitations de taille modeste, diversifiées et demandeuses de temps d’échanges collectifs. En 2017, un programme d’essais culturaux a été initié en Corrèze et en Haute-Vienne chez des producteurs volontaires, avec pour objectifs : de mettre en relation des producteurs et des entreprises utilisatrices, de collecter et de diffuser des données techniques et économiques, d’étudier la faisabilité technico-économique de partenariats pluriannuels entre transformateurs et producteurs, de développer des activités de production en gros et semi-gros. Dix partenariats ont été créés, ainsi que des références technico-économiques sur la sauge, le cassis feuille, le basilic et l’ortie. Cet essai a été reconduit en 2018 et une réflexion est en cours afin de relocaliser certains approvisionnements, d'améliorer la maîtrise de la qualité et de développer un savoir-faire dans le territoire.
Porc en agriculture biologique : L’INRA crée une station expérimentale à Rouillé
Stéphane FERCHAUD, Auteur
L’unité GenESI (Génétique, Expérimentations et Systèmes Innovants) de l’INRA effectue des recherches en lien avec la filière biologique depuis plusieurs années. Ces expérimentations sont toutefois menées dans des conditions « bio like », c’est-à-dire en s’approchant le plus possible du cahier des charges biologique mais sans avoir un système complètement converti. Pour y remédier, une station d’expérimentation sera bientôt dédiée au porc biologique. Il s’agira d’un site naisseur-engraisseur de 48 truies en 4 bandes. Les femelles seront équipées de boucles RFID qui permettront d’enregistrer automatiquement leur poids (à chaque passage au DAC) et de détecter leur œstrus (avec l’enregistrement de leurs mouvements). Le site disposera de maternités individuelles de 2 x 12 places et des mutualisations seront possibles pour tester l’allaitement collectif. Pour l’engraissement, le site comportera 4 lots de 120 porcs avec des cases de 15 à 60 porcs pour tester l’effet de la taille des loges. Le dispositif va être construit en 2019 après une démolition partielle de l’ancien site. Quelques éléments sont par ailleurs apportés sur les travaux en cours sur l’allaitement collectif : un poids au sevrage plus faible, mais une croissance post-sevrage plus importante en comparaison aux porcelets témoins.