- Titre :
- TRAVAUX ET INNOVATIONS, N° 260 - Août / Septembre 2019 - Bulletin N° 260
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/08/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


« Janime le groupe 30 000 autonomie écodurable en Indre-et-Loire »
Elsa EBRARD, Auteur
Denis Thomas est conseiller en développement local à la Chambre dAgriculture dIndre-et-Loire depuis 2011. Lune de ses missions consiste à animer le GDA (Groupement de Développement Agricole) Sud-Touraine. En 2012, certains membres de ce GDA ont souhaité axer leur réflexion sur la diminution du travail du sol (la plupart dentre eux sont en agriculture conventionnelle et quelques uns sont en bio). Au-delà de cette réflexion, ce groupe approfondit la thématique de lautonomie, aussi bien dun point de vue technique, que financière et décisionnelle. Il a dailleurs été labellisé Groupe 30 000 en 2018. À titre dexemple, il a mené des projets sur : la destruction dun couvert végétal sans glyphosate avec un faible travail du sol, la conduite de la luzerne avec une diminution du désherbage, létude de profils de sol après méteils fourragers
Dans cet article, Denis Thomas explique plus précisément comment le groupe sest formé, quels sont ses objectifs, comment il fonctionne, ainsi que les points forts et les points faibles de la méthode daccompagnement qu'il utilise pour animer le groupe.


Bergerie Nationale de Rambouillet : Le méteil au service de la cohérence agro-écologique
Françoise DEGACHE, Auteur ;
Claire DUROX, Auteur ;
Jean-Marie MORIN, Auteur ;
ET AL., Auteur
La ferme de la Bergerie Nationale de Rambouillet sinvestit depuis les années 2000 dans la mise en place de pratiques plus durables et sest convertie à la bio en 2015. Son objectif est daméliorer la valorisation des produits de la ferme et de réduire ses coûts. Pour cela, elle a recentré ses productions autour dun atelier de vaches laitières et dun atelier dovins viande (ce dernier nest pas encore en bio, il devrait entamer sa conversion en 2019). En 2015, la gestion de la SAU de 260 ha a été revue pour assurer lautonomie de lexploitation, ainsi que la qualité des productions. Des méteils ont ainsi été intégrés à la rotation. Un mélange davoine, triticale, pois et vesce est implanté sur 35 ha. Il permet de couvrir une grande partie des besoins énergétiques et protéiques des troupeaux. Il est soit récolté en fourrage enrubanné, soit en grains, selon les besoins et les conditions climatiques. Lexploitation teste aussi des mélanges plus protéinés (avoine, pois fourrager, vesce, féverole, avec lajout ou non de trèfle). Pour les méteils enrubannés, lobjectif est double : pouvoir récolter plus tôt, à un stade encore immature pour que la céréale soit plus riche et digestible, et pouvoir implanter une culture estivale derrière le méteil.


Des crédits carbone pour des haies gérées durablement
Christophe LESCHIERA, Auteur
Les haies bocagères offrent de nombreux services environnementaux dont le stockage de carbone. Avec le projet Carbocage, les Chambres dAgriculture des Pays de la Loire et de Bretagne souhaitent valoriser les gestions durables des haies bocagères qui séquestrent du carbone sur le long terme. Lobjectif est de développer des marchés locaux de carbone en permettant à des acteurs, émetteurs de gaz à effet de serre (collectivités, entreprises) et volontaires, de compenser leurs impacts environnementaux en participant au financement du carbone stocké par les haies. Selon lInra, un kilomètre de haie stocke entre 3 à 5 t/an de carbone. Il faut par contre que les acteurs sengagent au moins sur 15 ans, temps nécessaire à une bonne gestion des haies. Des enquêtes qualitatives ont été menées sur plusieurs territoires ruraux. Les agriculteurs souhaiteraient vendre ce service à 50 /t mais les marchés internationaux séchelonnent entre 1 et 30 /t. Les collectivités territoriales se déclarent intéressées mais les entreprises sont plus frileuses (seules de petites et moyennes entreprises sont intéressées).


Le marché du carbone local, une opportunité pour les agriculteurs manchois
Catherine BRUNEL, Auteur
Les entreprises les plus polluantes bénéficient de crédits carbone, cest-à-dire dune sorte de « droit à polluer », comme lexplique Gérard Coulon, dirigeant dune papèterie. Ces entreprises ont la possibilité dacheter des crédits carbone sur un marché international. Ce dernier met en relation des acheteurs et des porteurs de projets relatifs à la séquestration du carbone. Le prix de la tonne de carbone est variable (actuellement de 22,5 /t). Larrêté du 28 novembre 2018 permet aux agriculteurs de répondre à la demande de compensation locale, ce qui nétait pas possible avant. Les agriculteurs du GIEE Energie, dans la Manche, comptent bien saisir cette opportunité en proposant leur service de séquestration à des entreprises et des collectivités locales. Ils ont en effet entamé une transition énergétique (économie de gazole non routier et délectricité, autonomie alimentaire, échanges parcellaires, production dénergie renouvelable, optimisation de la séquestration de carbone) et séquestrent en moyenne 100 tonnes de carbone additionnel (calcul effectué à laide du logiciel Diaterre).


L'agriculture bio améliore les performances des abeilles mellifères
INRA, Auteur
Grâce au dispositif de suivi des colonies dabeilles Ecobee (Inra/CNRS), des chercheurs viennent de montrer que lagriculture biologique profite aux abeilles domestiques. Dans les paysages agricoles intensifs, les abeilles souffrent dune faible disponibilité de nectar et de pollen de mai à juin (entre les périodes de floraison du colza et du tournesol), ce qui diminue la production de miel et la croissance des colonies. Des observations ont été menées, durant six ans, dans près de 180 ruches dans le Centre-Ouest de la France, pour regarder si lagriculture biologique avait un impact sur les abeilles. Les résultats montrent que la bio atténue le déclin des abeilles en offrant une plus grande diversité de ressources mellifères, notamment avec la présence dadventices. Durant cette période de faible floraison, les colonies proches de parcelles bio dénombraient 37 % de couvain, 20 % dabeilles adultes et 53 % de miel supplémentaires, comparées à des colonies situées dans un environnement conventionnel.