- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 347 - Février 2019 - Bulletin N° 347
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/02/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Sanitaire : Soigner ses animaux avec des plantes : une démarche périlleuse
Roxanne MITRALIAS, Auteur
Les éleveurs qui souhaitent utiliser des traitements alternatifs à base de plantes pour soigner leurs animaux (aromathérapie, phytothérapie, etc.) doivent faire face à un cadre réglementaire très strict (seuls les médicaments homéopathiques bénéficient dune procédure dautorisation spécifique). Selon la réglementation, les traitements à base de plantes doivent être réglementés de la même manière que les traitements vétérinaires, cest-à-dire quils doivent être évalués, puis obtenir une autorisation de mise sur le marché. Actuellement, seuls huit médicaments vétérinaires à base de plantes sont autorisés. En conséquence également, les échanges de savoirs et de savoir-faire sont limités par cette réglementation. Le champ des formations sur lutilisation des plantes a dailleurs été fortement restreint depuis quun rappel réglementaire a été envoyé aux organismes de formation par Vivea (le fonds dassurance formation des agriculteurs). Un collectif regroupant la Confédération paysanne, des organismes de formation, des éleveurs et des vétérinaires se mobilise pour changer la réglementation, et propose une liste de plantes qui pourraient être autorisées en tant que substances naturelles à usage biostimulant. Leur utilisation seffectuerait en dehors du cadre réglementaire des médicaments vétérinaires, sans prescription, sans LMR, sans AMM.


Au Brésil, lagroécologie paysanne entre développement et inquiétude
Anne WANNER, Auteur
Au Brésil, Cátia Rommel et son associée dorigine française, Daphné Arenou, se sont installées en 2015 sur un domaine dune douzaine dhectares, dans lÉtat de Santa Catarina. Leur ferme se situe à 700 m daltitude, en zone semi-tropicale, et est gérée dans une démarche agroécologique basée sur un projet dagroforesterie biologique. Leur objectif est de préserver la biodiversité locale. Elles ont ainsi planté des arbres et des arbustes, fournisseurs dengrais verts qui donneront de lombre à une grande diversité de cultures légumières. Elles sont également impliquées dans plusieurs réseaux, notamment Acolhida na Côlonia, via lequel elles accueillent des groupes pour les initier à lagroforesterie. Elles ont aussi mis en place dans leur région un groupe lié au réseau de certification participative de lagriculture bio (Ecovida). Ces deux agricultrices expriment leur inquiétude face au changement de situation politique du Brésil avec lélection de Jair Bolsonaro : elles craignent pour le futur de lagriculture paysanne. Alors que, de 2003 à 2016, des projets et des politiques d'agriculture écologique et familiale étaient soutenus, léquipe du président Bolsonaro pourrait remettre en cause ce soutien (alors que ce type dagriculture nourrit le Brésil) pour financer les productions destinées à lexportation.


Agriculture paysanne : Des brebis, du fromage et de la rigueur
Margot JOBBÉ-DUVAL, Auteur
Benjamin, Julia et Léa sont les trois associés de la ferme biologique de Messagendre, dans la Drôme. Ils possèdent 100 brebis de race lacaune en production (leur lait est transformé à la ferme et les fromages sont commercialisés en vente directe) et 2,5 ha de vigne (les raisins sont vendus à une cave coopérative). Cette ferme a été fondée en 2005 par les parents de Benjamin. Ce dernier les a vite rejoints et sest associé avec eux en 2008. En 2015, la mère de Benjamin approchait de la retraite et souhaitait diminuer son temps de travail. Cest dans ce contexte que Léa a été embauchée à la ferme. Avec son expérience en élevage et en transformation fromagère, elle a renforcé le GAEC et sest associée en 2017. Toutefois, il manquait encore un associé pour remplacer le père de Benjamin. A cette période, Julia effectuait ses stages de BPREA à la ferme de Messagendre. Elle a alors réalisé que son projet dinstallation pouvait seffectuer dans cette ferme et a enchaîné avec un stage de reprise quelle a souhaité prolonger pour voir une plus grande partie du cycle de la ferme. Julia sest associée au GAEC en mai 2018 et la transition avant le départ en retraite des parents sest effectuée sans à-coup. Dun point de vue organisation du travail, chacun des trois associés a des compétences différentes mais ils se partagent les astreintes quotidiennes. Leurs valeurs reposent principalement sur la clarté et la rigueur dans le travail.


Dossier : Pour une vraie politique de transmission-installation
Raphaël BELLANGER, Auteur ;
Véronique LEON, Auteur ;
Isabelle HAGEL, Auteur ;
ET AL., Auteur
50 % des exploitations agricoles seront à transmettre dans les dix prochaines années puisquune grande partie des chefs dexploitation arrivera à la retraite. Afin de réfléchir à cette problématique, le Ministère de lAgriculture a lancé un appel à projets auquel le réseau InPACT (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale) a répondu. InPACT propose de repenser le système de transmission-installation en provoquant des rencontres entre les cédants et les repreneurs afin déviter les agrandissements dexploitation sans installation. Ce dossier, composé de 16 articles, explique ce projet et lillustre à partir dexemples concrets. Il commence, tout dabord, par présenter la complexité du processus de transmission et apporte des propositions pour favoriser la mise en relation des cédants et des repreneurs. Il insiste ensuite sur la nécessité, pour certains cédants, daccepter de transformer leur système dexploitation avant de le transmettre et, de même pour les repreneurs, d'adapter leur projet dinstallation. Il montre également limportance de restructurer les fermes dans une optique plus paysanne, durable, citoyenne et territoriale. Plusieurs articles exposent ensuite de nouvelles pistes daccompagnement (initiatives, outils, etc). Enfin, la Confédération Paysanne clôture ce dossier en proposant des pistes de réflexion pour une autre politique dinstallation et de transmission.