- Titre :
- TECHNI BIO, N° 80 - Février 2019 - Bulletin N° 80
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/02/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


L'époustouflante envolée de l'agriculture biologique en Pays de la Loire
Christine GOSCIANSKI, Auteur
Il y a seulement quelques années, lagriculture biologique nétait quun marché de niche en Pays de la Loire, mais elle a gagné du terrain : le nombre dexploitations et dhectares en bio a doublé entre 2009 et 2017. En 2017, la bio représentait 10 % des exploitations et 9 % de la SAU. Les conversions bovines ont été les plus nombreuses : sur les 300 conversions enregistrées dans cette région, 27 % l'étaient en bovins lait et 20 % en bovins viande. Les productions légumières et viticoles sont également fortement représentées. Par ailleurs, un lien fort est observé entre les producteurs bio et la vente directe : la moitié des exploitations bio ligériennes vendent lintégralité ou une partie de leur production en vente directe. Lannée 2017 a également été un record concernant le nombre dinstallations aidées en bio dans cette région : 105 installations de ce type ont été réalisées (20 % des installations totales) contre 86 en 2016, nombre qui navait jamais été atteint jusqualors. La part dETP pour les activités agricoles bio a également largement progressé et a atteint 12,2 % des ETP agricoles. Comme en conventionnel, ces exploitations bio vont être confrontées à un enjeu démographique : dans les sept ans à venir, 22 % des fermes bio seront en transmission et 15 % auront un associé à remplacer.


Filière porcine biologique française : état des lieux et perspectives
Florence MAUPERTUIS, Auteur
Une journée technique sur la production porcine biologique française, co-organisée par lITAB et lIFIP, sest tenue le 15 novembre 2018 à Paris. Elle a été loccasion de dresser un état des lieux de la filière et daborder les perspectives à court terme. La France comptait 10 201 truies bio en 2017 (contre 4 015 en 2005), réparties dans 441 élevages. La première région de production est la Nouvelle-Aquitaine (2 922 truies), suivie de près par les Pays de la Loire (2 662 truies). Concernant la structure des élevages, seulement 4 % dentre eux possèdent plus de 100 truies, mais ceux-ci détiennent 35 % du cheptel national (au contraire, 72 % des élevages ont moins de 20 truies et ne détiennent que 16 % du cheptel national). Le nombre de porcs bio abattus en 2017 était de 115 260. Les abattages prévisionnels sont estimés à 200 000 pour 2019, soit une hausse de 25 %. En 2018, de nouveaux acteurs sont entrés dans la filière avec le développement des systèmes de contractualisation (Leclerc, Intermarché
). Le principal débouché reste les GMS (44 %), loin devant les magasins spécialisés (28 %) et les artisans bouchers charcutiers (13 %). Après une période de forte croissance, le développement de la filière biologique porcine risque dêtre freiné avec lapplication, en 2019, des mesures contre la fièvre porcine africaine et la remise en conformité du parc bâtiment porc bio français (modalités de l'accès au plein-air et application du nouveau règlement bio européen en 2021).


Pays de la Loire : des résultats stables et attractifs en agriculture biologique
Elisabeth COCAUD, Auteur
Les résultats comptables de 2017 de près de 700 exploitations bio situées en Pays de la Loire ont été compilés par la Chambre dAgriculture. Ce travail a pu être réalisé grâce à la collaboration de quatorze centres de gestion et associations comptables de la région. Globalement, les résultats économiques sont bons pour les producteurs bio en 2017. LEBE moyen (toutes productions confondues) sélève à 47 800 /UTA (Unité de Travail Annuel). Il est en légère baisse par rapport à 2016 (- 4 %). Lefficacité économique moyenne (ratio EBE/produit) est de 31 % et le résultat courant est de 23 700 par chef dexploitation. Ces données économiques sont également détaillées par filière : bovins lait, bovins viande, volailles (volailles de chair et poules pondeuses), maraîchage, viticulture et grandes cultures (la taille réduite du groupe étudié pour cette production rend difficile la généralisation des résultats).


SIVAL : Quelles innovations au verger bio ?
Paulette HUREL, Auteur
180 personnes ont participé à la conférence sur les innovations en verger bio du SIVAL. Cette conférence a été loccasion de présenter lapproche « Verger bio bas intrants », initiée en 2001 par le Centre Wallon de Recherche Agronomique. Ce verger a été conduit durant quatorze ans sans insecticide et a mis en évidence le rôle des bandes fleuries pour abriter des auxiliaires. Il a également permis de tester des moyens de lutte complémentaires contre la tavelure. Trois préconisations en ont été tirées : miser sur des variétés résistantes (même si le choix variétal est limité), broyer et enfouir les feuilles mortes et positionner le traitement à base de soufre ou de cuivre au bon moment (entre 125 DH (degré heure) et 320 DH dhumectation). Durant cette conférence, lentreprise IFO a également présenté le long cheminement qui lui permet, au bout de quinze ans, de créer de nouvelles variétés de pommes qui répondent à trois critères : le goût, lapparence et les aptitudes agronomiques. Lentreprise DANIVAL a, quant à elle, été invitée à parler de sa gamme de porte-greffes et de variétés de pommiers destinés à lAB. Enfin, la station expérimentale de la Morinière a présenté les résultats de son essai de pulvérisation de Quassia Amara pour lutter contre lhoplocampe (2013-2015). Ce traitement est efficace et sans incidence sur les pollinisateurs, mais il reste à obtenir son homologation.


Systèmes laitiers bio : Difficiles équilibres fourragers 2018-19
Jean-Claude HUCHON, Auteur
Les systèmes laitiers bio ont en moyenne 90 % dherbe dans leur SFP. En 2018, ils ont été fortement impactés par le fort déficit hydrique qui a sévi durant lété et lautomne : les stocks de fourrages ont été entamés dès juillet 2018, avec des reports de stocks prévus quasiment nuls en sortie dhiver 2019. Afin de pouvoir anticiper léquilibre fourrager en 2019, un bilan et une projection en sortie dhiver se sont imposés. E. Jeudy, éleveur bio de 72 Prim'Holstein en Loire-Atlantique, témoigne : plus aucun stock en sortie dhiver et, suite à une prévision fourragère, activation de différents leviers (achat de fourrages, répartition des bons fourrages dans le temps, fertilisation rapide des prairies temporaires, réduction du cheptel) suivant différents scénarii de pousse de lherbe en 2019. De manière générale, il est important de porter une réflexion sur la cohérence du système fourrager à moyen terme : au-delà dun chargement adapté, il faut réfléchir à diversifier les ressources fourragères pour sécuriser le système de production. Il est également possible de changer ses modes de récolte de lherbe (récoltes plus précoces) et daméliorer les performances animales. A noter que limpact dune sécheresse avoisine les 25 à 40 / 1000 L.


ServicesAuxil2 et ARENA : Des projets de suivi de la régulation naturelle par des auxiliaires en grandes cultures
Alexia BARRIER, Auteur
Les auxiliaires de culture représentent un potentiel important en matière de protection des cultures via la lutte biologique. Le projet ServicesAuxil2, financé par le Conseil Régional des Pays de la Loire (2014-2016), avait pour objectif détudier la régulation naturelle des ravageurs en grandes cultures, ainsi que les éléments paysagers favorables aux auxiliaires. Pour cela, deux couples de ravageurs-auxiliaires ont été étudiés sur 60 parcelles situées soit en milieu ouvert (plaine), soit en milieu fermé (bocage). Cet article se concentre uniquement sur les résultats obtenus pour le couple pucerons aphidiphages (coccinelles, syrphes, chrysopes, parasitoïdes). Létude des populations de pucerons et des populations de larves de syrphes montre que ces dernières semblent bien réguler ce ravageur. Par ailleurs, le suivi des pucerons momifiés par des hyménoptères parasitoïdes montre une forte influence du milieu : le nombre de pucerons parasités est plus important en milieu fermé quen milieu ouvert, et il est également plus important en bordure de parcelle quà 50 m à lintérieur. Afin de confirmer ces tendances sur un plus grand réseau de parcelles, plusieurs régions travaillent ensemble sur cette thématique via le projet ARENA (Anticiper les REgulations NAturelles, 2017-2020).