- Titre :
- SYMBIOSE, N° 249 - Octobre 2019 - Bulletin N° 249
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/10/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Bovins lait bio : Qui aime bien tarit bien
Elisa DUBOIS, Auteur
Particulièrement en AB où la prévention prime, gérer au mieux la phase de tarissement dune vache est essentiel pour la santé de cette dernière, celle du veau à venir ou encore pour la lactation suivante. Réussir le tarissement, cest : tenir compte de la physiologie de la mamelle et des besoins de lanimal ; respecter certains points-clés (présentés ici) et bien observer. Ainsi, par exemple, il faut une ration alimentaire adaptée, permettant de remettre daplomb un animal si besoin mais pas trop riche pour éviter que les vaches nengraissent trop pendant le tarissement (risques au vêlage). Il faut aussi assurer une bonne couverture en oligo-éléments. Il est, par ailleurs, important de bien calibrer la durée du tarissement et de tarir dans de bonnes conditions délevage : pas de litière sale, lidéal étant plutôt de mettre les animaux à la pâture si possible. Il est plutôt conseillé déviter les traitements systématiques au tarissement et, en cas de suspicion de problème de mamelle, il faut intervenir au cas par cas, voire quartier par quartier. Comme en témoigne Véronique Le Bars, éleveuse de vaches laitières dans les Côtes d'Armor, lhoméopathie peut être une aide précieuse.
Le portrait du mois : Micro-ferme maxi fierté
Antoine BESNARD, Auteur
Rosélène Pierrefixe et Nicolas Pigaux sont installés sur une micro-ferme en maraîchage biologique diversifié, dans le Morbihan. Ils cultivent 6 000 m2 à deux. En 2011-2012, Rosélène a suivi un BPREA dont elle sort « dégoûtée » du maraîchage : forte mécanisation, charge de travail importante, utilisation de bâches plastiques
À ce moment_là, la ferme du Bec Hellouin (micro-ferme en permaculture) commence à faire parler delle. Rosélène va alors rencontrer ces producteurs et leur manière de penser est une révélation pour elle. Elle participe ensuite à de nombreuses formations avec le GAB et rencontre beaucoup de maraîchers. Avec Nicolas, ils effectuent beaucoup de tests et mettent en place un système de production en sinspirant de leurs réussites et de leurs erreurs. Rosélène a dailleurs des classeurs entiers remplis de notes. Cette jeune agricultrice sest également formée pour pouvoir utiliser la traction animale, et son père lui a fabriqué des outils adaptés à ses besoins et à ses pratiques. Avec deux enfants en bas âge, le couple est en train de réduire sa charge de travail. Rosélène a notamment commencé à sintéresser à la notion de prix de revient : elle comptabilise ce qui sort du champ ainsi que les heures passées par production. Ces analyses les ont aidés à prendre la décision darrêter certaines cultures.
Fertilisation : Un pilotage précis pour ne pas finir dans les choux
William PARMÉ, Auteur ;
Alexander KRÖNER, Auteur
En 2018, à loccasion du salon La Terre est Notre Métier, un essai a été mis en place sur la ferme de Philippe Hamelin (Ille-et-Vilaine) afin détudier les impacts de la fertilisation azotée sur le chou de Milan et le chou rouge, en culture de plein champ. Deux amendements ont été testés (du fumier de bovin, frais ou composté) à deux doses différentes pour chaque produit (15 et 30 t/ha). La parcelle qui a accueilli lessai était couverte par une prairie de trèfle les deux années précédentes. Limpact de la fertilisation a été analysé suivant trois critères : la dynamique des nitrates dans le sol, le développement de maladies et de ravageurs, et les rendements obtenus. Aucune différence significative na été observée entre les différentes modalités fertilisées et le témoin. Limportante teneur en paille du fumier a pu conduire à une réorganisation de lazote dans le sol, ce qui peut expliquer que la teneur en nitrates ne soit pas plus élevée dans les modalités fertilisées. De plus, le précédent cultural (une prairie riche en trèfle blanc) a suffi à assurer les besoins en azote des choux. Le fumier permettra par contre dassurer la fertilité globale du sol sur le long terme.
Sanve & ravenelle : Les fleurs du mal
Thomas QUEUNIET, Auteur
La sanve (encore appelée moutardier ou moutarde des champs) et la ravenelle sont deux adventices annuelles de la famille des brassicacées que lon retrouve fréquemment dans les champs. La sanve est plutôt présente dans les cultures dhiver (notamment le blé dhiver). Cette adventice a en effet un zéro de végétation inférieur à celui du blé dhiver, ce qui lui permet de prendre plus facilement le dessus sur cette culture. Ses graines sont également très persistantes dans le sol : il faut attendre près de six ans pour que 95 % du stock grainier dune seule année soit détruit. Quant à la ravenelle, elle est encore plus résistante au froid que la sanve. Ces deux brassicacées ont un autre point commun : elle se développent facilement sur des sols où le phosphore est peu présent. Leur biologie leur permet de mieux assimiler le phosphore, elles peuvent ainsi facilement dominer les autres plantes dans les milieux où cet élément est peu disponible. La rotation culturale et le labour sont les principaux leviers pour éviter lapparition de ces adventices. Si elles sont déjà installées dans une parcelle, il est possible de réaliser des faux semis, en les éliminant à laide dun travail du sol superficiel (ex : herse étrille). Pour effectuer un désherbage mécanique lorsquune culture est implantée, il faudra privilégier la rotoétrille avant l'hiver ou la bineuse en inter-rang après l'hiver.
Nouveaux Bio : La bio, bien plus quun effet de mode
Alicia CLAVET, Auteur ;
Sébastien JULLIARD, Auteur
LObservatoire de la production biologique en Bretagne réalise des enquêtes auprès des nouveaux producteurs bio. Les résultats présentés dans cet article proviennent denquêtes réalisées auprès dagriculteurs qui se sont engagés dans la bio durant le premier semestre 2019 (janvier à juin 2019). 234 nouvelles fermes bio ont été enregistrées sur cette période : 63 % de conversions et 37 % dinstallations. La majorité de ces fermes sont en production maraîchère (27 %), en élevage laitier (24 %) et en grandes cultures (18 %). Sur ces 234 nouvelles fermes, 70 ont répondu à un questionnaire plus détaillé pour comprendre la dynamique de développement de lagriculture bio en Bretagne. Les nouveaux producteurs ont principalement fait le choix de sinstaller pour améliorer leur qualité de vie, vivre de leur passion et effectuer un métier manuel qui a du sens. Ils ont choisi la bio « par évidence » car les principes de lAB correspondent à leurs convictions. Les producteurs qui se sont convertis évoquent dautres raisons : pour générer de nouveaux débouchés, ou par désaccord avec le système conventionnel (refus des traitements chimiques, manque de cohérence et dautonomie dans les systèmes conventionnels
).