- Titre :
- LE TAUPIN DU MARAÎCHER, N° 22 - Décembre 2019 - Bulletin N° 22
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/12/2019
- Année de publication :
- 2019
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


La production d'endives : de la graine au chicon
Maëla PEDEN, Auteur
Installé à Guissény, dans le Finistère, Yann Salou est maraîcher bio sur 50 ha. Son itinéraire complet de culture dendives est présenté. Pour le semis, il prépare le sol début avril, avec un labour, deux passages de rotalabour croisés et trois faux semis à la rotoherse. Lenherbement est géré à travers 3 binages, réalisés avec différents outils, au cours de la culture, ainsi quun brûlage au stade 1,5/2 feuilles des endives. La principale maladie rencontrée est le champignon sclérotinia. Lutilisation de Contans, un champignon antagoniste, permet de limiter la contamination par le sclérotinia. Les racines sont arrachées à maturité, lorsque le feuillage devient brun, puis stockées à 1°C ou à -2°C selon la date de forçage prévue. Elles sont ensuite placées en bac de forçage, dans une salle à 16°C et 85% dhumidité. La dernière mise au forçage est réalisée fin mars pour une dernière récolte fin avril.


Optimiser l'implantation d'une culture maraîchère au printemps : comparaison d'itinéraires techniques en culture de potimarron
Frédéric JOUIN, Auteur ;
Amélie VIAN, Auteur
La CAB Pays de la Loire a réalisé des essais, en production maraîchère bio, pour comparer différentes modalités de couverture du sol (sol nu, toile tissée, foin, autres paillages) et de travail du sol (aucun, passage à lactisol et au cultirateau, engrais vert broyé et incorporé ou couché avec un rouleau émietteur). Entre 2017 et 2019, des potimarrons précoces ont été cultivés sur des parcelles sableuses chez Patrice Lamballe, maraîcher bio, à Sainte-Gemme-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire. Les résultats montrent un intérêt à lutilisation de toile tissée associée à un travail du sol complet (actisol, puis cultirateau) en termes de rendement. Ils confirment également le rôle déterminant de la préparation du sol, quel que soit le type de couverture ; et son impact sur la réduction du temps de travail lié au désherbage. Une autre série dessais sur potimarrons, réalisés en 2018, sur la ferme du Hanneton, à Lombron, dans la Sarthe, a comparé deux conduites : lune avec paillage et lautre, plus classique, sur sol nu biné. Globalement, les deux modalités se valent sur le plan du temps de travail, ainsi que sur celui du rendement. Cependant, sur la modalité paille, les importantes repousses de blé ont fortement augmenté le temps de travail.


Entretien des bâches de serre
William PARMÉ, Auteur
Lentretien des bâches de serre en plastique permet de fournir plus de lumière dans la serre (en quantité et en qualité). Pour les nettoyer, les maraîchers bio utilisent généralement de leau chaude, avec ou sans vinaigre blanc, ou du savon noir. Pour le dessus et le faîtage, plus difficiles daccès, il existe des filets de 2-3 mètres qui se manipulent à deux. Un point de vigilance est soulevé à propos des plastiques sales pendant lété, qui vont réduire la qualité de la lumière.


Les légumes de plein champ : une diversification pour les maraîchers ?
Fabien BOCQUET, Auteur ;
Frédéric GUÉGAN, Auteur
Les points clés liés à la production de légumes bio de plein champ sont exposés. Pour se lancer dans ce type de culture en bio, les itinéraires techniques sont de mieux en mieux maîtrisés et documentés, la gestion de lenherbement restant un enjeu principal. Un minimum d'équipements est nécessaire, généralement peu mutualisables. La surface implantée doit tenir compte de la disponibilité en main duvre et du type de sol (mécanisable, accès à leau souvent essentiel). La restauration collective permet dassurer des débouchés locaux. Quentin Londe, producteur de légumes sur 30 ha, dans le Calvados, témoigne. Converti en bio en 2016, il réalise lui-même le conditionnement et travaille avec des magasins en direct, ainsi quavec la grande distribution. Ses récoltes mécanisables sont réalisées par des tiers (voisins ou acteurs privés). A lavenir, il souhaiterait une meilleure structuration des filières locales.


Semences : Aperçu des fournisseurs bio
Manu BUÉ, Auteur
Pour aider les maraîchers bio dans leur choix de semences, le GAB du Finistère a réalisé un poster représentant loffre en semences bio sur le territoire breton et des Pays de la Loire. Il distingue quatre types de semenciers : - les semenciers bio indépendants à large gamme (comme Sativa ou Biau Germe) ; - les établissements revendeurs et semenciers (distributeurs bio comme Agrosemens ou conventionnels comme Prosem) ; - les semenciers indépendants, et multinationales avec une forte gamme bio (comme Vitalis) ; - les semenciers issus de multinationales avec une gamme bio restreinte ou inexistante (comme BASF ou Limagrain). Quatre collectifs uvrant à la sélection et à la multiplication de semences potagères sont également répertoriées : Bio Breizh, Kaol Kozh, Réseau Semences paysannes et Bio Loire Océan.


Doryphore : le point sur les méthodes de lutte biologique suite à l'arrêt du NOVODOR
Julien GRANDGUILLOT, Auteur
Suite à larrêt de commercialisation de linsecticide biologique NOVODOR à base de Bacillus thuringiensis (Bt), un tour des méthodes de lutte contre le coléoptère doryphore sur pomme de terre est réalisé. Une seconde matière active, extraite d'un actinomycète du sol, est autorisée en agriculture biologique contre ce ravageur : le spinosad. Son large spectre en fait un outil efficace pour les stades larvaires et adultes, mais il est toxique pour les pollinisateurs et certains insectes auxiliaires. Des méthodes de lutte mécanique sont expérimentées, comme laspirateur simple ou le Bio Collector, une machine équipée de souffleries, couvrant 4 rangs, qui semble très efficace sur le stade adulte du doryphore, mais moins sur les premiers stades larvaires. Un prototype canadien de rouleau-brosse montre de meilleurs résultats sur les stades larvaires et permet un passage plus précoce. Le doryphore se déplaçant principalement au sol, il est possible dinstaller des pièges-fosses, en bordure de champ, pour limiter sa migration. Des recettes curatives à base dail ou dhuiles essentielles sont également envisagées, mais elles présentent des résultats très divergents. L'azadiractine, insecticide naturel issu des graines de margousier, ou les nématodes entomophages Steinernema carpocapsae pourraient être prometteurs.


Gestion de la fertilité du sol en maraîchage biologique : traque aux pratiques innovantes dans le cadre du projet PERSYST-Maraîchage
Vincent LE CAM, Auteur ;
Antonin LE CAMPION, Auteur ;
Goulven MARÉCHAL, Auteur
Lancé par la FRAB Bretagne, le programme dexpérimentation PERSYST-Maraîchage (2019-2024) sintéresse à lamélioration de la fertilité biologique du sol en maraîchage biologique diversifié. Une première phase denquêtes, auprès de maraîchers bio de Bretagne et de Loire-Atlantique, a permis didentifier des pratiques innovantes. Ces dernières ont été classées en quatre types différents : - rotations extensives en plein champ : - engrais verts sous abris ; - planches permanentes avec travail du sol mécanisé réduit ; - planches permanentes sans travail du sol mécanisé. Pour chacune dentre elles, les agriculteurs ont exprimé leur niveau de satisfaction sur lorganisation du travail, lautonomie en intrants, le rendement, la rentabilité économique. La suite du projet prévoit, dune part, le suivi de la mise en place de ces pratiques chez 10 maraîchers bio et, dautre part, la co-conception de deux systèmes innovants qui seront testés dans la station expérimentale PAIS, à Morlaix, dans le Finistère.


Echanger et se former pour progresser sur sa ferme : la force du réseau bio
Maxime RENOU, Auteur
Avec quelques années de recul sur leur installation, des maraîchers en agriculture biologique témoignent de limportance que les groupes déchanges ont eu pour eux. Sur les premières années, ils permettent aux agriculteurs de voir différents systèmes et outils et de s'en inspirer pour répondre à leurs propres problématiques. Les groupes déchanges sont aussi loccasion de « faire réseau », en diffusant des pratiques et en assurant un lien social entre les adhérents. Les bulletins réguliers des réseaux bio participent également à cette dynamique de mise en valeur des expériences des agriculteurs.


Contrôle sanitaire : comment se préparer ?
Amélie VIAN, Auteur
Des contrôles sanitaires sur le "paquet hygiène", règlement européen, peuvent être faits chez les maraîchers. Le "paquet-hygiène" comprend plusieurs points dinspection, dont : - le contrôle des risques éventuels liés à lenvironnement des parcelles (comme le datura) ; - la qualité des eaux utilisées pour le lavage des légumes et lirrigation ; - le respect des règles dhygiène lors de la récolte et du stockage ; - la bonne gestion du stockage des produits phytosanitaires (selon les règles du Certiphyto, contrôle technique des pulvérisateurs à jour) ; - la traçabilité des semences (dont la conservation dun échantillon de semences fermières) ; - la conformité en matière de compostage et de fertilisation (origine des matières fertilisantes, plan de fumure). Des conseils sont donnés pour les différents points de contrôle.