- Titre :
- REUSSIR BOVINS VIANDE, N° 270 - Mai 2019 - Bulletin N° 270
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/05/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Des arbres pour modifier le climat de la parcelle
Sophie BOURGEOIS, Auteur
Dans des prairies composées darbres de plus de 20 ans, des études ont montré que lagroforesterie intraparcellaire permet une stabilisation du rendement, pour un rendement équivalent, voire supérieur, par rapport à des parcelles sans arbres (20 à 40 % de biomasse supplémentaire (bois, herbe)). Lintérêt zoologique est aussi bien présent, notamment car les arbres réduisent le stress thermique et diminuent la vitesse du vent. Lagroforesterie procure aussi un refuge pour la faune sauvage, un stockage de carbone et une forme de diversification avec lacquisition dun « capital bois ». Chaque projet se doit dêtre personnalisé en fonction de la parcelle et des attentes de lagriculteur (nature du sol, production de bois duvre, mécanisation, etc.). Des aides de lEurope existent pour lagroforesterie intraparcellaire. Rémy Richard, éleveur, a choisi lagroforesterie pour deux de ses parcelles, une pour leffet drainant et lautre pour le confort des animaux, car il sagit de la parcelle où sortent en particulier les vaches et leurs nouveaux-nés. Érik Hulsman, éleveur bio, voit dans lagroforesterie un intérêt pour le bien-être animal, mais aussi un réservoir de biodiversité, dont il ressent déjà les effets positifs.


Quatre systèmes fourragers décortiqués
Sophie BOURGEOIS, Auteur
Une étude, réalisée par Inosys (réseaux délevage des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres), compare quatre systèmes fourragers : « Maxi stock », « Semi-intensif », « Sans Ray Grass Italien (RGI) » et « Sans maïs », pour un système naisseur-engraisseur faisant vêler 70 vaches allaitantes. Les résultats montrent les avantages économiques et environnementaux daugmenter la part de pâturage et de légumineuses. En effet, cest le système « Sans maïs », avec le plus de pâturage, qui, notamment, augmente le plus lEBE, diminue le plus le temps de travail et diminue le plus l'IFT (Indice de Fréquence de Traitement), alors que ces quatre systèmes produisent quasiment la même quantité de viande. Néanmoins, la maîtrise du pâturage est déterminante, avec une mise à l'herber précoce et un pâturage tournant.


De la sécurité avec un méteil enrubanné et un méteil grain
Sophie BOURGEOIS, Auteur
Denis Briantais est éleveur de bovins viande en conversion bio en Indre-et-Loire. Il fait vêler 60 Limousines sur six semaines entre septembre et octobre et engraisse les vaches de réforme et quelques veaux. Sur une SAU totale de 160 ha, Denis Briantais cultive 8 ha de blé, 16 ha de triticale, 6 ha de tournesol et 13 ha de semences de luzerne, le reste étant en prairie. La luzerne est semée sous couvert dune association seigle-vesce. Sans autre intervention, lassociation est coupée en avril pour un premier enrubannage (stade dernière feuille du seigle). En 2018, le rendement était de 4,2 tMS/ha. Ce méteil enrubanné permet de nourrir les vaches de manière simple et économique. Denis Briantais produit également une association triticale et féverole, récoltée en grain pour les veaux. Il qualifie ce méteil grain de « passe-partout » car celui-ci a, jusquà aujourdhui, toujours obtenu un rendement entre 40 et 62 qtx/ha dans la région. Pour sécuriser davantage son système fourrager, Denis Briantais a travaillé la productivité de ses prairies, dont 80 % sont en zones sensibles, notamment inondables. En suivant la méthode Arvalis, diffusée dans le cadre du programme Herbe et fourrages, il enrubanne systématiquement des fauches précoces et a mis en place du pâturage tournant. Globalement, son système a évolué vers moins de surfaces récoltées en foin, mais il prévoit une marge de 20 % dans les stocks de fourrages afin de sécuriser le système et de prévenir les aléas notamment climatiques.