- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 357 - Janvier 2020 - Bulletin N° 357
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/01/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Élevages sous tension : Des éleveurs se remobilisent face aux nuisances électromagnétiques
Benoît DUCASSE, Auteur
Fondée en mai 1993 par des éleveurs, lassociation nationale Anast « Animaux sous tension » se remobilise, depuis avril 2019, suite à la publication des résultats dune enquête menée auprès de personnes électrosensibles et déleveurs dont le cheptel est perturbé par des courants électromagnétiques vagabonds. Lobjectif de cette association est de faire reconnaître ces troubles délevage, afin que soient apportées des solutions matérielles et que les préjudices subis soient indemnisés. Les troubles occasionnés peuvent en effet être lourds : malformations, avortements, retards de croissance, baisse de la productivité
Trois causes principales ont été identifiées : la proximité de puissantes antennes relais de téléphonie, le transport délectricité dans les sols humides et la trop forte puissance de champs électromagnétiques générés par les lignes à très haute tension. Le cas dun éleveur laitier basé dans lOrne est détaillé : sa commune a fait enterrer des lignes électriques dans ses prairies et a installé un transformateur près de sa salle de traite ; le troupeau a alors été très perturbé. Léleveur a payé les travaux pour que les lignes soient ressorties de terre : les problèmes ont disparu, mais ces travaux ont coûté 70 000 et il na réglé que 10 000 actuellement.


Dossier : Des communes pour l'agriculture paysanne
Louise CALAIS, Auteur ;
Sophie CHAPELLE, Auteur ;
Denise RASSE, Auteur ;
ET AL., Auteur
Les communes et les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle important dans le maintien dune agriculture locale et respectueuse de lenvironnement. Ce dossier décrit plusieurs initiatives mises en place. Certaines communes ont, par exemple, fait le choix dapprovisionner leurs cantines scolaires en produits locaux et bio, comme la commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) qui emploie un agriculteur bio, ou encore Lons-le-Saunier qui a mis en place des partenariats avec des agriculteurs bio locaux. Dautres communes aident de différentes manières des porteurs de projets agricoles : la commune de Quézac (Cantal) a installé trois fermes maraîchères sur ses terrains communaux, et une communauté de communes de lOrne a financé lachat dune serre nécessaire à linstallation dun maraîcher bio. Dans les Alpes-Maritimes, à 20 km de Nice, la commune de Saint-Jeannet a mené une politique de reconquête des terres agricoles avec laide de différents acteurs du territoire. Ceci lui a permis de reclasser 500 ha en zone agricole ou naturelle, et de créer une Zone agricole protégée. Dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle a fait le choix de mettre des terres à disposition dagriculteurs à condition quils les cultivent en bio et quils convertissent en bio au moins la même surface sur leurs propres fermes. En Haute-Savoie, la commune de Massongy a créé une couveuse dactivités agricoles. Dans le Berry, des agriculteurs et des communes se sont organisés en coopérative pour valoriser les haies en plaquettes de chauffage. Dans les Hautes-Alpes, des éleveurs ont pu, avec le soutien des collectivités locales, ré-ouvrir et gérer eux-mêmes un abattoir de proximité qui était en faillite. Enfin, le kit de mobilisation « Décidons de notre alimentation ! » est présenté. Il a été créé par les Ami.e.s de la Confédération Paysanne pour interpeler les candidats aux élections municipales.


Rhône : Une ferme laitière « communale » en péri-urbain
Samuel RICHARD, Auteur
Florentin Dumas est éleveur laitier bio. Pour lui, sinstaller à proximité dune grande ville était une évidence puisque sa femme est cheffe de chur et ne peut pas exercer dans la campagne. En 2016, il ne sest donc pas installé sur la ferme familiale, mais sur une ferme située près de Lyon. Son exploitation est atypique. Tout dabord, cest une ferme « communale » : il loue une partie de ses terres, ses bâtiments dexploitation et son habitation à une collectivité territoriale (le Syndicat mixte des Plaines Monts dOr). Florentin tenait aussi à sinstaller en individuel. Même sil a plus dastreintes, ce système lui permet davoir plus de liberté : il a fait le choix de budgétiser 8 000 par an en salariat pour avoir plus de souplesse (il a pris 4 semaines de vacances en été), même sil le fait au détriment de son salaire. Lorsquil sest installé, il a commencé à produire du lait sans avoir de contrat avec une laiterie puisquil produisait une trop petite quantité pour être collecté et la ferme nétait pas encore en bio (il ne pouvait pas livrer à Biolait). Il sest alors arrangé avec des transformateurs voisins qui lui achetaient 700 L/semaine et a développé la vente de viande. Maintenant, il continue de livrer du lait à ses voisins, mais il livre le reste à Biolait. Il vend aussi des colis de viande et a développé un petit atelier porcin.


Haute-Saône : Le Val Fleuri, une fruitière en Scic
Jeanne VANDERKAM, Auteur
Lavigney est un petit village de 130 habitants. Il abrite lune des dernières fruitières de Haute-Saône, le Val Fleuri, qui est un véritable outil de développement local. Lappellation Comté nexiste pas sur ce territoire, la fruitière produit, en revanche, du Gruyère de France bio. Actuellement, cette coopérative collecte de manière journalière le lait de six fermes (4 800 L de lait par jour) dans un rayon de 50 km. Ces fermes doivent à la fois respecter le cahier des charges de lIGP Gruyère de France et le cahier des charges bio. Ceci permet dassurer un produit de grande qualité : bio, au lait de vaches nourries au foin, et transformé de manière traditionnelle avec une présure naturelle. Le lait est payé 520 / 1000 L. La fromagerie et le magasin de vente emploient deux fromagers et une vendeuse. Les 120 tonnes de Gruyère français bio sont vendues partout en France, mais les pâtes pressées non cuites, le beurre de baratte et la crème crue profitent aux acheteurs locaux. Depuis le 1er juillet 2019, le Val Fleuri sest transformé en Scic (Société coopérative dintérêt collectif) : elle peut désormais associer les consommateurs aux côtés des producteurs. Aujourdhui latelier de production na pas atteint sa capacité maximale et pourrait valoriser plus de lait si de nouveaux producteurs se présentaient.


L'épicerie, un lieu de vie pour deux vallées de la Drôme
CAMPAGNES SOLIDAIRES, Auteur
Dans la Drôme, lépicerie associative Gervanne-Sye est née en 2016, suite à la fermeture brutale de lune des dernières épiceries de ce territoire. Durant lhiver 2015-2016, les habitants se sont organisés pour imaginer son fonctionnement et son financement. Ils ont alors opté pour une structure associative. Ils ont également créé des évènements pour communiquer et fédérer des personnes autour de ce projet. Les évènements organisés, les dons, les adhésions à lassociation, les prêts des habitants et la campagne de financement participatif ont permis de récupérer 25 550 . Cette somme a servi à aménager un local, à acheter le stock de départ et à payer deux salariées. Lépicerie a ainsi pu ouvrir en août. Elle est ouverte six jours sur sept sur une grande amplitude horaire. Même si elle ne fait que 40 m2, elle propose plus de 70 produits frais locaux et bien dautres produits (60 % des marchandises sont locales). Une trentaine de bénévoles donnent de leur temps pour pallier les tâches que les épicières ne peuvent pas remplir (bricolage, approvisionnement
). La caisse enregistre en moyenne 63 tickets par jour et le chiffre daffaires a augmenté, ce qui a permis de faire évoluer le contrat de lune des deux salariées en CDI.