- Titre :
- SYMBIOSE, N° 254 - Mars 2020 - Bulletin N° 254
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2020
- Année de publication :
- 2020
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Friches littorales de Moëlan-sur-Mer : Un projet unique en France
SYMBIOSE, Auteur
À Moëlan-sur-Mer (Finistère), un projet de reconquête des friches littorales est en train de se concrétiser. Issu de réflexions menées depuis 2013, ce projet porte sur 120 ha de terrains agricoles non exploités depuis les années 60-70. Il aura fallu cinq ans de cheminement administratif pour que des activités agricoles soient de nouveau permises. Dici deux ans, une petite dizaine de producteurs devraient travailler ces terres. Ce projet a été porté par la municipalité, qui a choisi de sappuyer sur Terre de Liens et sur le GAB 29 pour animer sa mise en uvre (les projets agricoles sont tous en agriculture biologique). Les 120 ha sont composés de trois îlots (23, 27 et 64 ha). Pour chacun de ces îlots, des ateliers dinformation et de co-construction avec les propriétaires ont été réalisés, puis des projets agricoles ont été étudiés et retenus (ou sont encore à létude). Létape de défrichement et de mise en culture va pouvoir bientôt commencer. Par exemple, lîlot de 23 ha va permettre linstallation dun maraîcher diversifié (5 ha) et dOptim-ism, une association dinsertion sociale et professionnelle (18 ha).
Le portrait du mois : Un métier, des métiers
Antoine BESNARD, Auteur
Marie Rolland était enseignante dans un lycée professionnel dans le Finistère. En 2013, elle décide de se lancer dans le maraîchage bio. Elle commence par produire sur un demi-hectare (prêté par des amis) où elle installe deux tunnels. Cette première expérience lui permet de tester ses techniques, dapprendre de ses erreurs et de développer la vente directe. En 2017, suite au départ en retraite de son père, elle reprend la ferme familiale basée non loin de son premier terrain. Une partie des terres est en prairie permanente et est certifiée bio dès son installation. Le reste est converti à lAB. Sur ses 20 ha, Marie consacre deux hectares au maraîchage (elle cultive une quarantaine despèces de légumes) et 18 ha à lélevage de moutons (75 mères de race vendéenne, nourries principalement à lherbe et complémentées grâce à 4 hectares cultivés en céréales). Pour jongler entre ses deux ateliers de production, le maître-mot de Marie est « organisation ». Épaulée par son père, elle a vite été en avance sur son prévisionnel et a pu embaucher. Elle emploie un salarié à lannée à 75 % et deux saisonniers pour le maraîchage. Maintenant que son système est rodé, elle essaye de laméliorer en limitant lutilisation de paillage plastique, en testant de nouvelles cultures (patate douce) et en travaillant sur lergonomie.
Restauration commerciale : Un nouveau cahier des charges au menu
Cathy PICHON, Auteur
Selon une étude de lAgence BIO de 2019, 78 % des Français souhaiteraient manger des produits bio au restaurant. Un cahier des charges relatif à la restauration hors domicile à caractère commercial en agriculture biologique existe depuis 2012 ; mais dans les faits, peu de restaurateurs se sont certifiés. Ce cahier des charges a donc été revu et modifié par arrêté interministériel. La nouvelle version a pris effet au 1er janvier 2020. Elle sappuie sur deux types de certification. Lune est une certification « Quantité produit », qui est fondée sur le pourcentage des achats de denrées alimentaires bio (valeur dachat sur une base mensuelle). Elle se décline en trois catégories : + 50 % (au moins 50 % de la valeur dachat des denrées alimentaires correspond à des produits bio), + 75 % et + 95 %. Lautre est une certification « Plats et menus », ayant pour objectif didentifier un ou des plats composés à plus de 95 % de produits biologiques, ainsi que des menus réalisés uniquement à partir de produits biologiques. Cet article aide à décrypter ces nouvelles règles et apporte des précisions sur des points particuliers. Il est complété par linterview dun restaurateur (basé à Brest) qui a fait le choix de se certifier « + 75 % ».
Alimentation des Monogastriques : 5 %, ça compte énormément
Marin GRATIGNY, Auteur
Lannée 2021 verra larrêt de la dérogation autorisant 5 % daliments conventionnels dans les rations des monogastriques bio. Jusquà présent, cette dérogation permettait déquilibrer la ration protéique grâce à lincorporation de gluten de maïs et de soja conventionnel. La fin de cette dérogation pose des questions dordre zootechnique (le calibrage des animaux nécessite des rations bien équilibrées, notamment en filière longue) et liées à lautonomie protéique de la France (très déficitaire). Depuis une dizaine dannées, des projets de recherche, dont le Casdar Sécalibio (2015 2019), se sont penchés sur ces questions. Sécalibio était coordonné par lITAB et avait pour objectif délaborer des références et des outils pour produire des matières riches en protéines sur le territoire français et danticiper le passage à une alimentation 100 % bio. Il a notamment permis de rédiger deux guides techniques (un pour les volailles https://frama.link/GhZFEYDC, et un pour les porcs https://frama.link/CpK4UPa3) qui reprennent la réglementation, les mécanismes physiologiques, les valeurs nutritionnelles des aliments, et qui proposent des stratégies dalimentation 100 % bio. Cet article comprend également deux encarts : lun est dédié à la nouvelle réglementation bio et lautre rapporte le témoignage dun éleveur de volailles labélisées « Bio Cohérence ».
Rythmes cosmiques : Comment ça marche, et avec quel impact sur les cultures ? ; Biodynamie. « Remettre lhumain au cur de léconomique »
Sarah CHOUPAULT, Auteur ;
Bernard SCHMITT, Auteur
Les rythmes cosmiques sont la clé de voûte de lagriculture biodynamique. Au total, il existe près de 150 rythmes cosmiques. Pour pouvoir utiliser un calendrier lunaire des semis, il est essentiel de comprendre linfluence de quatre cycles lunaires : le rythme tropique, le rythme sidéral, le rythme anomalistique et le rythme draconitique. Cet article commence par expliquer à quoi correspondent ces différents cycles effectués par la lune et leurs influences sur les végétaux : périodes de semis / périodes de plantation ; périodes favorisant les organes racines / feuilles / fruits / fleurs ; périodes favorisant les maladies cryptogamiques / les mauvaises croissances ; périodes ralentissant les processus de vie
Il donne ensuite des exemples appliqués, notamment les principaux jours favorables pour effectuer des travaux sur les prairies, les céréales et les protéagineux, les légumes, les PPAM, les fruits, les petits fruits et pour faire du bois. Il donne également des recommandations pour réaliser des faux semis, épandre de la matière organique et incorporer des engrais verts. Ces données sont complétées par le témoignage dOdette et Dominique Fourmont, couple déleveurs laitiers et maraîchers en biodynamie, basé en Ille-et-Vilaine. Dans un second article, Olivier Clisson, paysan boulanger et éleveur, explique sa vision de la biodynamie.