- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 358 - Février 2020 - Bulletin N° 358
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/02/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Peste porcine africaine : Protéger et préserver les élevages en plein air
Roxanne MITRALIAS, Auteur
La densification des foyers de peste porcine africaine dans lEst de lEurope et la proximité de la France avec lAllemagne (principal producteur porcin de lUE) font craindre une situation sanitaire difficilement maîtrisable. Depuis le 1er janvier, des mesures de biosécurité sont imposées en France (exceptées les clôtures des élevages en plein air qui ne seront rendues obligatoires quà partir du 1er janvier 2021). Ces mesures concernent des pratiques délevage, mais elles ont du mal à aborder des facteurs de risques plus généraux (ex : échange de semences animales ou danimaux vivants). Les élevages en plein air sont particulièrement concernés par le risque lié à la faune sauvage. Afin dadapter les prescriptions en matière de biosécurité à ces élevages, de nombreuses portes ouvertes ont été organisées, fin 2019, afin de pointer les difficultés rencontrées et de trouver des solutions. Des allègements concernant les obligations liées aux aires dembarquement et aux sas ont ainsi été obtenus. Une saisine de lAnses est également en cours afin dévaluer et de valider des systèmes de clôtures mobiles indispensables aux élevages extensifs. Des formations en biosécurité, destinées aux éleveurs, ont également été réalisées en 2019 et dautres sont programmées pour 2020.


Volailles : Des règles sanitaires à repenser pour les petits élevages
Benoît DUCASSE, Auteur
Les éleveurs de volailles ont lobligation de procéder à des analyses bactériologiques tous les deux mois. Pour la première fois, une analyse a révélé la présence de salmonelles proscrites chez Denis Surgey, éleveur de volailles de chair bio dans le Vaucluse. Ses 2 000 volailles en production avaient dû être abattues. En effet, la loi oblige labattage dans les plus brefs délais. Or, il est possible de vendre et de consommer ces volailles (la salmonelle est détruite à la cuisson à partir de 65 °C). Denis Surgey a pu négocier avec les services de lÉtat pour abattre ses volailles de Noël en décembre et son autre lot en janvier. Il a ainsi pu vendre 95 % de son cheptel via son Amap. Toutefois, entre labattage du dernier lot, la désinfection des installations et la mise en élevage des nouveaux lots, Denis Surgey na pas pu tirer de revenu de cet atelier durant six mois. Les aides ne sont accessibles quaux éleveurs ayant signé une charte sanitaire qui répond au modèle industriel et qui est trop contraignante pour les petits élevages. Après avoir exposé sa situation, Denis Surgey fait des propositions afin de repenser certaines règles sanitaires pour quelles soient mieux adaptées aux petits élevages de volailles.


Une ferme délevage face au changement climatique
Camille CHAUVARD, Auteur
Anne Martin et Gilles Guellier, éleveurs laitiers bio à la ferme de la Guilbardière (Loir-et-Cher), réfléchissent leur système de production afin de limiter leur empreinte énergétique. Leur SAU est de 72 ha et ils produisent 200 000 L de lait par an. Le lait est soit vendu en lait cru, soit transformé en fromages, soit livré à Biolait. La ferme est actuellement en cours de transmission à cinq jeunes repreneurs. Le terme « adaptation » au changement climatique ne plaît pas à Gilles, car il estime que cette notion est souvent associée à une intensification des pratiques afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre par litre de lait ou par kilo de viande produit. Pour lui, les ruminants ne font que transformer le carbone venant des végétaux, et ce carbone est à différencier du carbone qui provient des cycles longs (ex : combustion des énergies fossiles). Ainsi, ce nest pas lélevage en tant que tel qui participe au changement climatique, mais tout ce qui va avec (distribution daliments, gestion des effluents, etc.). En revanche, ces dépenses énergétiques sont nulles si les animaux sont dehors. Les prairies sont ainsi un véritable atout à développer. Dans ce témoignage, Gilles apporte également son point de vue sur les nombreux freins qui empêchent certains producteurs de mettre en place des pratiques plus respectueuses de lenvironnement.