- Titre :
- SYMBIOSE, N° 250 - Novembre 2019 - Bulletin N° 250
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Différenciation en bio : Cultiver la différence, et non lindifférence
Mathis RICHARD, Auteur ;
Sébastien JULLIARD, Auteur
Avec une demande croissante en produits biologiques, de nouveaux acteurs sinvestissent dans lAB pour bénéficier de cette opportunité économique, quitte à profiter de certaines failles dans le cahier des charges européen. Aussi, face notamment au risque de perte de confiance des consommateurs que cela pourrait induire, un nombre croissant dacteurs du bio sengage dans des démarches de différenciation de leurs produits, mieux disantes que lEurofeuille. Dans le cadre de lObservatoire de la bio breton, une enquête a été menée auprès de producteurs et dacteurs de laval sur leurs avis, intérêts et motivations face à de telles démarches, avec un focus sur la marque Bio Cohérence, créée il y a 10 ans. Les résultats montrent que lintérêt pour des démarches de différenciation est bien présent. Dailleurs, sur les 10 organisations économiques de producteurs biologiques ayant répondu à lenquête, toutes ont a minima initié des réflexions concernant la mise en place dun cahier des charges plus restrictif que le cahier des charges européen et, parmi elles, six lont déjà mis en place. Pour les producteurs enquêtés, la motivation à modifier leurs pratiques pour aller au-delà du cahier des charges actuel sappuie sur 4 points : agir sur la cohérence globale du système, réduire leur impact sur lenvironnement, agir sur la résilience et la pérennité de leur exploitation et augmenter leur technicité. Néanmoins, malgré lintérêt des acteurs pour des démarches de différenciation, la marque Bio Cohérence reste encore mal connue, aussi bien des producteurs que des consommateurs. A cela, plusieurs raisons évoquées, dont certains points contraignants limitant fortement la commercialisation en circuit long.


Sortie des veaux : quelles obligations pour les producteurs bio ?
Niels BIZE, Auteur
Depuis 2016, le guide de lecture du règlement bio précise que les jeunes animaux (sous alimentation lactée) doivent pouvoir accéder aux surfaces intérieures et aux aires dexercice extérieures, même si leur sortie au pâturage nest pas obligatoire. Pour Éleveurs Bio de France (EBF), la sortie des veaux biologiques comporte des effets défavorables, notamment en phase dengraissement, avec des répercussions techniques, sanitaires et économiques. Pour la FNAB, cette obligation est en cohérence avec les principes de lagriculture biologique. Elle défend une sortie a minima dans un espace de plein-air et, si possible, au pâturage. Des discussions sont en cours, auprès de lINAO (Institut national de l'origine et de la qualité) et en lien avec les filières, notamment sur lâge à partir duquel la pratique du pâturage serait obligatoire.


Territoires : Le Douaisis a mis les petits plans dans les grands
Julie BEAUCÉ, Auteur
Dans le Nord, l'agriculture est historiquement tournée vers l'industrie et centrée sur les céréales, les oléo-protéagineux, la betterave sucrière, etc. Avec une forte densité de population, très urbanisé, le territoire est marqué par des difficultés socio-économiques importantes. En 2006, alors qu'elle commençait à élaborer sa Trame Verte et Bleue, l'agglomération du Douais (triangle Lille-Arras-Valenciennes) a pris conscience de la diminution du nombre des exploitations et a décidé duvrer pour préserver ses espaces ruraux et son activité agricole. Après une série d'actions pilotes, dès 2011, Douaisis Agglo (nouveau nom de la Communauté d'Agglomération) est devenue, en 2013, l'une des trois agglomérations à signer avec la Région un Contrat d'Agriculture et d'Alimentation Périurbaine (CAAP'Agglo). Grâce à un nouveau financement, elle a pu renforcer son programme d'actions. Une des actions a été dédiée au développement de l'agriculture biologique. Ainsi, alors qu'en 2013, on comptait 6 agriculteurs bio ou en conversion, on en dénombrait 14 en 2017, et la SAU bio est passée de 54 ha à 203 ha au cours de ces 4 ans. En 2016, Douaisis Agglo s'est engagée dans un PAT (Projet alimentaire territorial) et a fait le pari de le décliner à l'échelle de 2 communes et de 2 établissements scolaires, afin de toucher plus de bénéficiaires. L'agglomération est allée encore plus loin sur les questions d'alimentation et de santé en devenant, en 2018, l'un des premiers territoires à signer la charte "Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens".


A plusieurs on va plus loin
Antoine BESNARD, Auteur
Dans les Côtes d'Armor, après de nombreuses réunions destinées à concevoir à plusieurs un projet de ferme en GAEC, Anaïs Le Troadec et sa cousine Nora se sont installées sur l'ancienne ferme des parents d'Anaïs pour y réaliser leur rêve. Avec Eflamm, Goulven et Julo, qui ont rejoint l'aventure, ils ont choisi de monter une SCI. Ils sont parvenus à rassembler 300 sociétaires, qui sont devenus les propriétaires de la ferme. Les bâtiments, la maison d'habitation, 50 ha de terres et un séchoir en grange ont été achetés pour un montant total de 430 000 . C'est en 2018 que les 5 associés, devenus locataires des lieux, se sont officiellement installés. Le collectif a été pensé pour que chacun des 5 membres soit remplaçable par les autres. La gestion du collectif est un travail au quotidien, mais c'est ainsi qu'Anaïs voulait faire les choses, en mettant l'humain et les relations au centre du projet. Le GAEC Ar Frostailh élève des vaches laitières et des chèvres, transforme le lait et vend ses fromages en direct.


Organisation du travail : 3 étapes clés pour durer dans le temps
Manu BUÉ, Auteur
En maraîchage diversifié, de nombreuses tâches s'effectuent manuellement et le corps est souvent mis à rude épreuve. Pour faire un maximum de choses sans se faire mal et sans attendre qu'il soit trop tard, des conseils en ergonomie et en organisation du travail sont à prendre en compte. Toutes les situations n'ont pas de réponse, mais il existe des pistes d'actions à la fois pour optimiser son temps et pour ménager son corps. 3 étapes clés : 1/ La planification des cultures ; 2/ Tronçonner la semaine, la journée, la demi-journée... façon puzzle ! ; 3/ Sortir la tête du guidon.


Ruminants : Pas de pâturage sans clôtures efficaces
François PINOT, Auteur
Dans un système ruminant, les clôtures ont un rôle primordial dans la gestion du pâturage. De l'électrification à la plantation des poteaux, rien ne doit être laissé au hasard. Bien choisies et bien installées, les clôtures vont permettre à la fois de conserver les animaux dans les parcelles, de rationner efficacement et de protéger des intrusions d'animaux extérieurs à l'exploitation. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte pour composer un bon réseau de clôtures. Parmi les points abordés dans cet article : Choix de l'électrificateur, du type de clôture adaptée ; Points de vigilance, notamment vérification de la prise de terre, matériaux de fixation, noeuds de fixation, raccordements de clôtures...