- Titre :
- TRAVAUX ET INNOVATIONS, N° 261 - Octobre 2019 - Bulletin N° 261
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Étudier la qualité écologique de sa ferme grâce aux plantes
Elsa EBRARD, Auteur
Cet article retranscrit une interview de Miguel Neau. Ce botaniste est spécialisé dans les plantes indicatrices. Il forme, depuis plus de 15 ans, des agriculteurs et des conseillers à diagnostiquer les qualités et le fonctionnement dun sol via les plantes bio-indicatrices qui poussent spontanément dessus. Ces formations, qui durent entre 3 et 5 jours, sont réalisées en partenariat avec lassociation « Vieilles Racines et Jeunes Pousses », basée dans la Creuse. Chaque journée comprend une partie théorique et une partie terrain. Pour effectuer ce diagnostic, le stagiaire sappuie sur une grille danalyse et un diagramme dinterprétation. Lobjectif final est quil en déduise les pratiques quil peut améliorer.


Expérimenter l'agro-écologie territoriale
Agnès LE FOULGOC, Auteur
Le projet ECLAT (Expérimenter avec des Collectifs Locaux une Agroécologie Territoriale) a commencé en janvier 2019. Il est piloté par la FNCuma et financé par le Réseau Rural Français. Lobjectif est dexpérimenter, via des organisations collectives portées par des groupes d'agriculteurs, la définition, la gestion et la mise en uvre de politiques agro-environnementales pour aller vers une transition agro-écologique territoriale. Cinq sites pilotes, avec des projets collectifs et territoriaux, ont été retenus : le GDA de la Thiérache dans les Ardennes, lADAR Civam dans lIndre, lADDEAR de la Loire, la Cuma Lot Environnement dans le Lot, et le GRAPEA Civam en Vendée (les projets du GDA de la Thiérache et de la Cuma Lot Environnement sont détaillés dans larticle). Le projet ECLAT, qui associe la FNCuma, Trame, le Réseau Civam, la FRCivam Pays de la Loire, la FADEAR et France Nature Environnement, accompagne les sites pilotes durant trois ans. Ces expériences pourront servir à élaborer de nouvelles politiques publiques dans le contexte de la PAC post 2020 et des PDRR (Programmes de Développement Rural Régionaux) à venir.


Les paiements pour services environnementaux, cest quoi au juste ?
Philippe DESNOS, Auteur
Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) constituent un outil pour conserver les ressources naturelles en donnant une valeur économique à leur maintien et à leur restauration. Le principe repose sur la rémunération des fournisseurs de services environnementaux, tels que la création dhabitats favorisant la biodiversité, le maintien de la couverture du sol, lentretien de prairies humides facilitant lextension des crues, etc. Les PSE se sont développés dans le monde entier, ces dernières années (Afrique, USA, Australie
). Lexemple français le plus connu se situe dans les Vosges, où lentreprise Vittel a mis en place des contrats avec les agriculteurs situés sur sa zone de captage, afin de réduire les quantités de nitrates dans leau. Le terme PSE peut correspondre à plusieurs types darrangements économiques (politiques publiques ou initiatives privées). Le projet LabPSE 2018-2021 (Expérimenter la mise en place dun Marché des Paiements pour Services Environnementaux) a pour objectif de tester l'utilisation de ces aides durant une période de trois ans.


Lycée agricole de Carpentras : Des vignes et vergers certifiés HVE
Karine BOUTROUX, Auteur ;
Patrice CAYRE, Auteur ;
Philippe COUSINIÉ, Auteur ;
ET AL., Auteur
Lexploitation agricole du Campus Louis Giraud, à Carpentras (Vaucluse), est constituée de 38 ha en arboriculture (pommes, cerises), viticulture (raisins de table, vignes, vignes mères de porte-greffes) et grandes cultures (blé, orge, pois chiche). Elle emploie six ETP et bénéficie de la main duvre des apprenants du campus. Isabelle Pèlerin, directrice de cette exploitation depuis 2014, a en effet souhaité mettre lexploitation agricole au cur de la pédagogie. Elle a également impulsé de nombreuses actions agroécologiques afin de favoriser la biodiversité et de réduire lutilisation de produits phytosanitaires sur la ferme. La conversion du verger de pommes en AB a été initiée dès 2012. La ferme sest également engagée dans dautres signes de qualité : IGP « Muscat du Ventoux », AOP « Ventoux », production fruitière intégrée, verger écoresponsable. Depuis peu, elle a également obtenu le label Haute Valeur Environnementale (HVE) niveau 3. Lexploitation est aussi investie dans trois réseaux Dephy Ferme (viticulture, raisin de table et arboriculture). Tous ces efforts ont conduit à une forte réduction des IFT sur les cultures.


Rapprocher offre alimentaire locale et restauration scolaire
Agnès CATHALA, Auteur
RéGAL (Réseau de Gouvernance Alimentaire Locale) est une démarche qui a pour objectif de mettre en lien loffre alimentaire dun territoire et la demande des restaurants scolaires. Elle est portée par le Département des Alpes de Haute-Provence et par la Région Sud Provence-Alpes-Côte dAzur. Une vingtaine dentreprises (producteurs, transformateurs, abattoirs, etc.), une douzaine de collèges, des lycées et des écoles primaires sont investis dans cette démarche. Cette dernière raisonne en bassins de production et concerne plus précisément le département des Alpes de Haute-Provence et celui des Hautes-Alpes. Quasiment toutes les productions sont présentes sur ce territoire. Le problème majeur réside dans la saisonnalité de certaines productions : la majorité des fruits et légumes est produit en été, durant les vacances scolaires. Ainsi, RéGAL prévoit deux axes de travail : 1 - Mettre en lien et faciliter le rapprochement entre les entreprises qui proposent une offre alimentaire locale et la restauration collective ; 2 Accompagner, former et sensibiliser les chefs de cuisine et les gestionnaires dans le changement de pratiques. Il permet aussi une articulation entre différentes échelles administratives : celle de la Région pour les lycées et celle du Département pour les collèges.


INRA de Mirecourt : la ferme expérimentale se réinvente
Elodie MATTER, Auteur
Sur la Ferme expérimentale de lINRA de Mirecourt, des expérimentations dites « systèmes », cest-à-dire des expériences à l'échelle dune exploitation, sont conduites. Cette ferme, qui compte 240 ha, a connu de fortes évolutions depuis 2004. Ainsi, de cette date jusqu'en 2015, elle a accueilli deux systèmes bovins lait conduits en parallèle, en AB, afin de les comparer : un système herbager (80 ha de prairies permanentes pour 40 vaches, sans concentré) et un système en polyculture-élevage (55 ha de prairies permanentes et 105 ha en rotation culturale ; consommation de concentrés auto-produits et vente du surplus de céréales). Cette étude a montré que le système herbager, même sil est moins productif, est plus intéressant au niveau économique et plus stable face aux aléas climatiques. Depuis 2016, une nouvelle expérimentation a été lancée, toujours en AB, avec la mise en place, sur les 240 ha, dun système unique mais diversifié, dans le but dapporter des réponses en termes de transmissibilité, de systèmes à forte valeur ajoutée ou encore de production daliments pour les hommes en lien avec les besoins du territoire. Ainsi, la ferme accueille un atelier vaches laitières, herbager et en monotraite, un atelier ovins viande, des cultures pour lalimentation humaine (céréales, orge de brasserie, protéagineux, oléagineux, légumes de conservation) conduites en association (donc avec tri après récolte), et un atelier porcs engraisseurs pour valoriser les déchets (des cultures ou le petit lait). Encore aujourdhui, cette ferme expérimentale évolue avec le choix de réintroduire larbre dans lexploitation. Cette démarche montre lintérêt des systèmes avec peu dintrants, préservant la biodiversité, et leurs capacités à avoir une rentabilité économique très élevée, porteuse demplois. Un point majeur : la méthode de réflexion mobilisée dans cette étude, au-delà des résultats obtenus, est mobilisable partout.