- Titre :
- REUSSIR LAIT, N° 335 - Mai 2019 - Bulletin N° 335
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/05/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Dossier : S'adapter au dérèglement climatique
Costie PRUILH, Auteur ;
Bernard GRIFFOUL, Auteur
Le changement climatique semble bel et bien en marche. Dans ce contexte, les acteurs du monde agricole sont à la recherche d'informations et de solutions. Deux projets, présentés dans ce dossier, ont tenté de simuler les évolutions de plusieurs indicateurs climatiques (températures, pluviométrie, ETP) et agronomiques (rendements...) dans des futurs plus ou moins lointains : Climalait, piloté par l'Institut de lÉlevage, et AP3C, porté par le Sidam. Le premier a travaillé sur les systèmes laitiers de 29 petites zones agricoles de toute la France alors que le second s'est concentré sur le Massif Central. Les principaux résultats des projections réalisées sont présentés. Sur le terrain, les éleveurs se mobilisent déjà pour adapter leurs systèmes. Dans ce dossier, certains éleveurs de vaches laitières partagent leurs pratiques qui consistent essentiellement à augmenter et/ou à diversifier leurs surfaces fourragères. A l'Inra de Lusignan, dans la Vienne, les expérimentations mises en place visent à sécuriser un système très pâturant, par exemple par l'implantation de prairies multi-espèces avec de la chicorée, la mise en place de cultures fourragères annuelles, la réalisation de stocks sur pied, ou encore la plantation d'arbres fourragers.
« Avec le topping, nous optimisons le pâturage »
Véronique BARGAIN, Auteur
En Loire-Atlantique, Pascal et Kévin Brodu, à la tête dune exploitation en conversion vers lAB de 280 ha et 160 vaches Normandes, sont de fervents partisans du pâturage. Ils y consacrent 160 ha. Les prairies sont fertilisées (fumier, lisier, fientes compostées) pour maximiser le rendement et, depuis trois ans, le pâturage tournant dynamique est pratiqué sur la ferme afin de garder un certain niveau de production (7500 à 7800 L lait/vache). Les pâtures sont principalement composées de ray-grass anglais et trèfle blanc, 17 ha associant chicorée, plantain, trèfle et fétuque. Elles sont réparties en paddocks de 1,4 ha divisés en deux pour le jour et la nuit. Pour ne pas perdre dherbe, Kévin et Pascal pratiquent le topping. Lors des fortes poussées dherbe qui engendrent des refus ou lépiaison, ils fauchent. Cette étape permet aux vaches de manger plus facilement (moins d'amertume) et évite le surpâturage entre les bouses. Un mois après cette fauche, le paddock est reparti à neuf. Le topping nest pratiqué pour linstant que sur le ray-grass. Cette méthode est coûteuse en temps puisquelle suppose un temps de fauche quotidien à la période notamment de lensilage.
Les premières fermes certifiées Lait de foin
Cécile JULIEN, Auteur
La STG (spécialité traditionnelle garantie) Lait de foin, officialisée en mai 2018, garantit un élevage laitier à base dherbe et de foin. Plusieurs éleveurs bio ont rejoint la démarche. Cette certification exige une alimentation à hauteur de 75 % dherbe et de foin et interdit les aliments fermentés et les OGM. En Autriche, lhomologue Heumilch représente 15 % de la production laitière. En France, cela pourrait représenter 1 / 1000 ème. En 2019, les premiers producteurs ont pu être certifiés. Lobjectif est maintenant de travailler à l'échelle de la filière pour valoriser cette certification. La certification Lait de foin est, selon Didier Le Hec, président de lassociation Lait de foin, une réponse aux attentes des consommateurs car elle met en avant le respect du bien-être animal et de lenvironnement, tout en garantissant la qualité du lait. Didier le Hec avance lidée que la certification Lait de foin pourrait être le volet alimentation dautres démarches comme le bio.