- Titre :
- LE TAUPIN DU MARAÎCHER, N° 19 - Décembre 2018 - Bulletin N° 19
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2018
- Année de publication :
- 2018
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Réussir ses légumes primeurs
Amélie VIAN, Auteur
Les légumes primeurs répondent à plusieurs problématiques : ils permettent davoir une gamme importante en sortie dhiver (lorsque les consommateurs demandent de la nouveauté) et détaler les objectifs de chiffre daffaires sur trois, voire quatre mois de plus. Néanmoins, leur production nécessite une technicité importante (désaisonnalisation et période climatique difficile). Dans cet article, deux producteurs situés en climat océanique décrivent leurs pratiques et apportent des conseils techniques. Ces pratiques seraient à adapter pour les producteurs situés en climat plus continental. Jean-Michel Potiron est un ancien maraîcher de Loire-Atlantique pratiquant la biodynamie. Il cultivait 1 ha, dont 3000 m2 de serres et 2000 m2 de tunnels nantais. Il décrit litinéraire technique de plusieurs légumes primeurs : carotte, navet, betterave, chou-fleur, persil, laitue batavia. Il apporte également des informations sur la gestion de laération sous tunnel. Le deuxième témoignage est celui de la Ferme des Grands Chênes, qui cultive 8,5 ha, dont 1500 m2 de serres. Des salades, courgettes, oignons blancs, fenouils, choux sont cultivés en légumes primeurs, dont une partie est produite en plein champ. Théophile Sauvetre, de la Ferme des Grands Chênes, explique comment les planches sont préparées. Il apporte aussi des informations sur la gestion des tunnels nantais, de la pollinisation, des maladies et des ravageurs, sur les variétés utilisées, ainsi que sur les dates de récolte.


Planifier sa production : se poser lhiver pour moins courir lété
Maxime RENOU, Auteur
La planification en maraîchage est souvent un exercice périlleux, mais elle permet de répondre à plusieurs contraintes qui peuvent être liées à la surface, à la commercialisation, au contexte pédoclimatique ou encore à la stratégie adoptée par l'agriculteur. Pour assurer cette planification, il convient de mobiliser plusieurs leviers agronomiques (choix variétal, date de semis), techniques (tunnel, serre), voire organisationnels (mutualisation dassolements, achat-revente). Pour y parvenir, la méthodologie consiste, dans un premier temps, à définir ses objectifs de production : Quelle gamme ? Quelle quantité ? Il faut ensuite retranscrire ces volumes en surfaces à partir des rendements de référence. Il convient de prendre entre 15 et 40 % de marge derreur. Enfin, il faudra définir les dates dimplantation. Un exemple théorique sur une production de tomates pour 100 paniers vendus en AMAP permet dappliquer cette méthode. Il faut ensuite construire son tableau de planification en détaillant la surface occupée et les étapes clés. Nicolas Gétin, associé du GAEC Dureau basé en Loire-Atlantique (en AB), apporte son témoignage sur lutilité de la planification. Cette dernière doit tenir compte dune diversité de débouchés qui ont été priorisés en fonction du prix de vente : fournir avant tout les paniers et la vente directe, puis les magasins spécialisés et enfin les grossistes. Un point est fait annuellement pour ajuster les quantités à implanter.


Instaurer une relation claire et efficace entre employeur et salarié
Thérèse PIEL, Auteur
En maraîchage, la nature des tâches et la charge de travail requièrent souvent lemploi de salariés. Toutefois, il arrive que la fonction demployeur pèse sur certains producteurs. Cet article permet de poser quelques bases pour favoriser une embauche sereine et efficace. Au moment de lembauche, il est tout dabord conseillé de faire un point précis sur ses besoins et ainsi de clarifier sa demande. Il est ensuite important de savoir transmettre des consignes précises et dêtre clair dans ses objectifs (quoi, comment, où, durée, niveau dexigence, critères de réussite). Certains employeurs évitent de donner trop de précisions pour ne pas « infantiliser » leurs salariés, mais ces derniers font souvent remonter, lors de formations, le manque dinformations exhaustives. Il est également important de montrer et de contrôler : beaucoup de maraîchers montrent le geste adéquat, mais oublient de contrôler sil est bien effectué. Il est aussi important de déléguer, et de le faire de manière différenciée suivant la maturité, la motivation et les compétences du salarié. Il faut aussi jouer sur la motivation au travail (responsabilité, considération, promotion, développement personnel) et davoir du matériel et une organisation adaptés (bâtiment, espace et temps de rangement, planification des travaux, répartition des tâches). Enfin, de nombreux conseils sont apportés pour communiquer efficacement, notamment en cas de difficultés.


La Terre est Notre Métier : Conférence « Gestion des adventices en légumes bio »
Gonçalo GONCALVES, Auteur
Manu Bué, technicien légumes au GAB 29, a présenté une conférence sur la gestion des adventices en maraîchage bio, lors du salon La Terre est Notre Métier. Les adventices sont un enjeu de taille en matière de productivité et de temps de travail : elles engendrent des pertes de rendement, compliquent ou empêchent la mécanisation et augmentent les coûts de production. La proportion des pertes engendrées par les aventices augmente avec la précarisation des systèmes. Or, le maraîchage biologique, avec ses caractéristiques agricoles et sociales, rassemble quelques paramètres précarisants : manque de formation et dexpérience de certains jeunes installés, manque dintérêt des constructeurs pour adapter leurs outils, manque de repères, manque doutils daccompagnement
En 2011, la commission Légumes Grand-Ouest FNAB a commencé à recenser les outils auto-construits. Une réflexion méthodologique sur les stratégies de gestion des adventices a également été menée. Les erreurs constatées, les méthodes préventives et les méthodes curatives ont ainsi pu être présentées lors de cette conférence. Des itinéraires techniques et des exemples doutils auto-construits ont également permis dillustrer les stratégies adoptées par les producteurs. Les périodes de sensibilité et de tolérance aux adventices de différentes familles de légumes sont schématisées en fin darticle.


Démonstration de variétés et de matériels
Antoine MARQUET, Auteur
En septembre 2018, pour le salon « La Terre est Notre Métier », des parcelles de démonstration et des matériels agricoles ont été présentés au public. Cet article, principalement composé de photos accompagnées dune brève description, permet d'illustrer cette exposition. Les productions légumières sont tout dabord détaillées avec dix variétés de radis, neuf variétés de tomates et cinq de légumes anciens ou exotiques (Chayote, Hélianthi, Capucine tubéreuse, Poire de terre, Oca du Pérou). Viennent ensuite les matériels agricoles. Une gamme doutils Terrateck est tout dabord illustrée : transplanteur, planteuse à bulbilles, semoir manuel 12 rangs, pousse-pousse, roue sarcleuse-émietteuse, bineuse à brosses, dérouleuse de paillage manuelle, récolteuse à jeunes pousses et porte outil-automoteur. Un tracteur électrique de chez Sabi Agri et un robot de désherbage de chez Naïo sont également présentés, ainsi que trois équipements permettant de désherber en position couchée (le Toutilo, le Bedweeder et un modèle présenté par lAtelier Paysan). Un modèle de serre sur rail et deux outils auto-construits de lAtelier Paysan sont également décrits.


Solutions d'équipement et d'aménagement pour conserver ses légumes
Fabienne BOCQUET, Auteur
Cet article illustre plusieurs aménagements et équipements utilisés pour stocker et conserver des légumes. Ils sont bien souvent pensés et construits directement par des producteurs. Larticle est principalement composé de photos et met en avant les spécificités de ces aménagements/équipements. Tout dabord, un frigo auto-construit avec de la paille et un enduit de chaux est présenté. Sensuivent trois locaux de stockage construits à partir de paille. Ces installations construites à base de paille ne sont cependant pas conseillées si des rongeurs sont souvent présents sur lexploitation. Un exemple de cave semi enterrée est également illustré (hygrométrie régulée, variations de température amoindries), ainsi que deux systèmes de silos sous bâtiment avec les produits reposant dans une couche de sable pour réguler lhumidité. Un silo extérieur pour céleri rave, des étagères avec des dalles en polystyrène (limitation des blessures) et laménagement dun container transformé en chambre froide sont aussi présentés.


Ergonomie et organisation : Larrachage mécanisé des légumes racines
Edouard MEIGNEN, Auteur
Larrachage de légumes racines nest pas une opération facile et peut engendrer une forte pénibilité, surtout en sol lourd. Pour mécaniser cette tâche, différents équipements plus ou moins sophistiqués existent sur le marché. Quatre dentre eux (lame souleveuse, arracheuse aligneuse avec panier de déterrage, arracheuse à tapis et arracheuse par les fanes) sont comparés à laide dun tableau qui synthétise à la fois leurs caractéristiques, leurs avantages et leurs inconvénients. Quelques conseils sont également apportés afin de pouvoir réfléchir son investissement en prenant en compte les critères suivants : la capacité de stockage au frigo, lamortissement de la machine, lorganisation et la disponibilité de la main duvre, la réduction de la pénibilité et la fidélisation des salariés. Six témoignages de producteurs sont ensuite relatés. Ils utilisent tous une ou plusieurs arracheuses mécaniques. Par exemple, Jean-Paul Gaillard, maraîcher bio installé en Ille-et-Vilaine sur des sols limoneux à argilo-limoneux, utilise très régulièrement la lame souleveuse Simon quil juge pratique et polyvalente. Il la considère même comme lun des outils de base du maraîchage diversifié. Il utilise également une arracheuse à tapis deux rangs Catry (utilisée uniquement pour la récolte de ses pommes de terre primeures afin de moins abîmer la peau) et une arracheuse à carottes un rang Simon pour les gros chantiers quil réalise pour faire du stockage.


Livrer en direct les magasins spécialisés
Maëla PEDEN, Auteur ;
Maxime RENOU, Auteur
En maraîchage, la livraison directe des magasins bio spécialisés nest pas sans conséquences sur lorganisation du travail, que ce soit côté producteur ou côté magasin. Linterview de ces deux parties permet de mieux cerner les enjeux liés à la production et à la commercialisation. LEARL du Friche blanc (Loire-Atlantique), conduite en bio, commercialise 50 % de ses légumes en vente directe et 50 % en demi-gros en restauration collective, ainsi quauprès de quatre Biocoop. Luc Lacombe, associé de lEARL, explique ce quimplique la vente à un magasin spécialisé : il décrit la gamme livrée en magasins spécialisés, lintérêt de ce type de commercialisation, lorganisation commune avec les autres producteurs qui fournissent un même magasin, les conséquences sur la production, léquipement et lorganisation du travail et aborde la question des prix. Dans un second temps, Agathe Kermagoret, référente fruits et légumes bio de cinq Biocoop dans le Morbihan, décrit sa manière de travailler avec les 25 maraîchers qui lapprovisionnent : elle explique le choix de travailler avec des producteurs locaux, la planification de lapprovisionnement, les exigences de qualité et les améliorations quelle aimerait mettre en place.