- Titre :
- LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST, N° 22 - Octobre 2019 - Bulletin N° 22
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
- En ligne :
- https://biograndest.org/?s=lettres+ab
Dépouillements
Rencontre avec Jérémy Ditner : céréalier biologique en agriculture régénérative à lEARL du Krebsbach dans le Haut-Rhin
Christophe RINGEISEN, Auteur
Jérémy Ditner, céréalier bio en agriculture de conservation, est basé dans le Haut-Rhin. Il sest installé sur lexploitation familiale en tant que double actif en 2014, puis est passé à plein temps en mai 2019 suite au départ à la retraite de son père. La ferme est conduite sans labour depuis les années 90, afin de répondre à des problématiques liées à lérosion des sols et à la disponibilité de la matière organique (suite à larrêt de latelier élevage). Le dispositif MAE a également favorisé des changements de pratiques puisquil a permis à l'agriculteur de commencer à réduire lutilisation de produits phytosanitaires, à ajouter des légumineuses dans les assolements et à diversifier les cultures. La ferme sest dailleurs récemment convertie au bio, notamment parce quelle se situe sur une zone de captage d'eau potable. Son système est avant tout basé sur des méthodes dagriculture régénérative. Lun des grands principes est de couvrir en permanence le sol, y compris lhiver, à laide de couverts végétaux. Ainsi, les racines excrètent continuellement des exsudats qui permettent aux micro-organismes de prospérer. Lassolement est actuellement en transition, mais lobjectif à terme est datteindre 2/5 de cultures de printemps et 3/5 de cultures dhiver. Un mélange de luzerne et de trèfle violet est également intercalé sur 1/10 de la surface.
Réseau Dephy Ferme : Utilisation de préparations à base de plantes en vigne
Sylvia RIBEIRO, Auteur
Depuis 2017, un réseau Dephy Ferme regroupe dix viticulteurs bio en Alsace. Ces derniers travaillent sur la réduction des doses de cuivre en utilisant des préparations à base de plantes. Cet article décrit un essai mené chez l'un de ces vignerons, qui a testé une protection sans cuivre. Il a, pour cela, comparé deux parcelles de riesling : une témoin, qui correspond aux pratiques du viticulteur (utilisation de cuivre, de soufre et de plantes), et une sans cuivre, où seuls le soufre et les plantes ont été utilisés (aux mêmes concentrations que la modalité témoin). Les préparations à base de plantes utilisées sont les suivantes : purin ou tisane de prêle, purin ou tisane dortie, tisane de reine des prés, tisane ou macération à froid dachillée et purin de consoude. Trois traitements ont été appliqués sur la modalité témoin, avec, au total, seulement 560 g/ha de cuivre métal. Six traitements ont été appliqués sur la modalité sans cuivre. Le suivi de létat sanitaire des vignes na détecté aucune différence entre les deux parcelles (la pression du mildiou était faible en 2019). Par contre, des différences de rendement ont été détectées : la production a diminué de 40 % pour la modalité « sans cuivre », avec un nombre et une taille des grappes inférieurs. Bien que l'état sanitaire soit bon pour les deux modalités, l'application de cuivre, même à très faible dose, en association avec des préparations à base de plantes, permet une protection efficace des parcelles.