- Titre :
- PROFILBIO, N° 8 - Octobre 2019 - Bulletin N° 8
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Castration des porcs : Une transition délicate pour les éleveurs bio précurseurs
Fabrice ROCHE, Auteur
Cet article répertorie les alternatives à la castration en élevage porcin bio et évalue leur faisabilité. Il commence par rappeler pourquoi la castration est utilisée dans les élevages porcins, avant d’effectuer un point sur l’encadrement de cette pratique par le cahier des charges bio européen, ainsi que par des cahiers des charges de marques privées (Demeter, Nature et Progrès, Bio Cohérence). Des alternatives à la castration sont ensuite présentées : l’immunocastration (elle n’est pas autorisée en bio) ; l’abattage précoce des mâles entiers (cette alternative est utilisée en Irlande, au Royaume-Uni, au Portugal et en Espagne) ; la sélection génétique (des entreprises pionnières en sélection animale développent une technologie pour sélectionner des porcelets mâles nés naturellement castrés, mais cette méthode ne sera pas forcément déclarée) ; les semences sexées (elles ne sont pas encore disponibles sur le marché). Outre ces alternatives, certaines pratiques d’élevage peuvent permettre de diminuer les risques d’odeurs dans la viande de porc : minorer la teneur en scatoles via l’ajout d’amidon de pomme de terre dans les rations ou via le pâturage de chicorées ; permettre aux animaux de se rafraîchir sans se coucher dans leurs déjections, s’assurer que la surface par animal est suffisante en regard du risque d'odeurs.
Vergers de pommiers en agriculture biologique : La maîtrise de l’enherbement
Magalie LEON-CAHPOUX, Auteur ;
Séverine CHASTAING, Auteur
La gestion de l’enherbement est cruciale en arboriculture biologique. Il est important de trouver un compromis entre le coût, le temps consacré à cette tâche et les objectifs de production. Plusieurs éléments sont à prendre en compte avant d’opter pour une méthode de gestion des adventices (âge du verger, système d’irrigation, densité du verger, types d’apports en matière organique, conditions pédoclimatiques, maladies et ravageurs). Les avantages et les inconvénients de quatre méthodes sont détaillés (paillage et mulching, travail du sol, méthode sandwich, enherbement total semé ou spontané). Un focus est ensuite réalisé sur les outils de désherbage mécanique sur le rang. Une démonstration s'est déroulée le 11 juin 2019, sur l’exploitation de Fabien Rousseau (Corrèze). Elle a été organisée par la Chambre d’agriculture et la Fédération des CUMA de Corrèze, en partenariat avec le Groupe 30 000 « Réussir la conversion en agriculture biologique de son verger de pommes Golden » co-animé par Cooplim (Coopérative fruitière du Limousin). À la suite de ce focus, un tableau récapitule les différentes caractéristiques des outils fréquemment utilisés pour le désherbage mécanique des vergers en Nouvelle-Aquitaine. Des photos des outils et/ou du travail du sol obtenu avec ces outils sont également disponibles en fin d’article.
Dossier spécial : Viticulture : Taille de la vigne : Raisonner sa taille pour maîtriser la récolte et pérenniser le vignoble ; Maladies du bois et dépérissement du vignoble : La stratégie d’une taille « vertueuse »
Karine BARRIERE, Auteur ;
Laurent COLOMBIER, Auteur ;
Etienne LAVEAU, Auteur ;
ET AL., Auteur
Les modes de taille traditionnels (taille en Guyot, taille dite en cordon de Royat) sont uniquement orientés vers un enjeu de production. Toutefois, ces tailles contribuent au développement des maladies du bois (MDB) : elles engendrent souvent des plaies en nombre important, de taille non négligeable et à des emplacements non optimums. La taille Guyot-Poussard est une taille plus respectueuse des flux de sève : elle maintient les flux d’une année sur l’autre, avec des plaies localisées uniquement sur la partie haute du cordon ou sur les parties supérieures en taille Guyot. La période de taille est également déterminante pour limiter les contaminations : il faut tailler durant les périodes sèches car l’inoculum fongique est plus faible, et une taille tardive permet une meilleure cicatrisation. Il faut également veiller à bien gérer les bois de taille : les bois infestés (plus de deux ans) doivent être enlevés de la parcelle. Les sarments de l’année peuvent par contre être broyés sur place. Des méthodes pour gérer des vignes qui présentent des symptômes de MDB sont également présentées (le recépage, le curetage, le recépage forcé, et le regreffage). Ce dossier est clôturé par la présentation d’un essai mené par un groupe MIVigne (Mobilisation et Innovation Vigneronne) de Charente qui travaille sur les pratiques de taille et leurs impacts sur les MBD.
Blé bio en Nouvelle-Aquitaine : Synthèse des essais variétaux 2019
Laura DUPUY, Auteur ;
Philippe MOUQUOT, Auteur ;
Mathieu DEMON, Auteur ;
ET AL., Auteur
En 2019, deux essais ont été conduits en Nouvelle-Aquitaine afin d’évaluer de nouvelles variétés de blé en agriculture biologique. L’un était situé à Granzay-Gript (79) et l’autre à Ferrensac (47). Plusieurs critères ont été évalués : rendement, résistance aux maladies, qualité meunière et pouvoir couvrant. Au total, 21 variétés ont été testées à Ferrensac et 19 à Granzay-Gript (dont 13 variétés communes aux deux essais). Deux associations de variétés ont également été évaluées. À Granzay-Gript, le rendement moyen était de 22,5 qx/ha (de 12,5 qx/ha pour Valbona® à 35 qx/ha pour Filon®) avec un taux de protéines moyen de 10,9 % (de 8,4 % pour Filon® à 13,9 % pour Royal®). A Ferrensac, le rendement moyen était de 32,5 qx/ha (de 22,7 qx/ha pour le Rouge de Bordeaux® à 40,8 qx/ha pour Attlass®) avec un taux de protéines moyen de 8,9 % (de 7,2 % pour Attlass® à 10,7 % pour Togano®). Globalement, plus le rendement est élevé, plus le taux de protéines est faible. En bio, il est ainsi possible de distinguer des variétés à profil fourrager et d’autres avec un profil meunier. Les mélanges variétaux (profil fourrager et meunier) présentent un bon compromis rendement/protéines. Des données sur le pouvoir couvrant des variétés, ainsi que sur les marges brutes sont également présentées.
Filières semences et plants biologiques en France : Les règles d’utilisation des semences pour un agriculteur biologique
Emmanuel PLANTIER, Auteur
Une semence (ou un matériel de reproduction végétative) biologique est issue d’une plante mère (ou d’une plante parentale) qui a été cultivée conformément aux règles de l’AB durant au moins une génération, ou, pour les plantes pérennes, pendant deux saisons de végétation. En France, il existe deux bases de données pour connaître la disponibilité en semences et plants bio : celle de l'INAO et www.semences-biologiques.org, qui permet aux fournisseurs de faire connaître leurs disponibilités en variétés. Chaque année, l’INAO examine la situation des différentes espèces végétales afin de cerner celles dont l’approvisionnement en semences ou plants bio est difficile. Sa base de données permet également d’effectuer des demandes de dérogations en cas de déficit. Globalement, l’offre en France est insuffisante, voire très insuffisante pour certaines espèces (en quantité et en choix de variétés). Les difficultés en matière d’approvisionnement sont récurrentes, et un manque de variétés adaptées a été observé, notamment pour certains légumes (ex : pas de semences de carottes bio adaptées au Sud-Ouest). Les investissements dans la sélection et dans les techniques de production de semences biologiques sont actuellement trop faibles. Il faudrait que la filière se structure et que les entreprises semencières répondent à cet enjeu.
Des méteils fourrages riches en matières azotées : Est-ce possible ?
Emmeline BEYNET, Auteur ;
Anne-Laure VEYSSET, Auteur
Depuis deux ans, les Chambres d’agriculture de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres effectuent des essais en plein champ afin de produire des méteils fourragers riches en MAT (Matières Azotées Totales). Pour cela, sept mélanges ont été testés. Les résultats montrent que la date de récolte est importante pour atteindre 15 % de MAT. Il faut se baser sur le stade des céréales et non sur celui des légumineuses. Les méteils fourrages ont ainsi été récoltés au stade « dernière feuille pointante de la céréale ». Il faut toutefois faire attention au stress hydrique : lors de la première récolte (le 17 avril), les céréales ont montré des signes de stress hydrique suite à la faible pluviosité hivernale, ce qui s’est traduit par une MAT plus faible que celle de la deuxième récolte (le 29 avril) qui ne souffrait plus du stress hydrique. Il aurait été préférable de décaler la récolte après la pluie. Quant aux calculs des coûts de production, ils mettent en évidence les coûts élevés des semences certifiées bio (de 132 à 212€/ha). Si le méteil est récolté à maturité, il peut servir de semence fermière l’année suivante et cela peut contribuer à faire baisser ces coûts. Le cas du GAEC de Villechaise (Charente) est détaillé en fin d’article. Il produit des méteils grains en bio depuis 30 ans pour nourrir ses bovins lait et viande.
www.panse-betes.fr : Une application web pour l’équilibre sanitaire du troupeau
Catherine EXPERTON, Auteur ;
Thierry MOUCHARD, Auteur
L’ITAB a conçu, avec l’aide de plusieurs partenaires, les « grilles Panse-Bêtes », un outil à destination des éleveurs, des conseillers et des vétérinaires, qui a pour objectif de maintenir l’équilibre sanitaire d’un troupeau (c’est-à-dire de maintenir un bon état de santé global en utilisant au minimum les intrants médicamenteux). Cet outil a été développé dans le cadre du projet Casdar Otoveil (développer des Outils Techniques et Organisationnels de conseil pour la surVEILlance et la prévention sanitaire dans les élevages biologiques). Il a été développé pour les différentes espèces de ruminants : bovin lait, bovin viande, ovin lait, ovin viande et caprin. L’éleveur doit tout d’abord renseigner sept à huit chapitres (regard global sur le troupeau, reproduction, maladies métaboliques, santé des jeunes, mamelle et allaitement, parasitisme, boiteries…). La méthode des grilles Panse-Bêtes s’effectue ensuite en trois étapes : 1 – Identifier les indicateurs critiques ; 2 – Rechercher les causes ; 3 – Établir un plan d’action. Cette dernière étape s’effectue avec l’aide d’un conseiller élevage ou d’un vétérinaire.
Santé des ruminants : L’acupuncture en développement
Marion ANDREAU, Auteur
Pour gérer la santé de leur troupeau, les éleveurs sont à la recherche de solutions alternatives, telles que l’acupuncture. Cette médecine chinoise est pratiquée depuis plus de 3 000 ans mais en France, cela ne fait que quelques années qu’elle est vulgarisée auprès des éleveurs. Cet article commence par expliquer les principes de l’acupuncture (approche globale de l’organisme, énergie, points d’acupuncture…), avant de présenter son utilisation sur les ruminants. La plupart du temps, le soin commence par une stimulation de l’immunité grâce à trois points : rate, foie, rein (triangle de l’immunité). Sur les petits troupeaux, cette stimulation peut être réalisée en prévention, à intervalles réguliers, sur tous les animaux. Pour les grands troupeaux, il faut fonctionner par lots, en réalisant le triangle de l’immunité sur un animal par lot (ex : une chèvre sur 50), le stimulus se diffusera ensuite dans le troupeau. L’acupuncture peut aussi soigner des troubles de différents ordres : respiratoires, fertilité, boiteries, mise-bas, réanimation de nouveaux-nés, déclenchement de la succion. Les éleveurs formés peuvent réaliser des interventions eux-mêmes.