- Titre :
- BIOFIL, N° 125 - Septembre / Octobre 2019 - Bulletin N° 125
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Observatoire des viandes bio : Une filière en pleine croissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Selon lAgence Bio, la viande bio poursuit sa croissance. Les volumes abattus, toutes espèces confondues, sont en hausse constante depuis 2005. Le dernier bilan dInterbev bio (interprofession des viandes bio) indique même une hausse de 23 % entre 2017 et 2018. Selon Interbev bio, cette croissance est, entre autres, liée à la concertation entre les acteurs de la filière et au maintien des cours de la viande bio qui permettent une rémunération des éleveurs au plus juste. Ainsi, en bovin, on note une hausse des volumes abattus liée à une augmentation du cheptel bio de + 14 %, entre 2017 et 2018. En porc, cest une hausse de 34 % des abattages qui est enregistrée et de 17 % en ovin grâce à une redynamisation des marchés.
Occitanie : Les défis des super héros
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le groupe ICV (Institut coopératif du vin) a organisé, le 23 mai 2019, le colloque « Super Héros de demain ? ». Lors de cette journée, les débats se sont beaucoup axés sur la difficulté du passage en bio et lavenir du vin bio. Pascale Hebel, directrice du Pôle consommation et entreprises du Crédoc, souligne que le bio est une réponse aux enjeux sociétaux et qu'il rassure les consommateurs. Florent Guhl, directeur de lAgence BIO, témoigne dune évolution positive bien quatypique des vins bio (développement surtout en vente directe). À ce jour, le vin bio se développe principalement en vente directe bien que lintérêt de la grande distribution se renforce. Stéphane Queralt, directeur achat vins et nologue, voit aussi une opportunité dans la filière vin bio mais, pour atteindre les 50 % de bio quil vise en 2020, il est conscient que le sourcing en France nest pas suffisant.
Centre-Val de Loire : Relocaliser lemploi saisonnier
Annie RIGAULT, Auteur
Dans le cadre du programme Territoires dinnovations sociales, le Réseau Cocagne a organisé, le 17 juillet 2019, une journée d'échanges sur le thème de lemploi saisonnier agricole. Deux projets ont été présentés à cette occasion : les unités mobiles dinsertion, avec une idée de plateforme demploi agricole qui permettrait ladéquation entre l'offre et la demande en termes demploi agricole ; et lécopôle alimentaire qui pourrait accueillir, sur un terrain de 8 ha, des personnes ne pouvant être autonomes.
Trophées de lagroécologie : le collectif primé
BIOFIL, Auteur
Le concours des « Trophées de l'agroécologie » est organisé, chaque année, par le ministère de lAgriculture et de lAlimentation. Il vise à distinguer des démarches innovantes, individuelles ou collectives, exemplaires dune agriculture à la fois compétitive et respectueuse de lenvironnement, ainsi que des femmes et des hommes qui la font vivre. Cette année 2019, le bio est à lhonneur. Le grand prix de la démarche collective est attribué au Civam du Chatelleraudais, un collectif de huit agriculteurs, dont six sont en bio, et qui expérimentent des associations de cultures. Le prix de lInnovation est attribué au GAEC du Bocage, élevage laitier bio respectueux de lenvironnement et de la qualité de vie. Enfin, deux mentions spéciales sont décernées à lassociation la Farine du Méjean, pour le développement de la microfilière locale avec laquelle 19 exploitations sont engagées (dont neuf en bio), et à lagriculteur Vincent Delarguillère et son élevage laitier économe qui lui permet un arrêt de la traite pendant 1 mois en hiver.
Chauffage des serres : Un compromis loin de faire consensus
Frédérique ROSE, Auteur
La délibération du Cnab (Comité national de lagriculture biologique de lInao) du 11 juillet 2019 sur l'encadrement du chauffage des serres suscite de nombreux commentaires. Le compromis stipule que la commercialisation, au stade de la production, des légumes d'été bio est interdite entre le 21 décembre et le 30 avril. Ce compromis limite aussi fortement le recours au chauffage, avec notamment lobligation dutiliser uniquement des énergies renouvelables. Cette décision ne fait pas lunanimité. Pour la Fnab, la Confédération paysanne ou lAgence Bio, ce choix illustre la volonté de respecter une bio éthique, durable, qui responsabilise aussi distributeurs et consommateurs. En revanche, pour la FNSEA, l'APCA, Légumes de France, Felcoop et Coop de France, la décision du Cnab est décevante, notamment concernant les dates de non-production quils souhaitaient limiter au 1er avril et non au 30 avril, afin de ne pas pénaliser les exploitants. Selon eux, cette date a été choisie arbitrairement et pénalisera les productions de début de saison, qui seront probablement remplacées par des produits importés. Ce collectif pense aussi que ces mesures vont freiner la conversion.
Espaces-test agricoles : Reneta, acteur de la transition
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Au cours des rencontres nationales du Reneta, les participants ont eu loccasion de visiter lespace-test bio havrais. Concrétisé par la métropole du Havre en 2015, cet espace-test a déjà permis linstallation de trois porteurs de projets dans la région, comme Gladys Heuse, installée en maraîchage bio. Jean-Baptiste Cavalier, coordinateur du réseau Reneta, explique les enjeux de territoire que cela représente : redynamisation par l'installation de nouvelles personnes, création demplois, alimentation des villes. Afin daccompagner correctement les porteurs de projets, la métropole du Havre gère Rhizome, la couveuse de lespace-test. La Métropole sinvestit au-delà, avec la création de NidAgri, en collaboration avec Terre de Liens, le réseau bio et celui des Civam, qui a pour but daccompagner des porteurs de projets dans le démarrage dune activité hors de lespace-test. À léchelle nationale, près de 400 porteurs de projets sont recensés, dont près de 90 % veulent travailler en bio, majoritairement en maraîchage. Reneta compte à ce jour 80 adhérents, dont 50 espaces-test, bien que certains soient touchés par la baisse, voire larrêt, des subventions.
Premier congrès mondial du chenin blanc : Les atouts dun cépage versatile
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Du 1er au 3 juillet 2019 sest tenu, à Angers, le 1er congrès mondial du chenin blanc, dans le but de promouvoir ce cépage ancestral et revalorisé par la bio. Organisé par Patrick Baudouin, co-président du comité scientifique de lAcadémie du chenin et vigneron bio, ce congrès a notamment reçu des participants dAfrique du Sud, ce pays étant le leader mondial du chenin blanc. En France, ce cépage, emblématique du Val de Loire, fait partie de 35 AOP. Bien quil semble très résilient, des inquiétudes subsistent quant à lévolution du chenin et de ses qualités aromatiques en raison de lélévation des températures, mais aussi quant à sa capacité dadaptation (gels successifs, sècheresse). Dautres questions relatives aux maladies du bois et à la sélection des porte-greffes restent en suspend. Des pistes sont actuellement à létude, notamment sur des hybridations pour rendre la vigne plus résistante aux maladies.
Le point avec Ecocert : Guide de lecture : des précisions
Stéphane LEROYER, Auteur
Cet article résume les modifications et précise certains points publiés dans la dernière version davril 2019 du guide de lecture pour lapplication du règlement bio. Concernant la production animale : Un cheptel de race menacée dabandon peut être renouvelé, sous certaines conditions, avec des femelles non bio ; Labattage sans étourdissement est interdit ; Lexigence daliments de « même région » est aussi à respecter dans les DOM, à léchelle de la zone géographique de proximité ; La densité de peuplement pour les poulets de chair et les poules pondeuses est fixée à 691 pour les poulets de chair et 466 pour les poules pondeuses (en nombre danimaux/ha/an équivalents à 170 kg dazote). Concernant laquaculture : Les masses deau doivent être classées en « bon état écologique » ou « très bon état écologique » au regard de la directive 2000/60/CE (DCE), sous peine de ne plus répondre aux obligations de la certification en AB au bout de 3 ans.
Huîtres, moules et autres coquillages : La bio coule de source
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Alban Lenoir est installé sur lîle normande de Chausey et élève huîtres creuses, moules, coques et palourdes certifiées bio. Installé depuis 2012 dans une zone Natura 2000, le choix de lélevage bio lui est apparu évident. Un encart précise les grands principes du cahier des charges bio avec notamment le classement des eaux et les règles délevage des coquillages. Alban possède des parcs de captage naturel sur le bassin dArcachon, compatibles pour la certification bio (qualité de l'eau), afin délever ses propres naissains et ainsi maîtriser la production de A à Z, bien quune part soit achetée en écloserie pour sécuriser la production. Sen suivent toutes les étapes de production (fixation des larves, retournements des poches, etc.). Pour les moules, les coques et les palourdes, Alban Lenoir se fournit auprès de professionnels, et atteste que lélevage est moins contraignant que pour les huîtres, bien que la production soit davantage touchée par les prédateurs tels que les goélands. Quasiment toutes les productions sont vendues dans le nord de la France auprès de restaurateurs ou de poissonneries. Alban souligne que dans ce secteur, le bio est encore mal connu.
Union Bio Semences : Compétences et stockage au top
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Union Bio Semences, marque commerciale Ubios, est lun des principaux opérateurs en production de semences bio de grandes cultures. Cette union de coopératives travaille en collaboration avec 80 agriculteurs-multiplicateurs qui multiplient 60 variétés de 10 espèces sur 2 500 ha. Selon Jean Buet, directeur de Union Bio Semences, être agriculteur-multiplicateur nécessite deux pré-requis : disposer des compétences techniques nécessaires pour mener à bien la production et être en capacité de stocker. Des encarts détaillent les enjeux techniques de la production de semences bio. Concernant les normes qualité pour les semences, Union Bio Semences se positionne au-delà des exigences de la règlementation, notamment pour la pureté spécifique. Jean Buet atteste que la demande en semences bio continue de progresser, seule la production pouvant constituer un facteur limitant. Actuellement, cependant, la production de semences bio de grandes cultures nest pas suffisamment rentable pour une structure dédiée à la bio telle qu'Union Bio Semences qui ne peut pas réaliser d'économies d'échelle sur ses installations. Par ailleurs, selon Jean Buet, lexistence des dérogations ne joue pas en faveur de la bio car certains distributeurs mettent en avant des semences non traitées alors que des équivalents existent en bio.
Jean-Pierre Bouchet, dans le Loiret : Multiplier des semences en bio : un sacerdoce
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Jean-Pierre Bouchet, installé en bio dans le Loiret, multiplie des semences de céréales à paille (blé, orge, avoine nue) et de protéagineux (pois, féverole) depuis 20 ans. Il témoigne que, si lactivité est intéressante, elle reste contraignante : il faut éviter tout mélange entre espèces et variétés (au minimum 5 m entre deux parcelles de variétés différentes, nettoyage systématique de tous les outils en contact avec les semences), préserver la qualité germinative et la qualité sanitaire des semences (triage immédiat des semences après récolte, stockage en cellules ventilées). Litinéraire technique est similaire aux parcelles destinées à la consommation, avec un suivi au champ plus fréquent notamment pour la détection dépis cariés. À ce jour, les adventices les plus gênantes sur lexploitation sont la ravenelle et la folle-avoine, pour lesquelles un encart détaille les moyens de lutte mis en place par Jean-Pierre Bouchet. Au-delà de la passion de ce travail, Jean-Pierre Bouchet exprime deux intérêts pour la multiplication : il bénéficie de linnovation variétale en premier lieu et il existe un intérêt économique, car la valorisation en semences est plus élevée que pour la consommation. Il faut tout de même noter que les risques pris sont plus importants et que la multiplication peut être plus difficile pour certaines espèces, notamment pour la féverole.
Serres chauffées ou abris froids : Choisir son système
Manuel DELAFOULHOUZE, Auteur
Thomas Quillévéré et Luc Calvez sont deux maraîchers bio installés dans le Finistère, le premier avec des serres chauffées, le second sous abris froids. Cet article présente et compare leurs différents itinéraires techniques. Thomas Quillévéré cultive un seul et même lot de tomates grappes, après un engrais vert davoine et de féverole. Les tomates sont implantées fin janvier, une année sous un ha de serres chauffées et une année sous ½ ha de tunnels multichapelles chauffés, en alternance avec des concombres. Elles sont ensuite récoltées de début avril à début novembre, avec un rendement aux alentours de 30 kg/m². Luc Calvez produit une quinzaine despèces, sous moins dun ha dabris froids. Un tiers de la surface est occupé par de nombreuses variétés de tomates implantées de mi-mars à fin avril pour une récolte commençant fin mai et se terminant fin octobre-début novembre. Les rendements varient entre 5 et 15 kg/m², selon les variétés. Les successions de cultures sont, elles aussi, très variées, avec un retour dengrais vert davoine environ tous les 3 ans. Pour se protéger des maladies, les deux maraîchers introduisent des auxiliaires, à la seule différence que, sous serres chauffées, ils sont introduits plus tôt. Les maraîchers pratiquent également leffeuillage quotidien pour prévenir des maladies. Concernant le contrôle du mildiou, les serres chauffées sont un avantage pour le maraîcher, puisque le chauffage permet déviter la condensation et ainsi de sécher les plantes. Cependant, suite aux dispositions établies par le Cnab sur le chauffage des serres, Thomas Quillévéré doit repenser une grande partie de son système.
Mouche de la carotte : Lhuile essentielle doignon fait de leffet
Frédérique ROSE, Auteur
En bio depuis 2004, dans le Var, Isé Crébely cultive, chaque année, 2 000 à 3 000 m² de carottes. La mouche de la carotte est un des ravageurs qui la préoccupe le plus, car 70 à 80 % des carottes sont touchées si rien nest fait. Habituellement, les producteurs utilisent des filets, mais, selon Isé Crébely, ce nest pas satisfaisant car ils sont souvent difficiles à bien fixer, susent vite et demandent beaucoup de manutention. Afin de trouver une alternative efficace, et inspirés par les Néerlandais, Agribio Var et Agribio 05 testent alors, en 2016 et 2017, lhuile essentielle doignon. Produite aux Pays-Bas, elle fonctionne comme masqueur dodeur et elle est utilisée avec un diffuseur. Les producteurs constatent quavec la diffusion dhuile essentielle doignon, la culture de carottes nest jamais touchée à plus de 10 %. Isé Crébely a, depuis, adopté cette pratique en disposant un diffuseur pour 500 m² de culture.
Monilioses sur fruits à noyau : Connaître la maladie pour sen protéger
Frédérique ROSE, Auteur
La Journée technique fruits bio du Ctifl et de lItab sest tenue le 28 mars 2019. Les monilioses sur fruits à noyau, qui sont encore un problème majeur en bio, ont notamment été abordées. Des recherches, réalisées en Espagne sur pêches et nectarines, montrent que les infections se passent au verger (très peu lors du conditionnement) mais que les pertes ne sont visibles que post-récolte. Les conidies responsables de la maladie semblent se répartir dans un rayon de 1 mètre des fruits pourris et sont sensibles aux différences de température et dhumidité (à 20°C et 60 % dhumidité, elles survivent moins dune journée). Des essais ont été conduits sur pêche ou abricot, avec des produits de biocontrôle à base de Bacillus amyloliquefaciens CPA-8, de Penicillium frequentens, du cuivre, du curatio... ; les résultats montrent une efficacité variable. Laurent Brun, ingénieur de recherche à lInra, travaille sur lidentification des stades où les abricotiers sont les plus sensibles, notamment en lien avec le climat. La sensibilité semble se développer de manière croissante du stade bouton blanc au stade fleur ouverte, et les pourcentages de fleurs infectées sont variables selon les conditions climatiques. Linfluence de la pluie est démontrée : des chercheurs ont mis en place des courbes permettant destimer le pourcentage de fleurs contaminées par rapport à la pluviométrie. À laide de tous ces résultats, une feuille de calcul « moulinette moniliose » a été élaborée afin dévaluer le potentiel de contamination. À terme, et avec les compléments des résultats de recherche à venir, cette feuille pourrait devenir un outil daide à la décision.
Cave coopérative des Vignerons de la voie dHéraclès : Préserver les sols et la biodiversité
Frédérique ROSE, Auteur
La cave coopérative dHéraclès, située dans le Gard, regroupe 68 viticulteurs coopérateurs, dont 90 % sont en bio. La cave est engagée dans un GIEE visant à protéger leau, la biodiversité et lenvironnement. Silvan Coste et son père, avec 80 ha de vignes bio, en font partie et expliquent comment ils maintiennent leurs rendements tout en préservant les sols. Pour atteindre leurs objectifs, les viticulteurs travaillent linterrang afin de maîtriser la pousse de lherbe. La fertilisation est très réfléchie et adaptée aux cépages. Lirrigation est un plus, notamment pour les jeunes plantations. En parallèle, Silvan Coste sest lancé dans le compostage à la ferme. Il reçoit 900 t de déchets verts locaux, provenant de la déchetterie. Une société spécialisée assure un suivi, retourne et crible le compost pour 4 000 . Au bout du compte, le viticulteur obtient 400 t déléments fins qui lui permettent de couvrir 30 ha et ainsi d'améliorer la structure du sol, bien que cet amendement ne remplace pas la fertilisation. Philippe Delmas, autre coopérateur bio de la cave, expérimente les engrais verts. Depuis trois ans, muni dun semoir adapté, il sème, vers novembre, dans les interrangs de ses vignes, un mélange de légumineuses, céréales et brassicacées, en favorisant ce qui est produit sur lexploitation (féverole et orge). En mai, lengrais vert est roulé et les plantes restent au sol, en paillage. Pour Philippe Delmas, cette couverture du sol favorise la vie microbienne.
Paysans malteurs et brasseurs : Des bières paysannes de A à Z !
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur
Flora et Julia Garland, gérantes, ont repris lexploitation familiale située dans le Tarn et, avec cela, la production de Karland, bières paysannes bio créées en 1994 par leur père, Christian Garland. Tout est réalisé sur la ferme et 100 % en bio, de la culture dorge et de houblon à la mise en bouteille. Dans cet article, toutes les étapes sont détaillées : la récolte, le stockage, la germination, le touraillage, le brassage, le concassage, la filtration, le rinçage, le refroidissement, la fermentation, la mise en bouteille ou en fût, etc. La transformation est réalisée dans la brasserie, bâtiment écoconstruit, qui a vu le jour en 2007, en partie auto construit, tout comme certaines machines. Quatre bières sont proposées et le rythme de brassage varie en fonction de la demande. En moyenne, ce sont 450 hl qui sont produits par an. Avec un prix de 25 pour les 12 bouteilles de 33 cl, les Garland ont conscience que leurs prix sont un peu au-dessus du marché, mais ils se justifient par la fabrication de A à Z qui entraîne des coûts de production élevés.
Coopérative Biocer : Un nouvel outil pour valoriser les grains
Annie RIGAULT, Auteur
Biocer, coopérative de céréales biologiques, comptait 230 adhérents en 2018. En cinq ans, les volumes collectés par Biocer ont augmenté de 50 %. Afin de répondre à lessor de la bio, Biocer a créé une nouvelle filiale, Normandie Grains Bio, avec lobjectif daugmenter les capacités de stockage et de structurer la filière. Cette filiale est une création partenariale, elle rassemble trois autres coopératives bio (Cocebi, Corab et Probiolor) et une coopérative conventionnelle (Natup). Les financeurs sont privés (Esfin Gestion, Défi Bio) et publics (Fonds Avenir bio de lAgence BIO et Agence de leau Seine-Normandie). Biocer a porté ses valeurs au travers dune stratégie dinvestissement attentive aux enjeux économiques, à lindépendance financière, au caractère humain, équitable et durable des projets, tout en maintenant les valeurs coopératives et participatives. Si ce projet de nouvel outil de stockage et de triage a pu voir le jour, cest dabord grâce aux adhérents, qui ont réuni en quelques jours plus de 25 % du capital social, indispensable au lancement. Cet équipement, prévu pour être opérationnel à la fin de lété 2019, possède la particularité de regrouper une structure de stockage évolutive, un trieur optique, et une ligne de conditionnement et densachage. En phase de concrétisation, la structure pourrait bientôt accueillir un atelier de meunerie.
Matériel
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Dans cet article, de nouveaux matériels agricoles sont présentés : - La gamme Critères Bio de Demblon, avec notamment Interplo, la monobarre combinable, qui permet de fissurer le sol sans mélanger les horizons ni agresser la structure du sol ; - Dyna-Drive en version repliable chez Bomford. Ce cultivateur rotatif permet de déchaumer, de faire de la reprise de labour ou de détruire un couvert, et la gamme propose désormais des modèles de 1,6 à 6 m ; - Le CrossCutter Disc de Väderstad, utilisé dans la pratique des faux-semis pour détruire les adventices. Il peut être monté sur différents matériels (déchaumeur, notamment).
Xavier Niaux, président de l'Itab : "Construire un Itab plus résilient"
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Créé en 1982, lInstitut technique de lagriculture et de lalimentation biologique accompagne et stimule lessor de la bio. Organisme de recherche appliquée et dexpérimentation, il subit actuellement une crise de croissance, comme lexplique son président Xavier Niaux. LInstitut, actuellement en redressement judiciaire, a connu un déficit budgétaire en 2018, qui sexplique en particulier par une gestion des finances compliquée (délais dans la perception de financements impactant la trésorerie, obligation de trouver une part de financement propre pour de nombreux projets, absence de fonds dorigine interprofessionnelle
), une insuffisance des outils de gestion en interne, de fortes et multiples sollicitations (lItab est notamment impliqué dans 60 projets). Néanmoins, des mesures correctives ont été mises en place et les membres de lItab sont confiants dans la capacité de lInstitut à surmonter cette difficulté temporaire.
Dossier : Bovins lait : Garder le cap de la cohérence
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Même si la conjoncture est favorable pour les producteurs de bovins lait biologiques, il est important de mettre en place un système viable, résilient, adapté à son contexte et à ses objectifs. Il ny a pas de système type mais, comme le montrent diverses études, comme dans le projet Casdar Résilait, la recherche dautonomie, la réduction des coûts et le pâturage restent des éléments clés du succès. Lanalyse menée dans Résilait de données issues de 173 exploitations laitières a montré que la résilience des systèmes ne dépend pas du niveau de production par vache, mais que la part dherbe est un facteur favorable et quau contraire, lachat de concentrés est plutôt pénalisant. Mais si lherbe et le pâturage sont essentiels pour la résilience et la performance économique des élevages laitiers, à chaque éleveur de construire son système pâturant, en tenant compte aussi de la nécessité de maintenir la bonne santé de son troupeau. Comme le montrent les témoignages repris ici, issus des expériences menées sur la ferme expérimentale de Mirecourt ou encore de trois producteurs, installés dans la Manche, lAveyron et la Haute-Marne, les leviers daction sont divers et chacun peut être mobilisé différemment : choix des périodes de vêlage, âge du premier vêlage, renouvellement, gestion des stocks, stratégies dachats daliments, croisement, diversification des ressources fourragères, implantation de cultures (pour lautoconsommation ou la vente), utilisation de robots de traite, gestion du travail
Sil nexiste pas de solution type, ces témoignages expriment néanmoins, en plus de limportance du pâturage, la nécessité dévoluer et de sadapter en permanence.
En direct de l'Inao : Logement des bovins : moins dexceptions dès 2021
Magalie DUPUY, Auteur
Avec lentrée en vigueur, à partir du 1er janvier 2021, du nouveau règlement européen bio, il y aura moins de possibilités dexceptions pour les élevages bovins en termes de logement et dattache. Par exemple, la phase finale dengraissement des bovins adultes en bâtiment, sans sortie des animaux pendant la période de pacage, ne sera plus possible (plus de dérogation envisageable). Les possibilités de dérogations pour lattache (en théorie interdite) seront plus limitées quactuellement : elles ne seront possibles que pour des exploitations comportant un maximum de 50 animaux (hors jeunes). Autant déléments qui risquent dimpacter fortement certains systèmes de production, notamment en zone de montagne, qui, sils ne peuvent sadapter, seront peut-être amenés à se désengager de lAB.